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Iggy & Stéphane

Eh oui. C'est fait. Brutus est devenu César. Et le bon peuple du PLC en semble bien heureux… Michael Ignatieff est maintenant le chef du Parti libéral du Canada.

Mais comme je l'écrivais il y a deux jours, cela veut dire, je crois, entre autres choses :«R.I.P., la coalition» PLC-NPD». Son arrêt de mort vient d'être bel et bien signé.

Pourquoi?

1- Parce que M. Ignatieff, dont les idées ont toujours été de centre-droite, ne voudrait JAMAIS gouverner avec 6 ministres néo-démocrates. Avec lui, la grande entreprise de Bay Street, du Québec ou de l'Ouest canadien peut dormir sur ses deux oreilles. De fait, Ignatieff sait aussi que s'il partageait un jour le pouvoir avec le NPD,  JAMAIS il ne pourrait renflouer les coffres dégarnis de son parti.

2-  Parce que sa formule – «une coalition, si nécessaire, mais pas nécessairement une coalition», n'est qu'une tactique visant surtout à convaincre Stephen Harper de filer doux pour le budget. En plus de ne pas vouloir du NPD dans les faits, Iggy veut du temps. Bref, j'en suis persuadée, il n'a AUCUNE intention de faire tomber le gouvernement sur le budget. Il négociera bien ce qu'il faut pour l'éviter….  

2- Ce qui tombe bien, parce que le PM semble justement enfin prêt à filer doux, du moins en apparence, pour survivre au vote de confiance devant suivre son budget du 27 janvier. Ce mardi, sur CBC, avec Peter Mansbridge, Harper a laissé tomber, comme ça, qu'il pourrait fort bien gouverner un autre «deux ans», sans trop de problèmes. De toute évidence, chacun pour ses propres raisons, ces deux hommes veulent du temps. Et ils s'arrangeront bien pour l'avoir.

Mercredi soir, avec Bernard Derome, qui lui demandait s'il ne serait pas plus raisonnable, pour éviter une autre élection, qu'il y ait une entente sur le budget, Iggy en a sorti une bonne:

«Bernard, c'est le choix du Gouverneur général /sic/. C'est ça, notre constitution, c'est pas à moi de dire s'il doit y avoir des élections, ou non. C'est le choix du Gouverneur général /sic/. Et comme homme politique responsable, je suis sous ses ordres. Et tout le pays est sous ses ordres. Et nous, comme responsables /sic/, hommes et femmes politiques, nous cherchons des solutions afin d'éviter le pire

Tout comme les citoyens qui se donnent la peine de voter pour élire leur parlement, c'est Michaëlle Jean, une non-élue, qui n'en reviendra sûrement pas d'entendre ça! «Sous ses ordres»? Misère… 

Et Bernard Derome de lui renvoyer la déduction logique suivante: «Si je comprends bien, vous êtes un chef docile, alors? C'est ça, le leadership, ou quoi?»

Et Iggy de répondre, dans son langage codé, qu'il n'y aurait pas de psychodrame lors du budget: «Le leadership, c'est de faire des choix responsables pour les Canadiens, c'est d'être à l'écoute des Canadiens et de dire pas /sic/ que je vais voter contre un budget sans même le lire. C'est pas responsable, ça.»

Je ne sais pas si ces dernières paroles vous rappellent quelque chose, mais elles ressemblent drôlement à celles que Stéphane Dion prononçaient avant chaque fois qu'il s'apprêtait à trouver un moyen pour ne PAS faire tomber le gouvernement…

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Pour ce qui est de l'autre Stéphane – pas Dion, mais Gendron -, je reprendrai ici la réponse que je faisais ce soir à une de nos membres sur mon blogue, laquelle me demandait ce que je pensais de la possibilité que le maire de Huntingdon se présente à la chefferie de l'ADQ:

L'offre de Stéphane Gendron? Comment le dire poliment?

Si vous voulez le fond de ma pensée, je crois que lorsqu'il sort maintenant pour «raconter» que la «panique» aurait été prise à l'ADQ depuis deux mois et qu'Éric Caire aurait demandé la démission de Mario Dumont, (que ce soit vrai ou non, le fait que Caire serait peut-être intéressé lui aussi au leadership n'a sûrement rien à voir avec ce Gendron lançait là, n'est-ce pas?), eh bien, ne serait-ce que pour cela – et je laisserai l'ensemble de son «oeuvre» de côté pour le moment – il mériterait au mieux, l'indifférence, au pire, un beau, gros NON, bien senti. Franchement, on aurait dit le Iznogoud de Goscinny… Bref, bonjour la zizanie.

Pendant la campagne fédérale, il est allé broutter dans les pâturages bloquistes – ce qui a sérieusement incommodé des membres du Bloc, qui se demandaient bien ce qu'il faisait là? Depuis un bon bout de temps, il goûte du foin adéquiste… Bon, prochain appel. Avec ce genre de «party hopping», après, on se demandera pourquoi le taux de participation au Québec ne cesse de chuter…

Il reste donc à espérer que lorsque Mario Dumont, dans son point de presse d'adieu, aujourd'hui, n'a pas fermé la porte à une candidature à la direction de son parti venant de l'«extérieur», il ne parlait pas de Gendron… Car si oui, l'ADQ n'a pas fini de souffrir.