À quelques jours de la parution de son ancien PDG, Henri-Paul Rousseau, devant les parlementaires, la Caisse de dépôt et placement du Québec tente de se comporter en petit potentat:
http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2009/05/20090517-050549.html
Le ministre responsable de la Caisse, le ministre des Finances, devrait y voir rapido.
Bravo. Oui, vraiment, bravo au petit caporal paniqué à la Caisse qui a pris la décision de tenter d'empêcher la parution d'un livre avant même qu'on soit à même d'en juger le contenu! Et le mot «censure», vous connaissez?
On se doutait de plus en plus qu'elle se prend depuis quelques années pour un État dans l'État. Mais gare à la métamorphose en république de bananes…
Et avouez que ça prend tout de même une arrogance certaine, ou est-ce de l'inconscience, pour tenter de censurer un auteur, alors que cette institution est une institution publique, une création du gouvernement, est constituée des avoirs des Québécois, lesquels, à cause de sa mauvaise gestion, seront obligés d'en payer les coûts encore plusieurs années!
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Et deux petites observations, comme ça.
1- Sur la question du port de signes religieux dans les services publics:
On sent comme un malaise dans certains milieux. Un malaise et presqu'un agacement. On entend la question: «pourquoi est-ce que la Fédération des femmes soulève ça MAINTENANT? Il n'y avait pas de problème», etc…
Comme un malaise à débattre de la question nettement plus large que celle du «voile», soit celle de la place du «religieux» dans une société démocratique….
Pourtant, depuis la Révolution tranquille, hormis d'avoir déconfessionalisé les écoles publiques – mais tout en continuant à subventionner à hauteur de 60% des écoles «privées» à vocation religieuse -, nous n'avons pas fait de véritable débat sur la neutralité et la laïcité de l'État.
Ni sur ce que l'on pourrait faire, au-delà d'un article abstrait dans notre charte des droits, pour affaiblir le contrôle que tente d'exercer le «religieux» sur la vie de certaines femmes. Et ce n'est certainement pas Bouchard & Taylor qui ont aidé à le faire…
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2- Sur la comparution de Brian Mulroney à la Commission Oliphant, on sent aussi poindre les «deux solitudes» dans les médias canadiens. Au Canada anglais, le «cas» Mulroney intéresse vraiment beaucoup, beaucoup. Mais froidement. On a beau y avoir détesté M. Mulroney dans ses dernières années au pouvoir, il reste que son témoignage reçoit une couverture minutieuse et étendue. Disons aussi que l'émission d'affaires publiques de CBC, The Fifth Estate, creuse cette histoire depuis des années!
Ici, la couverture est également bonne. Mais on sent aussi parfois une certaine gêne à voir un ancien premier ministre se faire cuisiner de la sorte. Et on se demande à quoi cette commission peut bien servir. Ou qu'il est triste de voir cet homme de 70 ans voir son bilan de premier ministre détruit par cette histoire d'enveloppes de cash acceptées dans des chambres d'hôtels.
Un peu comme si, se souvenant de sa tentative fort honorable de réconcilier le Québec et le Canada avec l'Accord de Lac Meech, l'homme aurait encore droit ici à quelques indulgences… Du moins, pour le moment.
Mais disons aussi que le fait que ce contre-interrogatoire se fasse en anglais seulement, qu'il soit, avec raison, d'une précision maniaque sur le moindre petit détail et dure des journées entières, n'aide sûrement pas beaucoup à fasciner les chaumières… Car il faut VRAIMENT écouter ces audiences avec attention, et en entier, pour constater à quel point cette histoire est d'intérêt public. Et à quel point l'ancien premier ministre, de contradictions en restrictions mentales, n'aura que lui à blâmer si les livres d'histoire risquent maintenant de lui être nettement moins miséricordieux.
« La Caisse de dépôt se comporter n petit potentat ! »
Bravo pour la liberté de presse et le droit à l’information !
Ils ne font que confirmer leurs tristes magouilles…
Je serais bien heureux de pouvoir consulter ce livre en ligne…
Et même s’il ne l’était pas…
Avec une telle interdiction…
Il n’aura peut-être jamais eu autant d’impact…
Christian Montmarquette
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– La nouvelle loi libérale du cadenas
Un cas de censure inacceptable en 2009.
Le retour à l’index ou à la grande noirceur de Duplessis / Denis Julien
http://www.vigile.net/Un-cas-de-censure-inacceptable-en
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**SUR L’ÉTHIQUE**:
Entendu ce matin, à « dimanche-magazine » (radio-canada) la reprise d’un reportage sur le cours d’éthique. Une brave maman affirmait que les cours d’éthiques, c’est comme les cours d’arts plastique, un enfant n’a pas besoin de ça pour aller plus loin dans la vie…
Elle a tout à fait raison. Sans avoir suivi le moindre cours d’éthique, on peut devenir dg de la Caisse de dépôt, haut fonctionnaire à la ville de Montréal, président de son comité-exécutif, ministre, voire même premier-ministre… La démonstration nous en est donnée tous les jours.
**SUR LA « NOUVELLE LOI DU CADENAS » (Christian Montmarquette)**
Il ne s’agit pas d’un cas de censure, mais d’un cas d’auto-censure. Il n’y a pas eu de Loi, de règlement ou de décret du gouvernement; il y a eu menace de poursuites, et l’éditeur a réagi en retirant toutes les copies non vendues.
J’ajouterai même que le gouvernement du Québec étudie la possibilité de mettre fin à ces poursuites-bâillons (communément appelées SLAPP, pour Strategic Lawsuit Against Public Participation).
Dans le cas qui nous intéresse, si cette loi anti-SLAPP avait été en vigueur, l’éditeur n’aurait pas eu à craindre.
À moins, bien sûr, que l’éditeur et l’auteur aient des raisons de craindre que le bouquin puisse contenir des faussetés (lire: diffamation).
http://www.raidh.org/Quebec-Une-loi-viendra-empecher.html
La Caisse de dépots accuse l’auteur, un journaliste d’enquête, de colporter des faussetés, des mensonges sur H P R. Il l’accuse, précisément, d’avoir sciemment diminué les rendements de son, ses prédécesseurs de façon a valoriser ses propres performances. Il s’agit donc d’une atteinte à la réputation du Sieur Rousseau.
Comme le disait Voltaire, mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. C’est ce que craint la Caisse. On aura beau intenter un procès en diffamation, et le gagner, la réputation de M. Rousseau sera désormais entachée. C’est ce que veut empêcher la Caisse.
Cela est-il justifié? Non. M. Pelletier, l’auteur, affirme que ses accusations sont basées sur des faits solides, vérifiables. Mais l’éditeur est une petite maison, incapable de se défendre sans être ruinée. La loi du plus fort prévaut ici. En effet, ça sent les babanes. Si au moins on avait le soleil comme prix de consolation. Comme le chante Aznavour, la misère est moins pénible au soleil. Enfin, c’est ce qu’il dit. Pour ma part, je préfère le froid et la justice.
Cela dit, je m’interroge sur la morale du juge qui a accordé cette injonction. Sur quelle principe de loi s’est-il appuyé? Notre si tant belle Constitution et Charte des droits affirme que notre pays est un état de droit. Je veux bien, mais lequel? Celui du plus fort? Le syndicat des journalistes va-t-il monter aux baricades pour défendre un des leurs? J’aimerais bien voir cela. Ça c’est une bataille fondamentale : le droit de parole.
Si ce journaliste a menti, on verrait cela après procès, il irait en prison. Si il a raison, nous avons le droit de le savoir. C’est nous qui payons.
Je suis ravi que Mme Legault ait soulevé cette question fondamentale en notre démocratie.
A suivre avec grand intérêt.
Bonjour Mme Legault,
Moi aussi, dès que j’ai entendu parler de ce livre, je voulais sauter dessus. Mais hélas…
Mais, mais, mais…si l’auteur s’excuse, plutôt retire certains passages, c’est OK; allez- y voir…. Censure, censure, censure quand tu nous tiens! Disait Voltaire.
Mme Legautl, ne pourrions nous pas penser que ces entourloupettes légales n’auraient pour but que d’empêcher que trop de monde n’en sache pas trop avant la « comparution » de HPR?
J’espère que le livre nous éclairera sur COVENTREE qui, à mon avis, est au cœur du scandale…Cherchez l’argent : QUI sont ceux qui se sont enrichis?
J’espère que votre homonyme, M.Legault, posera les bonnes questions; à suivre…
2- Sur le sujet du port du voile, ayant vécu en Arabie saoudite pendant 15 ans et au Bahreïn 5 ans, je suis bien en mesure d’en mesurer toute « l’affreuseté ». Récemment en Turquie pays de religion musulmane, où j’ai vécu 3 ans, leur cour suprême a, encore, débouté une loi qui voulait autoriser le voile à l’université.
Et, ici au Québec, on va à l’envers, à contre courant sous prétexte de tolérance, d’accommodement à accommodement, érodant les bases- mêmes de la neutralité de l’état et de l’égalité homme-femme.
La laïcité complète et entière, elle seule peut garantir ces deux piliers fondamentaux de notre société.
3- Sur Mulroney, QUI a vécu par l’épée, périra par l’épée!
GREED, qu’en tu nous tiens!
Bye
Ainsi donc, Monsieur Gingras, vous préférez le froid et la justice?
Pour ma part, je vous avouerai que j’ai surtout un faible pour le chaud et la justice. Tout comme j’abonde dans le sens d’Yvon Deschamps lorsqu’il dit qu’il vaut mieux être riche et en santé, que pauvre et malade…
Mais je plaisante un peu, bien sûr. D’autant plus que le temps est vraiment exécrable aujourd’hui, ce qui n’a rien pour soutenir le moral, en cette veille du Jour des patriotes, ou de la Fête de la reine (Victoria), à moins qu’il ne reste encore un petit quelque chose concernant Dollard-des-Ormeaux (assez cavalièrement évincé du calendrier…).
Enfin, on aura beau dire, même s’il fait souvent froid par ici, nous aimons beaucoup les fêtes! Trois d’un coup demain!
@ Warren Peace
Je sais bien qu’il ne s’agit pas d’une loi cadenas.
Je croyais que Denis Julien faisait une « figure de style »`
Je n’étais tout de même pas pour changer son titre.
J’ai mis immédiatement le lien en catastrophe, pcq je craignais même que les infos ne soient occultées.
Désolé s’il y a pu avoir des méprises.
Et merci d’avoir préciser les infos.
Car oui, en fait, elles peuvent êtres ambigues, même si pour moi,
elles ne l’étaient pas.
CM
Moi je ne suis outré par cette mise en demeure de la Caisse de Dépôt . D’abord il n’y a pas meilleur publicité que celle-là et ce livre deviendra curiosité collective aussitôt qu’il sera publié. Deuxièment , le comportement de panique de la Caisse de Dépôt ne fait que confirmer qu’il y a des choses importantes qui ne doivent pas être connu du grand publique .
Cette panique doit certainement avoir des effets dans les offices de notre bon gouvernement actuel et de son chef , celui-là même qui voulait les deux mains sur le volant et qui s’apprêtre a faire un tête a queue .
Concernant le voile , même poutine , un gouvernement qui ne sait pas gouverner et qui est incapable de prendre la moindre décision . Cette fois-çi ce gouvernement ne pourra pas camoufler son incompétence en formant une Commission , l’exercice ayant déjà été fait de façon amateur et innefficace !
Bonsoir Mme Legault,
Voici une lettre que ma soeur a envoyée pour parution, Inshallah!!! dans la chronique de l’opinion des lecteurs du Soleil; oseront-ils la publier?
En tout cas, vous avez la primeur!
Lettre ouverte à Mme Samar Ben Romdhane,
Madame, C¹est avec ravissement que j¹ai lu l¹article dans le Soleil concernant votre décision récente de porter le voile islamique pour manifester votre foi. Le port du voile vous permet une relation privilégiée avec Dieu: et moi qui croyait que la relation avec Dieu était dans la tête et non sur la tête! me voilà donc confondue. Quant au sentiment de pudeur que vous redonne le voile, alors là, vous parlez à une convaincue. Surtout que les hommes sont par définition tous des violeurs potentiels. En portant le voile, vous êtes sûre que ces derniers n¹auront pas de mauvaises pensées en vous regardant Comme chacun sait, la condition de la femme dans les pays islamiques est on ne peut plus évoluée: surtout en Arabie saoudite ou les femmes portent sans contrainte le niqab, peuvent librement travailler à l¹extérieur et conduire une voiture. Le voile qu¹elles portent témoigne de leur foi et de cette ouverture au monde et à l¹autre dans une société pluraliste et tolérante. Et la liberté de religion y est manifestée par le grand nombre d¹églises chrétiennes, de synagogues et autres qu¹on retrouve disséminées à travers le pays.
En effet, nous savons tous que l¹Islam est une religion de paix et d¹amour.
À preuve le système de droit des pays islamiques fondé sur la charia, la loi divine. Certaines mauvaises langues prétendent qu¹elle préconise entre autre la lapidation des femmes adultères, la mise à mort des homosexuels et des apostats, la flagellation et la coupe de la main droite des voleurs.
D¹aucuns prétendent aussi que dans certains pays voyous la femme est obligée de porter le voile sous peine de mort. Allez, on ne peut pas croire cela, ce n¹est certainement pas cela l¹Islam! Nous n¹avons donc aucune raison de dénigrer l¹Islam et surtout de nous méfier du port du voile.
Tous savent que les pays islamiques sont démocratiques et encouragent la liberté de parole. Les différentes fatwas contre des auteurs tels Salman Rushdi et Taslima Nasrim n¹ont absolument rien à voir avec l¹Islam, religion de paix, d¹amour et de tolérance. En fait, le port du voile encourage les femmes à la liberté d¹expression, à leur émancipation et à leur dissidence.
Le port du voile témoigne enfin de l¹égalité homme-femme, une valeur si chère à nous québécois. Je suis d¹accord avec vous Madame, que la réaction viscérale de mes concitoyens face au port du voile a de quoi étonner; car pour eux, le port du voile est plutôt symbole de soumission des femmes. Mais ils ont tort et ils n¹ont pas compris que le port du voile n¹est nullement
politique: il est du domaine privé et témoigne simplement de votre foi.
Vous émettez la crainte de ne pas pouvoir travailler dans la fonction publique si l¹état québécois maintient son interdiction de porter le voile lorsque la fonctionnaire est en fonction pour en conserver la laïcité et la neutralité. Il est aussi bien triste de penser que vous pourriez nous quitter si vous ne pouviez pas travailler dans la fonction publique avec votre voile. Nous perdrions ainsi une de nos plus ardentes défenderesses des droits et libertés de la femme. Une féministe convaincue comme vous qui défend le voile avec autant d¹acharnement, c¹est plutôt rare. Mais n¹ayez
crainte: Mmes Asselin et St-Pierre veillent au grain et vous pourrez sans aucun doute devenir fonctionnaire, malgré une forte majorité de québécois qui sont contre le port du voile ou de tout signe religieux ostentatoire dans la fonction publique. Il est enfin temps que le Québec devienne pluraliste, tolérant et inclusif. Il est aussi temps que la société d¹accueil s¹adapte à vous, comme vous le revendiquez si bien, et non l¹inverse comme mes concitoyens ont toujours pensé. C¹est ça la véritable intégration.
Chère Mme Samar Ben Romdhane vous êtes vraiment une victime et je vous plains. Les québécois ont des préjugés, sont islamophobes, intolérants et racistes. Le port du voile les dérangent alors qu¹ils devraient vous être reconnaissants de leur apporter une si belle diversité culturelle et religieuse. Après tout, toutes les cultures et toutes les religions se valent. L¹excision, l¹infibulation, la flagellation, la lapidation ne sont que fictions inventées par quelques femmes en mal de publicité.
Quand les québécois comprendront-ils qu¹ils doivent cesser le repli sur soi, s¹ouvrir au monde et prendre l¹exemple des pays islamiques pour mettre en place une société juste, égalitaire et tolérante.
Bravo…..et bien dit, c est vraiment ce que la grande majorité des canadiens pensent..
Mais la plupart d entre nous sommes trop peureuses pour s exprimer ainsi..
Si le port du voile n’était que religieux, comme la croix, l’étoile et le croissant, comme le chante Frieda Boccara, il n’y aurait aucunne querelle. J’ai travaillé à la fonction publique fédérale pendant 36 ans, et j’en ai vu de toutes les couleurs de symboles religieux. Il n’y a jamais eu de réactions négatives. Chacun vaquait à ses affaires et ignorait la religion de l’autre.
Mais le port du voile étant aussi un symbole de soumission à l’homme, on le répète, il ne devrait pas être toléré pour cette raison seule.
Il y a un mouvement d’éveil chez les musulmans européens. Ils arrivent, enfin, à leur époque des lumières, à peu près après le même nombre d’année que cela à pris à l’Eglise catholique pour arriver en ville. Nous devons donc les soutenir en combattant ces symboles d’obscurantisme qu’ils dénoncent eux mêmes…
Je ne dis pas cela de gaieté de coeur, car contôler mes semblables ne vient pas facilement, moi qui suis anarchiste dans l’âme, mais nous devons combattre cette bête, comme l’appelait Voltaire à son époque. Le nom de la bête a changée, mais la philosophie de l’obscurantisme est le même.
Mort à l’infâme et sus à l’ennemi des femmes.
Solidarité mes frères.
Amen