De retour, moi aussi, à tous ces bruits entourant les événements de Montréal-Nord.
Qu'on y voit la solution magique en une transformation farfelue de nos écoles en high schools américains. Ou encore – même si c'est toujours une bonne chose en soi -, en formant toujours mieux nos policiers et en y ajoutant encore plus de membres des communautés culturelles, on semble exclure une hypothèse.
Et s'il s'avérait, en bout de piste, après tous les traités sur ceci et cela, que ce qui s'est passé à Montréal-Nord était la résultante d'une situation dramatique et complexe de légitime défense de la part des policiers? Ou s'il s'avérait que ce qui s'est passé ne serait pas tout à fait aussi «noir et blanc» qu'on semble le croire, avec les «méchants» policiers d'un côté et les «bons» ados de l'autre?
Bref, je ne sais pas ce qui s'est passé ce soir-là. Pas plus que vous. Et aucun autre analyste ou commentateur ne le sait non plus.
Dans des situations comme celles-là, habituellement, ceux qui ne savent pas, parlent. Et ceux qui savent, ne parlent pas.
D'où l'attente nécessaire des conclusions de l'enquête avant de sortir son bréviaire de solutions instantanées. Et cette fois-ci, même si je crois que le Québec devrait se doter d'une unité d'enquête indépendante comme celle en Ontario dès qu'un policier semble avoir tué un citoyen, il est fort possible que la SQ, sachant l'importance socio-politique de cette situation-ci, mène une enquête tout aussi rigoureuse qu'une unité indépendante ne l'aurait fait.
C'est à espérer. Vraiment.
Si on s’interroge sur les contradictions éthiques de Sarah Palin sur un plan politique plus large, comment ne pas s’interroger lorsque un policier tire quatre balles sur un groupe de jeunes? Pas une balle, quatre balles. Plusieurs l’on dit, si les deux policiers n’étaient pas sûrs devant le groupe de jeunes dont un seul a été suspecté de non respect de conditions de justice, il fallait appeler une autre voiture patrouille. Ce qui n’a pas été fait.
Même en accordant la légitimité à la thèse de la légitime défense, pourquoi l’absence chez les policiers de poivre de cayenne ou de ce fameux teaser dont l’utilisation contestée donne encore une chance de survie à celui qui en reçoit la charge?
Pour faire lien avec l’actualité générale. Le Québec a tellement viré à droite depuis 6 ans que le fameux nationalisme de gauche qui a fait les beaux jours du Parti Québécois s’effrite dangereusement. Les succès électoraux plausibles de Harper au Québec témoignent de la démission de milliers de souverainistes qui se satisfont d’une reconnaissance symbolique du Québec tout en accusant bloquistes et péquistes de n’avoir presque rien fait de bon depuis 10 ans.
Ce qui est grossier si même les carences provenant principalement du PQ depuis que L.Bouchard a perdu le nord avec son déficit zéro s’avère réelles. Que le cap sur la souveraineté remplacé par l’obsession des fusions municipales s’est avéré être une politique de déroute. Mais en larguant la souveraineté en même temps qu’on se débarrasse du Bloc et PQ, on se retrouve devant quoi sinon la droite économique; celle des libéraux fédéraux et provinciaux ou encore celle morale ou réactionnaire des conservateurs et adéquistes.
Pour revenir à l’affaire Montréal Nord. Prendre parti pour la police a priori n’est pas une voie supérieure. L’esprit de corps on le retrouve autant dans la police que chez des groupes de jeunes. Alors?
Souverainistes du centre droit ou de la droite, prenez garde vous êtes en train de couler votre propre navire en adoptant les automatismes vulgaires des conservateurs. Plus probable encore que pour Madame Palin, Harper est un naufrage du point de vue de l’éthique. Affaires, ruse et maintenant tromperie de sa propre loi sur l’élection à date fixe!
Message fourre tout qui sans vous impliquer exclusivement J.Legault exprime tout au moins une tentation québécoise pas négligeable d’adopter les fantasmes des conservateurs canadiens et cela se voit aussi dans le domaine de la justice.
Pas question, justement, de «prendre parti». Seulement, il me semble, de mettre la pédale douce sur la pluie de présumées «solutions» qui s’abat sur cette question SANS que nous sachions ce qui s’est réellement passé ce soir-là.
«Plusieurs l’ont dit»? Mais ont dit quoi, dans les faits?
Seuls une enquête rigoureuse et ensuite un procès, s’il y a lieu de porter des accusations, nous donnerons les faits.
Une enquête impartiale! Je le souhaite moi aussi. Malheureusement, nous savons que les policiers mentent comme ils respirent, surtout devant les tribunaux et sous sernent. Les exemples abondent.
S’il y avait six adolescents au début de l’interpélation, combien y en avait-il quelques secondes ou minutes plus tard? Là est la question.
Comme vous le soulignez, ceux qui savent ne parlent pas : solidarité oblige. Si les policiers avaient meilleur réputation, face à l’honnêteté et à la véracité des faits, on pourrait les croire sur parole. La réalité étant tout autre, ce sera le menteur le plus habile qui remportera la palme.
Il y a deux facteurs importants dans ces incidents : la politique d’immigration inintelligente du pays; et le racisme normal d’une société qui se sent envahi par un corps étranger qu’elle ne peut assimiler aisément.
Une famille de minorité visible dans une ville de 50 00 habitants, c’est exotique. Ce n’est pas menaçant pour le tissu sociale. soixante mille familles dans une ville de 100 000 habitants, c’est la catastrophe.
Une société est un organisme vivant avec des règles d’assimilation implacables. L’oublier, comme on le fait en favorisant l’angélisme, mène au désordre. Il faut réduire radicalement le taux d’immigration, non par haine de l’étranger, mais bien pour le bien commun de toutes les parties. Etre accueilli à bras ouverts est bien plus sympathique que de se faire traiter de sale étranger par des individus terrorisés par la différence visible et envahissante à leurs yeux.
Pourquoi y a-t-il 25 % de chômage dans ces communautés visibles. Pourquoi les qualifications des parents ne sont-elles pas reconnues? Voilà le noeud du problème. Nous sommes hypocrites et inconscients.
On a pas fini d’en parler.