Cette année du 400e n'aura pas manqué d'exemples d'absence de culture intellectuelle, historique, politique et sociale.
Côté inculture, impossible de passer à côté de la Société du 400e. Les membres en connaissent amplement mon analyse… Dernière manifestation en date: il y en a eu une à Montréal, mais il n'y a eu AUCUNE commémoration à Québec du 20e anniversaire du décès de Félix Leclerc.
Si c'est drolement chouette d'avoir «de la vedette internationale», pour reprendre le leitmotiv de Daniel Gélinas, patron de la Société du 400e, comment a-t-on pu passer à côté d'un des principaux piliers de la poésie et de la chanson québécoise? Un manque flagrant de culture. Point à la ligne.
Autre démonstration d'inculture: la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec. L'«élite de demain» (maman, j'ai peur!), a voté pour TRIPLER les frais de scolarité à l'université. On a beau dire que Jean Charest ne les suivra pas là-dessus, quelle pitié de voir ces enfants gâtés ne comprendre rien aux réalités qui ne sont pas les leurs. Son président, François Beaudry, va même jusqu'à dire que ce serait pour élargir l'accès aux études supérieures!!! Y a-t-il quelqu'un à la maison???
Pis encore, les vieux jeunes Libéraux voudraient que des études en médecine, par exemple, aient des frais de scolarité encore plus élevés. Bien oui, les enfants gâtés! Comme ça, on sera sûr que seulement les enfants de médecins, d'avocats et de professionnels y auront accès. Comme dans le «bon vieux temps», quoi?
Et que dire de leur résolution voulant que «tous les élèves de la PROVINCE» (ils veulent dire évidemment les francophones) aient un «programme intensif en anglais d'une demi-année scolaire» en sixième année de primaire?
Évidemment, lorsque le même Beaudry déclarait candidement en 2007 qu'on «est une PROVINCE BILINGUE»….. Bref, au diable le renforcement de l'apprentissage du français auprès des anglophones, des allophones et même des francophones. Et au diable toutes les études qui démontrent un recul du français… Et vive l'incultocratie, n'est-ce pas?
En voyant ces » jeunes » à l’oeuvre, est-il encore possible de croire que l’on pourra s’en tirer?
Une de leurs bonnes idées, pourtant, est la gratuité des études avec rembousement au moment du travail. Idée désormais défendue par M. Landry, maintenant qu’il est retiré des voitures. Que ne l’avait-il avant, lorsqu’il était au pouvoir? Pourtant, l’idée n’est pas nouvelle. Elle est même pratiquée dans certains pays européens. Etudiez maintenant, payez plus tard, quand vous aurez des revenus que vos savantes étude vous offrirons. Avoir des dettes ou une dette n’est pas catastrophique lorsqu’un revenu raisonnable ou mieux encore est à nous. Petit train va loin. Prendre trente ans pour payer une dette ne vous met pas sur la paille. Un prêt scolaire rembousé aux taux de l’inflation est raisonable, il me semble.
Pour ce qui est de l’enseignemenet de l’anglais, il est toujours temps de l’apprendre et de le mettre en pratique. L’enseignement d’une langue étrangère, durant l’enfance, serait plus intelligent. Les occasions de la pratiquer étant moindre. Il y a le commerce extérieur et les affaires étrangères pour s’en servir, une fois adulte.
Incultes et inintelligents. On est mal barré!
Tiens, les grappes de raisins des machands traditionnels vendeux de nations qui pendouillent sur le bord des balustrades des temples québécois du savoir.
On sait exactement maintenant où opèrent les futurs traîtres de la nation maintenant; pas maîtres dis-je bien, mais traîtres. Merci de nous indiquer clairement où vous trafiquez le sang du Lys. La super condescendance sur le peuple. Le petit Versailles du Québec. Voilà ce que vous êtes petits club sélect de crapuleux que le peuple vomira car vous puez l’anti-nation.
Effectivement, la Société du 400e a fait preuve d’une surprenante balourdise en passant à côté de Félix Leclerc. Après tout, combien de personnages de son envergure le Québec compte-t-il vraiment? Une belle gaffe que rien ne saurait probablement excuser. Un flagrant manque de culture.
Par contre, il en va quelque peu autrement en ce qui concerne la Commission-Jeunesse du PLQ. Le problème ici n’a rien à voir avec une quelconque inculture. Il s’agit plutôt d’un sens pratique déficient et d’une certaine immaturité propre à la jeunesse. Qu’il soit pressant de hausser les frais de scolarité ne fait cependant aucun doute.
Les universités québécoises croupissent dans le sous-financement chronique, risquant en conséquence de ne pouvoir offrir qu’une éducation de second ordre, au moment même où nous devons collectivement miser plus que jamais sur l’éducation supérieure pour espérer parvenir à tirer notre épingle du jeu dans le contexte de la mondialisation.
Mais tripler les frais? Seulement si le programme des Prêts et Bourses suit dans la même proportion, et encore… Quoique pour ceux qui en ont les moyens, malgré pareille augmentation cela demeurerait une aubaine, si on compare avec ce qu’il en coûte ailleurs. En autant, toutefois, que le niveau de l’enseignement et des équipements soit à la hauteur. Ce qui n’est pas le cas actuellement.
Par ailleurs, en ce qui a trait à l’apprentissage et à la maîtrise de l’anglais, il faut sans contredit mettre les bouchées doubles de ce côté. En y ajoutant idéalement une troisième langue mondialement utile, telle que l’espagnol ou le chinois, par exemple. Et cela n’a vraiment rien à voir avec le fait que le français reculerait prétendument ici, ou que les allophones ne s’intégreraient pas assez à notre goût. Ça, c’est leur problème. Celui des Québécois francophones, c’est de veiller à être le plus concurrentiel possible, ce qui passe par une éducation de calibre supérieur et la maîtrise des langues.
Comment on devrait s’y prendre pour efficacement enseigner les langues secondes reste néanmoins à débattre. Mais pas le principe.
Enfin, pour ce qui est des commentaires désobligeants de certains relativement à la nécessité de se prendre rapidement en main, et qui préférent recourir aux insultes et traiter avec ignominie ceux qui ne partagent pas leur vision étriquée de la « nation », on ne peut que déplorer d’avoir à composer avec ces « freineurs » en plus d’avoir à relever d’urgents défis à l’échelle mondiale.
J’ai rencontré dans l’été en cours un Québécois qui aurait rêvé être un américain. Dans le cadre de son travail qui demande la mobilité personnelle, il arrive à vivre plusieurs mois par année aux États Unis. Sa ville fétiche est New York, c’est vraiment selon lui comme si l’hyper éclairage de Times Square illuminait toute la ville et les É.U y compris!
Rien de nouveau dans ces visions, en tant que petit peuple oublié dans le Canada et dans le monde, nous trouvons majoritairement à des degrés divers nos modèles aux É.U ou différemment en France. La gauche québécoise dans ses variantes se retrouvant dans la source française tandis que notre droite elle ne trouvant son salut que dans les lumières de Wall Street. Peu d’individus québécois se retrouvent dans des grands modèles de personnalités du Québec ou dans l’idée forte d’un véritable modèle de société québécoise. Les jeunes libéraux dont certains comme ailleurs au Québec portent peut être présentement des noms comme ceux de Steve Tremblay ou de Kevin Bédard ne sont finalement que le reflet de notre solitude nord américaine. Cette histoire de bilinguisme à la quasi maternelle ne reflète chez eux qu’un fantasme d’assimilation à la société américaine.
Et autrement mais pareillement, d’autres Québécois trouveront leur « équilibre » dans le suivi d’une actualité culturelle et politique française et européenne qui en fait ne les concernent guère à part celle qui touche le suivi de l’histoire des civilisations et là encore..
Nous n’existons pas internationalement et soupçonnons à peine notre existence dans notre propre pays. Être Québécois n’est pas un plaisir pour l’esprit, trop d’élites de collaboration, trop de duperie, trop d’exils forcés de la part de nos frères partis travailler il y a 100 ans en Nouvelle Angleterre, trop de défaites accumulés.
Prétendre que le sentiment d’infériorité québécois a disparu en 2008 c’est se foutre de notre gueule. L’amélioration a eu lieu maintenant nous régressons de nouveau « appuyé » dans nos pratiques culturelles par un Patrimoine Canada qui en soutien de nos artistes ne souhaite que notre disparition. Dans les pochettes des disques québécois, Patrimoine Canada et son logo au rendez vous toujours.
Faudrait tout d’même pas charrier.
Félix est un poète mineur.
Mais on aurait dû le fêter quand même vu qu’on en n’a pas des tonnes !
Ayant lu et relu Allégro, Adagio, Andante et Pieds nus dans l’aube de Félix Leclerc, je peux dire que Félix est un grand poète qui a bien décrit notre vision du monde et la nature de chez nous.
« Prétendre que le sentiment d’infériorité québécois a disparu en 2008 c’est se foutre de notre gueule. L’amélioration a eu lieu maintenant nous régressons de nouveau « appuyé » dans nos pratiques culturelles par un Patrimoine Canada qui en soutien de nos artistes ne souhaite que notre disparition. » JP Bouchard
Ces propos ressemblent plus à un complexe de persécuté. Cette vision du Québec ne mène nulle part et n’ouvre aucune solution aux défis d’aujourd’hui. Comment améliorer notre système scolaire sans y investir plus? Comment investir plus si comme société nous ne créons pas de richesse ? Comment éviter le trou béant rue Berri qui s’appelle UQAM , les 500 M$ enfouis là auraient financé plein de programmes universitaires. Comment éviter le repli sur soi prôné par beaucoup de nationalistes en guise de sauver la nation ?
Au lieu d’engager le débat avec les jeunes du PLQ, même si ceux-ci l’ont fait de façon maladroite, on accuse ceux-ci de tous les torts incluant la traîtrise, sans pour autant proposer d’alternatives. Pourtant les défis ne disparaîtront pas en tirant sur le messager.
L’inculture de ceux qui furent responsables des exclusions volontaires dans les choix culturels, susceptibles à leurs yeux myopes de représenter ce qui devait être retenu comme étant digne de célébrer l’anniversaire de naissance d’une ville qui fut le berceau des francophones du Nouveau-Monde, ne s’est pas seulement manifestée à propos de l’absence de Félix Leclerc. Bien que cette lacune en fut une de taille, dans la mesure où Félix Leclerc ne fut pas qu’un simple chansonnier, pour utiliser cette expression québécoise pour désigner un auteur-compositeur-interprète, mais tout autant un auteur au sens entier qu’il a lorsque l’on parle de littérature. Il fut en effet poète et romancier.
Mais comme si cette manifestation d’inculture n’était pas déjà un comble, il faut aussi regretter que la place qu’y occupa Gilles Vigneault fut celle de la portion congrue. Pourtant, lui aussi fait partie de la classe de ceux qu’il faut ranger parmi les littérateurs au sens plein du terme. Et comme si cela n’était pas suffisant, un autre poète de la chanson et originaire de Québec de surcroît, soit Sylvain Lelièvre, lui aussi poète, a été complètement effacé. J’en passe et des meilleures en pensant à l’effroi de nos myopes si Claude Gauthier était venu leur pousser sa petite chanson, vous savez celle qui parle du plus beau voyage, du plus beau flash de sa vie, celle qui leur aurait fait faire un « bad trip » pour employer une expression qu’ils peuvent comprendre…
Quant aux frais de scolarité, je suis étonné que cette prise de position des jeunes libéraux, démentie du bout des lèvres par leur bien-aimé chef, n’ait pas soulevé plus d’objections. Il est vrai qu’un travail de longue haleine, mené au sein des arcanes du pouvoir politico-administratif par des polémistes des plus jésuites, a fini par monter un dossier qui, selon eux, ferait d’une augmentation des frais de scolarité une question de pure justice sociale…Argumentant à partir d’une vision économique libérale et de marché sans entraves que c’est l’utilisateur qui en dernière analyse doit être le payeur, ils oublient que le retour sur investissement public de la part des bénéficiaires de l’enseignement supérieur sera le fait d’un impôt qui à juste titre est progressif. Plus leur salaire, avec la plus value de leurs études, sera élevé et plus ils paieront d’impôts sur le revenu, si bien sûr ils ne sont pas propriétaires d’une entreprise ou d’une corporation ayant réussie à se soustraire davantage à l’impôt que les simples citoyens.
Par ailleurs, cette vision d’une classe de citoyens riches, parce qu’elle détient un diplôme universitaire, est totalement erronée. Combien de diplômés des disciplines reliées aux sciences humaines ou littéraires, ont des salaires inférieurs, après plusieurs années de travail à temps partiel ou à caractère précaire, à ceux que des diplômés des secteurs professionnels du collégial et même du secondaire ont, du moins ceux qui ont pu profiter d’une protection syndicale efficace et pertinente. Il serait temps que ces arguties jésuitiques des jeunes libéraux et de ceux qui veulent les imiter, concernant les frais de scolarité, soient considérées pour ce qu’elles sont, soit des mesures réactionnaires.