Et parlons de l'art de tout confondre…
Le tout en continuité de ma chronique de cette semaine: «Au-delà du voile».
Donc, cet après-midi, le sujet du port de signes religieux dans les services publics a rebondi à la période de questions.
La chef intérimaire de l'ADQ, Sylvie Roy, a demandé à la ministre responsable de la condition féminine, Christine St-Pierre, quelle était la position du gouvernement libéral sur ce sujet.
Et là, s'en est suivi un échange surréaliste où la confusion la plus totale régnait!
Comme seule «ligne», Mme St-Pierre répétait que l'«égalité homme-femme» était une valeur fondamentale au Québec, qu'elle était fière d'avoir amendé en conséquence la charte québécoise des droits et libertés,, etc…
La chef du PQ, Pauline Marois, posa la même question à son tour, mais à la bonne personne, soit la vice première ministre (en l'absence de Jean Charest) et concluait que les réponses de la ministre St-Pierre confirmaient que le gouvernement n'avait aucune position, aucune opinion sur le sujet.
C'était étourdissant de confusion!
Primo: le gouvernement a une position sur le port de signes religieux dans les services publics. Elle s'appelle le statu quo. Donc, ce port est permis. On peut être pour cette position. Ou on peut être contre.
Mais il est clair que depuis la Commission Bouchard-Taylor, le gouvernement Charest a choisi de ne poser AUCUN geste dans ce domaine apte à établir la laïcité et la neutralité de l'État québécois en interdisant le port de signes religieux dits ostentatoires par ses représentants et employés.
Secundo: la réponse de la ministre portait sur un AUTRE sujet, soit la question de l'égalité homme-femme, qui concerne en partie, mais transcende également celle du port de signes religieux. À moins que l'on ne considère le voile islamique comme le seul et unique signe religieux dont on parle ici! Ou que l'on considère qu'aucune oppression des femmes n'existe ici hors de la question des signes religieux!
En d'autres termes, répondre «égalité homme-femme» à une question portant sur le port de signes religieux dans les services publics, c'est ne PAS répondre à la question.
Surtout, poser la question à Mme St-Pierre est la poser à la mauvaise personne, puisque Mme St-Pierre est responsable de la condition féminine et des communications. La question du port du voile, du kirpan, du crucifix ou de la kippa dans la fonction publique n'est pas vraiment de son ressort.
La bonne personne à qui il faudra poser cette question est le premier ministre.
Pourquoi? Parce qu'il dirige ce gouvernement. Et que s'il démontrait une volonté claire d'établir la laïcité et la neutralité de l'État en interdisant le port de signes religieux dans les services publics, vous pouvez être certains que ce serait déjà fait! Et s'il croit que cela ne ferait pas la moindre différence, qu'il le dise aussi et explique pourquoi.
Surtout, pour éviter encore plus de confusion – et comme je le démontre dans ma chronique «au-delà du voile» -, ne commettons pas l'erreur faite par la Fédération des femmes du Québec en y mêlant aussi la question de l'«intégration» et de l'«exclusion»!
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La question du port des signes religieux dans la fonction publique relève de celle de la laïcité et de la neutralité de l'État.
Celle des diktats vestimentaires imposés à certaines femmes pour des raisons «religieuses» relève de l'éducation; de messages clairs adressés aux leaders religieux qui refusent de respecter l'égalité homme-femme; d'un encouragement à une mixité sociale toujours croissante; et d'une prise de conscience plus prononcée quant au problème politique posé par des religions aux préceptes anti-égalitaires.
La faiblesse de la position de ceux qui favorisent un état laïc est qu »il n’y a nulle part au Canada un texte de loi qui impose la séparation de l’Eglise et de l’Etat. C’est une lacune énorme et cela nous fait tourner en rond lors de débats semblables à celui-ci.
Il faudrait qu’un parti politique mette à son programme cette correction qui s’impose. Entre temps, on gratte le bobo ad nauseam et cela ne fait qu’irriter les deux partis.
Les vêtements couvrant la tête d’une femme, ou tout de la femme à part les yeux, ne sont pas nés avec Mohamed et l’Islam. Cette coutume, barbare, répugante, se perd dans la nuit des temps. Les religieux n’ont fait qu’emprunter à la tradition de certains peuples ou régions de la planète.
Ce symbole est avant tout misogyne, il n’est pas religieux, au départ. C’est donc l’approche à adopter pour combattre cette coutume humiliante pour les femmes.
Je sais que pour certaines femmes imigrantes, il s’agit là d’une façon de s’identifier, se démarquer des autres femmes. Il y a des femmes, originaires d’Afrique du Nord qui ne portaient pas le voile dans leur pays d’origine mais qui l’ont adopté, ici, au Canada. C’est psychologique.
Pour ma part, je crois que leur apparence physique, agréablement remarquable, suffit amplement à les distinguer. Mais enfin, tout cela est dans la tête et seul le temps fera son oeuvre.
Il serait sage de faire de la publicité contre le port du voile ou de tout autre vêtement qui diminue la femme. J’ai vu à Ottawa, sur la rue Sparks, près de Bank, une femme à Burka. J’ai été estomaqué. Son mari, de l’ambassade de l’Arabie Saoudite, marchait nonchallamment devant elle, dans des vêtements légers. Cela m’a révolté. Ne désirant pas me retrouver devant les tribunaux pour agression, même verbale, je me suis tu. C’est ce qui s’est produit il y a quelques années lorsqu’un ou une canadienne indigné(e) a violemment protesté contre ce traitement. Je ne me souviens plus de la sentence, mais il y en a eu une.
En conclusion, tant qu’il n’y aura pas de texte de loi séparant l’Eglise et l’Etat, comme le rappèle Mme Legault, les intégristes de tout poil auront beau jeu d’invoquer la Charte canadienne pour obtenir ce qu’ils désirent. Il faut boucher ce trou.
Christine St-Pierre n’a pas été programmée pour répondre a des questions épineuses et sérieuses. Que ce soit la langue française ou les questions d’accomodements raisonnable quand Madame n’a pas le temps de demander a son boss qu’ossé répondre elle est entièrement perdue la pauvre .
Mais ce problème de voile est quand même assez difficile a résoudre . TOUT les partis politiques au pouvoir se retrouve avec une patate chaude quand il est question de religions. Le PLQ a d’abord une clientèle juive et allophone qui sont attachés a leur croyance comme a la prunelle de leurs yeux . Le PQ s’il veut faire le plein de vote doit aussi ne pas trop faire les toff devant eux et tant qu’a l’ADQ si jamais il se rapproche du pouvoir il feront comme leur ancien chef et irons courtiser les juifs anglophones et les musulmans Montréalais .
Personnellement je suis pour » la religion a la maison » point final . Les signes et les déguisements en dehors des services publiques . Mais je rêve en couleur ! Et vous savez pourquoi ?
Parce que les politiciens n’ont pas les couilles nécessaire , parce que les groupes comme celles de madame Asselin non plus , parce que les leaders religieux se servent de tout ce qu’ils peuvent ( notamment la Charte des Droits ) pour manipuler et menacer les pauvres naîfs que nous sommes . Ici je parle de TOUTES les religions monothéiste , autant la Chrétienne que la Juive et la Musulmane .
Le problème n’est pas le voile mais la tête qui le porte , le problème n’est pas le kirpan mais celui qui le porte , le problème n’est pas les perruques des femmes juives mais les têtes qui les portent , le problème n’est pas la puissance de manipulation des leaders religieux mais la naîveté et la dépendance des fidèles et peut-être parfois un manque d’instruction .
Plus de fidèles ? Plus de manipulateurs !
Vous voyez bien que je rêve en couleur !
Pourquoi la confusion. Parce que vous ne vivez pas dans une Republique; mais bien dans monarchie constitutionnelle. Votre Constitution établit la primauté de Dieu. Et votre Charte des droit a une clause d’interprétation qui commande a la cour de donner préséance au multiculturalisme (communautarisme) sur toute autre interprétation de la Loi., y inclus l’égalité homme femme.
Autre chose. Vous n’est pas des citoyens maîtres de l’État. (souverain) Vous êtes les sujets de sa Majesté, rien d’autre.
C’est cela la Constitution de 1982 de Trudeau; la premiere loi du pays. Si vous pensez qu’elle ne correspond pas aux valeurs du Québec vous savez ce qui vous reste a faire: Vous en donner une!
Bull-shit…..M. Pomerleau…j ai vecu dans le sud de la France et j ai vu des familles musulmanes sur la plage de Grande-Motte..le mari et les fils dans l eau de la Medittérannée pendant des heures et les femmes et les petites de 10 ans et plus assises dans le sable,.. noires vetues et meme pas un parasol.pour les protéger en attendant les hommes de la familles.
La France est une république monsieur.
Pour que la société évolue enfin elle doit interdire formellement le port de tous les signes religieux ostentatoires dans les espaces publics. Et je dirais même dans tout l’espace tout court. Et j’ajouterais tous les signes religieux visibles au microscope. Fini les demies mesures. Fini la tolérance trop tolérante. Fini le ménagement des susceptibilités insensées. Fini la liberté de délirer en public. Ou bien on interdit ou bien on autorise et on ouvre la porte à tous les abus et à toutes les aberrations possibles. Fini les règles qui s’appliquent à tous, sauf à Pierre, Jean, Jacques, Marie, Mohammed, Youri, Popaul, etc.
La religion est l’opium du peuple. Puisqu’on interdit des drogues moins nocives il serait temps d’interdire les religions et toutes leurs dérives insensées, d’extirper de la société toutes les croyances infantiles, stupides et archaïques, d’éduquer cette société et de la mener dans le temps présent. Qu’on enferme les vendeurs de cet opium dans des bibliothèques pour qu’ils s’instruisent. Qu’on leur lessive le cerveau comme ils le font eux-mêmes avec leurs disciples. Me semble qu’on s’interroge sur la santé mentale des adultes qui croient encore au Père Noël, aux araignées géantes venues de l’espace, aux fées et aux farfadets. Pourquoi tolère-t-on qu’on laisse des adultes croire à d’autres stupidités pas plus intelligibles?
On interdit ou on autorise. Si on interdit il y aura certainement du brouhaha pour quelques années ou pour quelques décennies mais tôt ou tard les gens s’habitueront et finiront bien par se rendre compte de la futilité de ce qu’on leur a interdit. Ceux qui ne sont pas d’accord n’ont qu’à aller vivre ailleurs.
Si on autorise on perpétuera la Tour de Babel actuelle pour l’éternité, avec toutes les dérives que cela implique.
Le problème c’est que pour des raisons électoralistes ce n’est certainement pas le gouvernement actuel qui fera le ménage dans les espaces publics.
Peut-être que le prix à payer pour nos libertés, y compris les plus folles, c’est d’accepter de vivre dans un éternel bordel. Et dire qu’on tente de nous faire croire que l’espèce humaine est l’espèce animale la plus intelligente. Les singes, les dauphins, les corbeaux ont-ils des religions eux? Pourquoi avons-nous un cerveau aussi développé s’il ne sert qu’à inventer des dieux, des rituels idiots, des pratiques supertitieuses et autres naufrages mentaux lorsqu’on ne trouve pas de réponses simples et immédiates à nos questions complexes?
Je rêve de vivre enfin dans un univers rationnel. En fait l’univers est rationnel. C’est plutôt l’interprétation qu’on en fait qui ne l’est pas toujours. Je ne vivrai jamais assez vieux pour voir cela. Il faudrait que je revienne dans 2000 ans… et encore. Vive le jour où on aura enfin des réponses intelligentes à toutes nos questions, des réponses autres que religieuses.
« Si on interdit il y aura certainement du brouhaha pour quelques années ou pour quelques décennies mais tôt ou tard les gens s’habitueront et finiront bien par se rendre compte de la futilité de ce qu’on leur a interdit. Ceux qui ne sont pas d’accord n’ont qu’à aller vivre ailleurs. » P. Mitriou
Dans les pays communistes c’est exactement ce qui fut fait. Ceux qui n’aimaient pas sont partis et maintenant que ce système politique a disparu, les religions sont revenues. L’être humain n’est pas un robot, n’agit pas toujours de façon rationnelle. Si on interdisait la croyance de M. Mitriou, car croire que Dieu n’existe pas est aussi une certaine forme de credo, est-ce qu’il s’en irait ailleurs ? Trouverait-il cela irrationnel ?
Depuis la nuit des temps, l’être humain croit à une forme de spiritualité, c’est peut-être irrationnel mais c’est ça. Vouloir bannir les croyances profondes est digne des nazis ou des soviets.
Bonjour à tous
Je suis sidéré de voir dans quelle paranoia et intolérance certains peuvent tomber
Je suis sûr que si je posais la question à n’importe qui ici si il est « pour » les droits de l’homme, il me répondrait fièrement « bien sûr! »…
Comme le disait le Jesus (parait-il): « Avant de regarder la brèche dans l’oeil de ton frère, regarde la poutre qu’il y a dans le tien! »
Avant de vouloir donner des leçons de modernité et de liberté à ces femmes (qui sont majeures et vaccinées), tâchons de nous astreindre nous même avant tout à respecter les droits de l’homme qui permettent à tout être humain de « pratiquer et MANIFESTER » sa croyance.
Quelle cohérence si nous nous disons être contre toutes formes d’oppression contre les femmes à qui on impose le voile, et par la suite opprimer à notre tour les femmes qui ont fait le choix tout à fait librement de le porter ?
Je crois que des considérations telles que « religion opium du peuple » n’ont rien à faire dans ce débat. Chacun sa croyance, chacun ses convictions, et ce genre de discours arrogant et paternaliste ne servira en aucun cas l’émancipation des femmes et des hommes.
A bon entendeur
Et pourquoi la tolérence n est exigée que des anciens et non pas des nouveaux-arrivants??
Combien de canadiens de souches se plaignent d etre discrimin/ par un musulman qui crit Mort aux Infidels dans sa mosque et lui refuse l entrée.
Pourquoi je ne peux rien dire quand la femme se mouche dans son chador en pleine épicerie??
Les droits de l homme sont pour ceux qui se plaignent et . et nous canadiens étant TROP politically correct n osons pas se plaindre on passerait pour des racistes..
Demandez combien il y a de plaintes a cette loi et qui les font…
@ Louise Teasdale
Il ne faut pas confondre l’espace publique d’avec les institutions de l’État. L’État français est laïc, ce qui leur a permis d’interdire les signes ostentatoire religieux dans les écoles. l’État canadien ne l’est pas: la primauté de Dieu est dans la Constitution. Et il n’y a donc aucun fondement en droit pour la laïcité dans ce pays.
Ostentatoire et ostensible, pas synonyme. La France permet les signes ostensibles, après bien des palabres.
Il faut éviter d’associer religion et misoginie. Il ne faut pas tomber dans ce piège où nous attire ces mécréants. Il ne faut pas faire leur jeu. On parle ici de haine et de mépris de la femme, pas de religion. On parle philosophie.
Religion et spiritualité ne sont pas synonymes non plus.
M. Diefenbaker, en exigeant, et M. Trudeau, en accédant à la requête du premier : la mention de Dieu dans notre constitution, nous ont foutus dans la merde. Trudeau a voulu faire une fleur, en cédant, et il a commis la plus grande des bourdes de son administration. Bel héritage.
Il faut amender notre constitution, corriger le tir, redresser la situation, etc. Tant que nous n’éliminerons pas Dieu de la constitution, tant que nous ne séparerons pas officiellement l’Eglise et l’Etat, on s’entredéchirera, car nos discours seront éclairés par les émotions, pas la loi. Il faut extirper ce vice de conception de notre vie.
Il ne s’agit pas ici de liberté de religion ou de croyances religieuses, mais bien de la dignité des femmes et nous pouvons, nous devons gagner ce combat, sur ce terrain et uniquement sur ce terrain.
Debout les coeurs!
À Montréal, si j’entre dans un commerce arabe où la vendeuse porte le foulard, j’ai le choix de sortir ou d’accepter qu’elle me serve; j’ai 5 autres fruiteries dans les environs si le port du voile heurte mes convictions personnelles plus de 10 minutes. Mais dans les services publics, surtout dans un hôpital, je n’ai pas le choix : le côtoiement n’est pas que passager et la relation est beaucoup plus intime. Alors, j’attends de mon gouvernement qu’il légifère ou qu’à toute moins il adopte une position claire.
Pas celle de la Commissions Bouchard-Taylor qui a fait passer la terre d’accueil qu’est le Québec pour une société intégriste. Qui a noyé le poisson en inventant le concept de «laïcité ouverte» alors que le statut de société laïque n’existe même pas encore. J’endosse la phrase de Margaret Atwood dans son essai «Cibles mouvantes» au chapitre Écrire l’utopie : «si nous ne parvenons pas à définir ce que nous sommes, nous aurons ce que nous ne voulons pas».
Sait-on que le ministère de l’Immigration sous-traiterait la sélection d’immigrants à travers certaines communautés juives minoritaires et shiite islamiques. Avec un effet de ghettoïsation ? (Rachid Raffa, juriste de droit public, Président de Carrefour Sésame pour les rapprochements des diverses cultures présentes au Québec.)
Le port du voile est un phénomène nouveau au Québec et surtout à Montréal. Personnellement, c’est pour moi une pollution visuelle de l’espace public. Ce n’est pas qu’un symbole religieux. Mais toute tentative de l’exclure serait une atteinte à la démocratie. Toutefois, dans un pays musulman, où la charia impose sa loi, donnerait-on une voix légitime à un mouvement laïc ? Ici, pourtant, on voit les militantes du Congrès islamique canadien, organisme qui prône la ségrégation des soins pour leurs coreligionnaires féminines dans les hôpitaux, ont voit ces femmes prendre le devant de la scène et noyauter toutes les assemblées où il est question d’accommodements religieux.
Ma position en tant que féministe est d’appuyer toute forme de progrès vers l’émancipation des femmes autant sur le plan légal, religieux ou sexuel. Des femmes sont brimées même violentées pour ne pas vouloir porter le voile. On nous demande de laisser les femmes d’ailleurs régler leur propre condition, de ne pas adopter une attitude patriarcale et paternaliste envers elles. Je veux bien.
Indépendamment de mes convictions personnelles, je crois que tous les peuples ont droit à leur croyance religieuse. En démocratie, le respect de ces libertés est l’expression même de la supériorité de pensée. Mais, je le répète, le port du voile, n’est pas qu’un symbole religieux. Les femmes qui le portent s’excluent elles-mêmes de la vie en société. Contrairement à la position de la FFQ, leur intégration au travail n’en serait pas facilitée. Les employeurs voudront éviter les complications de congés, d’horaires, de choix alimentaires et de frictions interculturelles. Je me dissocie donc de leurs propos et, avec regret, de ceux de Québec Solidaire en ce domaine, qui fonde également son argument sur la liberté de choix, alors qu’il s’agit d’intégrisme culturel.
Comparé aux bijoux en forme croix et à tout autre symbole religieux qui ne me pose pas problème, y compris la croix sur le Mt-Royal, qu’on nous achale plus avec ça : le voile n’est pas qu’un symbole religieux. Je me permets de citer Chahdortt Djavann, anthropologue, iranienne de naissance, obligée à porter le voile de l’âge de 3 à 23 ans : «Le voile, écrit-elle dans son livre Bas les voiles !, n’est nullement un simple signe religieux comme la croix portée au cou. LE VOILE, AVANT TOUT, ABOLIT LA MIXITÉ DE L’ESPACE OU PLUS EXACTEMENT IL DÉFINIT ET LIMITE L’ESPACE FÉMININ.» (Extrait du quatrième de couverture de son livre Bas les voiles !. Gallimard 2003.)
Le port du voile n’est pas un sujet facile, mais on ne peut pas au Québec retourner 40 ans en arrière sous prétexte de passer pour intolérants. Ceux et celles qui ont connu le mouvement de libération des femmes et le déclin de la domination religieuse comprendront.
J’avais hâte de lire une analyse dans laquelle on identifierait, avec les vrais mots, le problème politique de l’intrusion du religieux dans l’espace public dont le port du voile et autres signes religieux ne sont que les symptômes.
Merci de l’avoir fait sans détour ni censure.
J’avais hâte de lire une analyse dans laquelle on identifierait, avec les vrais mots, le problème politique de l’intrusion du religieux dans l’espace public dont le port du voile et autres signes religieux ne sont que les symptômes.
Merci de l’avoir fait sans détour ni censure.
Merci!
Un québécois d’origine française, un espagnol ou un brésilien peuvent porter la barbe sans que leur pilosité faciale ne soit le signe de leur appartenance religieuse.
Si on devait interdire tout signe extérieur d’appartenance religieuse, devrait-on empêcher le port de la barbe chez un juif hassidim, ou chez un musulman habitant à Montréal?
Et si on devait interdire à un juif de porter la barbe, pourquoi un québécois catholique d’origine italienne aurait-il le droit de la porter?
Les femmes hassidim se rasent le crane. Les femmes victimes du cancer perdent leurs cheveux. D’autres femmes ont le crâne rasé, pour toutes sortes de motifs, dont l’un se veut un appui aux recherches sur le cancer. Peut-on décemment interdire aux femmes hassidim de raser leur crâne? Ah oui, j’allais oublier les moines bouddhistes et les Krishnas…
Soit. Autorisons les signes religieux « capillaires ». Et interdisons les autres signes religieux, comme le turban, la kippa, le voile, la médaille, le médaillon…
Arrrgh! Certains signes religieux seraient tolérés, et d’autres seraient interdits?
Problèmes légaux à l’horizon , puisque tous sont égaux devant la Loi. Ce que l’on permet aux uns, faudra le permettre aux autres…
Bin non… On inscrit, dans la Loi, une disposition interprétative : « La présente Loi vise exclusivement les signes religieux extérieurs qui ne peuvent être confondus avec autre chose… ». Ma mère portait un « foulard » à l’église, et pour s’y rendre, et en revenir. Et aussi pour tenir ses cheveux en place quand le vent s’élevait. Ces couvre-chef typiques que portent certains juifs qui déambulent dans les rues d’Outremont, c’est un signe religieux ostentatoire? Ou est-ce un signe culturel?
Vous savez quoi? Une Loi peut être jugée inconstitutionnelle, puisque non conforme à la Loi des Lois, la Charte des droits. Cette disposition « interprétative » dont je traitais au paragraphe précédent, quel sort un Tribunal lui réserverait-il?
Certains musulmans considèrent le voile dit islamique comme étant un symbole culturel. Doit-on alors le leur interdire? Si tel était le cas, il faudrait interdire le port du Stetson au Festival de St-Tite… Comment savoir si la femme musulmane qui porte le voile affiche sa culture plutôt que sa foi religieuse? Comment savoir si le port lui en est imposé explicitement, ou simplement par la pression qu’elle ressentirait si elle ne le portait pas?
Et j’arrive au célèbre Là Là Tremblay, là là, maire de Saguenay. Prière récitée avant l’Assemblée publique du Conseil. Quelle soit récitée par le maire, ou par un citoyen qui lui sert de porte-voix ou de complice, cela importe peu…
La kippa et le voile sont des signes religieux que l’on voit; la prière est un signe religieux que l’on entend. Fondamentalement, y-a-t-il une différence?
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Qu’on me comprenne bien : je suis en faveur d’un État laïc, et à mon sens les signes ostensiblement religieux devraient être interdits dans un espace public… Ce qui inclut la prière en assemblée publique. Ce qui inclut le voile islamique, d’autant plus que majoritairement, la société québécoise craint que la femme musulmane soit plus ou moins contrainte à le porter.
Mais si on devait interdire les signes religieux mêmes visibles uniquement au microscope (Paolo Mitriou), que fait-on avec les touristes qui contreviennent à nos Lois? On les refoule aux frontières?
Et que fait-on avec l’étoile de David ou un symbole musulman qui auront été tatoués sur la main?
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Mon propos vise uniquement à démontrer à quel point le problème est plus complexe qu’il n’y paraît. Et à suggérer des pistes de réflexion…
@Warren Peace. En effet le problème est complexe. Et on peut le complexifier à souhait. C’est ce que font les intégristes musulmans qui tentent d’imposer en Occident leur vision moyenâgeuse de la vie en société. Le Congrès islamique du Canada ne s’en prive pas en imposant aux femmes de confessionnalité musulmane la ségrégation homme/femme des soins de santé dans les hôpitaux.
Des erreurs ont été commises au nom de la civilisation, c’est vrai. De la liberté aussi. Le port du voile n’en demeure pas moins un symbole puissant de la percée de l’Islam radical en Occident. Si le symbole n’était pas si efficace, on ne sanctionnerait pas les femmes qui veulent s’y opposer dans les pays musulmans.
Le problème est complexe mais pourquoi ne pas le simplifier ? Comment distinguer un signe extérieur qui dérange les valeurs communes d’un simple rituel ? En élargissant sa signification à l’éventail global des «restrictions» imposées aux femmes concernées. Des sévices dans certains pays.
Je me souviens d’une exposition sur un pays arabe dont j’oublie le nom, au Palais des Congrès il y a plusieurs années. Aucune femme présente. À la sortie, quelques personnes interrogent le guide sur le motif de cette absence remarquée. La réponse tomba, souriante et laconique : «Pour les protéger». C’est ce même argument qu’utilisaient les hommes pour justifier l’interdiction du droit de vote aux femmes à une autre époque.
Il n’est pas nécessaire de rejeter tout aspect religieux de la vie des gens pour percevoir qu’il y a des représentations qui sont plus offensantes que d’autres. Il n’est pas non plus question d’interdire aux femmes portant un foulard, quelque soient leurs motivation, religieuse ou culturelle, de déambuler sur la rue; ici on ne lapide personne. Mais pourrait-on s’entendre pour placer le débat au niveau de l’interdiction de ce symbole dans la sphère de la fonction et des services publics ? À ce niveau politique, le débat n’est pas fait.
@ Andrée Proulx
Nous avons choisi des moyens différents de nous exprimer, mais votre vision rejoint la mienne.
Vous avez raison, certains symboles religieux sont plus offensants que d’autres; une société qui se veut ouverte, et qui se veut laïque, ne saurait tout rejeter en bloc, pas plus qu’elle ne saurait tout accepter. Mais quand j’observe la situation avec des lunettes de juriste, et j’ai le pressentiment que, quelle que soit la ligne de démarcation, cette ligne sera toujours instable…
Ce sont toujours les exagérations des uns qui exacerbent les autres.
@ Paolo Mitriou
Quel que soit le forum, je lis toujours vos interventions avec grand intérêt. Vous avez écrit: » Pour que la société évolue enfin elle doit interdire formellement le port de tous les signes religieux ostentatoires dans les espaces publics. Et je dirais même dans tout l’espace tout court. Et j’ajouterais tous les signes religieux visibles au microscope. »
Le port de signes visibles, même au microscope, dans l’espace, public ou privé? Il me semble que c’est là aller un peu loin.
A cours d’argument rationnel, on se sent obligé d’avoir recours à des généralisations (« les pays musulmans sanctionnent les femmes qui s’y opposent »…), à des simplismes et réductions sans pareil: « le port du voile est une manifestation d’un certain islam radical »: dire cela révèle une profonde ignorance de la question, et ça me fent le cœur qu’on puisse appeler ça « une analyse »!…
le port du voile est un moyen préconisé par le coran pour faire acte de pudeur et freiner les attirances sexuelles, relations hors mariage, etc… et on a beau être d’accord avec ou pas, pour eux, c leur façon à eux de se conformer à la pratique de leur foi, et de s’habiller pudiquement
quant à la question de « sphère publique – sphère privée », c’est un faux débat, car la laïcité est justement censée garantir à chaque « citoyen » la pratique de son culte « où qu’il soit », par contre, c’est à » l’Etat » que revient le devoir de neutralité et de séparation entre sa fonction politique et la religion
ce que vous préconisez là va à l’encontre de la laïcité même, et à l’encontre de valeurs fondamentales et de textes juridiques y compris ceux des droits de l’homme (qui cite le droit de « pratiquer et manifester » sa religion)
votre problème, et vos écrits n’en laissent aucun doute, est cette tendance à l’islamophobie qui tend à ronger plus d’un consommateur d’infos à sensations et « analystes » auto proclamés
à bon entendeur
@ David Lépine
Soyez assuré cher ami que si on interdisait formellement l’athéisme en ce pays, je changerais effectivement de pays, la religion étant pour moi le pire fléau inventé par l’homme. De mon pays d’accueil je dénoncerais alors avec véhémence l’interdiction de l’athéisme dans le pays que je viendrais de quitter. Vous faites fausse route en laissant croire que l’athéisme est une forme de croyance comme les autres. C’est le rejet ou la négation de toutes les croyances. C’est comme l’opposition entre la science et la religion. La science n’est pas une religion et la religion n’est pas une science.
« Depuis la nuit des temps, l’être humain croit à une forme de spiritualité, c’est peut-être irrationnel mais c’est ça. Vouloir bannir les croyances profondes est digne des nazis ou des soviets. »
Je n’ai rien d’un nazi ou d’un soviet. Je cherche simplement la vérité. Une croyance est par définition une chose inutile tant qu’elle demeure uniquement une croyance. Et tant qu’à verser dans les croyances aussi bien inventer la gamme de toutes celles qui manquent encore, soit une infinité. Leur nombre ne les rendra jamais plus utiles. Avec des raisonnements débutant par « Depuis la nuit des temps » et se terminant par « mais c’est ça », on n’avance à rien. Heureusement bien des choses ont changées et évoluées depuis la nuit des temps et je souhaite de tout coeur que cette évolution vers le rationnel ne cesse jamais. Depuis la nuit des temps les religions ont été des freins aux changements et à l’évolution. Un simple petit effort de réflexion historique vous le démontrerait clairement. On n’arrive même pas à imaginer où en serait rendue l’humanité si les religions n’avaient pas toujours tenter de nous ancrer dans leurs valeurs et leurs croyances conservatrices. En tout cas il me semble que le débat actuel qui a ses racines dans les millénaires passés serait réglé depuis des lustres et ce, de façon intelligente.
De la même façon que la religion est un frein à la science, la croyance est un frein à l’intelligence. Ce n’est même pas une question d’opinion. Comment peut-on avec un esprit rationnel et critique se questionner sérieusement et intelligemment sur l’existence du Père Noël quand au départ on croit dur comme fer au Père Noël? Je ne crois qu’à ce qui est démontrable et démontré sinon, si je verse dans la croyance, aussi bien me construire ma propre croyance qui ne sera jamais moins valable que toutes les croyances déjà établies. Tant qu’à vouloir croire à tout prix à quelque chose, construisons-nous ensemble une toute belle nouvelle croyance, débarrassée de tous les aspects négatifs qui encombrent encore les grandes croyances établies. Il me semble qu’en 2009 on peut trouver mieux comme croyance que tout ce qui existe déjà, en attendant, dans le calme et la paix, la vérité qui tôt ou tard nous sera enfin accessible.
Est-ce trop demander? Je veux bien croire mais pas à n’importe quoi, surtout pas aux vieilles croyances qui ne nous ont jamais mené nulle part.
@ M. Mitriou
Ce qui est inutile pour l’un est utile pour l’autre.
Vous devez peut-être ignorer l’existence de JS Bach qui a écrit de la musique admirée par des centaines de millions et fortement inspirée du Christianisme et de la spiritualité qui l’animaient. Dans ce cas précis, et il y en a beaucoup d’autres, conclure que nos vieilles croyances n’ont jamais mené nulle part est un peu présomptueux.
Vous avez raison, l’athéisme n’est pas une croyance comme les autres, par contre dans votre réplique je constate un niveau de dogmatisme qui dépasse celui que vous dénoncez chez les croyants. Seuls les régimes totalitaires ont tenté d’abolir les croyances et ont tous échoué lamentablement.
Défendez-vous à vos enfants de croire au Père Noël ?
@ David Lépine
Je sais que mes écrits ne sont pas toujours nuancés comme ils devraient toujours l’être. C’est un sacrifice à faire pour demeurer concis et espérer être lu. Et on écrit pour être lu. Bien sûr je suis capable d’être infiniment plus nuancé dans ma tête et dans mes échanges verbaux.
Je ne nie pas que les religions puissent avoir des retombées positives auprès de ceux qui les observent et même auprès de la société en général. Si elles n’avaient que des retombées négatives elles n’existeraient plus depuis des lustres. Mais, l’un dans l’autre, je « crois » que les religions ont été beaucoup plus néfastes que positives dans l’histoire de l’humanité. Elles sont la source de presque tous les conflits, armés et non armés. Je ne vais pas vous retracer cette histoire. Vous pouvez très bien deviner ce à quoi je fais référence.
Je suis athée mais « Dieu sait » à quel point j’aimerais croire. Ça rend la vie infiniment plus douce et rassurante. C’est une béquille qu’il serait parfois bon d’avoir. Mais que voulez-vous? On ne croit pas simplement parce qu’on voudrait croire. C’est comme ça, on croit ou on ne croit pas.
Il y a une différence profonde entre croire au Père Noël et croire en certains Dieux. Croire au Père Noël ne porte pas beaucoup à conséquence. Croire que si on se fait exploser dans une foule en tuant d’autres personnes au nom de la primauté d’un Dieu nous procurera 72 jeunes vierges pour assouvir notre trop plein d’hormones n’est pas sans conséquence. Même chose lorsqu’on fait plonger des avions de lignes dans des tours à bureaux pour tuer 3000 personnes.
Ce n’est pas mauvais d’entretenir l’imaginaire des enfants avec des croyances sans conséquences qui disparaîtront d’elles-mêmes en temps et lieu. C’est une autre chose d’enchaîner des enfants dans des écoles coraniques pour les forcer, pendant trois ans, à apprendre par coeur le Coran. C’est une autre chose de monter des armées pour rayer de la terre tous ceux qui ne partagent pas nos croyances et qui refusent de se prosterner devant des Dieux sans pitié. J’espère que vous savez faire la différence entre les conséquences où mènent le fait de croire au Père Noël et celui de croire en un Dieu qui vous commanderait de tuer tous ceux qui ne croient pas en lui.
En général les enfants cessent de croire au Père Noël longtemps avant d’être en mesure d’apprendre à manipuler des armes mortelles. Ce n’est pas le cas de ceux qui tuent au nom d’un certain Dieu en lequel ils croient jusqu’à la mort. Le Père Noël vous demande d’être sage et non pas de vous livrer à des carnages. J’imagine que JS Bach avait assez de talent pour composer des oeuvres magistrales en s’inspirant d’autre chose que la religion. Vous n’êtes tout de même pas en train de me dire que les croyants sont plus talentueux que les athées? Ce serait un peu comme tous ceux qui semblent croire que les athées n’ont forcément aucune valeur morale ou éthique. À mes yeux la morale, l’éthique, la spiritualité et même tous les Dieux sont des inventions humaines et non l’inverse.
Bonjour,
En reponse aux questions (Q) et commentaires (C) de Mr. Warren Peace:
Q: Si on devait interdire tout signe extérieur d’appartenance religieuse, devrait-on empêcher le port de la barbe chez un juif hassidim, ou chez un musulman habitant à Montréal?
R: Le port de la barbe n’est pas un signe d’appartenance religieuse. Tout ce qui est naturel au corps (cheveux, barbes, yeux, jambes, bras, etc. ne sont pas des signes religieux. Ce sont les caracteristiques naturelles des etres humains.
Q: Peut-on décemment interdire aux femmes hassidim de raser leur crâne?
R: Idem. Tout ce qui est naturel au corps humain n’est pas religieux.
C: Et interdisons les autres signes religieux, comme le turban, la kippa, le voile, la médaille, le médaillon…
R: Il suffit d’interdire tout signes religieux apparents. Ainsi, un medaillon cache dans le cou n’est pas considere comme apparent. A cet effet, il y a aussi des medaillons representant la religion de l’Islam. Donc, pour eux aussi, ils pourraient le porter. Les signes religieux apparents sont les kirpans et les burkas entre autres.
C: Vous savez quoi? Une Loi peut être jugée inconstitutionnelle, puisque non conforme à la Loi des Lois, la Charte des droits.
R: Si l’Etat du Canada et-ou la province du Quebec se dote de la loi qui separe la religion de l’Etat (en devenant par le fait-meme un Etat Laic), la loi ne serait pas inconstitutionnelle. Elle ferait partie integrante de la constitution. Et un Etat laic n’est pas contre la Charte des Droits.
Q: Ces couvre-chef typiques que portent certains juifs qui déambulent dans les rues d’Outremont, c’est un signe religieux ostentatoire? Ou est-ce un signe culturel?
R: C’est un signe religieux (si c’est ecrit dans la ligne de conduite de la Torah qui est la »bible juive »)
Q: Comment savoir si la femme musulmane qui porte le voile affiche sa culture plutôt que sa foi religieuse?
R: C’est une affirmation religieuse puisque c’est ecrit dans le Coran qu’elle doit se couvrir. Il n y a rien de culturel la-dedans. Le foulard que votre maman porte pour aller a l’Eglise a la maniere d’Audrey Hepburn est d’origine culturelle ou de mode. Comment on differencie les deux? L’un est porte librement, on voit les cheveux qui depasse et il peut meme tombe au vent parfois. L’autre est porte tellement serre qu’il est quasi-impossible qu’une particule d’air ne passe.
Q: La kippa et le voile sont des signes religieux que l’on voit; la prière est un signe religieux que l’on entend. Fondamentalement, y-a-t-il une différence?
R: Oui. Il y a une difference entre ce que l’on entends et ce que l’on voit. On peut voir sans entendre et vice-versa. Si vous vous referez a la priere dans les Eglises ou les Mosques, elles sont en lieu prive et non public au meme titre qu’un casino est prive (car interdit au moins de 18 ans), mais vous pouvez le voir de l’exterieur. Si vous vous referrez a la priere dans les postes de radio ou de televisons, elles sont aussi du prive car c’est un choix de changer de poste. Mais quand vous vous retrouvez dans un bureau de poste ou dans un hopital, vous n’avez pas le choix de voir. Cette imposition en lieu public ne conviendrait pas a la loi laique. La liberte de religion serait libre, mais prive.
Q: Mais si on devait interdire les signes religieux mêmes visibles uniquement au microscope (Paolo Mitriou), que fait-on avec les touristes qui contreviennent à nos Lois? On les refoule aux frontières?
R: Meme chose pour les touristes. Une loi est une loi. Lorsque je vais en Arabie Saoudite, meme si je ne suis pas musulmane je dois me voiler au complet car c’est la loi. Lorsque l’on voyage, on s’informe des lois du pays que l’on visite donc si on sait qu’au Canada, on ne peut porter de signes religieux visibles on ne les apporte pas avec nous en lieu public (j’excluerais les costumes d’Iman, de religieuses, de pretres, de rabins, etc. parce que ce sont leur emploi).
Q: Et que fait-on avec l’étoile de David ou un symbole musulman qui auront été tatoués sur la main?
R: Un tatou devient la »nature » du corps car on ne peut pas l’enlever. Donc les tatous de Marie, de Jesus, du prophete Mohamed ou du nom de votre tante ne sont pas des signes religieux apparents decrit par cette loi que nous essayons d’etablir. Les signes doivent etre visible ET doivent pouvoir s’enlever au corps humain, ce qui exclu les tatous. Pour ce qui est de la croix de David, si elle n’est pas trop apparente ce ne serait pas considere comme un signe apparent. Si la croix que la personne porte lui sors du cou en pends jusqu’au genoux et est grosse comme un melon d’eau, ca devient apparent.
C: Mon propos vise uniquement à démontrer à quel point le problème est plus complexe qu’il n’y paraît. Et à suggérer des pistes de réflexion…
R: C’est pour cette raison que j’ai tenu a y repondre. Je le trouvais tres pertinent votre propos.
Bonne journee
P.S 1 Le pere Noel n’est pas un signe religieux, c’est un costume donc il serait admis en public.
P.S 2 Les sapins de Noel ne sont pas des signes religieux apparents sur le corps humain, donc il seraient aussi admis en public.
P.S 3 La journee de l’Halloween serait l’exception a la regle. Tout deguisement serait accepte en cette journee des bonbons.
P.S 4 Mon clavier ne me permet pas d’ecrire des accents. Desole.
🙂