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L’objectif de Harper (suite)

Voilà ce que j'écrivais avant les discours de mercredi soir:

Nous verrons ce soir ce qu'auront à dire Stephen Harper à 19h00, Stéphane Dion et Gilles Duceppe tout de suite après.

Et on saura bien éventuellement ce que fera la Gouverneure générale.

Une chose cependant est claire: l'objectif de Harper est de continuer à affaiblir les partis d'opposition, surtout le PLC, quelle que soit la manière.

Alors, si la GG devait ne pas se tourner vers la coalition PLC-NPD et accorder plutôt au PM une prorogation sans qu'il ait à subir un vote de confiance – tout un précédent -, M. Harper ira soit vers une élection après son budget du 27 janvier 2009, soit que les partis d'opposition seront tellement pauvres qu'ils n'oseront même plus tenter de le faire tomber pour aller en élection. C'est une chose de remplacer le gouvernement, comme coalition, avec la «permission» de la GG. Mais ça en serait une autre pour le PLC de retourner en élection plus pauvre que pauvre!

Bref, quoiqu'il arrive, le PM semble toujours aussi déterminé à étouffer financièrement les partis d'opposition. S'il n'a pas pu le faire par loi, tel que contenu dans son énoncé économique de la semaine dernière, il le fera soit en les traînant dans une autre élection d'ici 2 mois, soit en les laissant croupir et en les faisant taire s'ils sont même incapables d'aller en élection.

Tout cela est maintenant entre les mains de la GG…

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Voici ce que j'en écris après:

Primo: je signe ce que j'en disais précédemment.

Secundo: quelques observations supplémentaires:

– Sur le fond: Stephen Harper n'a, de toute évidence, aucune intention de reculer. (Voir ci-haut.)

– Sur la «forme»: se pourrait-il que la qualité et le cadrage exécrables de la vidéo de Stéphane Dion ne reflètent pas une quelconque bisbille à l'intérieur de la «coalition» PLC-NPD, mais qu'elles reflètent plutôt les divisions internes et les ambitions au PLC même? Par chez-nous, cette vidéo, on appellerait ça du sabotage. Car on aura beau tenter d'expliquer celle-là de toutes les manières possibles, comment penser qu'en 2008, même le plus crétin des technotwitts ne puisse pas cadrer mieux que ça… à moins de faire exprès…

– Sur la couverture: oui, plusieurs jupons partisans de spin doctors dépassaient sur les réseaux francophones. Mais cela semble être la nouvelle mode. Alors, qui de très fraîchement anciennes et annciens libéraux, mais toujours autant anti-Dion (ou pro-Martin et/ou pro- Ignatieff(1)) ; qui de deux fraîchement anciens conservateurs prêts à avaler toutes les couleuvres lancées par le PM; et surtout, à l'exception d'un constitutionnaliste, cette belle quasi-unanimité, à savoir qu'une prorogation du parlement, même si, dans les faits, cela équivaudrait à se sauver d'un vote crucial de confiance, «calmerait les esprits» et «donnerait du temps» pour réfléchir à tout cela pendant la période de Noël; ou que la GG, même si les constitutionnalistes à travers le pays ne s'entendent même pas entre eux sur cette question, tout à coup, n'aurait «pas d'autre choix que d'accorder au PM une prorogation», etc..

(1) Dans ce département, même s'il n'est pas le seul, et ce, tous réseaux confondus, la palme ce soir revenait tout de même à Jean Lapierre, qui a trouvé le moyen de glisser le sobriquet «tata» en parlant de Dion. Faut dire que la veille, il s'était même permis cette belle métaphore de chambre à coucher, comparant le rôle de Gilles Duceppe dans cette coalition à celui d'un gars débarquant dans un ménage à trois, mais dont on n'est pas trop certain s'il finira vraiment ou non par baisser ses culottes…Et de beaux, gros rires gras de suivre (2)…Bravo! On attend le prix Pullitzer!  Nonobstant les sacro-saintes cotes d'écoute, que l'on continue à faire passer cela pour de l'«analyse», ça dépasse l'entendement. (Cette observation ne concerne absolument pas les journalistes, artisans ou recherchistes de LCN, lesquels font un aussi bon travail que leurs collègues d'autres réseaux. D'ailleurs, Jean Lapierre n'est pas un journaliste – ce qu'il reconnait amplement lui-même, quoiqu'on s'en serait drôlement douté.)

(2) Mais c'est pas parce qu'on rit que c'est drôle…