Personne n'est parfait. Mais en pleine campagne électorale, Radio-Canada a manqué son coup ce soir au Téléjournal de 22h00.
Le reportage d'ouverture ne portait pas sur le rassemblement de protestation au Club Soda contre les compressions du gouvernement fédéral en culture. Rien avant un bon gros dix minutes sur un enjeu qui touche le Québec.
Pendant ce temps, TVA a ouvert son bulletin avec deux reporters sur place et le journaliste Yves Malo, qui analysait le tout.
Même le National de CBC avait terminé son propre reportage sur le spectacle du Club Soda avant que Radio-Canada n'y arrive. (Fait intéressant: la mobilisation au Québec semble commencer à réveiller quelques artistes notoires au Canada anglais. Mais on verra pour la suite.)
Aujourd'hui, le premier ministre Harper, servi à la sauce populiste, s'est fait cinglant contre ces artistes «gâtés» qui gémissent dans un «riche gala» «subventionné» par des Canadiens «ordinaires». Mais il ne l'a dit qu'en anglais, refusant de le répéter en français.
Questions naïves: le premier ministre croit-il que s'il dit quelque chose en anglais, mais pas en français, que ça ne se rendra pas jusqu'ici? Croit-il que les Québécois ne comprennent pas l'anglais?…
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Nerveux? À tort ou à raison, on sent quand même Stephen Harper «nerveux», quelque peu inquiet quant à ses remarques particulièrement dures faites aujourd'hui en anglais sur les artistes-bébés-gâtés…
C'est qu'au Québec, la culture, c'est non seulement une «industrie», c'est aussi une part majeure de l'identité collective…. Ne touche pas, qui veut. En tout cas, ne touche pas de manière trop méprisante…
Mais, bon. Les prochains jours diront si les commentateurs qui disent que les «artistes en mettent trop» ont raison… Ou si quelque chose vient de bouger.
C’est drôle comme les gens peuvent dire une chose et faire le contraire. Durant la dernière campagne électorale québécoise, les adéquistes on fait de l’identité l’enjeu principal de leur campagne. Aujourd’hui ces mêmes gens avec l’étiquette du PC applaudissent les coupes dans la culture : la base de l’identité. Comme disent les chinois : «Walk the talk!»
Deux sujets.
Le premier, Radio-Canada : maudine qu’il l’ont pas. Le nouveau téléjournal avec le rescapé d’Irak, c’est poche, poche, poche, c’est frette, frette, frette. C’est tellement hors-contexte qu’on s’ennuie presque de Pascale Nadeau, et pour s’en ennuyer de celle-là, faut qu’on soit vraiment mal-pris…
Deuxième sujet. Bravo aux artistes qui ont décidé de ne pas se décourager et qui commencent à s’organiser. Bravo également à la population qui les encourage et qui commence à réaliser qu’un politicien qui rotte en public, c’est disgracieux et de mauvais goût. Au Québec, on aime la culture c’est bien connu, il faut juste en parler entre deux annonces de bière pour que le message passe.
« Partons du principe que l’artiste ne doit rien à personne. Néanmoins, il est pénible de voir comment, en se retirant dans sa tour d’ivoire ou dans le monde de ses fantasmes, il risque d’abandonner le monde réel aux mains de mercenaires. » – Soljenitsyne
Le Téléjournal traite l’international, une partie de l’actualité canadienne. Ce que les Nouvelles TVA font peu. Seulement là nous savons pourquoi l’info radio canadienne ne rejoint que partiellement les Québécois. Il y a une sorte d’idéologie fédéraliste assez discrète qui se camoufle dans la valorisation de l’universel au détriment du suivi national québécois, c’est ça qui transpire en général du Téléjournal et de RDI. Que souvent les premières manchettes ne concernent pas le Québec au TLJ c’est fréquent. Il faut en être conscient c’est tout. RDI disparaîtrait demain des ondes qu’importe.
En passant, la culture ne suffit pas pour s’en prendre aux réformistes, les gens confond les artistes de TV photographiés sur les hebdos de super marché avec ceux qui pratiquent les arts! Comme fait Duceppe, il faut taper sur les crédits d’impôts aux pétrolières, les milliards pour l’industrie militaire. Il faut opposer subventions aux subventions afin que l’ampoule s’allume chez les « citoyens ».
Radio Canada a toujours été Coast to Coast et payé par les taxes de tous les canadiens, pourquoi les nouvelles québécoises devraient etre les seules sur cette chaine??
Il y a des francophones dans toutes les provinces qui écoutent en francais.
Josée, désolé de voir que votre « petit bonheur » ne réside que dans votre « petit-québec »… je suis originaire de l’Ontario française et je dois dire que je suis fort déçu de voir que sur toutes les antennes SRC-française, la seule (Ontario-Toronto) qui ne soit pas accessible, chez les câblo-distributeurs, est justement celle de ma province qui, rappelons-le, compte plus d’un demi-million de francophones, la plus importante population francophone hors-québec…
Étant originaire d’une autre province que le québec et habitant présentement montréal, je suis aussi déçu de voir à quel point le téléjournal est trop souvent axé sur le « petit-québec »… comme si les francophones hors-québec n’existaient plus… je dis bien « plus », du fait que, depuis une bonne dizaine d’années, si ce n’est près d’une vingtaine, le téléjournal de la SRC (édition de 22h qui est diffusée partout à travers le canada-français, seule l’édition de 18h étant présentée en fonction de la région) a perdu des plumes… au fait, il m’arrive souvent d’aller voir du côté de la CBC, seul bulletin à caractère pan-canadien, et à offrir une analyse moins teintée par le « nombrilisme québécois ».
@Jules-Hubert Beaulieu
Bienvenue dans notre Québec centré sur son petit nombril montréalais égoïste, intolérant, raciste et fasciste!