Ça fait déjà plus d'une décennie que la saga du CHUM se poursuit. On dirait un «soap» américain à la General Hospital... en plus cher!
Mario Dumont menace maintenant d'y retirer son appui. Dès son arrivée à Québec, le nouveau ministre de la Santé, Yves Bolduc, s'est assuré de faire démissionner son directeur général.
Dans la catégorie du «plus on est de fous, plus on rit» jaune, le président de la Fédération des médecins spécialistes pousse pour que le site du CHUM redevienne le cour de triage d'Outremont, et non plus l'hôpital Saint-Luc.
Etc., etc., etc…. Une vraie comédie d'erreurs.
Mais pendant tout ce temps, il se passe des choses dans le système de santé hospitalier universitaire montréalais. La vie continue.
En attendant leurs éléphants blancs respectifs, les hôpitaux francophones et francophones rénovent des départements, achètent de l'équipement. Bref, ils font ce qu'ils ont à faire pour soigner leurs patients. Des centaines de millions en argent public qui se dépensent, certes par nécessité, mais surtout parce que le CUSM ne peut se faire tant que le CHUM ne lève pas de terre. Le Québec doit être pas mal plus riche qu'on nous le dit…
Pendant que la saga du CHUM s'envenime, la fondation canadienne de l'innovation a tout simplement accordé son gros 100$ millions de subventions au CUSM (le futur méga hôpital anglophone). Mais pas un sous noir au futur CHUM francophone.
Et tout récemment, le même CUSM se renforçait d'autant plus en ajoutant l'hôpital St-Mary's à son réseau. Peut-on le blâmer?
Le plus triste dans tout cela, c'est qu'on a perdu de vue, justement, que nous aurions pu rénover et surtout, mieux entretenir nos bâtiments existants. Montréal a de bons hôpitaux universitaires, francophones et anglophones, dans des bâtiments qui, en Europe, seraient considérés comme des constructions récentes…
Mais ici, dans notre monde du jetable-après-usage, pour ne pas avoir entretenu nos bâtiments correctement, voilà qu'on veut jeter tout cela par terre, ou presque, pour s'acheter deux beaux gros éléphants blancs.
Et qui, à eux deux, s'ils venaient à se construire un jour, nous auraient coûté probablement tout près de 5$ milliards. Mais, bon. La décision est prise. Et personne à Québec ne changera d'idée.
Le CHUM en 2013? Ouais. Disons plutôt en 2018, 2020, ou qui sait?….
Il faut être complètement siphoné pour créer deux CHUM. Il n’y a qu’une nation québécoise, d’après M. Harper et ceux qui soutiennent cette notion. S’il n’y a qu’une nation, il ne peut y avoir qu’un seul CHUM, c’est une question de logique.
Ou nous sommes incroyablement riches, et on peut se permettre toutes ces fantaisies fort coûteuses. Ou on est inconscients et\ou incompétents.
On croit rèver, mais quel cauchemard.
Je trouve tout simplement aberrant qu’on construise un CHUM anglophone et un autre francophone. C’est le gouvernement du Québec (seul état francophone récemment reconnu nation) qui paye ce projet à même nos impôts. Sommes-nous en train de financer notre propre minorisation?
Décidément, un autre CHUM anglophone ce n’est PAS raisonnable.
Le CHUM, l’autoroute 30, le rue Notre-Dame et maintenant le nouveau pont Champlain. Tous des beaux projets structurants que nous ne risquons jamais de voir réalisés de notre vivant. Ça ne vaut même pas la peine de gaspiller vos énergies à débattre du contenu, les chances que ces projets aboutissent sont très très mince.
Je n’ai pas la compétence et les connaissances requises pour analyser ce dossier. Le malheur c’est que les deux bonzes à qui on a demandé de faire le travail, Daniel Johnson et Brian Mulroney, n’avaient pas plus que moi la compétence et les connaissances nécessaires pour faire le travail qu’on leur a demandé.
La communauté médicale anglophone n’a pas commis l’erreur de vouloir faire du neuf avec du vieux. Il est vrai que nos hôpitaux pourraient paraître tout nouveaux aux yeux des européens. Cependant il ne s’agit pas ici d’agrandir ou de rénover un musée, mais bien un hôpital. On peut bien mettre des peintures dans des caisses, mais je pense que les patients de nos hôpitaux actuels n’apprécieraient pas vraiment qu’on les mette dans des caisses avant terme.
C’est une honte pour nos différents gouvernements, péquiste ou libéral, que ce dossier ne soit pas encore réglé. Il est bien évident que pour les politiciens québécois, la santé de leurs concitoyens n’est pas une priorité. Pourquoi construire deux grands hôpitaux universitaires quand on n’a même pas l’argent pour faire fonctionner correctement ceux que l’on a déjà et rendre vraiment accessible à tous les soins de la santé. Ce à quoi nous avons accès actuellement c’est un système de santé contre lequel on doit se battre continuellement pour ne pas voir reporté aux calendes grecques les examens nécessaires à l’établissement d’un bon diagnostique avant qu’il ne soit trop tard. Les gestionnaires de notre système de santé ne gère pas la santé mais l’euthanasie tranquille des patients qui n’ont pas les moyens de se battre contre le système ou de s’offrir des examens dans le privé.