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Casse-tête post-électoral

Désolée pour ce billet un peu tardif. Sans rentrer dans les détails, disons que j'étais analyste à la soirée électorale de CBC jusqu'à minuit, puis ce matin, entrevues, rédaction, etc… Journée de fou, quoi, ou un lendemain normal d'élections…

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Quelques observations avant ma chronique régulière de demain:

– Avec un taux désastreux de participation de 57%, on voit mal comment le PLQ ou le PQ peuvent pavoiser, un de sa courte majorité, ou l'autre, de ses 51 députés. Oui, Pauline Marois a ramené son parti à l'Opposition officielle – un exploit, en soi, après les 28% obtenus l'an dernier -, mais sa plateforme ne semble pas vraiment avoir fait courir les électeurs à l'isoloir plus que celle de Jean Charest ne l'a fait. Quant à l'impact du separatist bashing sortant d'Ottawa depuis la semaine dernière, il a sûrement quelque peu aidé le Parti Québécois. Mais, encore une fois, avec ce taux de participation, on ne peut en mesurer l'impact réel sans une analyse plus fouillée des votes.   

Cela étant dit, le PQ revient de loin et les 28% de l'an dernier auraient sonné n'importe quel grand parti. Et d'avoir récolté 51 députés, même avec un aussi bas taux de participation, et devant ce Jean Charest métamorphosé en Robert Bourassa II , ce n'est pas rien. Les prochains mois diront par contre si ce «retour» saura ou non ramener le PQ à sa vraie raison d'être… 

Mario Dumont:c'est vrai qu'ayant dirigé un caucus incapable de se présenter comme un véritable «gouvernement en attente», il est en bonne partie l'artisan de ses propres malheurs. Mais rendons-lui au moins d'avoir su en accepter l'entière responsabilité et, contrairement à d'autres chefs de parti qu'on ne nommera pas ici par charité (!), il a su en tirer les conséquences et annoncer son départ au bon moment. Quant à Stephen Harper, le naufrage de l'ADQ signifie surtout qu'il vient de perdre le seul allié politique qui lui restait vraiment au Québec. Non que ça l'empêchera de dormir puisqu'il semble bien avoir fait son deuil de la Belle Province, mais cela aura au moins l'avantage de faire comprendre à ses ministres québécois qu'ils feraient mieux de savourer leur mandat parce qu'il risque fort d'être leur dernier…

– Le retour du bipartisme: avec Amir Khadir et 7 députés adéquistes seulement – en fait, six lorsque Dumont aura quitté – on revient plus ou moins au bipartisme classique et bien de chez-nous. Du moins, c'est ce qu'on lit un peu partout, comme si on avait déjà oublié qu'il y a souvent eu un troisième parti à l'Assemblée nationale: qui de l'Union nationale, qui de l'ADQ, qui du PQ, etc…. Eh oui, l'UN et le PQ, entre autres, ont déjà été des «tiers partis»! LA différence pour ce qui est de l'ADQ est que contrairement aux deux autres, il n'aura jamais réussi à prendre le pouvoir.

Québec Solidaire: sans la moindre partisannerie, je suis de ceux qui espèrent que la victoire d'Amir Khadir dans Mercier apportera, au moins une fois de temps en temps, un discours moins affairiste. Surtout sur le système de santé public. Ce que je remarque, par contre, c'est que l'ADQ, enfant politique du PLQ (comme le fut aussi le PQ!), entre en pleine agonie au moment où QS, l'enfant politique du PQ (ce sont, après tout, des souverainistes et des sociaux-démocrates «déçus» du PQ depuis Bouchard), fait son entrée à l'Assemblée nationale.

La question ici devient un peu la même dans leurs deux cas: pour ce qui est de QS, réussira-t-il dans l'avenir à prendre suffisamment de votes au PQ pour le déstabiliser, de même manière que l'ADQ l'avait fait au PLQ? Les prochaines années le diront. Mais au cas où, si les dirigeants péquistes étaient sages, ils mettraient rapidement de côté leur réaction nez-en-l'air du genre «on sait bien, c'est la gauche caviar du Plateau» pour essayer de comprendre POURQUOI des souverainistes, même parmi les plus modérés, regardent QS d'un oeil aussi sympathique… Une fois qu'ils auront fini de fêter leur retour à l'Opposition officielle, un petit post-mortem sur cette question ne leur ferait sûrement pas de tort. 

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Du côté du PLC, on voit que Brutus deviendra en effet César. Exit Dion et entre Ignatieff, grâce au désistement rapido de Bob Rae. Je vous le dis franchement: ce sera pour le meilleur et pour le pire. Le pire étant que cet homme semble avoir été bien plus préoccupé depuis un an par ses propres manoeuvres visant à obtenir le poste de leader que par la nécessité de reconstruire «son» parti. Et le pire, c'est aussi l'arrêt de mort de la coalition PLC-NPD que le couronnement d'Iggy vient de signer.