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J’ai mal à ma Caisse…

 

C'est confirmé. LA nouvelle de la journée. Sûrement LE thème dominant de la prochaine session parlementaire.

Et certainement LA raison pour laquelle Jean Charest a déclenché une élection AVANT que ces chiffres ne soient rendus publics. On comprend que si son gouvernement était demeuré minoritaire, il serait probablement tombé d'ici quelques semaines. Et il serait tombé en position extrêmement vulnérable.

Donc, la Caisse de dépôt et placement confirme une perte de plus de 25 % en 2008. C'est 39,8 milliards de dollars. Et son pire score depuis sa création en 1965.

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie-Affaires/2009/02/25/003-cdpq-perte-mercredi.shtml

Il y aura donc une commission parlementaire pour tenter de savoir ce qui a bien pu se passer! Mais il reste aux trois partis de s'entendre sur son fonctionnement…

L'inquiétude ici est que la partisannerie finisse par prendre le dessus. Qu'elle vienne d'un, deux ou des trois, le résultat serait désastreux si les trois chefs ne réussissaient pas ensemble à s'élever au-dessus de la partisannerie pour faire le MÉNAGE qui s'impose à la Caisse aux niveaux de sa gouvernance, de son manque de transparence, de son système de boni, du mode partisan de nomination de son PDG, sa propension troublante à avoir autant «investi» /sic/ de notre argent à l'étranger, et ce, à des coûts nettement supérieurs que si ces investissements avaient été faits ici au Québec. Un peu plus, et on aurait appris que la Caisse jouait aussi dans les machines à sous de Las Vegas

Il importera aussi – mais, là-dessus, j'ai peu d'espoir -, que l'on identifie les responsables. Qu'ils aient été à la Caisse, ou du côté du gouvernement. Mais constatant la tendance de plus en plus accentuée au Québec, du moins chez ses «décideurs», de ne plus identifier, ni imposer de sanctions à ceux qui sont responsables de certains des grands fiasco financiers des dernières années (et je ne pense pas seulement à l'Ilot Voyageur…), je ne retiendrai pas mon souffle.

Surtout, le débat sur la MISSION de la Caisse est maintenant un incontournable. Sur ce sujet, l'article suivant, paru dans Le Devoir de ce matin, identifie des pistes intéressantes. Il pose aussi LA bonne question : «bas de laine ou levier de développement?».

La réponse étant évidemment qu'elle doit être les deux, mais que son rôle doit en effet «marquer profondément la structure et la dynamique de notre activité économique» (…) «Ce qui démontre d'ailleurs que la tentative en 2004 de «neutraliser» l'impact politique de la Caisse était un leurre. Cantonner la Caisse dans un mandat de rendement financier signifiait d'orienter son activité vers le développement d'une sphère financière de plus en plus spéculative, à court terme et vorace de rendements, sans égard à son impact sur l'économie réelle.» (…) «La Caisse, dès son origine, a été conçue pour être plus qu'un «bas de laine». Elle est un outil d'intervention et de souveraineté économique.» (…) «Nous devons à nouveau faire face à des défis économiques cruciaux pour notre avenir.» (…) «Plusieurs analystes plaident pour un plan de sortie de crise qui réorienterait significativement le développement de nos économies vers un modèle plus écologique, moins dépendant des marchés internationaux et plus solidaire. La Caisse, tant le poids de son actif que l'imagination et la créativité de ses travailleurs, pourrait être mise au service de ce projet de sortie de crise. Et, je suis certain que de miser sur le développement de notre souveraineté économique rapportera à long terme les rendements nécessaires au maintien de la croissance responsable et réaliste de nos épargnes collectives.»

Pour l'article complet, voir: http://www.ledevoir.com/2009/02/25/235835.html

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