Le scandale des commandites s'égrenera sûrement encore longtemps. En démocratie, un tel parfum de corruption – macéré dans un bouillon indigeste fait de détournements de fonds publics à des fins partisanes, de propagande primaire & de copinage éhonté -, se dissipe habituellement assez difficilement.
Mais voilà aussi qu'un de ses relents court maintenant le risque de menacer la liberté de presse et l'intérêt public, dans la mesure où le «système de justice» pourrait tenter d'obliger Daniel Leblanc à révéler, par déduction, qui aurait été sa source principale, connue sous le pseudonyme de «Ma Chouette». (Leblanc est ce journaliste du Globe and Mail qui avait fait éclater le fameux scandale des commandites).
On comprend facilement l'impact terrible qu'aurait une telle décision sur la liberté de presse, la protection des sources, dans ce cas-ci un dénonciateur, et donc, sur le droit du public à l'information.
Le 19 mars, tout cela retourne devant la Cour supérieure. À suivre. Et de très près.
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Sur l'histoire même de ce danger et ce qu'on en dit dans les médias québécois, la firme Influence Communication a émis ce communiqué aujourd'hui, posant quelques questions intéressantes:
«Montréal, le 16 février 2009 – Influence Communication rend publiques aujourd'hui des données sur l'affaire Daniel Leblanc citée dans La Presse et sur le site de la Cyberpresse ce matin. Bien que l'histoire soit connue et accessible aux médias depuis plusieurs mois, elle n'a obtenu un poids que de un dix millièmes de 1 %. C'est un poids médias comparatif à l'histoire de plagiat mettant en cause Joe Satriani et Coldplay en décembre 2008.
Pourtant, après plus de 7 ans de médiatisation, le dossier du scandale des commandites est la plus importante nouvelle des années 2000 au Québec, en termes de volume et de longévité.
Depuis 2002, 91 321 articles de journaux ont été publiés au Canada dont 28% au Québec. L'ensemble des stations de radio et de télévision du Canada ont diffusé 403 119 mentions pour un total de 11 821 heures de temps d'antenne ou plus de 492 jours de diffusion. Les médias québécois ont contribué pour 49 % du volume grâce notamment à la diffusion des travaux de la Commission Gomery.
Aucune autre nouvelle n'a généré autant de couverture sur une aussi longue période depuis l'an 2000. Si l'on convertissait tout l'espace et le temps d'antenne en publicité, la valeur d'une telle campagne dépasserait les 900 millions $. De ce nombre, 230 millions $ proviennent de la couverture attribuée à Jean Brault et /ou Groupaction. De son côté, Charles Guité a généré une attention médias évaluée à près de 180 millions $ en 7 ans.
Il est pertinent de se demander quelle place la cause de Daniel Leblanc occuperait dans l'actualité s'il travaillait présentement pour un grand média montréalais.»
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On dit qu’en temps de guerre, la première victime est la Vérité.
Mais au pays de la Novlangue, le Acnada (le pays du j’comprends rien), il n’est pas tout à fait étrange de VOIR un scandale se transformer tout à coup en chasse aux sorcières au détriment de la liberté de presse et de la brave personne à avoir osé sortir l’un des plus gros scandale fédéral qui soient jamais sorti d’Ottawa.
Gérald Godin avait fait son effort en 1987 mais c’était au temps du « beau risque »…
En fait, avec le recul, on s’aperçoit tranquillement au Québec, tous partis politiques confondus, que la distribution des pouvoirs fédéral/provincial, le pouvoir arbitraire de dépenser d’Ottawa, la péréquation bancale, la nomination partisane des membres du Sénat à vie, etc. relève de l’Absurditan.
Et en Absurdistan, Dilbert est roi et Catbert est responsable des affaires étrangères et le petit pas fin avec des lunettes est aux affaires intergouvernementales.
Le Canada, depuis le règne de Jean Chrétien, est devenu l’endroit au monde le moins respecté d’un point de vue diplomatique, écologique et aussi en ce qui concerne le respect des droits de la personne et celui du droit du public à l’information. Une information juste et vérifiable, crédible et équitable.
Force est de constater que la fédération canadienne est sur le point de devenir Belge dans son fonctionnement.
Ses deux peuples fondateurs sont irréconciliables et le système nerveux central du pays est au bord du breakdown mais quand le régime parlementaire anachronique britannique plante, on blâme le Bloc Québécois !
Quand des députés reçoivent leur pension à vie, s’ils sont d’une couleur, on les dénonce, sinon on les oublie ou on les louange.
Selon que vous serez pauvres ou misérables, disait LaFontaine, on vous jugera blanc ou noir…
Bravo.
Il fût un temps, où, OUI, le Canada faisait l’envie du monde.
Un temps où le Canada pouvait causer d’unité et de fierté nationale.
Aujourd’hui, force est de constater que le pouvoir démocratique du Canada, son ressort démocratique est PETé.
Et ce n’est pas un drame.
C’est une fatalité.
Un résultat prévisible, annoncé d’avance par son plus valeureux sauveteur de l’histoire moderne du pays : Brian Mulroney…. qui sera lui aussi sous observation cette année sous des accusations de corruption.
2009, l’année de tous les dangers pour les fédéralistes canadiens, moi je dis.
Pour ce qui est des fédéralistes québécois… eh bien, ils ont 4-5 ans pour faire la souverainté-association de toutes les régions ou options politiques du Québec pour nous rendre républicain, démocrate et indépendant.
Bonne chance à NOUS ! Good luck for US !
Ses deux peuples fondateurs sont irréconciliables et le système nerveux central du pays est au bord du breakdown mais quand le régime parlementaire anachronique britannique plante, on blâme le Bloc Québécois ! »
Il n’y a jamais eu « deux peuples fondateurs ». Il n’est pas utile de répéter ces sornettes même quand c’est pour les dénoncer.
C’est quoi les « deux peuples fondateurs » ? Le peuple canadien issu de la Nouvelle-France et le « peuple britannique » d’Ontario ?
There was British Loyalists à l’impérialisme nationaliste au 19e siècle mais très peu de « peuple canado-britannique » fondateur avec l’autre d’un certain Canada …
Il y a eu Baldwin et Lafontaine mais très peu de « deux peuples fondateurs ».
Il y a eu Macdonald et Cartie mais très peu de « deux peuples fondateurs ».
Ceux qui en parlent évoquent sans le dire des « Français » et des « Britanniques » … Or, les « Français » du CAnada étaient devenus CANADIENS depuis longtemps déjà. À la Guerre de Sept Ans, il y avait des FRANÇAIS et des CANADIENS. Tous les historiens savent cela. Ils devinrent CANADIENS FRANÇAIS quand on a essayé de leur en passer une p’tit vite …
On va arrêter de faire du révisionnisme historique … ou on va assumer le nôtre. Cela s’appelle encore FAIRE L’HISTOIRE.
Risque-t-on d’entendre des « X » de Filion et compagnie contre ce manquement à la liberté de presse ? Ce serait fort étonnant. La « liberté de presse » des uns n’est pas celle des autres. Hélas, celle qui compte le plus est diluée par les allégations des autres, post-modernité fourre-tout oblige…
Cette histoire de confidentialité des sources est fondamentale dans une démocratie. Le gouvernement d’Ottawa-Chrétien- a refusé de protéger par une loi un dénonciateur de corruption et d’incompétence au gouvernement fédéral. Aux USA aussi, le gouvernement Reagan a refusé de protéger ces mêmes individus. A leurs risques et périls oseront-ils dénoncer les criminels de la fonction publique. Il faut avoir la vocation de martyr.
On parle de démocratie, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
A suivre de très près.
C’est le monde a l’envers !
Des accusés deviennent des accusateurs et des gens honnêtes qui ont dévoilés les abus et la fraude de nos élus deviennent des criminels !
Qu’elle est belle notre justice !
Peut-on réellement blamer des jeunes qui ne la respecte pas !
J’ai également été étonnée que l’on n’ait pas davantage parlé de cette cause fort importante pour la liberté de presse et la démocratie. Oui, l’affaire est à suivre de très près, parce que nous en avons assez de voir les fraudeurs amis du pouvoir disposer de puissants moyens d’échapper à la justice, alors qu’on jetterait l’opprobre sur un dénonciateur de la corruption de l’appareil fédéral.
J’irais jusqu’à suggérer que M. Leblanc, qui semble savoir où il s’en va dans cette affaire (ce qui me rassure un brin), accepte la peine d’emprisonnement afin de protéger la démocratie et la liberté de presse. Le sacrifice sera grand, peut-être trop pour lui, qui sait, et nous devrons tous nous mobiliser afin de lui apporter notre plus grand soutien.
http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/patrick-lagace/200902/19/01-828884-machouette-peut-dormir-tranquille.php