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Sur la session de la commission des finances publiques de ce matin où témoignait la ministre des Finances Monique Jérôme Forget:

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/200903/13/01-836212-un-impact-minime-pour-les-cotisants-selon-monique-jerome-forget.php

Pour ce qui s'y est dit in extensio:

http://www.assnat.qc.ca/fra/39legislature1/commissions/Cfp/index.shtml

(Cliquez sur les heures au-dessous de «vendredi 13 mars, Vol. 41 No 2» pour obtenir par tranche de demi-heure la transcription de la séance de ce matin.)

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Maintenant sur le fond:

Au-delà de la tactique de la ministre cherchant à accuser continuellement le PQ de vouloir s'«immiscer» dans la gestion de la Caisse pour mieux cacher sa propre inaction, voici ce qui m'a le plus frappée:

Dès juin 2005 – je répète: 2005 – la Banque du Canada a lancé des avertissements concernant les risques afférents aux papiers commerciaux (PCAA) dans sa Revue du système financier. (1)

Sûrement une bonne partie de la réponse à la question: pourquoi en a-t-on acheté si peu dans le reste du Canada? 

(À l'automne 2007, Henri-Paul Rousseau est pourtant venu les vanter devant l'Assemblée nationale comme des produits de grande qualité.)

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La ministre a dit considérer comme des «enfantillages» toute discussion portant sur la responsabilité dans cette perte de 40$ milliards.

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Sur la question principale de la MISSION de la Caisse, modifiée par le gouvernement Charest en 2004 pour prioriser les rendements optimaux par rapport à la contribution à l'économie du Québec, la ministre a bel et bien confirmé que le législateur n'avait en effet pas parlé pour ne rien dire en 2004!

Oui, c'est maintenant clair, ce gouvernement ne croit pas au rôle de la Caisse quant à l'essor économique du Québec. Pis encore, la ministre considère que d'investir au Québec est un «risque»! À la lumière des résultats de la Caisse – à savoir 40$ milliards de pertes pour 83% de ses actifs investis à l'ÉTRANGER -, une telle déclaration jetterait n'importe qui en bas de sa chaise.

Mais jugez par vous-même du «raisonnement» et surtout, du choix de la ministre:

«La caisse investit plus de 30 milliards de dollars actuellement au Québec. Mais permettez-moi de vous dire ceci, M. le Président: Quand la caisse investissait 32 %, les avoirs de la caisse étaient de 70 ou 77 milliards de dollars. D'accord? En 2008, les avoirs de la caisse étaient de 155 milliards de dollars. Vous comprendrez qu'avoir doublé justement, je dirais, le patrimoine ou les valeurs de la Caisse de dépôt, s'il avait fallu qu'on consomme 30 % de ça ou 32 %, comme c'était à l'époque, il y aurait peut-être eu des risques, M. le Président. Et je ne pense pas que le gouvernement devrait justement déterminer le niveau d'investissements au Québec par rapport justement à son enveloppe. Je pense, M. le Président, que, si le gouvernement veut investir au Québec également et prendre des risques, que les hommes et les femmes politiques prennent les risques et qu'ils prennent l'argent des contribuables. Nous parlons là de l'argent des épargnants, hein? Et d'ailleurs, il y a plusieurs citations, hein?

Je vais vous citer Pierre Fortin. Qu'est-ce qu'il dit? «Si le gouvernement veut stimuler l'économie québécoise, qu'il en prenne lui-même le risque», dit le professeur de l'UQAM. «Intervenir dans l'économie est une fonction du gouvernement. La caisse n'a pas ce mandat-là», dit-il. Toujours selon lui, «jouer avec les fonds de la caisse, ce n'est pas juste de la mauvaise économie, c'est immoral. La caisse n'appartient pas au gouvernement, mais aux épargnants. Et les épargnants n'ont pas donné le mandat au gouvernement de piger dans leurs économies.»»

Pierre Fortin? L'économiste membre du groupe ultraconservateur des «Lucides»? Bravo pour la clarté de la filiation idéologique. Mais depuis quand un non élu dicterait la politique d'investissement du gouvernement du Québec?

On en tombe vraiment en bas de sa chaise.

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