Ce matin, un sondage CROP et un Léger Marketing donnaient chacun une avance confortable au Parti libéral.
CROP: PLQ (45%), PQ (32%), ADQ (12%); Léger Marketing: PLQ (46%), PQ (34%), ADQ (12%).
On verra le 8 décembre, mais pour le moment, ça sent le troisième mandat pour Jean Charest – un mandat, cette fois-ci, majoritaire.
Seule petite épine agaçante au pied du premier ministre, dans la mesure où il a justement fait de l'économie LE thème de la campagne : l'histoire de la Caisse de dépôt et de placement.
Premier problème: le manque de transparence. Contrairement aux autres méga caisses de pensions – ex: le Teachers' ontarien – la CDP ne publie ses résultats qu'une fois par année, et non à tous les trois mois. Donc, en pleine incertitude économique, des rumeurs inquiétantes de pertes pouvant atteindre les 30$ milliards circulent sans qu'on ne les confirme ou les infirme.
Second problème: (et sûrement le plus important, à mon avis), sous le gouvernement Charest, la Caisse s'est vue exigée des rendements rapides et très supérieurs. Résultats: la CDP a fait des placements à TRÈS haut risque, créant, semble-t-il, des pertes majeures. Sous cette exigence absolue de résultats, le second volet du mandat historique de la CDP – contribuer aussi à l'essor des entreprises québécoises – a tout simplement pris le bord.
Premier à sonner l'alarme sur cette question, Mario Dumont critique vertement depuis un an ce changement de cap majeur. Et il l'a fait avec raison.
Car non seulement, dans le contexte de la présente crise financière, la CDP en récolte aujourd'hui des pertes importantes. Mais en sacrifiant son appui à l'économie québécoise en échange de ce qu'elle croyait être des gains à court terme, elle punit également les générations à venir en leur laissant en héritage une infrastructre d'affaires et d'entreprenariat condamnée à être plus faible que si la CDP y était intervenue de manière plus intelligente, mieux ciblée et plus soutenue.
Rien de cela ne sent très bon. Avec un nouveau PDG déjà en congé de maladie pour «fatigue», les questionnements sont de mise.
Que le PQ et l'ADQ en aient fait un enjeu électoral partisan est une chose. (Le PQ a même poussé le jeu ce matin jusqu'à faire paraître dans les médias écrits une publicité pleine page annonçant qu'au débat des chefs de ce soir, Jean Charest devra répondre à «Savez-vous ce qui se passe avec les épargnes des Québécois?). En passant, si la ministre des Finances le sait, il y a de bonnes chances que le PM le sache aussi…
Mais lorsque le CA de la CDP a tenu une conférence de presse plus ou moins improvisée vendredi dernier, notant être en contact constant sur ce sujet avec la ministre des Finances, tout cela ressemblait aussi à une opération visant à calmer le jeu en pleine campagne électorale.
Bref, on voit bien que le sujet est, à sa face même, inévitable.
Et ce matin, même le Globe and Mail nous apprend que la CDP aurait dû vendre récemment pour 10$ milliards d'actifs pour s'assurer d'avoir suffisamment de liquidités:
http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/LAC.20081125.RCAISSE25/TPStory/?query=caisse
Prochaine étape: le débat des chefs de ce soir.
La situation de la Caisse de dépôt est très trouble et il apparaît qu’elle est la chance ultime pour l’opposition de remonter dans les sondages.
Mais ce qui frappe l’esprit de plusieurs c’est la tendance lourde qui se dégage de ces sondages comme si c’était fini. Deux points auront retenu l’attention des gens dans cette élection: premièrement que les partis principaux sont identiques et qu’il faut boycotter l’élection. Secondairement que les libéraux au pouvoir seraient dans l’opposition (sic) et que P.Marois serait au pouvoir et qu’elle devrait faire face à son bilan. Deux points qui ont été d’ailleurs défendu ici même par Josée Legault avec insistance et obstination.
Conséquences.
Par la réalité de l’abstention et de la division du vote francophone en dehors du PLQ entre PQ, ADQ, P.V et QS, ne serions nous pas en train de vivre une nouvelle ère duplessiste aux couleurs des années 2000 avec possibilité de 4 mandats consécutifs remportés par les libéraux dans une probabilité d’une durée (2003-2015) de 12 à 13 ans.
Un peu de politique fiction procure une perspective à partir d’une réalité structurelle qui risque d’être durable. Afin de bouleverser la réalité pathologique, il faut d’abord l’identifier.
J’écris cela, parce que je doute que le débat des chefs change la tendance..
Bon. Les débats d’idées et les désaccords sont une chose, mais je n’apprécie guère qu’on me prête des intentions ou des motivations cachées. J’écris à visière levée, comme je l’ai toujours fait.
Alors, de lire que: «Deux points auront retenu l’attention des gens dans cette élection: premièrement que les partis principaux sont identiques et qu’il faut boycotter l’élection. Secondairement que les libéraux au pouvoir seraient dans l’opposition (sic) et que P.Marois serait au pouvoir et qu’elle devrait faire face à son bilan. Deux points qui ont été d’ailleurs défendu ici même par Josée Legault avec insistance et obstination.», ça, un instant.
J’ajouterai seulement ici ce que j’ai écrit tout récemment sur ce même blogue en réponse à un commentaire à un de mes billets:
«Vous savez, mon travail est d’analyser la politique québécoise et canadienne (avec, parfois, quelques infidélités internationales…). Et non de dire, ou même de suggérer, pour quel parti ou quel candidat vous devriez voter. Mon seul souci, si je puis dire, c’est que les citoyens aillent voter. Je sais, ça fait cliché. Mais lorsqu’on ne vote pas, c’est qu’on cède à d’autres le «droit» de choisir à notre place…».
Alors, on repassera pour mon appel au «boycottage» du vote.
Bonne réflexion!
Pas d’appel au boycottage de l’élection mais tout au moins une quasi indifférence quant à son résultat. Mais soyons clair Josée Legault, que je sois ou non d’accord avec vous, vous semblez avoir représenté l’état d’esprit dominant dans la gauche québécoise qui d’ailleurs se transcrit dans cette donnée. Un taux de participation avoisinant les 80% favoriserait l’élection du PQ, un taux de participation dans les 70% et moins serait synonyme de victoire libérale. C’est apparemment une statistique électorale vérifiée.
En complément, on peut s’inquiéter de voir le PLQ aussi avantagé par la situation présente que le Parti Libéral de J.Chrétien qui a su profiter de la division de la droite conservatrice pour se maintenir au pouvoir de 1993 à 2006. À ce que je sache entres autres, cette situation a produite les commandites.
Extraits de votre texte, La mi carême. Vous avez transcrit l’esprit de la gauche indépendantiste y compris celle qui votera Q.S, je peux y faire référence à quelques heures du débat des chefs?
(…)
-On aura beau vous appeler à la vigilance citoyenne, impossible d’ignorer l’inutilité objective de cette élection hâtive, les plateformes interchangeables du PQ et du PLQ, ou ces trois chefs qui, pour le meilleur et pour le pire, sont dans les faits des politiciens de carrière. Conséquence: plusieurs seront tentés de ne pas voter. Ce qui, paradoxalement, profiterait au PLQ puisqu’il tend à être favorisé lorsque le taux de participation chute.
Alors, de guerre lasse, vous zappez peut-être entre RDI et LCN, pour atterrir finalement chez CNN. On ne s’en sort pas. Vous soupirez en voyant Barack Obama et vous vous dites: c’est quand, pour nous, cette impression que malgré les difficultés, on entre dans une ère plus emballante, axée sur le bien commun et portée par un leader inspirant, cultivé, confiant, sensible, bien entouré, patient, rationnel et calme?
Désolée, mais ce ne sera pas pour le 8 décembre 2008…
On m’accusera peut-être d’encourager le cynisme. Mais que voulez-vous? On ne peut pas faire passer des vessies pour des lanternes. De fait, autant l’élection fédérale présentait, à mon avis, un choix clair entre des visions opposées, autant celle-ci offre un choix limité entre un yogourt libéral avec des fruits déjà brassés et un yogourt péquiste avec les fruits au fond. (….)
(..) Vous me pardonnerez de me répéter, mais comme je l’écrivais la semaine dernière, les « visions » péquiste et libérale se ressemblant de plus en plus, cette élection appelle à choisir un bon gérant de boutique, à défaut d’un vrai projet de société. Et là-dessus, qui peut dire que Jean Charest ferait un moins bon gérant que Pauline Marois, ou vice-versa?-
(….)
Je ne me répéterai plus là-dessus. Et je ne vois vraiment pas comment on peut faire traverstir un appel au vote pour un souhait pour un taux de participation bas et donc, pour une victoire d’un parti spécifique.
Je suis une analyste, pas une spin doctor. Pour ce genre d’activités, il y a toujours les «ex».
Quant à cet usage répété d’étiquettes lorsqu’elles tiennent place et lieu d’arguments – genre «gauche indépendantiste» (?) et tutti quanti, je ne peux que constater, comme je le fais depuis des années, que c’est un bien mauvais pli à prendre dans le cadre d’un débat.
Je ne sais pas de quelle «intention» ou «motivation» cela tient, mais ces tentatives répétées de me placer dans une catégorie politique de votre choix semblent tenir de ce sport national : l’apposage chronique d’étiquettes. Heureusement, peu de lecteurs ici le pratiquent.
Et constater et analyser le manque évident d’intérêt jusqu’ici d’une bonne part des citoyens pour cette campagne électorale n’est que cela: de l’analyse. Ce n’est pas un état d’âme, ni une approbation ou une désapprobation.
Par contre, nier des phénomènes existants et importants par intérêt partisan, je laisserai ça à d’autres.
Bon débat des chefs à tous & toutes! Vous m’excuserez, mais le boulot appelle.
Malgré que Madame Legault puisse avoir une inclination personnelle souverainiste, ce qui s’avère son droit le plus strict, et tout fédéraliste que je puisse être de mon côté, je considère que ses billets sont d’excellentes analyses de la situation, au fur et à mesure que celle-ci évolue.
Et je ne lui trouve ni « intentions » ni « motivations cachées », comme elle le fait elle-même valoir ci-dessus.
Madame Legault s’acquitte au contraire remarquablement bien de son rôle consistant, essentiellement, à continuellement amener de l’eau au moulin de nos débats.
Et si, parmi les faits présentés, certains éléments ont le malheur de déplaire aux uns ou aux autres, ce n’est certainement pas la faute de la messagère!
Je vous rappellerais ceci que les seules sciences exactes ne sont pas de l’ordre des sciences humaines. Tout commentaire d’analyse politique transpire de partialité et de subjectivité. De plus l’émotivité qui transpire dans un texte témoigne de son caractère subjectif. En ce qui regarderait ma supposé volonté d’étiquetage, ce n’est pas de cela qu’il s’agit, je cherche simplement à identifier des courants politiques, de rattacher à des positions, les acteurs de l’actualité ou certains journalistes.
Ce qui est tout a fait normal.
La réalité madame c’est que jusqu’à maintenant de façon hasardeuse si l’on peut dire vous avez touché à certains sujets tout en oubliant d’autres pendant la campagne électorale en cours. Vous n’êtes pas la seule, les journalistes ne font plus tellement leur travail et certains d’entre eux (pas vous) jouent justement aux spins doctors.
Ceci dit, je vous critique madame Legault mais sans chercher à vous insulter. Je vous demanderais donc de vous en tenir vous aussi à la seule critique. De toutes façons, le sujet est clos je suppose.
Avoir aiguillé la Caisse de dépot vers les placement alléatoires était une trahison des intérêts fondamentaux des québécois. Les premières directives de la Caisse, données par M. Parizeau, étaient toutes à l’avantage du Québec.
M. Charest, grand ami des spéculateurs, a préféré les caresser dans le sens du poil, comme MM Milton Friedman, Reagan et Mme Tatcher, pour nommer les pires. Aujourd’hui, nous sommes là où nous ne désirions pas être, par la faute des ci-devants. Les placements » pépères » de M. Parizeau avaient la qualité de favoriser le Québec. Les placements de M. Charest ont le défaut de favoriser les amis de M. Charest, spéculateurs, quand ça va bien, et de nous envoyer vers le fond, quand ça va mal. Avec la philosophie de M. Parizeau les dégats, s’il y en avaient, avaient le bon goût de nous garder à flots.
M. Charest pratique la philosophie de ses amis : les profits aux spéculateurs, les pertes aux contribuables. Avec M. Parizeau, les capitalistes étaient soutenus par les contribuables -investissements- et la manne était répandue sur la collectivité. Tous en profitaient. M. Charest préfère les risques à nos frais et la masse pour écoper.
M. Charest, comme son ami George W., va blâmer la conjoncture et non pas la stupidité de ses directives.
Et dire qu’il y en a qui le veulent majoritaire à nouveau. Pour faire quelle bêtises, cette fois? Fasse le ciel que tous les nationalistes québécois aillent voter, sans exceptions, et que Mme Marois, qui nous a imposé les fusions à nos corps défendants, -je l’haï-, prenne le pouvoir avec son parti afin de corriger la manoeuvre. Elle pourra en profiter pour refaire la fusion de Montréal comme à l’origine, afin que ça marche comme prévu.
Encore deux semaines… Ah! mon Dieu! Dans quelle galère allons-nous nous embarquer cette fois?
En ce qui concerne la situation réelle à la CDPQ, il n’y a pas grand chose à en dire.
De deux choses l’une. Ou bien la CDPQ a subi des pertes relatives plus lourdes que les autres institutions financières en spéculant ou en « gamblant » et alors le premier ministre cache la vérité ou en reporte la divulgation après le 8 décembre, pour ne pas couler sa campagne électorale.
Ou bien la CDPQ a subi des pertes relatives moins lourdes ou comparables aux autres institutions financières et alors le premier ministre donne l’heure juste, conscient que cela ne peut pas vraiment lui nuire et qu’il pourrait même marquer quelques points pour sa franchise et sa transparence ainsi que pour son habileté à dégonfler les ballounes de ses adversaires.
Puisque même après le débat des chefs Jean Charest n’a toujours pas révélé l’ampleur des pertes de la CDPQ, elle sort d’où, selon toute vraisemblance, la vérité sur l’ampleur du problème? De la bouche de Jean Charest ou de celles de Pauline Marois et de Mario Dumont. Le refus de répondre de Jean Charest est plutôt éloquent.
Il me semble clair que le niveau des pertes subies par la CDPQ est inversement proportionnel à l’empressement de Jean Charest à en révéler l’ampleur.
C’est aussi peu subtil que de demander à un enfant si c’est lui qui a cassé la lampe. Si ce n’est pas lui il s’empressera de le dire et de pointer le responsable. Si c’est lui il niera en ne pointant personne ou il patinera pour esquiver la question ou il vous dira qu’il vous le dira dans 6 mois. Alors, aussitôt que vous poserez la question vous connaîtrez la réponse, même si l’enfant ne répond pas, si vous avez un peu d’esprit d’analyse.
La Caisse: Il y a les pertes qui sont dues a la fluctuations des marches et celles attribuables a des placement a haut risques: PCAA (8 milliards de pertes seches) . Qui a entrainer une vente de feu pour couvrir une crise de liquidité.. La mecanique du désastre découle directement de l’orientation que Charest a donne a la Caisse en matière de strategie de placement. The globe and Mail y va d un autre article sur la Caisse, qui precise la mécanique du désastre.
http://www.reportonbusiness.com/servlet/story/RTGAM.20081126.wrcaisse26/BNStory/Business/home
Le résultat est un désastre historique qui sera précisée au printemps. C est pour échapper a ce bulletin chiffre de son bilan que Charest nous précipite en élection en hiver.
L’enjeu de cette élection c est la reprise du contrôle de notre État des mains de Charest et de sa clique d affairistes qui le squattent a leurs profits au détriment de l intérêt publique. Et dans les circonstances un vote pour le parti Vert (Ottawa) ou Quebec solidaire (de Charest) est un vote pour que ce poursuivre le squattage de notre État.Cette election n est pas banale elle aura de graves conséquences historiques
Bonjour Mme Legault,
Voici ce que j’écrivais hier au Globe and Mail à la suite de la publication de leur scoop des 10 milliards$: (commentaire non publié : CENSURE quand tu nous tiens…les blogs anglais sont moins dynamiques que les nôtres!!! )
«Good day, all!
Yes, we can anticipate that, for a reason or another, financial institutions will falter and loose a ton of money in these turbulent times.
My portfolio, which I manage personally has lost, on paper might I say, more than 30%; if I had to sell, it would be catastrophic since I do not depend on any government or private plan to ensure my retirement.
However, this is not what RILES me most.
What riles me most are the LIES to which we have been subjected for the last 6 months, beginning with Mrrs Harper and Flaherty and now Mr.Charest who is trying to manipulate his way to a majority in Québec Prov.
Not only is he not forthright re: La Caisse de dépôt but he is lying through his teeth when it comes to future investments in the prov.
Furthermore, his refusal to take responsibility, any responsibility, for his governance of the last 6 years is blatantly cowardly.
No wonder our province is going to SHITS!
No wonder there is a reawakening of the independence option in Québec especially if Mr. Charest is elected with a majority.
Canadians, hors Québec, were wiser in denying Mr. Harper his majority; he too has lied to us through his teeth.
The waltz of the billions promised or otherwise, is only that: a waltz, a virtual waltz at that!!!
Bye »
Après le débat d’hier, je n’en pense pas moins aujourd’hui!!!!
Bye.
Belle maîtrise de l’anglais, M. Dallaire, et commentaires pertinents. Il n’y a rien à ajouter. Tout est dit.