Dimanche – Grosse manif anti-Harper dans le centre-ville de Montréal et grand rassemblement d'au moins 2 000 personnes pour le Bloc à Saint-Hyacinthe.
Ça sent aussi de plus en plus la lutte entre le PLC et le NPD pour l'opposition officielle. Du moins, c'est la perception que Jack Layton tente de créer avec sa nouvelle pub anti-libérale en anglais où il dit : «The real alternative to Stephen Harper is me, Jack Layton!». (La véritable alternative à Stephen Harper, c'est moi, Jack Layton.)
Peu probable, mais le chef du NPD se bat surtout fort pour gruger le plus de votes possibles aux Libéraux. Pour les anti-Harper, le danger ici est que s'il réussit, il pourrait fort bien donner à Harper la majorité dont il rêve…. D'où la comparaison stratégique que font de plus en plus de Libéraux entre Layton et Ralph Nader.
D'où le chef du PLC, Stéphane Dion, qui, fort du respect et de l'estime que les deux débats des chefs lui ont valu dans une partie de l'électorat, entame cette dernière semaine de la campagne avec un message principal visant le Canada anglais: ne divisez pas le vote entre le NPD et le PLC! (La situation étant plus ou moins réglée au Québec avec la montée constante du Bloc).
Cette question de la division du vote fut d'ailleurs un des sujets dont nous avons discutés avec Stéphane Dion ce vendredi matin à la radio de Radio-Canada, à l'émission de Christiane Charette. (Pour écouter cette discussion, vous pouvez vous rendre sur le site www.radio-canada.ca/radio/christiane
Le bi-partisme a fait son temps.
Fondamentalement, ce n’est pas démocratique, car un parti peut être au pouvoir alors que la majorité des gens est contre eux.
On devra avoir de plus en plus de gouvernements de coalition. C’est cela qui serait la vraie démocratie.
Si Harper est minoritaire, les autres partis devraient se coaliser pour le chasser du pouvoir.
Oui. En théorie, l’idée d’une coalition pourrait être intéressante. Mais dans la réalité de notre système politique actuel, il est TRÈS peu probable que soit le PLC, soit le NPD ne cède la DIRECTION d’une coalition au chef de l’autre parti.
Par contre, avec le fractionnement croissant du vote entre les quatre partis d’opposition (si, techniquement, on compte le Parti vert), le vrai danger est qu’on pourrait se retrouver longtemps au fédéral avec des partis gouvernant avec moins de 40% des voix – soit avec 60% ou plus des Canadiens qui ne partageraint pas la vision de leur propre gouvernement.
Et c’est là qu’on voit à quel point, au fédéral, un scrutin proportionnel ferait toute la différence.
Cela étant dit, une coalition n’est toutefois pas à exclure cette fois-ci.
Mais tout dépendra du résultat final de l’élection, de la répartition des sièges entre le le PLC et le NPD, ainsi que de l’attitude que prendraient alors Stéphane Dion et Jack Layton.
Ironiquement, il semblerait qu’une manif anti-Layton serait plus utile pour contrer suffisamment les Conservateurs que ces coups d’épée dans l’eau contre Harper lui-même…
Parce que, effectivement, si cela fait des années que le monde (pas seulement les États-Unis) est pris avec George W. Bush, c’est (presque) uniquement à cause du troisième larron Ralph Nader. Et ici, ce sera au tour de notre « Happy Jack » de permettre à la droite rétrograde de se faufiler, si on n’y prend garde
À trop vouloir le festin néo-démocrate de bonbons et de gâteaux, on risque le régime conservateur au pain sec et à l’eau. Belles réjouissances en perspective…
Vivement des tas de manifs anti-Layton! Il n’y a plus de temps à perdre!
Un système proportionnel mixte accordant tout de même la prévalence à la représentation territoriale semble la solution logique en accord avec la multiplicité des partis qui émergent à Ottawa et à Québec. Notre civilisation individualiste devenue très marquante produit entres autres la fin des vieilles allégeances bleu conservateur ou rouge libéral.
Le PQ de Marois ne créé pas d’engouement, le PLC de Dion non plus, l’ADQ a régressé dans sa popularité mais sans pour autant disparaître, etc..
Mention particulière que le PLQ de Charest malgré les apparences ne casse rien non plus. Aucun parti politique n’est plus en mesure d’obtenir 40% ou très certainement 45% des suffrages tout en se rappelant que le taux de participation ne cesse de baisser.
C’est une réalité politique qui se dégage au Québec mais aussi au Canada. La division politique.
De là, la voie pour la coalition avec proportionnelle. En attendant si le NPD supplante les libéraux par l’utilisation inversée du vote stratégique, les chances avec le Bloc au Québec de voir Harper minoritaire restes bonnes.
« L’utilisation inversée du vote stratégique »?
Peut-être suis-je le seul mais, j’avoue ne pas très bien comprendre…
En 2005 et 2006, déjà les libéraux ont invités les partisans néo démocrates de choisir sur leur bulletin de scrutin les candidats libéraux au détriment des néo démocrates, seuls supposés capables de barrer Harper. Cette manoeuvre libérale s’est relativement bien passé. Maintenant en position de plus grande faiblesse, les libéraux peuvent subir à leur tour les effets du vote stratégique, retour de politesse de Lawton.
Entendons nous, manifestation anti conservatrice aujourd’hui, rassemblement bloquiste à Saint-Hyacinthe. La politique c’est la guerre.
On ne se donne pas de beaux mots d’amour en politique. De toute manière, néo démocrates ou libéraux ont voté pour la loi sur la clarté. Je leur souhaite de tout coeur de se dévorer entre eux.