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Obama et la Caisse de dépôt

Bon. D'accord.

Je sais bien que ce soir, devant le Congrès, Barack Obama ne parlait ni de la Caisse de dépôt et de placement, ni du laissez-faire du gouvernement québécois dans ce dossier, lorsqu'il a dit:

«Short term gains were prized over long term prosperity».

(Des gains à court terme ont été préférés à une prospérité à plus long terme.)

Je sais bien qu'il faisait référence à la crise financière et économique des États-Unis. Et à la «culture» de l'avidité qui l'a créée.

Mais je n'ai pu m'empêcher d'entendre aussi dans cette phrase ce qui, dans les faits, résumerait tout aussi bien ce qui a provoqué les pertes que la Caisse de dépôt annoncera ce mercredi.

Eh oui. Des gains à court terme – et j'ajouterais même l'ILLUSION de gains à court terme -, au nom desquels la prospérité des générations à venir fut sacrifiée en partie.

Et des gains à court terme ordonnés par un gouvernement qui a modifié le mandat même de la Caisse pour marginaliser son rôle dans l'économie québécoise au «profit» de profits rapides.

Comme une course pour couvrir les pensions des Boomers. Quitte à prendre des risques de manière imprudente. Et quitte pour ce faire à ne pas investir suffisamment dans une économie apte à profiter aux générations suivantes. En passant: ce que Mario Dumont tentait de dire depuis des mois…

Mais oups! Résultat: nous n'aurons ni l'un, ni l'autre. Bien des Boomers à un cheveux de leur pension en paieront la note. Tout comme les prochaines générations la paieront avec une économie moins bien soutenue par les deniers des Québécois…

En effet. Des gains à court terme – ou plutôt, leur illusion -, ont été préférés à une prospérité à plus long terme.