Comme moi, vous avez sûrement au moins tenté de suivre la «longue marche» de Barack Obama vers son inauguration demain comme président des États-Unis.
Et quel spectacle! Le train Obama-Biden; le concert formidable d'hier – «we are one» – devant le Lincoln Memorial à Washington; la visite d'Obama ce midi, jour de Martin Luther King, à un groupe de bénévoles qui n'en croyait pas sa chance; les séances de photos; les poignées de mains données généreusement, etc….
Bon. Oui. Tou cela commence peut-être à ressembler à un début de «culte de la personnalité», accompagné d'attentes gargantuesques que Barack Obama s'entête à vouloir ramener à un niveau, disons, plus réaliste…
Mais dans les faits, ce qu'on voit surtout, ce qu'on sent, ce qu'on observe, non seulement chez tant d'Américains, incluant bien des journalistes(!), c'est un enthousiasme heureux, calme et respecteux. Et c'est quand la dernière fois, même ici, qu'on aura vu une telle chose?
On le voit dans la manière dont les citoyens approchent Barack Obama, dans la manière dont ils le regardent, dont ils lui donnent la main. Ce sont des regards calmes et respectueux face à un homme qui, après tout, demeure une donnée inconnue pour la plupart d'entre eux.
Ce qu'ils voient, c'est l'arrivée, bien sûr du premier président noir des États-Unis – un accomplissement quasiment miraculeux en soi. Mais c'est aussi l'arrivée d'un homme de moins de 50 ans, d'un intellectuel, d'un travailleur communautaire, d'un Américain aux origines très métissées, aux sensibilités internationales plus ouvertes. Dans un contexte où la haine des États-Unis et de l'Occident monte depuis des années dans plusieurs régions du monde – merci W. Bush! -, les voilà qui se sont donnés un président semblant avoir été taillé sur mesure, et pour la politique intérieure et pour la politique extérieure.
À un point tel où ce sentiment déborde nettement leurs propres frontières. Je ne sais pas si vous avez senti la même chose que moi en regardant cette «longue marche» d'Obama, mais pour la première fois de ma vie adulte, toutes ces manifestations de patriotisme américain ne m'ont pas autant tombé sur les nerfs… Enfin, pas trop.
Pourquoi? Essentiellement, parce qu'elles semblaient prendre une signification différente pour les Américains eux-mêmes. Moins une illustration de chauvinisme et de sentiment de supériorité morale sur le reste du monde entier, qu'une espèce de confiance en leur capacité de faire mieux au cours des prochaines années.
De mémoire lointaine, cela m'a rappelé une observation du Général de Gaulle. Un véritable leader, disait-il, n'est pas tant celui qui accomplira lui-même de grandes choses, que celui qui réussira à convaincre son peuple de sa propre capacité à faire de grandes choses. C'est l'art d'inspirer tout en dirigeant.
Un art que très peu d'hommes et de femmes ont maîtrisé dans l'histoire du monde.
Les prochaines années nous diront si Obama fera partie de cette très courte liste.
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Petite suggestion-télé: ce soir, 19h00, CNN, un film-hommage à Martin Luther King qui semble très prometteur.
Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous mais plutot ce que vous pouvez faire pour pays!!!
Ca résume assez bien je trouve la philosophie qu’Obama semble vouloir remettre a l’avant plan dans la population Américaine.
Je crois d’ailleurs que nous devrions tous nous en inspiré en tant qu’humain ….
Je souhaite de tout coeur que notre engouement pour ce nouveau Président ne soit pas éphémère…
En tant que maman , j,aime bien dire a mes filles …promesse dite, promesse tenue!!
Peut-etre que M. Obama …pour une rare fois venant d’un dirigeant….montrera l’exemple a son Peuple mais aussi au reste du monde…
Je croise mes doigts …et mes orteils aussi car il en aura surement besoin malgré toute sa bonne volonté de faire différent de ces prédécesseurs!!
Bonne route M. Obama !!!
Vivement votre arrivé!!
» De mémoire lointaine, cela m’a rappelé une observation du Général de Gaulle. Un véritable leader, disait-il, n’est pas tant celui qui accomplira lui-même de grandes choses, que celui qui réussira à convaincre son peuple de sa propre capacité à faire de grandes choses. C’est l’art d’inspirer tout en dirigeant. Un art que très peu d’hommes et de femmes ont maîtrisé dans l’histoire du monde. Les prochaines années nous diront si Obama fera partie de cette très courte liste. »
Doit-on vraiment vous rappeler Dame Legault que pour plusieurs compatriotes, votre art de la parole couplé à un parfait bilinguisme, vous place parmi NOS LEADERS ! En tout cas, à moi, vos commentaires politiques ici et à Charette ont quelque chose d’inspirant … Continuez …
» Des grandes choses » ??? Heu … le Québec, comme les USA, n’a-t-il pas lui aussi 400 ans ! Quand les Américains s’en apercevront, peut-être alors le Québec verra sa destinée transformé pour de bon ! Expliquez-le donc au peuple Dame Legault !
Notre Obama sera une femme … Une Nation est une Femme … La Poésie est Femme …
Un p’tit retour en politique Dame Legault ?
Je verrais bien des chars allegoriques pour célébrer l’assermentation du premier président d’un Québec souverain.
Un discours inaugural sur les plaines et un autre sur le Mont-Royal, question que tout le monde comprenne le message en français.
Je suis bien sûr ravi de l’élection de Barack Obama. Surtout qu’il apparaît comme l’antithèse parfaite de George W. Bush. La victoire de Barack Obama aurait d’ailleurs peut-être semblé plus pâle s’il n’avait pas succédé au plus sombre président que les américains aient connu de leur histoire. George W. Bush était plus noir que son successeur. On ne peut que s’attendre à mieux de son successeur même si celui-ci avait été un soulier. Pourrait-on d’ailleurs nous lâcher un peu les « baskets » avec toutes les exagérations langagières issues de la cour de miracles. Ces termes m’agacent au plus haut point en raison de leur lourdeur religieuse. Le dictionnaire Robert définit ainsi le miracle: « Fait extraordinaire où l’on croit reconnaître une intervention divine ». L’élection de Barack Obama est certes extraordinaire mais s’il avait fallu attendre l’intervention divine pour qu’elle se produise, on attendrait encore. Cette élection n’a rien de miraculeuse. On ne la doit pas au Bon Dieu. Le Bon Dieu ne s’occupe pas de nos démocraties sinon on ne serait pas « pognés » avec Jean Charest et Stephen Harper. Ce sont les américains qui ont élu Monsieur Obama, pas le Bon Dieu. Les américains nous ont simplement démontrés qu’ils ne sont pas toujours aussi stupides que certains semblent le croire. Lorsqu’un Airbus s’est posé en « douceur » sur la rivière Hudson la semaine dernière les médias ont également abondamment parlé de miracle devant l’absence de morts ou de blessés graves. Nos médias se sont-ils donné pour mission de prendre la relève des églises qui se vident? Le « miracle » de l’Hudson n’a rien de miraculeux. Ce n’est pas le Bon Dieu qui pilotait ou qui a construit cet avion pour résister à ce genre d’impact. Si personne n’est mort c’est grâce à l’expérience du pilote et des concepteurs de cet Airbus. Peut-on rendre à César ce qui appartient à César?
Pour revenir à Barack Obama il est sans doute le principal artisan de ce qui lui arrive. Il fera certainement mieux que son prédécesseur mais il va peut-être en décevoir plus d’un. On devrait attendre quelques mois avant de commencer à lui ériger plein de statues. Je me réjouis de l’élection d’un premier noir au poste de président des États-Unis. Il y en aura d’autres. Il y aura également des femmes et des femmes noires aussi. Puis des jaunes et des latinos. Et c’est très bien ainsi. Certains vont nous étonner, d’autres nous faire rager. Il faut cependant toujours un premier mais ce premier n’est pas nécessairement le plus grand. Il n’est que le premier. Pour savoir s’il est le plus grand il faut attendre. La couleur de Barack Obama ne va pas l’aider, ni lui nuire, au moment de prendre des décisions importantes. C’est son humanité qui fera foi de tout. Et puisque le président des États-Unis se doit d’être le président de tous les américains, Barack Obama sera dorénavant de toutes les couleurs. D’ailleurs a-t-on déjà pris la peine de mentionner que Bush, Clinton, Reagan, Carter, Nixon, Kennedy ou autres étaient des blancs. Rendus à un tel niveau les individus n’ont plus de couleurs
De mémoire Jean Charest est le premier frisé à gouverner le Québec. Est-ce que tous les frisés sont devenus hystériques lors de sa première élection? Non. On a laissé la chance au coureur de faire ses preuves et il trébuche depuis le premier jour. Un jour les politiciens frisés éveilleront davantage la méfiance des électeurs que les non frisés. Alors, pour rendre service à tous les noirs américains il faudrait cesser de voir Barack Obama comme un noir. S’il déçoit c’est toute la communauté noire qui risque d’en subir certaines conséquences négatives. Sa mission sera extraordinairement difficile en raison de la situation économique, de deux guerres majeures à terminer et de l’image négative des américains laissée dans l’esprit de l’humanité par George W. (c’est quoi son nom déjà?).
Arrêtons de parler de couleurs. Arrêtons de rêver en couleurs. Arrêtons d’avoir des attentes face à Barack Obama. Toute la planète attend quelque chose de lui. C’est trop, c’est beaucoup trop. Laissons-le penser et agir. Ne le renions pas après sa première gaffe. Donnons-lui le temps de devenir ce qu’on espère qu’il est. Soyons patients et indulgents. Laissons-le respirer. Revenons un peu à nos moutons à nous. Ils nous donnent beaucoup de laine à retordre. Et il y a aussi le fédéral qui s’apprête à jouer avec nos neurones. Les miennes, quelques dizaines encore intactes, sont surexploitées avec tout ce qui se passe en politique depuis plusieurs mois. Des neurones, est-ce que ça peut démissionner?
Merci, Monsieur Mitriou (Paolo)
Vos analyses sont toujours des plus intéressantes. Et vous avez absolument raison de penser qu’il faut laisser à Barak Obama le temps d’être ce qu’il sera à partir de demain.
Mais, au moins, ne pourriez-vous pas laisser Jean Charest en dehors de tout ça?
Frisé ou pas, ce premier ministre québécois, avec tous ses travers, n’en demeure pas moins un des meilleurs, des plus efficaces, que la province n’ait jamais connu. Soyez un peu plus objectif à son égard. Reconnaissez-lui au moins ses efforts pour améliorer notre sort. Cet homme est fondamentalement bon. Il ne mérite pas qu’on le vilipende à outrance de la sorte.
Est-ce que je ferais à ce point erreur en pensant que Jean Charest cherche notre bien autant que faire se peut, compte tenu des circonstances actuelles? Les circonstances mondiales sont en effet loin d’être commodes – et une seule paire de main sur le volant, celle de Jean Charest, me semble de loin préférable à un duo avec celle de Mario Dumont, comme c’était le cas. Et voilà surtout la raison pour ces élections « inutiles ».
J’apprécie énormément vos commentaires, Monsieur Mitriou (Paolo). Mais essayez de diluez un peu votre vin lorsque vous écrivez sur Jean Charest.
Au plaisir.
Il est de bon ton de se féliciter de la victoire de Barack Obama et je ne fais pas exception à la règle. Sauf que le recul me porte à mettre mon enthousiasme entre parenthèse quand je constate l’éventail des visions politiques de ceux qui s’en félicitent. On apprend par exemple que quatre-vingt pour cent des canadiens se félicitent de son élection. Or, parmi ces supporters d’opinion favorable, il y en a certainement une tranche non négligeable qui vote à droite par conviction. Même parmi les analystes professionnels de la politique, chez les journalistes entres autres professionnels, certains appartiennent à des journaux carrément marqués à droite, tel le Figaro par exemple. Il y a certainement quelque part une maldonne, des gens qui se méprennent à son endroit ou qui font semblant de croire à des objectifs que dans le fond ils rejettent. Si on ajoute à ces constats, le fait qu’Obama ait déjà nommé dans des positions clefs pour la gouverne de la chose économique des hommes dont les sympathies tranchent beaucoup par rapport aux attentes de ceux qui le voient comme un redresseur de torts, il y a matière à douter.
En fait, le grand avantage d’Obama pour rallier un si large éventail de supporters dans l’opinion publique est justement ce qui en principe aurait dû être pour lui un boulet, soit le fait qu’il soit un membre d’une communauté visible pour employer cette expression ridicule, comme si le blanc était invisible à la lumière du jour. Retournant ce handicap en sa faveur et gagnant la confiance des afro-américains surtout et des latinos en partie, le voilà aux commandes d’un navire dont on ne voit pas encore de quelle manière il en modifiera la course. Se désengager de la guerre en Irak pour mieux aller la porter en Afghanistan ne constitue pas en soi un programme de paix susceptible de changer radicalement l’image de l’Amérique dans le monde. Nommer dans des postes-clefs pour la réforme des marchés financiers des hommes qui ne sont pas connus pour leurs intérêts dans ce sens prête déjà à confusion.
Mais soyons beaux joueurs et souhaitons-lui quand même bonne chance, ceux qui ont placé leur confiance en lui et qui appartiennent souvent aux tranches de citoyens les plus démunis le méritent bien.
@ M. Mitriou
» Frisé ou pas, ce premier ministre québécois, avec tous ses travers, n’en demeure pas moins un des meilleurs, des plus efficaces, que la province n’ait jamais connu. Soyez un peu plus objectif à son égard. Reconnaissez-lui au moins ses efforts pour améliorer notre sort. Cet homme est fondamentalement bon. Il ne mérite pas qu’on le vilipende à outrance de la sorte. »
Je partage la pensée de M. Perrier.
Un PM du Québec, aussi non-souverainiste ou même anti-souverainiste soit-il, qui cite LE SOUVERAINISTE par excellence, ne peut être fondamentalement mauvais pour notre pays non ?
Le Charest fait dans le « nationalisme » pour séduire ses concitoyens ? Laissons-les « fédéraux » et leurs pions au Québec s’en mordre les doigts … Laisson-les chercher un autre « Sauveur de Canada » …
M. Charest a de belles réalisations à son actif. Je le reconnais avec vous M. Perrier.
» Je suis fier d’être Québécois. » – Jean Charest, décembre 08
À quand la légion pour Obama ?
Une question aux défenseurs de m. Charest : qu’a-t-il fait de si merveilleux ? Il a nationalisé l’eau ? L’énergie éolienne ? C’est un gérant efficace au mieux. Il n’est pas particulièrement visionnaire et il gouverne aux sondages.
Le « Black Power » derrière le triomphe des Démocrates est important.
Mais la bataille technologique derrière Obama est le grand absent des analyses des politicologues.
Heureusement, on commence un peu a en parler (comme la femme de Biden l’a fait ouvertement en parlant de l’usage du web dans la dernière campagne électorale américaine) et c’est la clef pour la revitalisation de la politique au nord du géant américain.
Puisqu’il faut parler de J.C., disons simplement que la campagne visuellement et artificiellement américaine de Parisella aura été un échec d’un point de vue unité nationale et révolution démocratique.
Ce qui a donné la traduction misérable du « Yes we can » Democrat
en « Oui, on est capab' » de feu le génie en herbe – Dumont ayant été incapable durant sa carrière a donner la moindre bonne réponse aux interrogations fondamentales du Québec.
Enfin, qui rappellera le contexte dans lequel le PQ a réussi a éclore ?
Durant une période d’effervescence.
Le parti qui remplacera le PQ dans l’esprit des électeurs québécois, lui, devra tirer sa force en période de resilience et de renaissance culturelle car chez nous, nous avons dépassé l’étape de la reconnaissance.
Le french power, c’est hier, quand on était « quelque chose comme un grand peuple ».
Désormais, il faudra passer a la seconde génération du tonnerre
et déposer notre pied par terre, sur le sol de nos ancêtres
afin de finalement devenir maîtres chez nous une bonne foi pour toutes.
@ Agent Boubou 76
Parlez donc de nôtre « nation canadienne », celle du Québec d’avant-hier ! Parlez donc de cette naissante « nation canadienne » qui était justement sur les Plaines d’Abraham en 1759 il y a longtemps …
C’est vraiment une mauvaise idée (ou une terriblement machiavélique idée) d’organiser cette « reconstitution » d’une Bataille. On en aura pour notre argent …
Faire comprendre que la « nation canadienne » laissa place à la « nation canadienne française » puis à la « nation québécoise » … remettra beaucoup de choses en question dans l’Histoire du Canada.
L’Histoire du Canada est morte ! Vive l’Histoire du Québec !
Bien sur ca vas être un moment Historique lorsqu’il vas prêter serment…Je ne manquerai pas ca…
Bien sur il vas y avoir tout un systeme de sécurité et sa vie et celle de sa famille vont être pas mal différente..
A mon humble avis les Américains ont fait le bon choix…En tout cas on attends beaucoup de lui, il s’est entouré de gens tres brillants…En somme une bonne equipe
@ Claude (Perrier)
Je ne doute pas un seul instant que Jean Charest puisse être un homme fondamentalement bon. Là n’est pas la question. Tous les premiers ministres que j’ai connu de mon vivant, tous ceux après Maurice Duplessis, étaient tous des hommes fondamentalement bons. Être fondamentalement bon ne suffit cependant pas à faire de vous un bon premier ministre. Ce n’est pas par simple partisannerie que je m’exprime ainsi. Pour moi Robert Bourassa était un très bon premier ministre. Jean Charest est nul (disons ou presque) et le sera toujours. La raison en est fort simple et c’est évidemment une question de perception. Pour moi un premier ministre doit nécessairement, pour être au moins bon, avoir un projet précis à proposer à l’électorat, une vision d’avenir, un projet de société pouvant mobiliser les forces vives du Québec, des choses nouvelles et intéressantes à proposer. Il est où le projet de Jean Charest? Elle est où sa vision d’avenir de la société québécoise? Ne cherchez ni l’un ni l’autre, Jean Charest n’a toujours eu qu’un seul projet précis en tête, soit celui de devenir à tout prix premier ministre de quelque chose. Je ne peux pas devenir premier ministre du Canada alors je vais essayer de devenir celui du Québec et si ça ne fonctionne pas j’essaierai de devenir celui du Nouveau-Brunswick. C’est ça le projet de Jean Charest. Il veut gouverner pour le simple plaisir de pouvoir gouverner. Le pouvoir il ne sait pas quoi en faire de bien. Quant à notre mieux-être il s’en fout complètement. Comme il se fout complètement de l’avenir de la société québécoise. Il ne sert que ses propres intérêts, ceux de ses amis et ceux de l’Establishment de son parti. Que voulez-vous que je vous dise de plus? Ce type ne m’a jamais convaincu qu’il était à sa place. Il a gagné une première élection simplement parce que les québécois avaient envie de changement après deux mandats du Parti Québécois. Il a gagné sa deuxième à cause de l’extraordinaire faiblesse d’André Boisclair auprès de l’ensemble de la population. Il a gagné sa troisième par la peau des dents, grâce aux médias et en faisant peur au monde, en misant sur l’enlisement de l’ADQ, sur la faiblesse et l’absence de préparation du PQ, sur le fait que Pauline Marois venait de se faire opérer et sur la démobilisation de l’électorat québécois à la suite d’une élection fédérale et en l’absence de véritable enjeu électoral. Depuis qu’il est seul au volant du navire québécois il a oublié la tempête qu’il annonçait ad nauseam et a proposé un train de mesures nous permettant au mieux d’affronter quelques vaguelettes. Tout ça pour ça. Une vraie farce, servie par un vrai clown.
Je ne vais pas pleurer devant l’énorme tâche qui l’attend. Celle-ci sera d’ailleurs peut-être infiniment moins lourde que la catastrophique tempête qu’il nous a annoncé. Et puis il a toujours bien gouverner pendant 5 ans sur des eaux assez calmes pour qu’il puisse, comme Narcisse, se mirer dedans. Malheureusement pour nous il n’a pas connu le même sort que Narcisse. Pendant cette période de rêve il n’a rien fait qui vaille la peine d’être mentionné. J’attends toujours que quelqu’un me dise en au moins une phrase qu’est-ce que cet opportuniste olympien a fait de si bien pour le Québec que n’importe qui d’autre n’aurait pas fait au moins aussi bien.
Je suis désolé mais je n’arrive pas à respecter cet homme en tant que premier ministre. Je n’ai pas l’intention de le ménager car je trouve que lui ne ménage pas ses adversaires alors qu’il devrait être le premier ministre de tous les québécois, chose qu’il n’arrive pas à faire comme l’ont fait ses prédécesseurs. Je respecterai peut-être cet homme le jour où il se tiendra enfin debout. C’est évident qu’on peut être « fédéraliste » et premier ministre du Québec en même temps, tout en se tenant debout. Robert Bourassa l’a fait la plus grande partie de sa carrière. Mais lorsqu’on est un fédéraliste inconditionnel, un être profondément « canadian », on ne peut pas être le premier ministre de tous les québécois et s’acquitter convenablement de ses tâches. Je comprends parfaitement bien qu’il y a des gens qui pensent comme lui et qui sont donc satisfaits de ce qu’il fait, même si en fait il ne fait rien de tangible. Mais ne demandez pas à quelqu’un qui ne pense pas comme lui de le ménager quand lui est absolument incapable, dans les faits, de comprendre quoi que ce soit à la réalité québécoise et de respecter ceux qui ne pensent pas comme lui. Robert Bourassa respectait vraiment les souverainistes. Les premiers ministres péquistes respectaient les fédéralistes même s’ils devaient jouer dans un cadre défini par le camp adverse. Jean Charest ne se compare à aucun de ces hommes. Il parle, il parle, il fait du vent mais personne à Ottawa ne le prend au sérieux car il est tout aussi canadian qu’eux. Au prochain coup de force d’Ottawa il va encore plier l’échine comme il l’a toujours fait parce qu’il est canadian avant tout, malgré ses récentes belles allusions à son faux nationalisme québécois. Je ne dis pas qu’il ne se réveillera jamais comme d’autres l’ont fait avant lui mais le jour où le déclic se fera dans son cerveau il sera probablement à la retraite depuis un bon moment. Pourquoi je me gênerais pour le critiquer lui qui m’empoisonne l’existence sans aucune apparence de retenue?
Je respecte votre opinion tout comme je vous respecte. Contrairement à vous Jean Charest est l’artisan d’une partie de mes, de nos et de ses malheurs. Alors je ne vais pas faire des courbettes devant lui et me taire. Qu’il commence par faire sa job comme s’il était un véritable premier ministre du Québec, plutôt qu’un serviteur d’Ottawa et je me ferai un plaisir de souligner ses bons coups, si jamais il en réalise au moins un.
Ça y est… Maintenant tout le monde connaît la recette pour me faire tempêter. Il suffit de me dire que Jean Charest est un bon premier ministre. SVP, épargnez-moi ça.
@ Paolo
Je me doutais bien que mes quelques (bons) mots concernant Jean Charest allaient vous faire sauter au plafond… Et c’est un peu (beaucoup) pour cela que j’ai pris la peine de vous les écrire.
Parce que c’est toujours très intéressant de vous lire quand vous commencez à déballer votre sac à propos de lui, et aussi parce que je me doute que cette occasion de vous défouler franchement vous fait le plus grand bien. Comme vous voyez, je pense à vous! Encore qu’un peu moins de gouailleries à son égard me semblerait davantage de mise…
Peut-être ne gouverne-t-il pas à votre goût, ou encore ne sort-il pas de sa manche de fabuleux projets de société comme vous en rêvez. Soit. Mais l’époque est plutôt propice à la bonne gouvernance, à la préservation des acquis face à un monde en déroute ainsi qu’en proie à un fanatisme sans précédent. Les nationalisations et les grands revirements seraient vraiment contre-indiqués en ce moment. Plus tard, quand une véritable – et non une apparente – stabilité sera revenue, nous pourrons réexaminer la situation, regarder quels ajustements pourraient être favorablement apportés. Pas maintenant.
En ce moment, en tant que passagers dans le même gros autobus, il nous faut un conducteur responsable, prudent. Pas trop de coups brusques sur l’accélérateur. Les deux mains bien sur le volant dans les courbes et les descentes. Voilà le travail que l’on doit attendre (à titre de premier ministre) de Jean Charest. Et je considère que, étant donné ce rôle qu’il a (par temps gris et incertain), il se tire fort bien d’affaire. Nous n’aurions vraiment pas intérêt à ce que le chauffeur soit du genre pilote de Formule Un…
Vaut mieux une promenade quelque peu pépère alors que des tas d’autres se retrouvent dans le fossé, que le pied au plancher – et la sortie de route au prochain tournant.
Évidemment, vous ne serez pas d’accord…
il serait temps de passer à autre chose… y’en a plus que pour ça c’est derniers jours… trop de fla-fla de la part des médias… on dirait que le monde s’est arrêté et que plus personne ne voit que cet obamarama… coupez! cut! vsio!
c’est ben correct, c’est pas tant l’homme ou le contexte, mais l’entêtement journalistique qui est en train de fabriquer un nouveau messie… a-t-on besoin d’un messie… NON! NON! et NON! comme il est dit: aide-toi, le ciel t’aidera! c’est à chacun de faire sa part pour un monde meilleur, pas seulement à des soi-disants messies… qui n’arriveront jamais, d’ailleurs…
@ Claude
« Vaut mieux une promenade quelque peu pépère alors que des tas d’autres se retrouvent dans le fossé, que le pied au plancher – et la sortie de route au prochain tournant. »
« Évidemment, vous ne serez pas d’accord… »
Évidemment je ne suis pas d’accord.
Entre une promenade quelque peu pépère et le pied au plancher suivi d’une sortie route assurée je ne choisis ni l’un ni l’autre. Je serais davantage, dans ce cas-ci, pour un juste milieu. Le problème avec Jean Charest c’est que depuis six si longues années il roule en super pépère. C’est bien beau l’extrême prudence mais il faut tout de même bien finir par arriver quelque part. On ne peut pas passer sa vie à bord d’un autobus entre le point A et le point B. Lorsqu’on roule sur une grande route c’est désagréable de se faire dépasser par un bolide qui se déplace à la vitesse du son. On craint alors d’être déporter dans le champ par le déplacement d’air. Mais ce n’est pas plus agréable de suivre un pépère qui roule à la vitesse d’une tortue arthritique aveugle et qu’on ne peut dépasser pour une raison ou pour une autre (double lignes jaunes continues sur une voie sinueuse ou trop de trafic venant en sens inverse). Jean Charest appartient à cette deuxième catégorie de chauffeur, ne vous en déplaise. D’ailleurs c’est ce que vous laissez sous-entendre vous-même. Quand je dis qu’un premier ministre du Québec se doit d’être le premier ministre de tous les québécois je veux dire, dans le cas qui nous occupe, que Jean Charest devrait rouler à une vitesse qui se situe quelque part entre le plus vite et le plus lent, juste un peu en-deçà de la limite permise. Quand on roule à la vitesse petit « v » on finit par se faire dépasser par tout le monde. Le reste du monde continue d’évoluer alors que nous on stagne.
Je suis bien d’accord avec vous pour dire que le ralentissement économique ordonne un certain ralentissement des aventures politiques extrêmes. Néanmoins je ne crois pas me tromper en disant que lorsque l’économie roulait à fond de train Jean Charest roulait déjà au super ralenti, pour ne pas dire au neutre ou de « reculon ». Alors j’ai raison de m’inquiéter de son pilotage en période de ralentissement économique. S’il ajuste sa propre vitesse relative au ralentissement économique il va se mettre à reculer plus vite que la limite permise pour avancer.
Avec Jean Charest tout se passe exactement comme s’il sortait d’une rencontre avec M. Power Corp qui viendrait tout juste de lui dire: « Ah ben là mon p’tit Jean touche à rien, laisse aller les choses comme elles sont et comme elles ont toujours été. C’est parfait comme ça pour mes affaires et donc pour les tiennes. » C’est quoi le problème avec Jean Charest? Est-ce parce qu’il n’oublie jamais un conseil qu’il ne doit jamais oublier ou parce qu’il rencontre trop souvent son patron qui ne cesse de lui répéter le même conseil? Jean Charest au service des québécois? Faites-moi rire. Jamais personne ne lui a demandé de ne pas déplacer d’air. Il parle toujours sur le même ton neutre, faussement rassurant et serein. Il agit de la même façon, comme un grand maître de l’hypnose. Pas étonnant alors que presque tous les québécois dorment au gaz depuis bientôt six si longues années. De temps à autre Jean Charest sort de ses gonds mais jamais pour les bonnes raisons. À chaque fois qu’il se fait rabrouer par Ottawa il exprime sa frustration mais rentre au bercail la tête entre les jambes, absolument incapable de s’indigner correctement, d’élever le ton, de rabrouer ses rabroueurs de façon efficace et crédible. Ottawa sait trop bien que le risque que Capitaine Canada devienne Capitaine Québec est absolument nul. Et c’est bien là le principal problème de Jean Charest. Contrairement à Robert Bourassa il n’a aucun pouvoir de négociation et aucune crédibilité dans le Canada anglais lorsque démontre sa frustration. C’est le Capitaine Canada, la taupe fédéraliste au service du Canada, bien avant d’être le premier ministre des québécois. S’il y a bien une chose dont les québécois peuvent se passer c’est bien d’un premier ministre qui a le cerveau, le coeur et les tripes au Canada plutôt qu’au Québec. Je me rends compte toutefois que Jean Charest à toujours été démocratiquement élu. En passant, lorsqu’un premier ministre n’a rien d’autre à proposer que ses services de petit gestionnaire à la petite semaine pas trop mauvais et que les médias de ses amis se tuent à répéter que Jean Charest vole allègrement vers une victoire éclatante et facile, on ne doit pas se surprendre du fait qu’un nombre grandissant d’électeurs ne font plus l’effort d’aller voter. Pour mobiliser des électeurs il faut leur faire miroiter un peu de rêve et moins de cauchemar. Bien entendu Jean Charest ne voulait pas promettre des choses significatives car il commence à savoir qu’en agissant ainsi il mobilise à la fois ses partisans et ses adversaires et que plus les gens vont voter plus les libéraux sont défavorisés. Alors, dis-je, je sais très bien que jean charest (s’cusez si j’ai oublié les majuscules mais je crois que finalement c’est une habitude justifiée à prendre face à un premier ministre plutôt minuscule) a toujours été élu démocratiquement, mais au fond, par quoi? Par l’argent puis des votes fédéralistes, essentiellement (ça me rappelle vaguement quelque chose ça). Ben oui Jean Charest est élu démocratiquement par des gens comme lui, par des canadians qui ont le cerveau, le coeur et les tripes au Canada plutôt qu’au Québec. On ne peut aller que très difficilement contre ça. Je me demande s’il y a une autre nation dans le monde qui se partage si parfaitement bien en deux elle-même, ceux qui veulent être et ceux qui ne veulent pas que ceux qui veulent être soient. Et on a beau dire que notre nous est inclusif il ne pourra toujours inclure que ceux qui veulent bien se laisser inclure. Finalement c’est qui la nation québécoise? C’est tous ceux qui résident au Québec et qui possèdent la citoyenneté québécoise moins tous ceux qui préfèrent se définir d’abord ou uniquement comme canadians. Alors, en fin de compte, Jean Charest est le premier ministre des canadians qui ont la citoyenneté québécoise. C’est ça son clan, ceux qui l’adorent et qui le perçoive comme un grand premier ministre. Quand aux québécois non canadians ils honnissent ce premier ministre parce qu’ils ne le reconnaissent pas du tout comme un des leurs.
Je n’ai jamais demandé à qui que ce soit de détester Jean Charest. J’amène simplement des éléments de réflexion dont chacun est libre de disposer à sa guise. De votre côté vous tentez de me faire comprendre que jean charest est peut-être meilleur que ce que je crois. C’est parfaitement légitime. Mais de grâce ne me demandez pas de ménager jean charest si je crois qu’il ne mérite pas d’être ménagé. C’est un accroc à ma liberté d’expression.
Merci toutefois de me donner des occasions de me défouler. Je reconnais en vous un être généreux. J’aimerais tout de même réduire un peu ma contribution à ces pages. Deux campagnes électorales consécutives ont beaucoup sollicité mes énergies car j’écrivais sur de nombreux autres blogues. C’est maintenant un peu plus calme mais pas pour longtemps. Il pourrait se jouer des choses très importantes dans une semaine à Ottawa. Quant au Québec, il y a rarement des moments de répit, les différends étant constants entre les fédéralistes et les souverainistes. Tout ce que les uns font devra être défait par les autres lorsqu’ils reviendront au pouvoir. Ça joue d’ailleurs dans les deux sens. C’est pourquoi chaque faux pas devient une menace à corriger au fur et à mesure qu’on en fait un. Et dans le cas de jean charest c’est un exercice quasi quotidien.
@ Jean-Pierre Dubé
« M. Charest a de belles réalisations à son actif. Je le reconnais avec vous M. Perrier. »
Ça fait des centaines de fois que j’entends dire que jean charest a de belles réalisations à son actif ou autres formules équivalentes. Ça fait des dizaines de fois que je demande à ceux qui font de telles affirmations de me nommer au moins une de ces fameuses belles réalisations. Je n’ai jamais eu la moindre réponse, même pas un semblant de réponse, une tentative de réponse ou un semblant de tentative de réponse.
Alors je vous demande à vous Monsieur Dubé, bien respectueusement, vous qui n’avez jamais peur d’écrire, de me nommer au moins deux de ces fameuses belles réalisations de Monsieur jean charest. Et j’insiste sur le « deux » parce que c’est bien vous qui avez mis au pluriel le terme « réalisations » apparaissant dans votre citation au début de ce commentaire.
» Je suis fier d’être Québécois. » – Jean Charest, décembre 08
Là vous pataugez en eaux troubles Monsieur Dubé. Vous vous laissez berner par jean charest et ses fins stratèges.
René Lévesque a toujours été fier d’être québécois. Le 15 novembre 1976, suite à son éclatante victoire, il affirmait cependant qu’il n’aurait jamais pensé qu’un jour il pourrait être aussi fier d’être québécois. En passant, encore une fois, cette éclatante victoire, pourtant prévisible, les médias ne l’avait aucunement annoncée à l’avance pour ne pas inciter les souverainistes à sortir encore en plus grand nombre, comme quoi, plus ça change plus c’est pareil.
René Lévesque était fier d’être québécois quotidiennement, tout au long de sa carrière politique et il le manifestait constamment au point de rendre, à son contact, de nombreux autres québécois fiers de ce qu’ils sont. De grâce ne venez pas comparer la soudaine envie de jean charest de se dire fier d’être québécois avec la fierté évidente toujours affichée par René Lévesque. Mais quand donc avez-vous entendu jean charest afficher publiquement sa fierté d’être québécois? À moins que j’aie raté quelques épisodes je ne l’ai entendu afficher, sur un ton qui sonnait d’ailleurs faux, son hypothétique fierté que le 8 décembre 2008 au soir, probablement sur les brillants conseils de ses stratèges. Vous datez vous-même votre citation du 8 décembre 2008, le soir du dernier scrutin. Pourquoi jean charest a-t-il attendu le 8 décembre 2008, une fois son élection confirmée, pour afficher sa pseudo fierté d’être québécois? Pourquoi a-t-il attendu au même moment pour tendre une perche aux souverainistes? La réponse est pourtant évidente. Par pur opportunisme Monsieur Dubé, par pur opportunisme. D’abord pour désamorcer la tension des souverainistes fortement déçus. Et je suis sûr que ce sont ses stratèges qui y ont pensé. Monsieur jean charest n’est pas assez allumé pour penser à l’utilité d’une telle chose. Ensuite parce que s’il devait un jour formuler une telle affirmation ça ne pouvait pas être à un meilleur moment. Pensez-y bien. Si jean charest avait osé afficher sa fierté d’être québécois et avait tendu une perche aux souverainistes avant la fermeture des bureaux de scrutin ou durant ou avant la campagne électorale, jean charest aurait perdu beaucoup d’appuis chez les fédéralistes canadians inconditionnels, la plus vaste portion de sa fidèle clientèle. Capitaine Canada affiche sa pseudo fierté d’être québécois uniquement quand il sait que ça ne peut plus lui nuire. Ce n’est pas l’attitude la plus fière qui soit. À partir de maintenant vous compterez le nombre de fois où jean charest va à nouveau afficher sa fierté d’être québécois et son envie de tendre des perches aux souverainistes. Le seul moment où jean charest pouvait dire ces choses c’était une fois le vote terminé afin que ses déclarations n’influencent pas les résultats du vote. Il y a peu de chance que vous entendiez à nouveau ces paroles si dissonnantes sortir de la bouche de jean charest. Il devait les prononcer le 8 décembre pour faire baisser la « steam » chez les souverainistes. Maintenant ce qu’il souhaite le plus ardemment c’est sans doute que les électeurs libéraux auront oublié ces vilaines paroles avant le prochain scrutin.
Voyez-vous Monsieur Dubé on peut dire la même chose pour 56,000 raisons différentes. Les motivations qui ont amené jean charest à copier maladroitement les paroles de René Lévesque sont à des années-lumière des motivations sincères qui ont amené René Lévesque à formuler sa célèbre déclaration du 15 novembre 1976. En politique les paroles sont des armes. Elles ne sont pas utilisées de la même façon et pour les mêmes raisons par tous. Parfois elles sont spontanées et sincères, parfois elles sont utilisées à des fins stratégiques pour séduire, pour tromper ou pour désamorcer des tensions réelles ou appréhendées. Encore faut-il savoir percevoir l’intention derrière le discours. Quand jean charest affirme être fier d’être québécois cela ne veut pas dire grand chose pour moi. La sagesse la plus élémentaire commanderait d’attendre quelques années pour voir si ces belles paroles ont un sens et si elles seront suivies de décisions et de gestes conséquents.
@ Paolo
Ça c’est de la réponse, mon ami! Merci beaucoup d’avoir pris le temps d’expliciter davantage votre pensée – comme si la chose pouvait encore être possible après vos nombreuses interventions précédentes, couvrant tout de A à Z et même au delà…
Remarquez bien que je ne partage pas tellement votre opinion. Mais ça, vous le savez depuis longtemps déjà. Quand j’écris que Jean Charest (note: je lui redonne ses majuscules, tout de même) conduit de façon quelque peu pépère, de manière à ce qu’on ne se retrouve pas tous dans le fossé, je ne dis tout de même pas qu’il n’avance pas du tout, ni qu’il se fait dépasser par tout le monde! Il roule avec la circulation, prudent, en « bon père de famille » comme le veut l’expression.
Aussi, et cela vaut autant pour moi que pour Jean Charest, ainsi que pour plusieurs autres (ne vous en déplaise!), on peut fort bien à la fois être Québécois et Canadien, ou si vous préférez, Canadien et Québécois. Et si on est anglophone, Quebecer and Canadian, et vice-versa…
Bon, tout ceci a été bien amusant, ce dont vous conviendrez je pense. Nous n’avons ni l’un ni l’autre appris quoi que ce soit que nous ne savions pas auparavant. Nos positions demeurent les mêmes et ne sont vraisemblablement pas à la veille de changer.
Enfin, depuis un bon moment déjà, vous êtes un de mes meilleurs « ennemis », si j’ose dire. Nous nous entendons à merveille relativement à ce sur quoi nous ne nous entendons pas du tout, et ne nous entendrons d’ailleurs jamais. Sans pour autant nous taper dessus ou même nous insulter. Au contraire, avec respect et considération. Et ça, c’est rare et c’est précieux.
Alors, reposez-vous un peu parce que, avec deux campagnes électorales coup sur coup dans le corps, et le menu qui s’en vient, je conçois parfaitement que vous soyez « souverainement » épuisé à force de continuellement avoir eu à tout expliquer (depuis l’alpha jusqu’à l’omega) à des tas de gens qui n’y comprennent généralement pas grand-chose, ou encore à certains autres qui opposent toujours la même fin de non-recevoir pour ce qui serait de partager votre point de vue…
Là-dessus, je vous laisse donc, et vous souhaite une très bonne nuit.
Une chose qui me tape royalement sur les nerfs, c’est l’expression:
« Bon père de famille »…. que ces mots contiennent des signifiants anciens et paternalistes quand ils font référence à un homme politique !
Est-on à la veille de nous sortir pour une politicienne: « Bonne mère de famille » (=) ou pire encore, comme « Une bonne ménagère » !
CIEL ! Il faut trouver d’autres mots, d’autres images, notre vocabulaire est si riche !
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Bravo, encore une fois, Monsieur Mitriou pour vos deux derniers exposés ! Vous exprimez avec détails et précision ma pensée et celle de beaucoup d’autres.
@ Claude
Soit !
(Je n’arrive pas à trouver quelque chose qui ait à la fois du sens et qui soit plus concis)
Je me demande bien, moi aussi, quelles réalisations M. Charest peut bien avoir à son actif.
Le seul exploit que je lui reconnais, à regret, c’est de s’être fait réélire sans raisons valables par un électorat absent. Tout un exploit, en effet. Il a su lire le vent, a lancé son navire dans la tourmente électorale pour finalement revenir à bon port, pavillons au vent. Bravo!
Maintenant, on est pris pour cinq ans.
Alea jacta est. (Maudit verrat) en français. Sourire.
A la relecture, je lui reconnais avoir placé des femmes à des postes importants dans son cabinet. Je m’incline et le salut bien bas, dans ce dossier.
J’aime les femmes, au Cabinet… pour paraphraser Jacques Dutronc. La, la, la.
@ Marie-Andrée Gauthier
Je suis entièrement d’accord avec vous concernant votre dernière remarque. L’expression « bon père de famille » peut certainement convenir pour un bon père de famille mais ce n’est pas le cas pour la fonction de premier ministre qui est heureusement ouverte aux femmes, aux transgenres, à tous ceux qui n’ont pas d’enfants ou qui n’en ont pas encore, aux castrats, aux eunuques, aux impuissants et même aux mauvais pères de famille. D’ailleurs ils fort nombreux les politiciens qui démissionnent précisément afin de devenir de bons pères de famille en consacrant plus de temps à leur famille. Il y a même peut-être incompatibilité entre les deux fonctions. Il ne me semble pas plus pertinent de se demander si un premier ministre agit comme le ferait un bon père de famille que de se demander si un père de famille agit comme le ferait un bon premier ministre. Les deux fonctions sont fort différentes.
Être bon père relève en fin de compte de pas grand chose. Il suffit d’être bon, d’être père et de bien combiner les deux. Pour être bon il suffit de ne pas être mauvais. Pour être père il suffit de pouvoir produire des spermatozoïdes efficaces et que l’un d’eux rencontre une ovule et que le fruit de la grossesse soit mené à terme ou soit le produit vivant d’une césarienne, à moins bien sûr de s’appeler Dieu, d’être bon et de pouvoir se reproduire par l’intermédiaire du Saint Esprit. Un type aura beau être bon et produire des spermatozoïdes tous candidats aux Prix Nobel, cela ne fait pas automatiquement de lui un éventuel bon premier ministre.
Quand je vote pour élire un bon premier ministre je ne vote pas pour élire un bon père de famille, encore moins un bon père de famille qui roule en pépère sur nos routes. D’ailleurs les bons pères de famille ne sont jamais élus. On ne choisit pas son père. Heureusement on choisit notre premier ministre, habituellement au mérite. Ou bien on choisit le premier ministre choisi ou très fortement recommandé par Gesca et compagnie. La dernière chose que je me demande lorsque je choisis mon premier ministre c’est bien si la personne en question ferait un bon père de famille car l’un n’est aucunement garant de l’autre. Par exemple, je suis convaincu que Jean Charest peut très bien être un bon père de famille tout en étant un premier ministre presque nul.
Je suis convaincue de la même chose, Monsieur Mitriou ; )))
Alors là, j’ai bien ri, en vous lisant tous deux, Paolo et Marie-Andrée!
Cette expression « bon père de famille » me vient de mon Code civil, alors que je suivais mes cours de Droit. C’est l’expression utilisée pour exprimer la prudence et le bon sens dans la conduite de ses affaires.
Moi aussi, je trouve cette expression plutôt ridicule et même condescendante. Mais c’est ainsi que la loi en vigueur au Québec qualifie le comportement responsable.
Comme quoi, même les textes de loi peuvent à la fois nous offusquer et nous donner l’occasion de nous bidonner un peu…
Bien évidemment, l’expression « bon père de famille » nous renvoie à tout un système de valeurs dépassées et qui sont rétrogrades quand elles sont invoquées dans un contexte plus évolué. Elles indiquent en fait une référence implicite au vieil édifice social patriarcal, lequel était fondé sur une surévaluation du rôle de celui y étant défini comme le paterfamilias. Cette hypertrophie d’un rôle dévolue par la nature visait en fait à isoler la famille dans un ensemble sociétal résumé par le célèbre triptyque : Dieu, famille patrie. Cela permettrait du même coup de soustraire l’État de toute participation dans son rôle de participant à cet édifice social qu’est une société. En fait, ce rôle d’indicateur que nous fournit cette expression nous permet de remettre bien des pendules à l’heure dans les débats de maintenant et de situer vers quel cadran de l’horloge il est possible de situer les intervenants…
Monsieur Perrier
Pas que vous qui utilisez cette « dénomination d’origine contrôlée ». Mario Dumont nous en a rabattu les oreilles pendant trop longtemps… Et combien d’autres… «En fait, ce rôle d’indicateur que nous fournit cette expression nous permet de remettre bien des pendules à l’heure dans les débats de maintenant et de situer vers quel cadran de l’horloge il est possible de situer les intervenants…» M.Audet
Le Code civil date, on aurait intérêt à le rafraîchir par bouts…
Monsieur Audet, merci !
Bonne soirée à vous deux !
Madame Gauthier, mes salutations à vous et aussi à Monsieur Mitriou en passant. Vos propos sont énergisants.
Vous avez absolument raison, Madame Gauthier.
Mais le Code civil, qu’il date et ait intérêt à être rafraîchi, c’est une chose. Entretemps, toutefois, et comme le dirait si bien Séraphin: la loa c’est la loa. Et nous sommes donc pour le moment coincé avec ce « bon père de famille »…
(C’est fou ce qu’on peut s’amuser avec des riens, tout de même…)
@ Claude Perrier
JE ME SOUVIENS :
à l’école secondaire Eulalie-Durocher, où je me suis préparé inutilement à aller au Cégep afin de me préparer inutilement au marché du travail, mon prof de dactylographie et de DROIT CIVIL ET CRIMINEL m’appelait gentiment
WAYNE GRETZKY
Gretzky, vient du grec ancien
qui veut dire « le grec »
Wayne, il me semble, est un prénom qui sonne plutôt gagnant
comme dans http://www.quebecgagnant.org du parti Québécois.
Question (non référendaire, pour ne pas vous faire peur) :
pourquoi mon prof de droit civil et criminel m’appelait-il « le grec antique triomphant », quand j’étais étudiant au niveau secondaire ?
Parce qu’il devait m’enlever des points pour mes fautes d’orthographe afin d’éviter de me mettre 100 sur mes copies d’examens.
C’est pourquoi il me donnait 99… comme le numéro apparaissant sur le chandail du hokeyeur ayant été le plus grand ambassadeur de la NHL.
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Malgré toute cette flatterie huileuse et typiquement albertaine de la part de mon professeur – monsieur Tousignant – j’ai toujours préféré Maurice Richard.
Oui, c’est vrai, il était un peu brusque. Un peu trop pressé de gagner tout le temps.
Oui, il brisait des bâtons sur les colonnes de vestiaires quand il tirait de l’arrière contre les Bruins, les RedWings, les Rangers, les BlackHawks, les MapleLeaf, etc.
Une chose est certaine, par contre, il scorait.
Peu importe ce que pensait la soupe Campbell.
Peu importe si on lui volait des points et des assists lorsque venait le temps de trouver le meilleur marqueur de la ligue du vieux ti-poil.
Oui, ces vrais, on peut s’amuser avec des riens… à conditions de comprendre que la loi, c’est fait pour être changé de temps en temps.
Et c’est pourquoi on a changé le règlement lorsque les Oilers d’Edmonton s’apprêtaient à devenir une dynastie… après celle des Islanders de New York – qui n’a pourtant rien changer à l’ordre des choses – et après le CH, le club de hockey canadien, qui a donné naissance à l’idole d’un peuple.
Ça devrait vous faire réfléchir ou bien vous faire rire. Je n’en suis pas certain.
Une chose l’est, certaine, par contre : la prochaine partie va être rude et il n’y aura personne pour me dire quand je dois arrêter de patiner, passer et scorer dans le but adverse.
La politique est un jeu.
Jouons-le mieux.
Peu importe la ligue ou on joue.
Au plaisir !
p.s. : quand je jouais au baseball pour les olympiques de Maisonneuve, j’étais tellement bon, monsieur, qu’on a senti le besoin de me donner un trophée… pour avoir été le BATboy le plus admiré de la ligue pee-wee AA ou j’évoluais en encourageant la foule et en ramassant des bâtons… et en écoutant la foule scander le nom de notre équipe partout :
à Laval
à St-Léonard
dans le bas de la ville
etc.
TSÉ, ça prend pas la tête à Papineau ou celle de Michael Innocent pour faire du story telling…