Le «cas» Michael Fortier est fascinant.
Ce matin, selon un sondage Segma/La Presse, le ministre conservateur toujours non-élu, mais candidat dans le comté de Vaudreuil-Soulanges, serait dans le trouble. La députée bloquiste actuelle, Meili Faille, ratisserait pour le moment 49% d'appuis contre seulement 21% pour Michael Fortier.
Ce qui me frappe, c'est que la situation dans Vaudreuil-Soulanges est peut-être l'illustration parfaite de la difficulté qu'a Stephen Harper à convaincre certains électeurs de la nécessité d'élire des députés conservateurs pour «être au pouvoir».
Ici, on a une députée de terrain qui, si la tendance se maintient, battrait LE ministre québécois conservateur le plus puissant, le plus visible et le plus influent. Plus encore, Fortier est le leveur de fonds numéro un du PC au Québec!
Que quelqu'un de sa stature risque maintenant de mordre la poussière est un signal inquiétant pour Harper au Québec. Disons que de l'avoir envoyé faire cette campagne disgracieuse sur les «coûts» du Bloc n'a pas dû aider Fortier non plus… Mais même sans celle-ci, Faille avait déjà une longueur d'avance.
Néanmoins, mon petit doigt me dit que Michael Fortier serait plutôt heureux de perdre. Après avoir passé deux ans et demi sans chercher à se faire élire, on ne peut pas dire que l'homme avait très hâte de siéger au parlement…
Qui plus est, il donne de plus en plus l'impression qu'il ne serait pas malheureux de pouvoir retourner tranquille dans le secteur privé et de lever des fonds pour le PC tout en reprenant sa vie d'avant…
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Le «cas» Justin Trudeau est tout aussi fascinant. Selon le même sondage, il aurait de bonnes chances de gagner le comté de Papineau – un des rares gains possibles pour le PLC au Québec.
Le voilà même, tout à coup, parlant de la «nation» québécoise, alors qu'il était opposé à la motion de Harper sur le même sujet…. Bravo pour le réveil, même tardif.
Mais un Trudeau, fils de l'autre, parlant de «nation» québécoise? Faut croire qu'il y a un début à tout…
P.E.T. doit se retourner dans sa tombe. À moins que junior ait compris que la ‘nation québécoise’ de Harper ne coute pas cher à promettre puisque ça n’engage à rien et que ça ne veut rien dire.
« Le voilà même, tout à coup, parlant de la «nation» québécoise, alors qu’il était opposé à la motion de Harper sur le même sujet…. Bravo pour le réveil, même tardif. »
Depuis la fameuse motion sur la nation, les souverainistes ne cessent jamais de la critiquer. Selon eux, cette motion serait un simulacre et n’a aucune force légale. Ceux qui la revendique seraient des faux nationalistes et des hypocrites .
Voilà que Mme Legault félicite le jeune Trudeau parce qu’il en parlerait positivement. Va bien falloir vous brancher un jour, ou bien Harper a bien bien fait ou bien il a mal fait, ce ne peut être les deux à la fois. Çette contradiction illustre très bien celle de l’utilité même du Bloc.
Les bloquistes travaillent avec acharnement à améliorer le Canada pour le Québécois tout en voulant détruire le Canada. S’ils réussissent à l’améliorer ils se trouvent à réduire la nécessité de le détruire. Et dire qu’ils n’y voient aucune contradiction.
@ David Lépine
Dans un billet précédent vous avez évoqué que la situation du français en Amérique serait désastreuse si le Québec devenait souverain. N’est- ce pas là une contradiction? Comment une entité politique francophone forte et affirmée pourrait nuire au fait français? À moins que vous ne considériez l’idée que le jello constitutionnel qui fait office de statut politique actuellement soit une solution viable. Qu’est-ce qui vous fait croire le contraire de toute logique sur cette question?
En passant, beaucoup de fédéralistes, et même Jean Charest ont déjà parlé des deux précédents référendums sur la souveraineté comme des référendums perdants. Faudrait-il croire que pour le bien du Québec il faille gagner ces référendums? Que de contradictions! Jean Charest a même déclaré au débat des chefs en 2004 que les référendums faisaient reculer le Québec. Ce n’est pas tant les référendums qui font reculer le Québec que les résultats de ceux-ci. Pour faire avancer le Québec monsieur Lépine il faut vouloir le sortir de la vase, pas s’y enfouir indéfiniment. Pour reprendre une thématique qui vous est chère, il faut faire le contraire de ce que vous prônez.
Passez une belle journée sans contradictions.
Monsieur Perron attribue à Monsieur Lépine une thèse que j’ai à de nombreuses reprises défendue. Bien sûr, il se pourrait que Monsieur Lépine la partage et qu’il en ait même fait mention. Je ne saurais dire.
Assez brièvement, pour le bénéfice de Monsieur Perron, la thèse est la suivante: ce qui protège surtout le français au Québec, c’est que celui-ci fait partie du Canada, un pays dont le français est une des langues officielles. Ce qui entraîne toutes sortes d’obligations légales pour les entreprises, d’ici et d’ailleurs, voulant faire affaire au pays. Notamment en matière d’étiquetage sur tous les produits mis en marché.
Advenant la séparation du Québec, sa priorité deviendrait la survie économique et la langue serait une question bien secondaire. On ne pourrait plus se permettre de trop faire la fine bouche à propos d’emballages uniquement en anglais. Le marché canadien de 30 millions de consommateurs exigeant un étiquetage bilingue n’existant plus, la norme deviendrait rapidement l’anglais seulement.
Bien sûr, si le Québec insistait pour l’emballage en français, cela pourrait toujours se faire – moyennant un supplément pour compenser les frais additionnels ainsi encourus par les fournisseurs et manufacturiers. Mais, dans un contexte où l’on devrait d’abord tenter de se maintenir à flot économiquement, on peut douter que l’on veuille payer plus cher pour ses Corn Flakes que le voisin ontarien.
Et le même raisonnement s’appliquerait en tout. On deviendrait de la sorte assez conciliants, accommodants, depuis la langue d’enseignement à l’affichage, et relativement à tout ce à quoi on pourra penser. La survie économique serait la grande priorité. La survie dans une Amérique très majoritairement anglophone, sans une appartenance protectrice au Canada, voilà ce qui serait la nouvelle réalité du Québec.
En fait, la question est beaucoup plus complexe encore mais, en guise d’illustration du problème, on peut déjà se rendre compte que le français risque de très rapidement payer le prix d’une séparation territoriale. Et en l’espace d’une génération, on peut s’attendre à ce que le déclin soit majeur.
Si le Canada abandonnait le français à cause de la séparation du Québec, il laisserait tomber tous les autres francophones de son territoire. Il donnerait donc raison aux séparatistes qui disent que le bilinguisme canadien est un mythe. Il ne faut pas oublier que le discours du Canada est que le français se parle partout. De quoi aurait-il l’air ?
De quoi le Canada aurait l’air, ce serait le « problème » du Canada. N’est-ce pas? Par contre, ce qui adviendrait du français au Québec, ce serait le « problème » du Québec.
Que les séparatistes aient raison ou non en ce qui concerne le bilinguisme canadien ne change rien au « problème » du français dans un Québec qui serait devenu indépendant dans une Amérique du Nord anglophone.
D’ailleurs, ce n’est pas par gaieté de coeur que la majorité canadienne anglophone concède que le pays soit bilingue. C’est un « accommodement raisonnable », si on veut… Et pourquoi? Parce que le Canada est surtout un arrangement rationnel entre diverses régions ayant souvent peu en commun. Parce qu’ensemble, on est plus fort pour faire notre place dans le monde.
Si la portion principalement francophone du pays venait à s’en détacher, le Canada serait alors démographiquement et économiquement justifié de ne plus fonctionner qu’en anglais. Et c’est le Québec qui écoperait alors, par ricochet.
@ M. Perron
Je n’ai jamais dit que l’indépendance du Québec serait forcément désastreuse pour le statut à long terme du français. Ce que je dis c’est que la thèse des souverainistes voulant que l’indépendance soit la seule solution au déclin du français n »est pas prouvée hors de tout doute, loin de là. M. Perrier en illustre quelques exemples.
Ce ne sont que des prévisions, toujours difficile à prouver. Personellement, je trouve que le français a de bien meilleures chances de survie dans un Québec prospère et ouvert que dans un Québec en plein déclin démographique et économique. Actuellement, son appartenance au Canada me semble une bien meilleure garantie économique, qu’un projet de souveraineté qui divise la population. Je persiste à dire que c’est le principal risque de l’indépendance, celui d’un déclin économique et démographique. Tant que l’option souverainiste ne sera pas partagée par une bonne majorité de Québécois, le risque de dérapage existera. Nier cette réalité démontre un manque de vision.
Le Québec a beaucoup évolué depuis 40 ans, nous sommes capables de créer toute sortes d’institutions et d’entreprises de calibre mondial mais les souverainistes , dans leur déception référendaire, sont incapables d’accepter que ces mêmes Québécois rejettent la souveraineté parce qu’ils considèrent que les avantages ne valent pas les risques.
@ Claude Perrier et David Lépine
Un Québec indépendant ne veut pas dire que le commerce avec le Canada sera totalement exclu. D’aileurs les canadiens achètent au Québec parce qu’ils y trouvent des conditions comerciales plus avantageuses sur certains produits. Le principal allié économique du Québec sont les États-Unis, pays avec lequel nous sommes déjà séparé et qui est tout à fait anglophone.
Pour ce qui est de la thèse voulant que plus on est nombreux plus il y a de chance de réussite économique je pense qu’à ce niveau vous faite fausse route. Depuis plus d’un siècle, les pays occidentaux dominent largement l’économie planétaire notamment sur les pays du sud beaucoup plus nombreux. Sur les dix pays les plus peuplés de la terre seulement trois pays font partie du G8. Les Norvégiens pourtant deux fois moins nombreux que les québécois sont un exemple à suivre pour plusieurs économistes surtout pour l’excellent rapport que les norvégiens maintiennent entre socialisme et capitalisme. Il y a une différence entre population nombreuse et bonne capacité de gestion.
Dans son livre « Le Référendum volé« (que vous ne lirez probablement jamais, en particulier vous monsieur Lépine), Robin Philpot fait une brillante comparaison entre deux entités politiques qui ont eu à faire un choix entre leur indépendance nationale et l’association avec un pays étranger. Il compare ainsi Terre-Neuve et l’Islande à la fin ds années 40. L’Islande s’est depuis sorti d’une pauvreté endémique en prenant ses distances d’avec le Danemark. Pour Terre-Neuve, il y a eu stagnation. La province la plus anglophone du Canada en est aussi la plus pauvre, comme quoi la langue d’un peuple ne garantie pas non plus la prospérité économique.
Dans « Le livre noir du Canada anglais« (que je vous invite sérieusement à lire malgré la répulsion que le titre vous en donne), Normand Lester parle de la vision anglo-canadienne de l’économie québécoise. Il insiste sur la répulsion de cette économie aux yeux des grands économistes de Toronto, (que l’on croit pourtant très compétents). Pour ces gens, l’économie québécoise n’est pas intéressante.Par exemple, Par pur racisme ces magnats de la finance vont investir une partie importante des fonds de placement des canadiens dans des économies étrangères parce qu’ils se sont convaincus que le Québec n’est pas un endroit rentable. Rappelez vous de l’achat de la Bourse de Montréal par celle de Toronto ainsi que toute la magouille qu’il y a eu quant à la nomination de personnels francophones. Était-ce une décision rationelle? Ces gens sont-ils des vrais partenaires? La haute finance de Toronto est contaminée par la francophobie. Je pourrais en dire autant de l’antiféminisme ou de l’homophobie mais nous irions trop loin. Il reste que cette francophobie appauvri le Québec depuis des siècles.
Pour ce qui est du fait français au Canada et au Québec nous n’avons qu’une certitude. Le français recule présentement au Québec et au Canada. Or le Québec est à l’intérieur du Canada. Les francophones hors Québec s’assimile déjà à des taux records. Le Québec dans un Canada uni ne peut freiner cet élan. Cependant un Québec souverain pourrait du moins freiner l’élan de l’anglais à l’intérieur du Québec, ce que les lois provinciales actuelles ne font pas. En passant, l’étiquetage en français dans le Canada anglais ne rend pas les anglos-canadiens plus bilingue. Les coûts pour l’étiquetage en anglais seulement pour les exportations de produits québécois ne pourront pas détruire l’économie du Québec à eux seuls. Je crois qu’à ce niveau, monsieur Perrier, vous fabulez un peu.
Nous pourrions développer plus longtemps sur ces sujets. Je vous invite, messieurs Perrier et Lépine, de vous informer en lecture diverses notamment sur les deux livres dont je vous ai mentionné plus haut. N’ayez pas peur de faire place à l’ouverture, à éviter les étiquettes (gauchiste, séparatiste etc…), j’aime bien discuter avec vous, vous n’avez pas la langue dans votre poche. Bravo!
M. Perron,
C’est remarquable que vos deux principales références sont des brûlots accusant les Anglais et les fédéralistes traîtres de tous nos troubles, en plus écrits par deux bons amis .
Philpot et Lester sont des souverainistes notoires et leurs ouvrages ont été très contestés pour manque d’objectivité et partisannerie politique évidente. Si vous voulez entretenir un débat philosophique sérieux, vous devriez au moins vous référer à des oeuvres sérieuses. J’ai l’impression que parce que Philpot et Lester ont écrit quelque chose vous assumez que cela doit être une vérité reçue.
Quant à votre argument voulant qu’un Québec en perte de vitesse économique et démographique aurait au moins la capacité de mieux protéger le français, c’est loin d’être évident.
Vous nous demandez de faire place à l’ouverture, c’est très bien, mais vous même avancez des arguments comme des vérités reconnues. Exemple, votre diatribe sur la bourse et la finance torontoise est plutôt un procès d’intentions qu’un exposé de faits concrets (magouille? pur racisme?)
Vous avez la « certitude que le français recule » alors que jamais la proportion de québécois non-francophones capable de parler et de comprendre notre langue n’ait été si élevée depuis 1763. Alors permettez-moi de vous contredire sur cette « vérité » qui soustend votre argumentaire.
Respectueusement,
@ Yves Perron
Vous-même êtes un « interlocuteur » avec lequel on peut discuter intelligemment, Monsieur Perron. Ce qui est bien apprécié compte tenu que, trop souvent, ce sont des insultes qui tiennent lieu d’arguments chez certains souverainistes très (ou trop…) convaincus.
Mais notre sujet de discussion pourrait nous entraîner dans des débats sans fin, de répliques en répliques, alors il vaudrait probablement mieux tâcher de résumer – et de ne pas davantage abuser d’un espace qui devrait être réservé à des commentaires relatifs au billet de Madame Legault, après tout…
C’est avec intérêt que j’ai lu vos propos ci-dessus, et j’ai même fait quelques recherches relativement à Robin Philpot et Normand Lester, que vous mentionnez à l’appui de votre point de vue. Je connaissais bien sûr l’un et l’autre, quoique surtout de réputation. Ce que j’ai trouvé, notamment leurs liens étroits avec la SSJB, n’est pas de nature à me les faire tellement apprécier. Bien au contraire, même.
D’ailleurs, l’affaire du référendum soi-disant volé ne tient pas la route quand on sait à quel point la question de 1995 était alambiquée, et qu’un sondage fait après coup auprès de personnes ayant voté « oui » révéla que 30% de celles-ci croyaient qu’elles demeureraient canadiennes parce qu’une « entente » avait déjà été conclue… (La fameuse « entente » passée entre Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Mario Dumont. Dans le libellé de la question pour porter à confusion à dessein.)
Par ailleurs, vous me rétorquez que l’étiquetage (anglais-français) ne rend pas les anglo-canadiens plus bilingues. Vous avez tout à fait raison! J’ajouterais même qu’ils doivent être nombreux à détester, tous les matins, lire LAIT et MILK sur le carton posé sur la table à côté de leurs CONFITURES – JAM…
Enfin, je précise que je n’ai fait aucune allusion aux « coûts pour l’étiquetage en anglais seulement pour les exportations de produits québécois ». Ce que je dis c’est que, en cas de séparation du Québec, les emballages au Canada deviendraient rapidement unilingue anglais (plus de LAIT – MILK). Si cela ne nous convenait pas, ici, on se taperait alors un supplément pour un emballage spécialement conçu pour notre petit marché francophone.
Le Canada est surtout un arrangement rationnel entre diverses régions ayant souvent peu en commun. C’est un partenariat territorial et économique. S’il venait à se morceler, cela ne m’étonnerait pas du tout que plusieurs de ces régions se joignent aux États-Unis, à moins que ce ne soit plutôt la partition du territoire québécois qui se produise.
Notre meilleure garantie de prospérité et de protection de la langue française est notre appartenance au Canada. Ce n’est peut-être pas toujours idéal comme situation, mais ce serait très possiblement catastrophique autrement. C’est du moins mon avis.
M. Lépine,
les journalistes Lester et Philpot sont des souverainistes notoires et leurs écrits témoignent de cette tendance. Ces gens ne s’en sont jamais cachés. Je crois que l’importance de leurs thèses tient du fait qu’ils soutiennent des arguments de fond. Leurs écrits détonnent de l’univers médiatique actuel. Cet univers est très largement dominé par la pensée fédéraliste notamment parce que les propriétaires des entreprises multimédia de masse soutiennent cette pensée et que, de facto, les employés qui y travaille opèrent une autocensure en s’obligeant à décrire une réalité qui va dans le sens des intérêts de leur patron. En d’autres mots, pour cette raison majeure, la libre pensée ne circule pas au Québec. Ceci est vrai pour l’enjeux de la souveraineté québécoise mais aussi pour à peu près toute la pensé que l’on dit de gauche. Les enjeux de cette vision, un peu comme les enjeux de la sécession du Québec ne peuvent se décrire dans des slogans de propagande ou dans des émissions de télévision où le temps alloué à des participants est plus que minime. Or, ce qui rejoint la plupart des citoyens ce sont les slogans faciles et mille fois répétés. Être propriétaire d’un média de masse vous confère un pouvoir immense et peut vous permettre de convaincre une plupart de gens que la pire des solutions peut être la meilleure. La majorité des gens n’ont pas de mémoire et ne maîtrise surtout pas ce que l’on appelle la méthode historique, (rechercher la vérité en analysant une grande somme d’écrits sur un sujet donné puis en s’informant sur les convictions de ceux qui les écrivent).
Lorsque l’on prend le temps de lire et de s’informer il est possible de comprendre un peu mieux les enjeux et cette démarche nous aide à comprendre le stratagème entretenu par les propriétaires des médias. Je vous inviterais à consulter les publications de Noam Chomsky sur ce sujet et je peux me permettre de vous dire que la notion de complot y est tout à fait absente.
Normand Lester et Robin Philpot n’ont rien à gagner à prôner la souveraineté. Philpot est lui-même anglophone. Ces gens ne peuvent être taxés de manque d’intégrité. Nous ne pouvons pas dire la même chose de la plupart des journalistes des médias de masse.
M Perrier,
je serai bref. Le référendum de 95 fut effectivement volé entre autre parce qu’il était, comme vous dites, alambiqué mais pas du côté que vous le pensez. Le financement du fameux « Love in » témoigne des magouilles du camp fédéraliste. Philpot décrit d’autres faits troublants dans son livre et qui ont un rapport direct avec ce que je décrit plus haut quant au pouvoir de la propagande. Je ne crois pas que 30% des gens qui ont voté Oui ne comprenait pas du tout l’enjeux de ce rendez-vous historique surtout après la campagne de peur que le camp du Non a mené. Vos données provenaient probablement d’un sondage Crop La Presse. Vous pouvez vous imaginer ce que je peux penser de cette firme.
« Normand Lester et Robin Philpot n’ont rien à gagner à prôner la souveraineté. »
Vraiment, M. Philpot fut candidat péquiste aux dernières élections. Lester a été viré de Radio-Canada parce que ses opinions politiques évidentes nuisaient à sa crédibilité journalistique. Au contraire, je crois que ces deux Monsieurs ont tout à gagner. Que la langue maternelle de Philpot soit l’anglais ou le swahili, ça change quoi exactement?
Quand on publie un livre sur les secrets du Canada anglais rempli de hargne revancharde ( accuser les Anglais de convoiter nos femmes , entre autres sottises) ça commence à ressembler plus à un diatribe qu’à une étude sérieuse et ça fait appel aux sentiments latents de victimisation de bon nombre de Québécois. Je ne cherche pas à nier les injustices passées, mais d’en faire une fixation morbide n’est pas, à mon sens, une bonne base de discussion d’un sujet aussi sérieux que notre avenir collectif.
Que certains médias aient un penchant pour le fédéralisme, j’en conviens , mais de là à dire que l’option souverainiste n’est présentée à la population qu’uniquement de façon négative et subliminale est nier l’existence même d’un mouvement populaire vieux d’une quarantaine d’années et dont le principal porte-parole fut au pouvoir à maintes reprises au Québec et a même été l’opposition officielle à Ottawa.
Quand au fameux « love-in » nombreux sont les commentateurs, incluant ceux du camp souverainiste, qui ont dit que cet évènement aurait plutôt nui à la cause du NON.
Je trouve cela désolant qu’on parle encore d’un pays volé à cause d’une manif d’anglo-canadiens au Dominion Square. On est loin de l’appel à la révolution: « aux armes citoyens, la patrie est en danger »
Si on accepte votre thèse du vol, alors en toute justice on devrait organiser un autre référendum au plus vite pour redresser cette injustice, pensez-vous que le OUI passerait ? Et si votre réponse est non, alors pourquoi radoter sur un vol, que seuls les tenants de la souveraineté acceptent comme ayant eu lieu. Si la réponse est oui, comment ce fait-il qu’aucun des partis souverainistes ne prônent un autre référendum ?
Je me permets de répondre pour vous, en partie au moins. C’est que le mouvement souverainiste carbure sur des victoires morales: les francophones ont voté OUI en majorité, par exemple, le référendum volé, l’ombre jaune de Paul Desmarais, le coup de la Brinks, la nuit des longs couteaux. Ce sont pour moi tous de éléments qui entretiennent la légende de supériorité morale mais qui donnent un air de négativisme au mouvement alors qu’il aurait grand besoin de positivisme.
Pour le cas où cela intéresserait quelqu’un, voici le texte de la fameuse question référendaire de 1995:
« Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec et de l’entente signée le 12 juin 1995? »
(question rédigée par le Parti québécois, alors au pouvoir)
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, n’est-ce pas? Par ailleurs, la référence à « l’entente signée le 12 juin 1995 » donne tout naturellement à penser qu’une entente concernant « un nouveau partenariat » avec le Canada aurait déjà été conclue. Sinon, que viendrait faire là une référence à une mystérieuse entente non-spécifiée?
Eh bien, cette fameuse entente du 12 juin n’est rien d’autre qu’une entente partisane entre trois compères du camp du Oui, soit Jacques Parizeau (PQ), Lucien Bouchard (BQ) et Mario Dumont (ADQ). Rien à voir avec un quelconque partenariat avec qui que ce soit. La seule raison de son inclusion dans la question référendaire était pour inciter à voter Oui ceux et celles qui croiraient alors que le partenariat avec le Canada était déjà officiellement dans la poche.
Voilà, il me semble, de la magouille de haut calibre. La voilà, la vraie tentative de « voler » le référendum. D’ailleurs, un sondage révéla par la suite que 30% de ceux et celles ayant voté Oui pensaient qu’effectivement le partenariat avec le Canada était chose faite et qu’ils demeureraient Canadiens même si le Oui devait l’emporter, la victoire du Oui ne devant finalement qu’accroître les pouvoirs du Québec…
Alors, je trouve bien malvenu qu’on ose prétendre que le camp du Non a « volé » le référendum. D’ailleurs, si jamais on devait s’en taper un troisième, il faudrait que la question soit cette fois courte, honnête et claire. Une question telle que:
« Voulez-vous que le Québec se sépare du Canada? »
Oui ou Non.
Et si quelqu’un trouve à redire à la clarté lorsqu’il s’agit d’un enjeu aussi majeur que l’avenir de millions de personnes, il serait extrêmement intéressant de savoir pourquoi.
Oui, le camp du NON a tout mis en œuvre pour voler le résultat du référendum de 95. Depuis lors, le gouvernement d’Ottawa occupe ILLÉGALEMENT le territoire du Québec.
JAMAIS le peuple québécois furent consultés pour faire partie de votre Canada.
Si, par ailleurs, les preuves accablantes apportées par Philpot et Lester sont fausses alors pourquoi les John Rae ( frère de Bob ), Sheila Copps, Brian Tobin, Jean Chrétien, Laurent Beaudoin etc n’ont-ils pas intenté une poursuite en diffamation contre les auteurs ?
Sachez aussi que le nombre de véritables fédéralistes est minime au Québec. Ils le sont par manque d’information ( médias conventionnels tous contrôlés par l’establishment fédéraliste et corporatiste ) ou ils sont pour le « statu quo » par crainte du changement ou par désintéressement de la chose politique.
Le Québec est une nation, les Québécois forment un peuple. Nous avons une culture propre à nous, une histoire, des valeurs qui n’ont rien à voir avec le reste de votre Canada.
Empêcher l’émancipation NORMALE de ce peuple relève d’une idéologie conquérante, néocolonialiste et impérialiste.
En cela notre lutte contre l’envahisseur anglo-saxon est noble, juste et par conséquent, VRAIE contrairement au Dominion of Canada qui est né et vit dans le mensonge et dans la fraude. Soutenir ce régime c’est faire preuve de la plus grande malhonnêteté intellectuelle qui soit.
Désespérant…
Un peu de vitriol dans vos céréales ce matin Dominique Roy ?