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Trop de mains sur le volant?

Eh oui. Il se pourrait fort bien que dans votre bas de Noël, vous trouviez le résultat de l'élection québécoise.

Il y a trente minutes, à Mirabel, Jean Charest, tout en disant qu'aucune décision n'était prise pour déclencher une élection, a défini l'économie comme l'enjeu de l'heure.

Et en bon premier ministre d'un gouvernement minoritaire, il s'est plaint, comme Stephen Harper l'avait fait avant de déclencher l'élection fédérale, que les partis d'opposition, selon lui, ne seraient pas «en mode coopération».

 «Quand on est minoritaire», vient tout juste de déclarer M. Charest, «ça veut dire qu'il y a trois paires de mains sur le volant» et qu'elle ne vont pas toutes dans la même direction…

M. Charest vient donc d'annuler sa participation à la mission en Chine et, comme le chat qui a avalé le canari, il a dit que ce qu'il avait entendu ce week-end du PQ et de l'ADQ l'amène plutôt «à vouloir rester près de chez-moi»!

Cherchant prétexte à déclencher, le PM s'est accroché à une déclaration faite par le chroniquement maladroit député péquiste, Sylvain Simard, lequel, se faisant une fois de plus le muscle oratoire sans avoir consulté sa chef au préalable, y est allé d'une menace à peine voilée de «défaire» le gouvernement Charest. 

Bref, on regarde un déclenchement possible le 5 novembre, pour une élection le 8 décembre.

C'est à suivre.

Mais vous pouvez parier votre costume de Père Noël que le PQ et l'ADQ ne sont pas prêts pour cette élection – le cas de l'ADQ étant particulièrement précaire.

Et surtout, qu'entre maintenant et le 5 novembre (si déclenchement il y aura), Pauline Marois et Mario Dumont auront amplement le temps de vider le sujet d'un déclenchement purement opportuniste de la part d'un PM cherchant à récupérer sa majorité. Et que le jour dudit déclenchement, si élection il y a, nous passerons tous instantanément en mode électoral.

Mais avec un taux de participation diminuant d'élection en élection, au fédéral et ici, c'est à se demander combien de Québécois iront voter alors qu'on leur impose deux élections générales de suite – et les deux, essentiellement pour la même raison, soit «chacun cherche sa majorité»…

Pendant ce temps, Jean Charest y va d'une ultime contradiction: il use de l'économie comme prétexte, de l'urgence de s'en occuper face à une possible récession, mais plutôt que de gouverner, il songe à se précipiter en élections ET pour tenter d'obtenir une majorité, ET pour profiter de la faiblesse relative des partis d'opposition, ET, en bout de piste, pour y aller justement avant que la même situation économique dont il se réclame ne devienne trop lourde à porter…

Quant à Pauline Marois, son parti a beau être peu préparé et elle a beau traiter Jean Charest d'«irresponsable» en pensant à déclencher une élection, il reste que les deux scénarios possibles pour le PQ ont de quoi à lui rendre le sourire: ou le PQ récupère l'Opposition officielle, ou il prend le pouvoir.

Et quant à Mario Dumont…..