Samedi – Stategic Counsel et Ipsos Reid confirment la chute des appuis aux Libéraux en Colombie-Britannique et en Ontario, à l'extérieur de Toronto.
Bref, comme je l'écrivais hier, dans The Gazette, le message plutôt efficace de Gilles Duceppe à l'effet que le Bloc soit le seul parti capable de «bloquer» une majorité conservatrice commence à paraître quelque peu optimiste.
Je m'explique: étant donné cet écrasement du vote libéral, même si le Bloc réussit à aller chercher 40-45 députés, ou même plus, une majorité conservatrice est néamoins maintenant possible. Bien entendu, si la tendance se maintient…
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Le chef du NPD, Jack Layton, n'en démord pas. Il se croit capable de devenir premier ministre! «Moi, je veux remplacer Stephen Harper», s'est-il exclamé aujourd'hui…
Tant qu'à dire n'importe quoi, pourquoi pas viser carrément la Maison blanche?…
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Vu hier soir : le premier débat Obama-McCain. Sans odeur, sans saveur, sans passion. Si ces deux-là ont été incapables de livrer un débat enlevant au contenu musclé au niveau des idées, imaginez ce que seront les deux débats des chefs fédéraux cette semaine….
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Entendu cette perle aux infos: s'inscrivant dans la nouvelle stratégie «nationaliste» de Jean Charest, un délégué au conseil général du PLQ s'exclame: «on doit occuper notre langue»!
Avant de l'occuper /sic/, il faudrait peut-être commencer par la maîtriser minimalement…
A combien d’années lumières sommes-nous d’un gouvernement de coalition?
Si non la majorité au moins la maturité.
Un gouvernement de coalition interdirait le pouvoir aux Conservateurs rétrogrades et réactionnaires.
M. Harper a encore affirmé que l’opinion des experts lui importait peu. Il est le seul a avoir le pas.
Nous savons que s’il hérite d’un autre gouvernemente minoritaire, il gouvernera comme s’il était majoritaire, comme la dernière fois, et pour les mêmes raisons.
SVP, évoluons vers la coalition, pour l’amour de ce pays.
Dion, Layton et Duceppe devraient faire ce qui est de mieux pour le peuple et la planète, comme la chef du parti vert. Qu’ils encouragent leurs partisans a voter stratégiquement là où ils ont peu de chances de gagner pour s’assurer que les centristes et les centre-gauchistes battent Harper.
Si Stephen Harper est effectivement en mesure d’obtenir un mandat majoritaire, je ne vois pas quel serait l’intérêt des québécois à lui fournir des députés supplémentaires. Monsieur Harper est déjà suffisamment arrogant. Sous sa gouverne, avec un gouvernement pourtant minoritaire, nous avons été témoins du plus grand « One Man Show » de toute l’histoire du Canada. Imaginez avec un gouvernement majoritaire. Je sais que plusieurs diront que j’exagère mais je crois que plus Monsieur Harper sera fort, plus il risque de devenir un quasi dictateur. Il en possède déjà plusieurs traits. Les québécois ont-ils réellement envie de participer à la création d’un éventuel monstre? J’en doute. Trudeau, Mulroney ou Chrétien avaient leurs partisans, leurs adversaires et un large éventail d’indifférents. On pouvait voter pour eux, contre eux ou pour quelque chose d’autre. Avec Stephen Harper on dirait que nous n’avons plus ces choix. Nous devons presque forcément être pour ou contre ce bonhomme car nous l’aimons ou le détestons. Il ne semble laisser personne indifférent. Il aurait été plutôt absurde à l’époque de dire que 35% de l’électorat avait voté pour Trudeau, Mulroney ou Chrétien pendant que 65% de ce même électorat votait contre ces individus. Il ne m’apparaît pas absurde du tout, à ce moment-ci, de croire que Stephen Harper sera probablement choisi comme premier ministre par un peu plus d’un électeur sur trois alors que près des 2/3 des canadiens voteront d’abord et avant tout contre lui. Un quasi dictateur qui gouverne avec un mandat majoritaire alors qu’il est rejeté par la très grande majorité de l’électorat, c’est une éventualité qui m’inquiète au plus haut point. Je ne peux évidemment pas blâmer Stephen Harper pour la stupide propension de ses adversaires à se diviser en partis trop nombreux. Certains ont accusé Stephen Harper de diviser pour régner. Ce sont pourtant d’abord et avant tout les adversaires de Stephen Harper qui se divisent pour lui permettre de régner. Il est pour le moins étonnant de voir tout ce qui est à gauche des conservateurs multiplier inutilement le nombre de partis politiques au Canada pendant qu’un bon nombre d’entre eux s’empressent de demander à l’électorat de voter pour le parti le plus apte à battre le candidat conservateur dans chaque comté. Encore faut-il que l’électeur sache qui est le mieux placé pour battre le conservateur dans son comté. Dans de nombreux comtés c’est loin d’être évident.
Dans le cas du Québec c’est un peu différent. « Avec les conservateurs le Québec prend des forces ». Ce slogan nous porte à croire que nous, les québécois, sommes malades. Peu importe, ce n’est qu’un slogan. Néanmoins, si ce slogan est un p’tit peu vrai, je ne vois pas où est l’intérêt des québécois de voter pour les conservateurs. Si je comprends bien ce slogan, avec un gouvernement conservateur le Québec prend des forces. J’en déduis qu’avec un gouvernement conservateur le Québec prend nécessairement des forces, peu importe le nombre de députés conservateurs qui seront élus au Québec. Même sans aucun député conservateur au Québec, en autant qu’il y ait un gouvernement conservateur à Ottawa, le Québec devrait logiquement continuer à prendre des forces. Puisqu’il semble que le reste du Canada va élire un autre gouvernement conservateur possiblement majoritaire, même sans le Québec, pourquoi alors les québécois enverraient-ils un surplus inutile de conservateurs à Ottawa?
Il existe une combinaison doublement gagnante, une combinaison beaucoup plus prometteuse. Puisque le prochain gouvernement sera de toute façon formé par les conservateurs, pourquoi ne pas envoyer le plus gros contingent possible de bloquistes à Ottawa? Ainsi avec un gouvernement conservateur et un maximum de bloquistes élus, nous continuerons à prendre des forces tout en continuant à protéger merveilleusement bien nos intérêts nationaux. Laissons le reste du Canada élire le gouvernement canadien et, de notre côté, élisons un maximum de députés dont le seul objectif sera de défendre et de protéger nos intérêts. Nous serons ainsi doublement gagnants et, en plus, nous n’aurons pas à partager l’odieux de l’élection d’un nouveau gouvernement Harper, si celui-ci devait dangereusement déraper, comme on peut très bien l’appréhender.
Continuons de défendre et de protéger nos intérêts à Ottawa. Ensemble, avec le Bloc Québécois, prenons des forces et continuons à être présents pour le Québec.
Alors que les canadiens seront dans la parade…
les québécois seront assis sur la chaine du trottoir ‘a regarder passer la parade.
Une belle parade de droite. Non merci. Au moins nous pourrons dire que nous avons fait notre possible pour tenter de les bloquer.
Il faut savoir choisir sa parade.
Quand il s’agit de faire partie de la parade ou de la regarder passer, il me semble qu’il est infiniment plus agréable de la regarder passer. Ceux qui y participent voudront probablement tous la regarder en différé à la télé alors que ceux qui la regardent seront peu nombreux à vouloir y participer.
Et puis, qui a envie de voir une parade avec des chars allégoriques représentant des cellules de prisons où sont enfermés des enfants, où tous les artistes participant à la parade sont affamés et vêtus de guenilles, où les femmes se déplacent dans le sens inverse du reste de la parade pour souligner les reculs appréhendés de leur condition, une parade mettant en vedette un immense lot de gens extraordinairement ordinaires, de gens simplement simples, de citoyens moyennement moyens et de petites gens de petite envergure, une parade qui tourne continuellement à droite et qui tourne donc en rond, une parade culminant par la présence tant attendue de St-Ephen distribuant des cadeaux grandioses aux pétrolières et autres riches industriels pendant qu’il lance une petite poignée de bonbons à la foule des pauvres qui finissent par se battre pour toucher une partie du lot, une parade où les journalistes ne sont pas les bienvenus, où les confettis qui virevoltent sont les minuscules hachures d’une tonne de copies de l’accord de Kyoto et où les machines à boucane diffusent l’air comprimé aspirée directement dans le ciel albertain, au-dessus des vastes espaces où sont recueillis et transformés les sables bitumineux, une parade où une fée des étoiles muette, interprétée pas Josée Verner, demande constamment des directives à St-Ephen, une parade où Maxime Bernier distribue des Joe Louis passés date et listériosés et oublie des valises importantes tout le long du chemin, particulièrement devant les pétards aux décolletés plongeants comme ceux qui l’ont fait plonger, une parade où un sénateur-ministre non élu promène un ridicule tableau où apparaissent ses divagations qui n’intéressent plus personne, une parade qui à force de tourner en rond use le sol et s’enlise lentement mais sûrement pour finalement aller parader dans des sociétés moyenâgeuses et archaïques semblables à celles que les conservateurs désirent implanter plus haut, une parade qui aboutit ultimement dans les ossements de dinosaures, ces ancêtres pas très lointains idéologiquement des conservateurs avec leur loi du plus fort et du plus ordinaire?
Je crois qu’il vaut mieux se tenir très loin de cette parade. Il ne faut ni la cautionner ni s’en faire complice.
Je ne crois pas que les québécois aient tellement envie de faire partie de cette parade grotesque ou qu’ils désirent simplement la regarder. Je crois qu’ils ont beaucoup mieux à faire, ne serait-ce que de se remettre rapidement à la recherche de la clef qui nous permettra de sortir du donjon canadien, de ce pays qui décidément nous ressemble de moins en moins.
P.Mitriou. Par une part d’ironie, vous avez bien résumé la situation.
Avant même toute valorisation du Bloc, en quoi serions nous plus avancés selon la mathématique électorale si au Québec nous nous « donnions 30 députés conservateurs » élus le 14 octobre au soir. Pire ces 30 députés conservateurs qui rejoindraient une masse de députés formé de 180 ou 190 représentants ne pourraient faire mieux que la dizaine de députés élus en 2006 fusionnés alors avec les autres 116 députés du gouvernement minoritaire conservateur.
La voix du Québec dans un parti national canadien c’est à peu près au mieux 20%, ça ne peut aller plus loin. On peut bien dire ce que l’on veut contre le Bloc, celui ci n’en préserve pas moins l’autonomie de la voix du Québec dans le parlement fédéral. Le Bloc souvent en reprenant des questions qui font consensus à l’assemblée nationale se fait le porte voix des revendications québécoises à Ottawa cela est ce qui fait loi paradoxalement parce que des députés régionaux d’un parti national canadien comme le PC ne font que suivent les ordres provenant d’un pouvoir exécutif localisé à Ottawa.
Un parti comme le Bloc autant que possible négocie à la pièce avec les autres partis les différents dossiers qui font l’ordre du jour lorsque il y a gouvernement minoritaire. Et la probabilité de gouvernements minoritaires devient plus forte statistiquement depuis que le Bloc québécois existe.
Ce sont des raisons, des points de vues crédibles, on peut en penser ce qu’on veut mais autrement penser c’est faire dans l’idéalisme. Blackburn et Verner ne seront pas meilleurs ministres dans un gouvernement majoritaire conservateur, les éventuelles nouvelles recrues ministérielles ne casseront rien non plus contre l’effet de système qui lui fait la loi.
« On peut bien dire ce que l’on veut contre le Bloc, celui ci n’en préserve pas moins l’autonomie de la voix du Québec dans le parlement fédéral. Le Bloc souvent en reprenant des questions qui font consensus à l’assemblée nationale se fait le porte voix des revendications québécoises à Ottawa »
JP Bouchard
Vraiment, le Bloc reprend les questions qui font consensus au PQ. Pour qui travaille les militants du PQ durant une élection fédérale?