Dommage que la sortie pourtant attendue du rapport annuel de la Caisse de dépôt et placement se retrouve enterrée dans l'actualité pour toutes ces «affaires» au parfum de scandale…
http://www.ledevoir.com/2009/04/22/246878.html
Dommage parce qu'on y voit toute la gravité de la situation; la confirmation de 40$ milliards de pertes en 2008, dont 10 pour cause de mauvaise gestion, l'incompétence de dirigeants qui n'ont imposé aucun plafond à la prise de risques, et ce choquant 9,5% que la Caisse a investi dans les entreprises québécoises en 2008. Une véritable peau de chagrin!
N'empêche que dans ce dossier, le discours démagogique du gouvernement en est presque aussi choquant. Et, à ce qu'on a pu voir cette semaine à l'Assemblée nationale, les réponses données par le nouveau ministre des Finances, Raymond Bachand, ne volent pas plus haut que celles de Monique Jérôme-Forget…
Bref, sur la question fondamentale portant sur le rétrécissement continuel des investissements de la Caisse dans l'économie québécoise (voir là-dessus mes chroniques et billets sur ce sujet), M. Bachand reprend les mêmes «lignes» insignifiantes, ultra partisanes et démagogiques – à savoir que c'est le PQ qui, par ses questions, chercheraient à «s'ingérer dans les affaires de la Caisse», à y «mettre les deux mains», à «dicter à la Caisse ses choix de placements», alors que la Caisse doit demeurer «indépendante». Et patati, et patata.
Pourtant, c'est bel et bien le gouvernement qui, en 2004, a modifié la mandat de la Caisse pour soumettre sa contribution à l'économie québécoise à la priorité du rendement à tout prix. Et c'est encore le gouvernement qui, dans les faits, a choisi Michael Sabia comme nouveau PDG – un homme, de son propre aveu, peu sensible à la nécessité d'investir plus au Québec.
Si ça, ce n'est pas de l'ingérence – et de la mauvaise, de surcroît -, mon nom est Marie-Antoinette…
Et si tout cela n’était surtout dû qu’au contexte de crise mondiale, hum?
On peut facilement blâmer untel, ou qui que ce soit. Mais personne ne peut vraiment savoir à l’avance ce que personne ne sait.
Que M. Bachand ou Mme Jérôme-Forget aient été pris de court par des événements incontrôlables, ce n’est certainement pas de leur faute. Tous deux, à moins d’être des imbéciles finis, et ce dont je doute fortement, n’ont fait que de leur mieux. Insuffisamment? Peut-être. Mais aucun blâme ne devrait leur être asséné.
Le monde entier a basculé – pas seulement la Caisse.
C’est M. Charest qui a dit que le rôle de la Caisse de dépot n’est pas de favoriser l’investissement au Québec, il y a d’autres institutions pour cela. Le rôle de la Caisse est de faire des petits pour les retraités. Et pour cela, il faut prendre des risques.
Si on craint les risques, on se cantonne aux valeurs sures comme les obligations et les bonds du trésor.
Il faudrait savoir. Faut-il augmenter le bas de laine en risquant de le découdre en grande partie, ou bien ne court-on aucun risque et on se fie aux contibutions des membres des caisses de retraites qui travaillent encore, tout en plaçant nos avoirs à l’abri des soubresauts du marché?
Cela dit, je garde en mémoire l’article de M. Pierre Fortin, l’économiste, qui semble optimiste, malgré la tempête actuelle. Il voit loin, et il dit qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Nous serions trop près pour voir la forêt, à cause des arbres, mais avec du recul, on la verra.
Vamos a ver.
Facile de constater que Bachant ne fera que suivre les ordres de son boss ! Charest n’endure pas longtemps un ministre des finances qui s’affirme …..Papy Desmarais ne serait pas content !
« …M. Bachand ou Mme Jérôme-Forget …. à moins d’être des imbéciles finis » Claude Perrier
Bingo, vous avez trouvé ! Des imbéciles finis qui croient qu’ils vont s’en tirer sans dommage. Oh, ils ont bonne réputation dans le sérail, mais ailleurs, partout ailleurs ? Moi je vous dis que leur règne achève… Il y en a plein comme ça qui sont au pouvoir en ce moment… RÉVEILLEZ-VOUS ! nous dit Jacques Duchesneau qui tient des propos pour le moins édifiants. Il ne serait pas impossible que le peuple – de gauche, du milieu, de droite, jaune, vert, bleu, rouge – se lève et se soulève car oui, il en a ras-le-pompon !
Il faut voir la responsabilité qui incombe à PHR, vous avez lu et entendu aujourd’hui et même hier ? « Sa forte personnalité écrasait quiconque aurait voulu poser des questions à propos des papiers commerciaux… » Des placements Power, départ pour aller travailler chez Power… Les « valises » en ont plein la sacoche de ces arnaqueurs, ces pilleurs, ces corrompus.
«L’impression est aussi que tout cela participe d’une certaine déconstruction des choses. Volontaire ou non.» Josée Legault
l y a 3 éléments a mettre au passif de la Caisse concernant les PCAA:
1- Les pertes directes des PCAA (Provions de 6 milliards).
2- Les pertes indirectes du fait que la Caisse a du faire une vente de feu sur d’autres éléments d’actifs alors que le marche était en chute libre (capitulation) pour refaire ses liquidités (gelées dans sa position dans les PCAA)
3- L’incurie de la Caisse dans les PCAA (non bancaire) devient le principale argument pour la création d’une commission des valeurs CANADIENNE selon un rapport commander par le federal (Google: Diane Urquhart ABCP).
La personne en charge des pertes sur les PCAA est toujours en poste:
Susan Kudzman, première vice-présidente, Déposants et risques
Après une année marquée par l’effondrement du marché des PCAA, sa rémunération était particulièrement attendue. Madame Kudzman a touché un traitement global de 365 500$, comparativement à 534 540$.
Avec 3,3 ans à la Caisse, elle a accumulé une pension de 15 200$. À 65 ans, sa rente devrait s’élever à 116 500$.
Les erreurs grave et l’aveuglement volontaire de la Caisse dans la gestion du risque découle directement du changement de la Loi (sous le bâillon dans la nuit) par le gouvernement Charest.: Le rendement d’abord. C’est d’ailleurs pour échapper a son bilan désastreux qu’il a précipité des élections: Une fraude démocratique historique
On est mal barré.
@Claude Perrier: « Le monde entier a basculé – pas seulement la Caisse. »
Ouin. Mais relisez, je vous prie, le texte du billet: des 40 milliards perdus, 30 l’ont été en raison de cette crise mondiale. Ce dont il est question ici, c’est des 10 milliards dont la perte résulte de la GESTION de la Caisse.
@Serge Gingras – vous écrivez:
« Le rôle de la Caisse est de faire des petits pour les retraités. Et pour cela, il faut prendre des risques. Si on craint les risques, on se cantonne aux valeurs sures comme les obligations et les bonds du trésor. »
Il y a « RISQUE » et « risque ». Investir une certaine proportion des fonds dans du capital dit « de risque », je n’ai rien contre. Mais il faut aussi comprendre les cycles économiques, et il n’était pas nécessaire d’être devin pour comprendre que la bulle boursière et la bulle immobilière finiraient bien par éclater. C’est comme un « élastique »: à force de l’étirer, il se rompt. Bref, des spécialistes de la chose auraient peut-être dû conclure à la nécessité d’un certain repli stratégique…
Les PCAA offraient un haut rendement, certes, mais ce rendement était tributaire de l’explosion continue de la bulle immobilière. Les analystes « fins » savent que la bulle immobilière implose, de temps à autre. Pourquoi donc les grandes maisons refusaient-elles de recommander l’achat des PCAA? Il me semble que la Caisse a traversé l’intersection à toute vapeur, alors que le feu de circulation était déjà rouge!
C’est ça, le problème. Une partie du problème. L’autre partie du problème, c’est: pourquoi les gestionnaires de la Caisse n’ont-ils pas indiqué à ses « placiers du risque » que, du moins pour les PCAA, le feu avait viré au rouge?
PCAA
Deux maisons étrangères avaient refusé d’en faire la cotation.
La banque du Canada avait mis en garde les banques sur le produit.
La caisse était majoritaire dans une banque qui FABRIQUAIT le PCAA.
Et HPR vient nous dire que c’était un bon placement.
C’est un jeu de dupes.
@ Warren Peace
Dans son livre La Crise, et après, Jacques Attali a très bien expliqué que les compagnies d’assurances qui devaient réparer les pots cassés se sont défilées. Les pots étaient trop gros et les cassures trop nombreuses, trop importantes. Donc, les filets de sécurité qui devaient arrêter la chute brillaient par leur absence. D’où l’effondrement.
Les créateurs des papiers commerciaux savaient parfaitement bien qu’ils vendaient de la pacotille, mais le produit était si habillement habillé qu’il était très difficile de s’y retrouver, d’où le nombre de poissons qui ont mordu à l’appât. Mais lorsqu’est venu le temps de régler l’addition, les payeurs ont joué les filles de l’air et ont les a retrouvés aux abonnés absents.
Si tous les joueurs avaient joué leur rôle, il n’y aurait pas eu de dégats, sauf pour les compagnies d’assurances qui auraient été ruinées. Les compagnies d’assurances ayant compris le piège, un peu tard, s’en sont lavés les mains. Et nous, on écope.
C’est du moins ce que j’ai compris des expliquations de Jacques Attali.
Quand on sabote le système, ça ne fonctionne plus.
Soyons cyniques, rien qu’un peu. Peut-on présumer que MM Rousseau et cie aient su que ces papiers commerciaux étaient ce qu’ils étaient, mais comme les compagnies d’assurances devaient payer les pots cassés, on ne s’est pas gèné pour faire ce que l’on a fait, croyant que de toute façon, on ne perdrait rien, si tout le monde jouait son rôle. Tel ne fut pas le cas, et tel a été pris qu’il croyait prendre. Je spécule.
Il n’est jamais bon qu’un seul individu ait trop de pouvoir. Les Américains ont très bien compris le principe, sauf qu’ils ont trouvé les moyens de circonvenir, contouner à peu près tous les mécanismes de contrôle. Des principes, c’est beau, mais il ne faut pas s’en embarasser quand ils bloquent le chemin. On a vu ça avec M. Harper qui parlait d’élections à date fixe, il a même fait voter cette loi, sauf que si le principe vous gâche la vie, qu’à cela ne tienne, on respectera la loi quand elle ne sera plus embarassante.
L’Homme est non seulement inventif, il est aussi déviant, sans efforts.
@Serge Gingras
Vous écrivez: « Jacques Attali a très bien expliqué que les compagnies d’assurances qui devaient réparer les pots cassés se sont défilées »…
Un assureur « se défile ». De deux choses l’une: ou bien il a raison de nier couverture, ou bien il a tort. Je conviens sans peine qu’ils refusent souvent sans droit, mais l’expression « se défilent » mérite sans doute d’être explorée devant les tribunaux, considérant l’ampleur du gâchis.
Les anglo-saxons ont inventé à cet égard une expression qui dit tout: « don’t throw good money after bad money »…
Poursuivre un assureur dont la santé financière est douteuse, est-ce se lancer à la poursuite d’un fantôme? Pas nécessairement; les assureurs assurent eux-mêmes le risque auprès de ré-assureurs… Reste que c’est long, tout ça…
@ M. Warren Peace
Excellent point. M. Attali ne s’es pas étendu là-dessus. Les banques que l’on a laissées tomber après leur avoir promis une couverture n’ont jamais affirmé, haut et fort, qu’ils traineraient devant les tribunaux ces traîtres à leur parole. Du moins, il ne me souvient pas avoir lu cette intention où que ce soit, ce qui ne veut rien dire. Comme vous dites, ces choses prennent du temps.
La garantie des banques de maintenir le marche des PCAA (papier commercial) etait CONDITIONNELLE, elles n’avaient aucune obligation a cet égard. MC’est d’ailleur pour cettte raison que deux agences de notations ont refuse la cote AAA a ce produit. M Rousseau qui etait banquier ne pouvait l’ignorer ! Quand il nous dit que « c’est un mystère que la Caisse en ait eu autant » il nous rie en pleine face.
Trois personne ont été responsables de la débâcle des PCAA: M Rousseau et M Guay sont partis, il en reste une toujours en poste, pourquoi ? Il s’agit de Susan Kudzman est première vice-présidente, Déposants et risques à la Caisse depuis avril 2006. Exactement au moment ou le volume d’achat des PCAA a prit son envol.
J’ai fais une petite recherche sur les PCAA et trouver que la Caisse est une victime consentante dans cette histoire:
http://www.vigile.net/Quebec-sink
Les agence de notations sont en cause dans la crise. Les pays Europeen viennent de réagir pour resser la règlementation qui les régit:
Le Parlement européen vote un système de contrôle des agences de notations de crédit
Le Parlement européen a approuvé jeudi la création d’une système de contrôle des agences de notations de crédit, rendues en partie responsables de l’ampleur de la crise financière. Le texte a été approuvé par 569-47, sur la base d’un accord préliminaire conclu avec les pays de l’Union européenne la semaine dernière…
Yahoo/AP
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Dans le cas de la Caisse elle s’est fiée a une notation AAA émis par DBRS de Toronto sur les produits PCAA. Orr Conventree (encore Toronto) payait l’agence pour recevoir cette notation. Il s’agit d’un clair conflit d’intérêt qui ne semble pas avoir soulevé de questions de la part de Susan Kudzman, première vice-présidente, Déposants et risques à la Caisse. Laquelle a une formation d’actuaire. La Caisse ne pouvait ignorer la nature des PCAA puisqu elle etait actionnaire principale de Conventree et etait son meilleur client ! Quand vous êtes acheteur et vendeur vous ne pouvez ignorer le produits transige ! Surtout pas avec l’expertise que possède la Caisse.
Qui a fait quoi et quand, pour qu’une petite entreprise de Toronto (Conventree) déverse des milliards de produits toxiques sur le Québec avec la participation pro active de NOTRE Caisse. Voila ce qui mériterait une enquête en bonnes et due formes. Mais ne comptez pas sur Gesca-a Presse pour mettre leur brigade a plumes la dessus.
@ Warren Peace
Votre pseudonyme – si c’en est un – est intéressant…
Cela dit, vous me parlez de 10 milliards que la Caisse aurait perdus pour cause de mauvaise gestion. C’est effectivement épouvantable si tel est le cas.
Mais est-ce vraiment le cas? Cela ne pourrait être que de la guigne s’étant ajoutée au contexte mondial. Évidemment, je n’en sais rien. Si jamais le fond de toute cette déconfiture en venait à être crédiblement révélé, alors pourra-t-on véritablement apprécier l’affaire.
D’ici là, j’ose espérer que la Caisse n’a fait que subir les contrecoups d’une crise financière mondiale.
La Caisse continue son tango avec Power aussi loin que la Chine:
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/services-financiers/200904/23/01-849702-la-caisse-obtient-le-statut-dinvestisseur-institutionnel-en-chine.php
Avec des bureaux voisins l’un de l’autre, il n’est pas difficile de savoir d’où proviennent les orientations de la CDP. On sait depuis longtemps que Desmarais s’intéresse au marché chinois. Même qu’il a reçu les félicitations de Bernard Landry à ce sujet (il disait de lui qu’il était un « visionnaire »), il n’y a pas si longtemps… ll y pave la voie à ses amis et au bas de laine des Québécois…
Les péquistes réagissent exactement de la même façon que l’ont fait les libéraux lorsque Scraire et cie avaient perdu des somme colossales en investissant trop fortement dans des canards boiîteux au Québec.
Dommage pour nous les cotisants que le timing de nos politiciens joue contre nous. Il aurait fallu que Scraire investisse plus à l’étranger et que Rousseau fasse le contraire. Le résultat aurait été beaucoup mieux pour nous tous. Que doit faire Sabia maintenant ? Seuls les devins le savent, prétendre le contraire est une forme de halucination trop typique sur ce blogue.
Pour danser le tango avec Power en Chine, la CDP se met à embaucher des Québécois (formés en finance) d’origine chinoise, dit-on. Ça ferait partie du « plan » de Sabia dévoilé au « Québec Inc. » dans les bureaux de Power.
Finira-t-on par connaître ce fameux plan?
L’essentiel n’est as dans tous ces commentaires….La Caisse comme toutes les institutions comparables suit un modèle qui n’est pas soutenable basé sur;
Des rendements annualisés de l’ordre de 8% par an qui sont insoutenables.
Un modèle (?) économique basé sur une expansion constante modèle rendu possible depuis les années Reagan par un crédit surabondant (la récréation est terminée).
Un système basé sur la capitalisation alors que le seul modèle soutenable ne peut-être basé que sur la répartition et non pas sur la capitalisation.
Pour ceux qui veulent en savoir plus et ouvrir leurs yeux un seul site à lire d’urgence
http://pensionpulse.blogspot.com/
L’animateur Leo Kolivakis a collaboré avec la Caisse de Dépôt et a une connaissance abyssale sur l’ensemble des systèmes de retraite (et sur la Caisse…).
A lire particulièrement;
Caisse closed ?
http://pensionpulse.blogspot.com/2009_04_01_archive.html
Une critique de fond en comble de la réorganisation (?) de Michel Sabia. Un petit extrait…le site est en anglais.
How can you possibly change the culture of an organization when you keep the same individual in charge of Human Resources and Organizational Development? That brings me to my second point. How can you say you are placing the priority on risk management when you are keeping Ms. Kudzman on as the Chief Risk Officer?
When a pension fund goes through a $40 billion train wreck, someone in charge of risk dropped the ball. It really was a Caisse of risk management theater. And it wasn’t just Ms. Kudzman’s fault. Her right hand man in risk management, Ernest Bastien, was in charge of the policy portfolio risk. It was his changes that allowed the Caisse to increase their exposure to non-bank asset-backed commercial paper (ABCP). Why is he still a senior risk officer at the Caisse?
Le point de Leo Kolivakis est que l’on ne PEUT PLUS assurer des traitements de retraite basé sur la capitalisation. Il y a également des articles de fond sur les régimes à prestations déterminés et leur écroulement (GM, Air Canada, Abiti-Bowater, etc.).
A lire absolument plutôt que des commentaires sur Charest ou sur la bas de laine……