Impossible d'être cynique. Impossible de se moquer.
Céline Dion vient de donner à l'Université Laval un discours des plus touchants et des plus impressionnants de par sa beauté et sa sincérité.
Je ne sais pas qui a tenu une aussi belle plume, mais cela n'a aucune importance. De toute évidence, chaque mot était pesé. Chaque mot était senti et pensé par Céline Dion.
Je ne pourrais même pas vous le résumer. J'en suis encore toute remuée. Juré. Sérieux. Pour vrai.
Ça transpirait le bohneur, la fierté et l'amour. Et beaucoup des trois.
Surtout, on la sentait plus touchée, plus fière encore de recevoir cet honneur, ici, chez-elle, qu'au moment où Nicolas Sarkozy lui a remis la Légion d'honneur.
La «petite fille de Charlemagne», comme elle s'est décrite elle-même, en aura fait bien du chemin à travers ce monde.
Mais c'est dans une université d'ici que son coeur, semble-t-il, a véritablement fondu.
CÉLINE DION, ENTRE DEUX LANGUES !
On peut dire ce qu’on veut de Céline Dion. En effet, cela peut s’avérer facile de critiquer le succès de nos artistes francophones qui nous ont glissé des mains, pour goûter à la gloire internationale via l’usage de la langue de Shakespeare.
Mais une chose est certaine ; Céline sait trop bien qu’elle «origine de nous». Avec élégance et respect, elle nous livre à l’occasion un album en français. Elle pourrait se contenter d’une carrière en anglais et se la couler douce en reléguant aux oubliettes notre espace francophone. Mais non, elle nous revient dans sa langue maternelle. Le 22 août 2008, sur les plaines d’Abraham, elle aura donné un spectacle entièrement en français dans le cadre du 400e de Québec.
Je l’entend nous chanter : Je ne vous oublie pas, non, jamais / Vous êtes aux creux de moi / Dans ma vie, dans tout ce que je fais / Mes premiers amours / Mes premiers rêves sont venus avec vous / C’est notre histoire à nous / Je ne vous oublie pas, non, jamais… ..
Bien sûr, le marché de la francophonie peut être aussi très lucratif pour une artiste aussi populaire que l’est Céline Dion. Rappelons-nous l’album D’eux, sortie en 1995, vendu à plus de 7 millions d’exemplaires dans le monde. Du jamais vu jusqu’à ce jour, pour un album signé en français, mais peu si on compare aux 32 millions vendus de son album Falling Into You sortie en 1996. Il faut donc souligner cette carrière d’exception qu’est celle de Céline Dion qui persiste et signe avec la collaboration de paroliers et de musiciens issus de différents horizons. La chanteuse se commet en anglais et en français, et ce, avec du matériel original pour chacune des deux langues utilisées. Pas de simples reprises, par exemple, de ses «tubes» anglophones en français. C’est une question de respect pour ses fans francophones et pour la francophonie tout court!
Dans la lignée des plus grandes!
Céline ce n’est pas Linda Lemay, ce n’est pas Diane Dufresne et ce n’est ni du Félix ni du Cabrel, on s’entend là dessus. Mais Édith Piaf ce n’était pas non plus Barbara et ce n’est pas du Juliette Gréco, ni du Brassens, ni du Trenet et encore moins du Ferré. Céline Dion et Édith Piaf, resteront dans l’histoire de la chanson comme étant deux de nos plus grandes voix; deux de nos plus grandes chanteuses. Voilà! Piaf, véritable monstre sacré de la chanson française a connu aussi du succès en anglais, aux États Unis en particulier, sans renoncer non plus à sa langue d’origine. On n’a qu’à aller à New York aujourd’hui, dans les petits cafés-bistrots branchés et constater que les chansons de Piaf tournent encore et souvent en français.
Imaginons la jeune Piaf aujourd’hui ? Elle serait sans doute, une méga-vedette internationale de la chanson, comme l’est Céline depuis plusieurs années. Le talent ça ne ment pas et ça n’a pas de frontières!. Mais bien sûr que du Piaf ce n’est pas du Dion et vice et versa. Mais ces deux voix aux registres différents flirtent avec la perfection. Si tant est que bien souvent, une charge émotive s’en dégage et nous bouleverse, nous chavire ou nous remplit d’une joie indescriptible. Céline Dion s’inscrit donc, en toute légitimité, dans la lignée des plus grandes chanteuses populaires de notre temps! Yvan Giguère
Fondateur de la Journée de l’Hymne au printemps et du Concours national de paroliers de langue française
http://www.journeehymneprintemps.qc.ca
[email protected]
Je ne peux vraiment RIEN ajouter à cela.
Tout, ou presque, y est.
J’abondes dans votre sens, tout était parfait, sauf qu’aux Nouvelles de 17 heures a TVA la lectrice de Nouvelles a parlé de Céline en employant le mot « illettrée » dans mon livre a moi illettré c’est ne pas savoir lire ou écrire, peut être que je me trompes mais je crois pas. Dans sa vie , elle a fait ses études primaires et commencé je crois son secondaire, puis a appris l’anglais par la suite en peu de temps quand est venue le temps de faire carrière aux USA…en plus elle a suivi des cours de pause de voix et combien d’autres cours, danse etc….
En tout cas ce soir j’ai aussi bien aimé la conférence de presse apres la cérémonie officielle, les mots qu’elle a eu pour Ginette Reno étaient tellement sincère, J’ai bien hâte de les voir et entendre chanter ensemble demain, ce seras un duo sublime surement…
Dans une carrière ca prends bien sur le talent, le travail et la chance et avec René Angelil sur son chemin, aujourd’hui nous avons vue le résultat.
Traiter Céline Dion d’illétrée trahit l’ignorance du français du rédacteur. Il y a une marge entre l’illétrisme et, l’ignorance relative de chacun de nous. Je n’ai pas entendu ce bulletin de nouvelles, mais je ne crois pas que le rédacteur ait voulu la blesser volontairement. Un autre ignorant qui s’ignore.
Céline Dion n’est pas le genre de la maison. Tous les goût sont dans la nature. Cela dit, Céline Dion à le coeur sur la main et à la bonne place, ce que plusieurs journalistes ont exploité de façon éhontée en lui posant toute sorte de questions sur sa vie personnelle. Ce n’est que après l’avoir entendue interviewé, en anglais, par J. Leno que j’ai vu une Céline Dion capable d’un discours raisonnable, intelligent et respectable. C’est là aussi que j’ai eu la preuve que nos journalistes à potins étaient des incapbles, des moins que rien qui volaient aux ras des pâquerettes.
Céline Dion a aussi donné, il y a quelques années, une entrevue d’une rare intelligence et sensibilité avec Marie France Bazzo, à Radio-Canada. Quelle révélation\confirmation.
Je n’apprécie toujours pas l’artiste qu’est Céline Dion, mais la personne, hors scène, mérite mon plus grand respect.
Cet honneur lui revenait.
Céline Dion, la chanteuse, ne plaît pas à tout le monde. Ses larmes, ses envolées sentimentales, son répertoire pas assez ceci ou pas assez cela, son ardeur filiale et ses gros becs à «mon amour». C’est peut-être chez elle qu’on l’a le plus ridiculisée. On pouvait se le permettre, elle était des nôtres. Aujourd’hui, elle appartient à la scène mondiale du show business et sont talent est apprécié des connaisseurs. Le cynsime que beaucoup ont entretenu à son endroit devrait faire place au plus grand respect.
Ce qu’elle a dit lors de la remise de son allocution, avec la plus grande humilité, c’est ceci : « je ne suis pas lettrée », et non illettrée, «mais je serai sincère». Et elle le fut. Et digne. Si on ne réussit pas au moins à respecter ceux et celles qui ont réussi à faire rayonner le Québec à travers le monde, ceux que la réussite a rendu célèbres, on ne doit pas s’aimer beaucoup.
D’ailleurs, c’est avec beaucoup de lucidité qu’elle a endossé le texte qu’elle lisait: «Que sert-il d’être aimé sur toute la planète si on n’est pas aimé chez soi ? »
Bravo Céline, tu as su me toucher aussi.
Je ne me souviens pas avoir aimé les chansons de Céline Dion, mais je me souviens de « My Heart Will Go On »… Je l’écoute de temps en temps et chaque fois je me demande si c’est vraiment Céline Dion (ne me criez pas des bêtises, je sais que c’est vraiment Céline, ce n’est qu’une façon de parler pour exprimer ce que je ressens au plus profond de moi quand j’écoute cette chanson dans sa version originale non remixée) !!!
Qu’on l’aime ou pas, Céline Dion est une très grande vedette internationale.
Elle est devenue immensément riche grâce à son talent et au très grand talent René Angélil. Je ne dis pas cela pour enlever quoi que ce soit à Céline Dion, bien au contraire, mais parce que René Angélil a fait l’impossible pour donner une chance à Céline.
L’histoire nous démontre que Céline n’a pas manqué sa chance… Et aujourd’hui, est-ce vraiment important qu’elle soit bonne ou mauvaise en biologie, en physique, en physique quantique, en histoire, en natation, etc. ??? Elle semble heureuse, elle fait ce qu’elle aime et elle gagne très bien sa vie !!! Comment peut-être la regarder de haut et dire qu’elle est illettré (à moins qu’elle ne le dise elle-même) ???
Si un jour Céline Dion devait regretter de ne pas avoir fait de longues études, elle pourra toujours se dire qu’elle a tout pour être heureuse. Même si on dit que l’argent ne fait pas le bonheur, disons que ça peut aider et que c’est mieux d’en avoir trop que d’en manquer !!!
Enfin, Céline Dion est une grande vedette internationale qui a eu du succès partout ou presque sur la planète bleue… Elle n’a pas été un feu de paille, loin de là…
Et même si elle n’avait vendu que 2 millions de disques en carrière (ce qui n’est pas le cas bien entendu), elle en aurait déjà vendu pas mal plus que Jacques Villeneuve le chanteur !!!
Jacques Villeneuve est tout de fois un pilote exceptionnel… Chacun son métier !!!
Rappelons une chose ici. Cela est possible de ne pas aimer la chanteuse Céline Dion qu’elle provienne du Québec, du Canada, de France ou des É.U. La grosse chanson sentimentale ne fait pas plus l’unanimité que n’importe lequel autre type de chansons. Qu’un artiste de la pop vende des millions de disques ne lui garantit pas l’appréciation totale de tous, c’est vrai de monsieur Paul MacCartney comme de madame Céline Dion.
Ils sont tous deux très populaires mais ne plaisent pas à tous.
Au Québec, nous devrions apprécier davantage les chansons substantielles des Gilles Vigneault et Félix Leclerc. Mais nos oreilles sont marquées par la sonorité électrique et électronique des guitares et des synthétiseurs depuis l’émergence de Elvis Presley et des Beatles, de Robert Charlebois ici. Je suis pareil moi aussi marqué par la pop mais il faut bien reconnaître essentiellement que la musique n’a pas grande chose à voir avec la politique et encore moins avec la réalité du rationnel, du discursif.
Alors on aime ou on n’aime pas en musique point.
En effet. Tous les goûts sont dans la nature.
Mais il arrive, sur un autre sujet que vous soulevez, que la musique et la politique se rencontrent.
Sans nostalgie, on peut dire par exemple qu’au Québec, ce fut le cas dans les années 60 et 70.
Prenez la chanson de Ferland – Un peu plus haut, un peu plus loin.
Au 400e de Québec, chantée par Céline Dion & Ginette Reno, elle devenait ce que Ferland lui donne maintenant comme signification: «une vraie chanson de rupture» entre un homme et une femme.
Mais lorsque Ginette Reno l’a chantée dans les années 70 sur la montagne, la chanson nous parlait du Québec… «Si tu savais comment c’est beau, au fond là-bas… Un peu plus haut, un peu plus loin… Je veux aller encore plus loin…» Etc., etc….
C’est drôle comme parfois, le sens même d’une chanson peut se métamorphoser selon le contexte… politique.
En fait, voici les derniers paragraphes…
«C’est beau! C’est beau!
Si tu voyais le monde au fond, là-bas
C’est beau! C’est beau!
La mer plus petite que soi
Mais tu ne la vois pas
Un peu plus haut, un peu plus loin
Je veux aller encore plus loin
Peut-être bien qu’un peu plus haut,
Je trouverai d’autres chemins»
Oui, Josée Legault vous avez raison, l’art est souvent un reflet dynamique de la société. Mais si la société contemporaine dans ses attitudes et ses moeurs se détermine comme conformiste ou pratiquant une certaine forme de conservatisme, l’expression musicale de cette société dans sa spécificité par exemple s’en tiendra seulement aux rythmes et aux airs.
En fait, si je m’exprime clairement plutôt que grossièrement. Ce que j’ai voulu dire dans mon courrier plus haut c’est que la musique ou l’art a comme but premier de donner une forme esthétique propre à l’expérience sensible de la vie humaine. L’art musical ou autre n’invente pas la civilisation, il en transcrit les principes et les pratiques. Si la religion structure les sociétés ou civilisations, l’art aussi beau soit t’il en transcrira fidèlement par l’invention les formes. Précisément à une époque où le Québec était marqué culturellement par le catholicisme, la basilique Saint Anne de Beaupré près de Québec a témoigné par elle-même et ses nombreux pèlerinages comment l’art ici architectural, pictural et musical pouvait transcrire une conception du monde. Pareillement mais différemment il a fallu les conditions d’influence des sociétés américaines et françaises pour qu’un mouvement de révolte sociale et artistique comme le Refus Global ait pu émerger au Canada français d’alors. Tout comme si la révolution tranquille qui en a été la suite n’aurait pu se manifester dans toutes ses conditions, jamais l’explosion musicale révolutionnaire de l’Osti de Show de 68 avec Charlebois, Mouffe et Deschamp n’aurait pu apparaître.
L’art est captif des conceptions sociales et politiques dominantes des hommes. Si la télé réalité devient notre réalité culturelle, l’art moderne même s’il se veut libre et libertaire ne pourra échapper à cette marque du vide.
Je le répète : la société inscrit sa marque sur l’art, c’est l’empire des discours, la marque d’un type de raisonnement social et politique qui procure les conditions des formes artistiques. On l’a vu récemment avec le 400ème de Québec, les célébrations culturelles qui se sont manifestées aussi intéressantes soit t’elles n’ont pas mis à l’avant plan la dimension historique du 400ème. Le phénomène sociopolitique autoritaire ou parfois même libertaire conditionne voire colonise le domaine culturel, de là le refuge régulier au mieux de la chanson populaire dans la voie de l’existentiel efficace pour échapper au poids de ce qu’il est préférable de penser et de dire.
Nos chanteurs québécois actuels qui créent des albums ne sont pas si libres que ça puisque qu’ils sont dépendants financièrement de fonds de Patrimoine Canada. Sur chaque album de musique québécoise, nous retrouvons le logo de Québec mais aussi celui de Musicaction Canada.
La beauté de l’art populaire ou élitiste le rend presque toujours beau et d’une façon en dehors du politique et de la loi lorsque même complètement sous dépendance d’influences et d’institutions supérieures. C’est comme ça.