Cette élection, inutile aux yeux de 70% des Québécois, et dont l'unique objet est de tenter de redonner aux Libéraux leur majorité, est de plus en plus surréaliste.
Jean Charest et ses conseillers souffrent maintenant de blocage aigu. Contrairement à Mario Dumont et Pauline Marois, ils refusent la proposition du consortium des grands réseaux voulant que le débat des chefs, prévu pour le 25 novembre, emprunte à la formule utilisée pendant la dernière campagne fédérale – soit une table ronde où les trois chefs, assis plutôt que debouts, pourraient échanger à trois, et pas seulement à deux, comme ce fut le cas par le passé.
En se basant sur la réaction positive des Canadiens après les deux débats fédéraux, le consortium croit, avec raison d'ailleurs, que cette formule serait nettement plus dynamique puisqu'elle favorise plus d'échanges et plus de débats.
Évidemment, le problème pour le premier ministre, est que «dynamique» rime aussi, politiquement parlant, avec «surprises». La formule fédérale pouvant, en effet, produire des moments surprenants, non scriptés d'avance par les conseillers. Bref, elle est moins facilement «contrôlable», même par les conseillers les plus brillants ou les plus aguerris… Et ce, sans oublier la possibilité d'un tir groupé contre Jean Charest venant des deux autres chefs.
Face à ce blocage, l'entourage de M. Charest est même allé jusqu'à proposer que le débat des chefs soit organisé par l'Assemblée nationale et diffusé sur le canal parlementaire (auquel plusieurs Québécois, en passant, n'ont pas accès….). Oui, pis encore, que le débat se fasse devant une quelconque chambre de commerce!
Tant qu'à y être, pouquoi ne pas le faire devant l'Institut économique de Montréal, dans un CPE ou, carrément, au quartier général du PLQ?…
Dans une élection dont les enjeux sont mal définis et dont le prétexte – la crise économique – semble plutôt fallacieux, s'il fallait que le débat des chefs soit annulé à cause du blocage des libéraux, il y aurait, sans aucun doute, un prix à payer pour le PLQ dans l'isoloir…
On va y aller tranquillement parce qu’il faut parler lentement lorsqu’on s’adresse au libéraux québécois de Jean Charest.
1) lorsqu’il y a une crise économique À L’HORIZON, on gouverne en prévision de la tempête au parlement en indiquant le cap qu’on prend à l’Assemblée Nationale et on compte sur l’intelligence pratique de la population pour juger l’opposition officielle lorsque viendra le temps pour elle de prendre position POUR ou CONTRE le plan d’action proposé par le gouvernement minoritaire en place ;
2) l’opposition officielle vous suit en vous proposant des amendements cosmétiques pour donner l’impression de vous contredire (alors qu’on vous appuie, dans le fond) ;
3) la population continue à être satisfaite du gouvernement en place et attend avec impatience les résultats de vos initiatives afin de vous réélire avec un mandat majoritaire une fois la tempête déclarée ou passé ;
4) les Québécois mange de la dinde et de la bûche de Noël tranquille et tout est bien dans le meilleur des mondes possibles dans le plus grand respects des intérêts supérieurs de la Nation ;
5) tout le monde vous aime et le Québec se retrouve encore avec un porte-voix souverainiste au fédéral ET un porte étendard fédéraliste au provincial ;
6) Stephen Harper admire votre manière de diriger en temps de crise face à une opposition aussi importante que la vôtre et vous grandissez dans son estime.
FIN DU MONDE IDÉAL auquel les Québécois ont échappé grâce aux intérêts mesquins et au leadership déplorable de « Capitaine Canada ».
Maintenant, on peut le dire sans trop se tromper, si Québec Solidaire est un allié objectif de Jean Charest avec ses 5 % d’intention de vote ; que dire du PLQ qui devient de plus en plus l’allié objectif des souverainiste avec ses décisions de clowns aux dents longues ?
Je le répète encore une fois : le nationalisme, on ne fait pas ce qu’on veut avec ça.
Jean Charest a voulu se déguiser en nationaliste lors des dernières élections fédérales en BLOQUANT la majorité conservatrice au Québec.
Eh bien, il continue de plus belle en donnant le motif le plus clair et net à la population de le renverser en votant contre lui le 8 décembre prochain – afin de lui montrer que l’arrogance et le mépris libéral – qu’il soit fédéral ou provincial – ça n’est pas trop payant dans l’isoloir.
Le 9 décembre prochain, Jean Charest va se réveiller avec un mal de dents solide lorsqu’il prendre note du vote de non-confiance qui sera exprimé par l’ensemble de la population québécoise.
Car c’est ce qui arrive en ce moment : le PLQ a refusé à l’une des deux opposition officielle de se planter d’aplomb à l’Assemblée Nationale (et ainsi porter l’odieux du déclenchement des élections en pleine période d’incertitude) pour déposer entre les mains des Québécois le fardeau de renverser lui-même l’équilibre actuelle au parlement !
Incroyable !
Et vous dites qu’il y a des stratèges aguerris au PLQ, madame Legault ??!
Où ça ?!
Jamais « le naufrageur » aurait fait une erreur pareille. Et il en savait un rayon sur l’économie, Robert Bourassa.
Non, mais, sérieusement, Jean Charest controlait le parlement et pouvait imposer SON agenda économique et SES priorités à ses adversaires et jouer avec Mario et Pauline au Twister pendant des mois… mais non, il a fait dans son pantalon propre en voyant seulement la moitié seulement des sondages d’opinion – celle qui lui assurait une réélection.
Le problème, c’est que le Québec profond est pas content. Les indépendantistes l’attendent dans le détour… et Stephen Harper, lui, vous croyez qu’il a le goût de promettre la lune a celui qui lui a si bien chier dans les mains lors des dernières élections ?
Le Canada est un beau et grand pays… mais ne comptez pas sur Jean Charest pour le défendre comme du monde.
Comme quoi, il ne s’agit pas d’avoir été chef du parti progressiste conservateur jadis pour faire un bon premier ministre provincial dans une autre vie.
Bref, ne gouverne pas par consensus qui veut. Et n’est pas Lucien Bouchard ou Robert Bourassa qui voudrait l’être.
Dommage. Too bad.
Mon « NON » est québécois, monsieur Charest.
Et je me souviens très très bien du numéro des Yvette.
D’ailleurs, comment se porte Lise Payette en ce moment ? J’aimerais bien connaître son point de vue sur Pauline Marois, moi, en ce moment…
Le soft nationalisme de Charest et compagnie, bien visible dans le slogan « L’économie d’abord OUI », est un clin d’oeil à peine voilé au référendum de 1995 où Charest était dans le NON.
Or, qu’a dit ce même Charest en France au temps de Boisclair déjà ? Oui, le Québec a les moyens de la souveraineté … mais c’est juste que c’est pas notre option. Que les souverainistes se réjouissent du nationalisme soft et du souverainisme soft de Charest ! Que les fédéralistes purs-et-durs du ROC et leurs pions québécois prennent leur trou, voilà en gros ce que leur dit Charest. Ils semblent, pour l’instant du moins, l’avoir entendu. Voyons la suite …
Personnellement, je dis bravo à Charest (ce qui ne veut pas dire que je vais voter pour lui). En homme intelligent, il comprend qu’un seul homme ne peut se mettre au-travers d’un peuple … Oui oui, je sais, l’appui à la souveraineté N’EST QUE DE 40% peut-être … C’est tout de même un appui populaire important dans notre société (nos société ?) néo-libérale-néo-conservatrice (on sait pu trop en fait !?!) fragmentée !
Ne sous-estimez pas M. Charest, M. Boudrias. Il aime le pouvoir et s’en fout peut-être un peu de la souveraineté inéluctable ou non du Québec ! Que son conseil des ministres n’ait aucune scrupule à récupérer un OUI comme slogan est à la fois révélateur de la volonté de gagner du PLQ et d’une avancée, quoi qu’on en dise, d’une certaine Cause …
Une table ronde, je veux bien, mais jamais, au grand jamais, des questions puériles du grand public comme on a vu au débat fédral : Dans un geste fraternel, donnez la main ou le baiser de paix à votre voisin. Franchement!
On veut du sang. Rouge de préférence. On veut un vrais débat avec des questions incisives et des réponses révélatrices, soit de l’intelligence de l’interpelé, soit de sa vacuité intellectuelle. Les deux existent.
Oui! un vrai débat. Debout ou assis, cela importe peux. Mais debout, c’est plus classique. De plus, ça permet aux interpelés d’affirmer : » Je me suis tenu debout devant cette caricature d’homme d’état « .
Comme Mme Legault le souligne, un débat à trois, ça se contrôle moins bien. Mais c’est le prix à payer pour cette audace de M. Charest. On en voulait pas d’élections, qu’il souffre maintenant.
Puisse Mme Marois jouer habillement ses cartes et se retrouver dans le fauteuil du Premier ministre. Mais il y a loin de la coupe au lèvres, et Mme Marois a déjà quelques faux pas à son passif. Elle n’a pas beaucoup de marge de manoeuvre, et quelques bourdes la conduiraient droit dans le fauteuil du Chef de l’opposition. Elle doit faire la preuve des qualités de chef de parti avant d’espérer être chef du gouvernement.
Jean Charest est méprisant, mais il n’est peut-être pas idiot. Peut-être savait-il ce qu’il faisait en allant en élection prématurément et contre vents et marée. Nous saurons cela le soir du huit décembre. L’Immaculée conception se transformera peut-être en Noël prématuré pour les libéraux…
Joyeux Noël Mme Marois? Je vous le souhaite.
Il va y avoir un débat, c’est certain.
Par contre, ce pourrait bien être selon une formule hybride entre ce que Jean Charest préfèrerait et ce qui est actuellement proposé. L’occasion de mettre les projecteurs « en direct » sur les aberrations que pond Mario Dumont est trop belle pour qu’on veuille la laisser passer!
Quant à Pauline Marois, elle s’en tirera probablement assez bien, compte tenu de son expérience. Évidemment, si son programme contient trop d’incohérences, cela la rattrappera rapidement, malgré une possible bonne performance.
Pour ce qui est de Jean Charest, il connaît très bien son affaire, et a un plan d’action réaliste tenant compte du contexte de ralentissement économique. Je ne suis aucunement inquiet pour lui.
Enfin, je m’attends à ce qu’il y ait deux grands gagnants à ce débat, soit Pauline Marois et Jean Charest. Qui ira chercher la plus grosse part de l’ADQ s’avère la seule véritable inconnue, il me semble…
Le débat n’intéresse jamais un gouvernement sortant avec un bilan négatif et rachitique . Charest sait bien qu’il devra répondre de ses réalisations et surtout des non-réalisations de son gouvernement qui sont évidemment plus nombreuses . Beaucoup de commissions coûteuses et inutiles dont les rapports ont rejoint la fillière 13 , un nouveau ministre de la santé qui s’enbourbe de plus en plus dans le dossier du CHUM , une ministre de la culture qui cache un rapport sur la dégringolade du français a Montréal avec la complicité de la présidente de l’ OLF ect…ect…ect…
Je crois que Charest aimerait beaucoup passer a autre chose que de faire face a un débat mais il devra probablement se conformer ou il en paiera le prix !
Charest espère de gagner par défaut, par totale vacuité en profitant de la faiblesse de ses adversaires adéquistes et péquistes.
Présentement tout va vers ce scénario. Point positif, c’est encore le début de la campagne. Ceci dit, si le PQ met le référendum dans le placard ce n’est pas pour y mettre la question nationale dans le placard. Il est où le projet de citoyenneté québécoise, madame Marois?
On voit que Charest a déclenché l’élection comme jadis J.Chrétien pour prendre de vitesse ses ennemis politiques. Le PQ manque de préparation, n’offre pas de nouveaux candidats inspirés connaissant leur domaine d’expertise à part le docteur Hébert qui se présente dans un compté difficilement prenable. Le PQ apparaît aussi mal qu’au printemps électoral de 2007.
L’opposition officielle par défaut également pour le PQ?
Actuellement, une élection inutile semant le vide à tout vent.
Et Dumont? Un créditiste en campagne avec des membres des Bérets blancs dans le décor. Champion oui de la rhétorique mais aussi de la démagogie et des courants d’airs.
Il est bien possible que les sondages internes des libéraux soit moins bon qu’attendu et qu’ils essaient de sauver les meubles. D’ailleurs, après une campagne américaine (et même fédérale) où il était possible de suivre le pouls de le population au furs et à mesure à travers les sondages quotidiens, notre campagne « très provinciale » se fait dans l’obscurité total. Certes, les partis font des sondages qui ne sont connus que des initiés (ce qui fait le délice des commentateurs, qui peuvent paraître intelligents lorsque les sondages publiques sortent…). Mais ce manque de transparence laisse dans le noir ces intoxiqués de la politique qui se demande bien si telle gaffe a un effet, si telle attaque porte, si l’arroseur est arrosé, etc. Je me sens débousolé, à vrais dire. Grâce au sondage, nous avons vu la campagne d’Obama basculé entre le moment de la nomination de Sarah Palin et la fin de septembre avec la crise financière et la faillite de Lehman Brothers, du rachat de Merill Lynch et de la conversion (!) de Goldman Sachs en banque « normale ». Et bien, nous sommes réduit à faire des conjecture.
Ainsi, on voit que Charest est peut-être pas si mal en premier ministre immobiliste mais dès qu’il doit entrer en action, le ton méprisant et mesquin ressort rapidement. Est-ce suffisant pour dégoûter les québécois de ce chef et de ce parti? Je ne sais pas, quoique que l’habitude libérale de voter en se bouchant le nez est très ancrés.
Un retournement important.
La publicité des conservateurs sur l’inutilité du Bloc à Ottawa s’est retourné contre eux. Pourquoi madame Marois ne s’inspire pas de ce point marquant afin de retourner contre ses adversaires l’utilisation qu’ils font de son « image » en dénonçant d’abord haut et fort l’utilisation de vidéos minables opéré par l’ADQ. À la place de Pauline Marois, je me rappelerais qu’un minimum d’audace, qu’une capacité d’imposer des thèmes avec application détermine en bonne mesure la qualité d’une personne politique. Ainsi, reprendre l’idée de la constitution québécoise, celle esquissée par Daniel Turp est un moment nécessaire pour le PQ afin qu’il apparaisse crédible et retrouve l’une des causes de son existence.
Que Marois cesse urgemment d’être timorée et timide. Qu’elle prenne les devants, elle ne doit pas avoir peur de la polémique, si il y a un fondement à cette polémique, elle doit s’en nourrir un peu comme l’a fait Dumont avec les accommodements en 2007 mais là avec intelligence plutôt que par la démagogie.
Cette imagerie de snob qu’on lui colle sur la peau devrait opérer un retournement chez elle et lui permettre de s’en servir a contrario pour défendre sa réalité de femme politique contre tout vent. Précisément, c’est en se caractérisant comme femme politique, comme défenseuse parmi d’autres questions des progrès des femmes qu’elle rejoindra l’électorat clé des femmes qui forment 50% de la population.
En politique, surtout dans l’opposition on ne peut se passer de l’offensive et probable de l’intelligence émotive. Or, une femme politique devrait être l’incarnation de l’intelligence émotive. Charest ne pourrait qu’être impuissant et perdu devant une Pauline Marois lui imposant cette intelligence émotive.
Faudrait bien qu’on cesse de déplorer la tenue de cette élection et de répéter sans cesse que personne n’en veut. Bon on discute d’autre chose ? Cette élection on l’a dans le nez. Faut vivre avec.
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Le problème c’est qu’on vient de vivre l’élection au fédéral. Et, il faut bien le dire, là il y avait de la couleur.
Les bons et les méchants étaient bien identifiés. Il y avait les menteurs, les tricheurs, les manipulateurs, les vilains qui voulaient faire du Canada une photocopie de la politique de Bush, etc, etc. C’était bien épeurant, n’est-ce pas…
Il y avait ceux qui voulaient nous virer en bonhommes verts et les autres qui voulaient défendre nos intérêts et qui voulaient notre bien,… (à ce propos, maintenant qu’ils ont notre bien, on les entend plus parler, c’est étrange vous trouvez pas… On pourrait dresser une liste de nos intérêts et leur faire parvenir pour qu’ils les défendent. Qu’en dites-vous ?)
Bref, c’était assez truculent comme élection.
Pendant ce temps il y avait l’élection d’Obama qui, elle aussi, était très coloré (sans jeu de mot) et enlevante.
Hélas pour notre pauvre élection provinciale, on n’a pas de vilains à combattre et Bush est en voie de disparition.
Et, comble d’ironie, tous les partis qui se présentent veulent notre bien et défendre nos intérêts.
En plus, personne ne veut plus se séparer des méchants mais tous se disent plus on moins nationalistes, autonomistes, souverainistes, ou autres variantes. C’est BonChic BonGenre, vous voyez.
Et nous, les citoyens, on regarde tout cela les yeux dans la graisse de bine sans trop savoir quoi faire (pour l’instant).
Finalement Monsieur Charest fait peut-être bien de bloquer ce débat. Avec si peu de matière ce sera un véritable somnifère nationale. Les cotes d’écoute pourraient tomber à zéro, ce qui serait un record…
En attendant, faisons confiance ça va finir par s’animer…
Coudonc, y’a-t-il quelqu’un qui se souvient que Pauline Marois a été opérée il y a seulement trois semaines ??? Apendicectomie. Là, soudainement, on lui demande de sillonner le Québec, de bord en bord d’avoir l’air fraîche et pas snob, de ne pas porter de bijoux, de prendre un accent moins bonne soeur outremontoise et de paraître pauvre. ON lui demande finalement de mentir. PIs ensuite, on la traitera de menteuse, de castafiore, elle fera les frais d,autres vidéos ignobles. Oui, elle est chef du PQ, mais pas Superspiderbatwoman. Ce débat est important pour ceux qui n’ont pas décidé où ils allaient poser leur croix. Plusieurs, dont je suis, croient que cette élection est une folie pour obtenir une majorité libérale. Et que cette folie nous coût$83 millions. Les USA ont élu un noir; peut-être est-ce le moment ici pour une femme. Quant à l’ADQ, à moins de sortir d’autres lapins de son sac, le parti est « mariobond ». Charest devra faire des concessions ou il perdra.
J’ose espérer que le PQ et l’ADQ ne feront aucune concession au clan Charest quant à la formule de débat proposée par le consortium des grands réseaux de télévision. La formule proposée est de toute évidence celle souhaitée par les citoyens. Jean Charest a beau être premier ministre il y a des limites à céder constamment à ses petits caprices de diva qui désire tout contrôler. Il avait le pouvoir de décider seul de la date des prochaines élections. Une fois les élections déclenchées il devient un chef de parti comme tous les autres. S’il n’y a pas de débat ce sera finalement parce que Jean Charest n’en veut pas vraiment. C’est lui qui a le plus à perdre. Il portera alors seul l’odieux de l’absence de débat.
En passant, le prétexte avancé par Jean Charest pour déclencher ces élections ne semble pas être fallacieux. Il est carrément fallacieux. Je l’ai déjà écrit sur ce blogue et sur bien d’autres. Peu importe le contexte économique mondial il y aurait quand même des élections le 8 décembre prochain parce que les planètes SONDAGES FAVORABLES, TAUX DE SATISFACTION ÉLEVÉ, GRANDE FAIBLESSE DE L’ADQ DANS LES SONDAGES et DÉSORGANISATION APPARENTE DU PQ étaient alignées. Même si l’économie québécoise connaissait un taux de croissance fulgurant jamais vu dans l’histoire de la planète, nous serions quand même en pleine campagne électorale. Pour justifier son choix de déclencher des élections Jean Charest aurait tout simplement dit que pour profiter encore davantage de cette excellente situation économique il serait préférable qu’il n’y ait qu’une seule paire de mains sur le volant. Ce qui peut sembler vrai dans une situation de tempête l’est tout autant dans les plus belles conditions climatiques. Quand on veut des élections à tout prix il est toujours facile de trouver un argument économique fallacieux pour les déclencher.
@ Robert St-Onge
« Faudrait bien qu’on cesse de déplorer la tenue de cette élection et de répéter sans cesse que personne n’en veut. Bon on discute d’autre chose ? Cette élection on l’a dans le nez. Faut vivre avec. »
Non, monsieur St-Onge, on ne « vivra pas avec ». Et on ne cessera pas de déplorer la tenue de cette élections parce que, tout simplement, selon un récent sondage (et cette élection a été lancée en grande partie à cause de sondages favorables au PLQ, je vous le rappelle), commandé pour le compte de TVA, The Gazette et le Journal de Montréal, on pouvait y lire les résultats suivants :
http://www.canada.com/montrealgazette/news/story.html?id=54fd3f39-dd6a-4d21-adbe-5404a23791cc
1) « The PQ had the support of 39 per cent of francophones, while the Liberals had 34 per cent and the ADQ, 17 per cent. »
2) « In the last poll, the Liberals and PQ were tied at 37 per cent among francophones, with the ADQ at 16 per cent. In the new poll, the PQ had pulled ahead among francophones. »
3) « That’s why the most likely scenario with these results would have been a Liberal minority, » (said Christian Bourque of Léger Marketing, which conducted the survey).
4) « The results also indicate that Charest is suffering from a backlash, at least in the short term, over his decision to call the vote. »
Traduction : si 55 % des répondants ont indiqué que le déclechement de cette élection n’allait pas avoir d’influence sur leur manière de juger le gouvernement sortant lors du jour du scrutin, au moins 30 % d’entre eux avouent que cela aura une influence négative le 8 décembre prochain.
Autre « détail » : avant le déclenchement des élections, le PLQ et le PQ était à égalité dans les intentions de vote chez les francophones (là où ça compte pour obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale), le PQ mène dans les intentions de vote alors que l’ADQ reste dans la cave avec un maigre 14 % d’appui (un peu le même genre de soutien qu’obtiendrait l’Union Nationale de Maurice Duplessis si son parti était encore vivant aujourd’hui…).
Alors, non, on n’arrêtera pas de parler des raisons douteuses que Jean Charest a invoquées pour déclencher ce scrutin CAR il y a de FORTES chances que le prochain gouvernement soit péquiste et minoritaire. Ce qui représenterait un désaveu tellement sévère et un échec si cuisant pour le premier ministre sortant qu’il pourrait perdre les deux mains, non seulement de la direction du Québec, mais de son propre parti.
Voilà pourquoi c’est si important de donner des raisons solides aux Québécois avant de leur faire dépenser 83 millions de dollars au lieu de gouverner de la manière en accord avec leur dernier mandat – qui ne remonte même pas à deux ans !
p.s. : monsieur Charest s’est plaint récemment que le débat n’était pas organisé à son goût et il a même été jusqu’à proposé qu’il soit diffusé sur le câble, sur une chaîne qui diffuse les débats de l’Assemblée Nationale !! Ce à quoi Pauline Marois a répliqué adroitement et très justement : si vous vouliez un débat au parlement, il ne fallait pas dissoudre la chambre, monsieur le premier ministre sortant.
Pensez-y, monsieur St-Onge avant d’accorder un peu trop rapidement votre confiance à un homme qui n’est pas capable de faire preuve de leadership en période d’adversité car il sera peut-être le premier à dire à madame Marois qu’il est bien content d’avoir ses deux mains sur la direction de l’État… si jamais son parti se retrouve avec l’opposition dans un éventuel gouvernement péquiste minoritaire.
Et, croyez-moi, Pauline Marois gouvernera certainement mieux que lui et établira un direction basé sur le consensus et nous donnera le plan d’action dont le Québec a besoin pour affronter la période de crise à venir – qui est génératrice de CHANGEMENT.
Comme dans changement de premier ministre.
Mme Bourgon : » elle est chef du PQ, mais pas Superspiderbatwoman. »
Ben, on a peut-être justement besoin d’une superwoman ! Moi je fais confiance à Mme Marois.
Vous y allez d’une affirmation qui m’intrigue, Monsieur Mitriou, lorsque vous écrivez que la formule de débat proposée par les télédiffuseurs « est de toute évidence celle souhaitée par les citoyens ».
Y a-t-il un sondage qui corrobore vos dires? Peut-être l’ai-je loupé. Si vous pouviez nous en donner les résultats, cela serait fort apprécié.
Mais, quoi qu’il en soit, il serait très étonnant qu’il n’y ait pas de débat. Sous quelle forme, on verra bien. Mais il y en aura un.
Car Jean Charest ne voudrait sûrement pas laisser passer pareille occasion. Ne fut-ce que parce que cela permettrait à la population d’entendre « en direct » les explications de Mario Dumont relativement aux mesures qu’il préconise…
@ Steve Boudrias
… si vous voulez en parler alors parlez-en, ce qui n’enlève rien au fait qu’elle aura lieu cette élection, ne vous en déplaise…
——-
… je sais pas encore pour qui je vais voter, ne vous en déplaise.
Moi je change mon vote d’une élection à l’autre selon ma perception des parties et de leur programme.
Souvenez-vous d’une chose. Si les gouvernements changent c’est à cause de ceux qui, comme moi, changent leur vote d’une élection à l’autre.
Si personne ne changeait alors les gouvernements resteraient en place pour des siècles.
Faut-il changer le gouvernement en place, en faire un gouvernement majoritaire ou le garder minoritaire ? Voilà la question qui concerne ceux qui, comme moi, changent leur vote une fois de temps en temps.
Quant aux autres, ceux qui changent jamais, et bien ils doivent attendre que les mutables aient décidés pour qui ils vont voter.
… en espérant que ce sera dans les meilleurs intérêts du Québec…
… bonne journée
@ Robert St-Onge
Parfaitement d’accord avec votre versatilité électorale.
J’adore les indécis et les gens qui acceptent d’évoluer d’élection en élection.
Prenez les indécis lors du dernier scrutin, par exemple. Tous ces fédéralistes mous qui attendaient de Jean Charest une profession de foi en faveur du Canada afin de permettre à Stephen Harper de gouverner de manière majoritaire. Eh bien, ces gens-là se sont fait convaincre de voter pour le Bloc lorsque monsieur Charest a « pété une coche » en pleine campagne fédérale, dans le coin de Québec.
—
En ce qui concerne l’élection en cours, elle ne me déplaît pas, au contraire !
Ce qui me déplaît surtout, c’est de VOIR l’incompétence en pleine action démocratique scrapée au bénéfice du PQ une belle opportunité de gouverner de manière libérale encore quelques mois.
Je sais, je sais. Faire des élections le 8 décembre ou dans quatre mois, quelle différence ?
La différence ? L’éternité, mon ami.
Car on dit qu’en politique un mois représente une « éternité » en temps réel – comme dans real politik – et c’est bien la durée d’une élection au Québec, NON ?
Oui, l’économie d’abord… mais au profit de qui, au juste ?
Bref, monsieur St-Onge, je suis très heureux d’être en élection, moi. Pauline et Mario, sûrement pas. Mais que voulez-vous, je ne suis qu’un électeur parmi tant d’autres… parmi tant d’autres Québécois qui auraient voté pour le PLQ si Jean Charest était le leader dont le Québec a besoin en ce moment.
Pas vous ?
@ Claude Perrier
« Y a-t-il un sondage qui corrobore vos dires? Peut-être l’ai-je loupé. Si vous pouviez nous en donner les résultats, cela serait fort apprécié. »
Ça devient agaçant à la fin de toujours avoir à justifier nos propos. Il faudrait que vous en fassiez autant.
D’abord si le consortium des grands réseaux a décidé de proposer la formule de la table ronde c’est bien parce que selon des indications internes (sondages, vox pop ou autres) c’est la formule qui semble intéresser le plus les gens. Vous pensez bien qu’ils ne proposeraient pas cette formule si elle n’avait pas connu de succès ou si elle avait été sérieusement critiquée. Ces gens-là ne sont pas des caves. Ils doivent bien savoir ce qu’ils font.
Allez lire les commentaires sur les innombrables blogues et comptez les pour et les contre et vous pourrez vous faire votre propre idée. Moi j’en ai lu beaucoup et, sans aller jusqu’à compter les pour et les contre, il me semble qu’il s’en dégage ce que j’affirme.
Il y a eu des mesures du taux de satisfaction à l’égard de cette formule suite au débat des chefs au niveau fédéral. Le Web en est plein. Allez voir. Je ne vais quand même pas me mettre à vous les résumer.
Ça vous prend des statistiques? Alors, sur le site de Canoe.ca une question maison à laquelle 7398 personnes ont répondu indique que 55% des gens sont favorables à la formule préconisée par le consortium. Ce n’est pas un sondage scientifique mais ça indique quand même quelque chose.
Deux québécois sur trois, ceux qui sont les plus directement impliqués dans cette affaire sont d’accord avec la proposition du consortium. Un sur trois s’y oppose. Pauline Marois et Mario Dumont sont d’accord alors que Jean « la Diva capricieuse qui veut toujours tout contrôler » Charest s’y oppose. Aux dernières nouvelles, selon le vote de 2007, Pauline Marois et Mario Dumont représentent toujours 59,12% des québécois alors que Jean Charest en représente moins du tiers (33,08%), dont une grande partie se fout carrément de la formule puisque de toute façon elle ne comprend rien de la langue dans laquelle le débat va se tenir. Quand à ceux qui ont voté pour un parti d’hurluberlus ou pour un autre, soit 7,8% des québécois, vous pouvez toujours aller leur demander leur avis. Ça ne changera rien au fait que les représentants de 59,12% des québécois sont d’accord avec la formule proposée. C’est beaucoup, sachant que les autres sont divisés entre une infinité d’autres formules possibles, pas nécessairement debout comme un piquet derrière un lutrin, comme les chanteurs de romance. D’ailleurs à quoi peut bien servir ce fameux lutrin à part pour y déposer des feuilles contenant des formules magiques ou percutantes toutes préparées d’avance. Au moins avec la formule de la table ronde ces fameuses phrases magiques doivent être mémorisées.
Maintenant que j’ai fais un effort d’une utilité douteuse pour répondre à votre question j’aimerais bien que vous répondiez aux miennes.
« Il va y avoir un débat, c’est certain. » De qui tenez-vous cette information privilégiée? Avez-vous un accès direct au cerveau de Jean Charest? De quoi a l’air ce cerveau?
« Par contre, ce pourrait bien être selon une formule hybride entre ce que Jean Charest préfèrerait et ce qui est actuellement proposé. » Ça pourrait avoir l’air de quoi cette fameuse formule hybride? Tous debout autour d’une table avec des lutrins? Assis en rond autour de « pas de table », avec des demis lutrins? Une jambe barrée debout et une autre repliée et posée sur un tabouret, avec une demie table et des demis lutrins? Deux candidats assis, l’autre et le modérateur debout, les deux assis ayant une table mais pas les autres et deux lutrins pour les deux qui tiennent mordicus à en avoir un? La moitié du débat assis autour d’une table et l’autre moitié debout derrière un lutrin? C’est quoi une formule hybride pour vous?
« …les aberrations que pond Mario Dumont… » Lesquelles en particulier? Les mêmes auxquelles je pense?
« Quant à Pauline Marois, elle s’en tirera probablement assez bien, compte tenu de son expérience. Évidemment, si son programme contient trop d’incohérences, cela la rattrapera rapidement, malgré une possible bonne performance. » Là il y a matière à beaucoup trop de questions. Je vous demanderez simplement si vous êtes astrologue, numérologue, cartomancien ou devin?
« Pour ce qui est de Jean Charest, il connaît très bien son affaire, et a un plan d’action réaliste tenant compte du contexte de ralentissement économique. Je ne suis aucunement inquiet pour lui. » Bien sûr! Évidemment! Je n’y aurais pas pensé. Je pourrais vous poser les mêmes questions que pour Madame Marois. En plus je vous demande, si vous avez raison pour Jean Charest, pourquoi celui-ci hésite-t-il tant à accepter la formule proposée alors que si vos propos sont crédibles il est largement favorisé pour gagner ce débat, qu’il soit debout, assis, couché, suspendu la tête en bas avec ou sans les doigts dans le nez? Il veut juste nous faire languir? La Diva veut se laisser désirer ou se faire prier? Il a peur d’humilier ses adversaires? Il a peur d’être trop fort et de se retrouver sans opposition? Il veut augmenter ses chances de se faire battre pour pouvoir se présenter à la direction du Parti Libéral du Canada et devenir enfin le premier ministre du plusse beau pays au monde, comme il en rêve depuis toujours?
Je ne poserai pas davantage de questions, pour le moment, car j’aimerais bien obtenir quelques réponses. Je constate néanmoins que chacune de vos affirmations peut soulever quelques questions. Comme mes affirmations d’ailleurs. Ce n’est pas les questions que je peux élaborer qui m’intéressent. Ce sont vos réponses.
Mes questions, vos réponses. Vos questions, mes réponses. Quelle vie, Monsieur Mitriou!
Avoir su que je vous mettrais dans un tel état, je me serais abstenu de vous demander si j’avais loupé un sondage significatif. Cela m’aurait par contre privé de votre rocambolesque réplique. La partie relative à la formule « hybride » du débat vaut à elle-seule son pesant d’or…
D’ailleurs, je m’étonne presque que vous vouliez des réponses de ma part puisque vous vous débrouillez si bien seul. Vous pourriez même connaître beaucoup de succès dans le genre « essai de politique-fiction humoristique », il me semble. Vous avez un talent certain pour vous exprimer avec, comment dire, éclat. Beaucoup de verve, de fougue dans vos propos.
À preuve, les possibilités énumérées pour le débat « hybride ». Que puis-je répondre? Vous avez tout couvert! Alors, quelque part dans votre réponse devrait se trouver la bonne. Peut-être un débat moitié-moitié: un segment autour d’une table et un autre (avec ou sans lutrin) ancienne façon.
Bon, quoi d’autre… Ah oui, vous voulez savoir si je suis « astrologue, numérologue, cartomancien ou devin ». Aucunement. Par contre, je suis Cancer. Et, s’il s’avère utile d’en rajouter, je suis également bilingue, auteur-compositeur, médicalement en sursis, et fatigué. J’en remettrai encore un peu, si vous y tenez, une prochaine fois.
En ce qui concerne Mario Dumont et ses aberrations, pas la peine d’élaborer, n’est-ce pas? Nous pensons vraisemblablement aux mêmes, soit à tout ce que celui-ci tire allègrement de sa manche depuis quelques jours.
Pour ce qui est de Pauline Marois, elle aurait avantage à nous expliquer ce qu’elle ferait, et pourquoi . Plutôt que de prétendre que le gâchis de l’UQAM est directement le fait de Jean Charest, comme elle le pérorait aux nouvelles mardi. Serait-elle pour l’ingérence politique et la surveillance de tous les conseils d’administration? Le gâchis de l’UQAM est le gâchis de l’UQAM. Le gouvernement n’a fait que ramasser les pots cassés.
Malgré tout, je m’accommode assez bien de Pauline Marois. Elle a ses qualités et ses défauts, comme tout le monde. Mais son entourage me déplaît souverainement (un mot de circonstance…). Des proches tels que Jean-François Lisée ou François Legault, par exemple, ne peuvent qu’avoir une très mauvaise influence.
Et quant à Jean Charest, qui vous a dévoilé que j’avais effectivement « un accès direct » à son cerveau? Décidément, il y en aura toujours qui seront incapables de garder un secret… Par ailleurs, je vous sens vaguement inquiet à l’idée que celui-ci puisse repartir pour Ottawa. N’ayez crainte, il ne compte nullement partir de Québec. Vous voilà rassuré, n’est-ce pas?
Sur ce, je me sens quelque peu épuisé. Si j’ai laissé de vos intéressantes questions sans réponses, ce sera pour une autre fois – à moins que vous ne vouliez y répondre vous-même…
@ Paolo Mitriou
***** DERNIÈRE HEURE *****
« Débat des chefs
LES TROIS PARTIS S’ENTENDENT SUR UNE FORMULE HYBRIDE »
(La Presse, mercredi 12 novembre 2008)
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On dirait bien que j’avais vu juste, après tout… Vous voulez savoir qui va gagner l’élection à présent?
Le débat nouvelle formule correspond plus à la vraie vie: dans la vie, les interactions se font avec tout le monde et non pas avec seulement ceux que l’on désirerait.
À l’Assemblée nationale, ils seront tous ensemble. J’aime voir la façon dont chacun travaille avec tous les autres.
Monsieur Charest a peur, … , avec raison!
@ monsieur Perrier
Je suis bien curieux de savoir qui gagnera cette élection, moi, monsieur.
Car je pourrais vous dire où aller renouveler votre « licence de prophète », si vous croyez que ce sera Jean Charest…
😉
@ Steve Boudrias
Malheureusement, je n’ai pas plus de « licence de prophète » que je ne suis – comme je répondais un peu plus haut à Monsieur Mitriou – « astrologue, numérologue, cartomancien ou devin ». Alors, cette petite phrase « Vous voulez savoir qui va gagner l’élection à présent? » n’est qu’une boutade, de celles que nous nous envoyons régulièrement Monsieur Mitriou et moi depuis un moment.
Par contre, plus prosaïquement, je dirais que les chances de Mario Dumont paraissent plutôt faibles. Et même pour ce qui est de conserver son poste de chef de l’Opposition.
Ce qui nous laisse Pauline Marois et Jean Charest.
Or, à moins que le mouvement souverainiste ne se ressaisisse rapidement et ne mette de côté ses bisbilles internes, cela ne regarde pas très bien pour Mme Marois. Mais il lui reste, toutefois, encore trois semaines et demie pour tenter de ramener un peu d’ordre et de cohésion dans sa tour de Babel. Alors, on ne sait jamais.
À l’heure actuelle, la question semble surtout de savoir si Jean Charest sera à nouveau minoritaire ou plutôt majoritaire. Vous avez une opinion contraire, s’appuyant sur des présages et considérations réalistes et observables? À mon tour, je serais – comme bien d’autres, sûrement – ravi d’en prendre connaissance.
@ Claude Perrier
Il est heureux qu’il y ait effectivement un débat des chefs le 25 novembre prochain. Il est heureux que le PQ et l’ADQ n’aient pas fait de concessions majeures au clan du PLQ pour en arriver à une entente. Il est heureux que Jean Charest ait considérablement diminué ses exigences afin de permettre la tenue de ce débat essentiel. Il a sans doute compris que si c’était lui qui avait le plus à perdre dans la formule proposée par le consortium, il avait sans doute davantage à perdre s’il avait empêché la tenue de ce débat nécessaire pour la démocratie.
Maintenant j’espère que personne ne me demandera pourquoi j’utilise 3 fois la formule « il est heureux… » parce que je ne serais pas très heureux de perdre mon temps à y répondre.
😉
@ monsieur Perrier
Monsieur Perrier, je vais essayer de vous répondre en gardant la ligne lancée par madame Legault afin de ne pas trop faire dévier le fil de cette discussion.
Donc, je reviens au titre du message : le BLOCage libéral.
C’est peut-être un peu trop subtil pour les francophones, mais pour les anglophones (en beau joualvert) de l’ouest de l’ile, c’est limpide.
Dois-je rappeler que madame Legault écrit pour The Gazette et non pour le Devoir et qu’elle voit un peu mieux que la moyenne des gens ce qui se passe dans la tête des alliés traditionnels du PLQ, et j’ai nommé les habitants de l’Ouest de l’île de Montréal – là où j’habite également.
Je suis du genre à promener et à écouter les gens, je n’écris pas dans les journaux souvent – sauf dans la section Opinion de mon journal local (l’Étoile ou Première Édition).
Je ne me contente pas de lire en français mais aussi en anglais la presse nationale ET – surtout – locale.
La proximité et la pertinence de ce type de micro-média est essentielle à la compréhension de la communauté anglophone du Québec, monsieur Perrier.
Que vous lisiez The Subbarban, The Chronicles ou Your local journal, vous avez un son de cloche qui indique plus ou moins clairement que les lecteurs de ces journaux sont inquiets et pas très satisfaits de la direction prise par Jean Charest.
Chez ces gens-là, on ne la trouve pas drôle, la conversion de Jean Charest au nationalisme. La moindre ouverture envers l’identité franco-catholique n’est pas bien reçue.
Et lorsqu’on voit un premier ministre (rassurant) au pouvoir s’aventurer dans une élection en invoquant de prétextes hasardeux, on n’est pas très confiant de le VOIR remporté une solide victoire.
On doute de ses motifs véritables. On trouve qu’il néglige la communauté qu’ils représentent. On a tenté de lui faire comprendre par tous les moyens possibles qu’il ne devait pas se lancer dans le vide politique actuel – après une campagne américaine qui les a charmé au point de leur donner le goût de voter Obama (alors que celui-ci ne se trouve même pas dans leur propre pays) et aussi, surtout, après une campagne fédérale où ils ont vu leurs politiciens chéris se faire ramasser encore un peu plus par les conservateurs de Harper.
S’il faut plaindre des gens aux Québec, c’est bien tous ces Québécois que l’on prend pour acquis dans des forteresses libérales simplement parce qu’elles s’expriment en anglais où qu’ils proviennent d’un autre pays.
Ces gens-là se sentent abadonné par le chef actuel du PLQ et avec raison.
Jean Charest a fait le con lorsqu’il a décidé de mettre son nez dans les élections fédérales… et maintenant, c’est Stephen Harper qui lui rend la monnaie de sa pièce en faisant le contraire : c’est-à-dire en ne s’impliquant pas dans la campagne provinciale.
Savez-vous ce que ça veut dire pour une personne qui a l’impression de vivre dans un camp retranché de la résistance anti-souverainiste ? Ça veut dire que les milliards du fédéral ne sont pas disponibles pour acheter les fédéralistes mous au Québec.
Vous savez ce que ça veut dire un PM fédéraliste qui se fait envoyer sur les roses rouges des armoiries de Montréal ? Ça veut dire que ça va aller mal bientôt. Très bientôt.
Et si l’ADQ continue de tomber en chute libre, ça va tellement aller mal pour les petits amis de Jean Charest – Parisella en tête – qu’ils vont encore une fois perdre la bataille du RdQ, le Reste du Quebec.
À moins que… Stephen Harper rappelle son ami « autonomiste » et fasse un deal avec le seul élément susceptible de BLOQUER la majorité ou la minorité péquiste de Pauline Marois.
Mais qui veut s’associer à un homme en chute libre, me demanderez-vous, monsieur Perrier ?
Peut-être un homme qui sait que l’ADQ est idéologiquement plus près des Conservateurs que ne le seront jamais les « progressistes » purs et durs du West Island qui ont voté contre lui le 14 octobre dernier. Peut-être que Stephen Harper est près à investir à long terme et VOIR dans les troupes de Mario Dumont le sauveur de ce qu’il a cru percevoir chez lui : les traces indélébiles de Georges Étienne Cartier – l’un des pères fondateurs de la Confédération canadienne.
Car si Yann Martel, récipiendaire du Booker prize, se demande encore ce que lit Stephen Harper, si vous avez bien lu La Presse lorsque Stephen Harper donnait une importante entrevue « nationaliste », vous savez que Stephen Harper se cherche un allié conservateur pour ancré son conservatisme plus efficacement dans le Québec profond des régions afin de gagner la prochaine élection fédérale.
Imaginez un premier ministre fédéral qui accorderait son appui à un mal-aimé qui prêche depuis longtemps une autre forme d’attentisme constitutionnel qui serait plus payant que celui que pourrait lui offrir Jean Charest à long terme, vous croyez qu’il cracherait dessus ?
Stephen Harper attend.
Il est en mode « wait and see »… et si la tendance se maintient, il s’impliquera dans la campagne si les libéraux se retrouve en position de repli dans leurs plus étroits retranchement… encore une fois.
p.s. : les turbulences vécus au PQ sont essentielles si on veut que la population sache que les purs et durs ne sont plus de la partie ET la défection de la FTQ est essentielle aussi si on veut que les adéquistes déçu se range derrière un PQ plus à droite et plus loin des syndicats, cher ami …
Est-ce assez complet comme réponse, monsieur Perrier ? 🙂
Erratum
Au lieu de lire 😉 il aurait fallu lire 😉
» si Yann Martel, récipiendaire du Booker prize, se demande encore ce que lit Stephen Harper, si vous avez bien lu La Presse lorsque Stephen Harper donnait une importante entrevue « nationaliste », vous savez que Stephen Harper se cherche un allié conservateur pour ancré son conservatisme plus efficacement dans le Québec profond des régions afin de gagner la prochaine élection fédérale. »
Nationaliste, nationaliste, nationaliste … ce mot est aussi associé à des choses épouvantables dans l’histoire. On s’en souvient !
Harper qui courtise ouvertement les « nationalistes québécois ». Dion qui se déclare « nationaliste québécois ». On est décidément passé à une nouvelle ère au Canada ! Heille, il y a à peine 5 ans, dans le ROC, les intellectuels vilipendaient tout ce qui rapprochait du nationalisme, mais surtout le nationalisme québécois (on comprend aisément pourquoi) … Les temps changent !
Merci beaucoup, Monsieur Boudrias, pour votre réponse.
Je dois toutefois vous dire que je ne saisis pas très clairement où vous voulez en arriver. Ni ce que Stephen Harper vient faire dans tout cela.
Que Jean Charest ait pris ses distances de la droite qu’incarnent les Conservateurs, dont les Québécois ne voulaient majoritairement pas, lui nuirait?
Et les anglophones préféreraient donc appuyer Mario Dumont, malgré les aberrations qu’il sort de sa manche à répétition? Malgré que ce même Mario Dumont est celui qui était de la fameuse entente mentionnée lors de la question référendaire de 1995? Douteux, à mon avis.
Par ailleurs, vous n’allez tout de même pas prétendre que les anglophones voteront pour les péquistes, tout de même. Alors, à part s’abstenir de voter et risquer le PQ, que feront-ils ces anglophones?
Je lis le Suburban, moi aussi. On y exprime régulièrement du mécontentement à propos de tout et de rien. Comme dans tous les journaux, d’ailleurs. Tout le monde aime pester – et ce ne sont pas les occasions qui manquent, hélas.
En ce qui me concerne, je ne fais aucune prédiction. Je me contente tout simplement de constatations. Et, pour le moment, ça n’a pas l’air d’aller trop bien du côté de Mario Dumont (et un appui de la part de Stephen Harper achèverait de le couler bien davantage que cela ne l’aiderait, il me semble). Pauline Marois, pour sa part, doit gérer un éparpillement chez les souverainistes qui n’augure rien de bon. Pour l’instant, du moins.
Alors, qui reste-t-il vraiment, que cela plaise ou déplaise? Eh oui, Jean Charest. Et c’est ce que je constate.
Cela dit, d’ici à ce qu’il y ait de nouveaux développements susceptibles de modifier le paysage, je m’en tiens à ce que j’ai écrit jusqu’à présent. Je me suis assez répété, il me semble.
Alors, voilà. Et encore une fois, merci Monsieur Boudrias.