«Radio-Canada a appris qu'au début de son mandat, l'ancien PDG de la Caisse de dépôt et placement, Henri-Paul-Rousseau, a bel et bien voulu revendre Vidéotron à Rogers et qu'il en a parlé à Pierre-Karl Péladeau, patron de Quebecor.» Voir: |
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie-Affaires/2009/05/19/004-rousseau-CDPQ-videotron.shtml
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Le livre de Mario Pelletier, La Caisse dans tous ses états, (voir mon billet «Un livre qui dérange»), en parle également à la page 309: «Peu de temps après son entrée en fonction, il (Rousseau) aurait rencontré Pierre-Karl Péladeau pour lui signaler son intention. D'après des sources bien informées, il voulait revendre Vidéotron à Rogers, ce qui n'a pas eu l'heur de plaire à PKP, qui aurait été ainsi dépossédé du joyau des télécommunications qu'il venait d'acquérir.»
En note de bas de page, cette information est tirée d'un article paru le 30 janvier dernier dans le Globe & Mail, avançant à son tour que:
«Soon after taking over at the massive Caisse de dépôt et placement du Québec in 2002, Henri-Paul Rousseau summoned Pierre Karl Péladeau. Over lunch, the two strong-willed Quebec business titans discussed the future of Quebecor Media Inc., the Quebecor Inc. unit that the Caisse had fatefully backed in a $5.4-billion takeover of cable giant Vidéotron Ltée at the top of the tech bubble in 2000. The meeting was a bust and marked the beginning of a rift between the two men that endures today.
According to sources familiar the discussion, Mr. Rousseau arrived at the meeting with a bold idea: He told the Quebecor heir that he should sell Vidéotron, a crown jewel of Quebec business, to Toronto cable magnate Ted Rogers in exchange for cash and the print media of Rogers Communications Inc. What's more, Mr. Rousseau suggested he had already taken steps to smooth the way for the deal. The transaction would have allowed the Caisse to unload its 45-per-cent stake in Quebecor Media (QMI) and take shares in Rogers. But it would also have meant the dismantling of the only Quebec "champion" in the telecommunications field.Vidéotron was then on the cusp of a revolution in the provision of digital cable and high-speed Internet services. It has since been a rare bright light in the Péladeau empire, whose printing unit sought creditor protection last year and whose newspaper operations continue to struggle. Vidéotron is now set to enter the wireless telecom market.
Mr. Rousseau refused to be interviewed and a spokeswoman for Quebecor declined to comment on the Caisse chief's proposal. But it is in keeping with the dramatic shift in focus the Caisse took under Mr. Rousseau as he steered the institution away from its traditional role of favouring Quebec entrepreneurs. Instead, he made returns his first priority.»
Voir: http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20090130.wcover_side_politics31/BNStory/Business
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Ce qui soulève une question: sachant que M. Rousseau a quitté la Caisse pour Power Corporation, l'empire rival de celui de Québécor, serait-il possible que ce passage s'expliquerait, du moins en partie, par la possibilité que M. Rousseau, lorsqu'il dirigeait la Caisse, aurait eu quelques symptômes du syndrome de «loyautés divisées»?…
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Par contre, mardi, devant le comité des finances publiques, lorsque questionné par François Legault sur sa présumée suggestion de vendre Videotron à Rogers, M. Rousseau a répondu: «je n'ai pas de souvenir de ça». Une formule consacrée en situation d'interrogatoire ou de contre-interrogatoire. De cette manière, la personne interrogée ne nie, ni ne confirme ce qui lui est demandé. Elle affirme seulement ne pas se souvenir. Par hasard, on a d'ailleurs entendue aussi cette même formule, le même jour, alors que Brian Mulroney répondait à plusieurs reprises aux questions chirurgicales de Me Richard Wolson: «I have no recollection of this»…
D'où une autre question: qui dit vrai sur cette histoire de Vidéotron et de Rogers?
Bref, on voit ici la nécessité pour une vraie enquête publique sur la gestion de la Caisse. Et ce, même si Québec Inc. est divisé sur le sujet.
Petit rappel: le jour du fameux discours de M. Rousseau devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, la plupart des «invités» s'opposaient à toute enquête publique, dont M. Lucien Bouchard, ancien premier ministre: «Je souhaite qu'il y ait une commission parlementaire à Québec. Une commission d'enquête ne serait pas le moyen approprié, le sujet s'y prête mal. Il n'y a pas eu de comportements suspects qui doivent être étudiés», dit-il. Dans une entrevue accordée à Argent, M. Bouchard a partagé ses impressions sur le discours livré par Henri-Paul Rousseau ce midi, devant la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain. «Il a bien situé dans le contexte de la crise internationale les déboires de la Caisse. J'ai trouvé que son exposé était transparent et factuel. On ne pouvait l'exprimer de façon plus simple que l'a fait M. Rousseau. Je n'ai pas senti de tentative de noyer le poisson, de rejeter les blâmes», indique-t-il.»
Voir: http://argent.canoe.com/lca/infos/quebec/archives/2009/03/20090309-172531.html
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Mais en à juger par les analyses entendues et lues hier de toutes parts, plusieurs trouvent plutôt que plus M. Rousseau parle et plus il donne l'impression de chercher à noyer un très gros poisson.
Un petit échantillon parmi d'autres: entendant M. Rousseau noyer justement le poisson des pertes de la Caisse dans un flot de «graphiques», «tableaux», «annexes» et «onglets» à n'en plus finir, voici ce qu'en disait Pierre Goyette sur RDI – un ancien membre du CA de la Caisse et ancien chef de la direction de la Banque laurentienne: «Je suis abasourdi d'entendre les âneries que j'ai entendues aujourd'hui!». Verbatim…
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Et on voit pourquoi PKP était absent lorsque le successeur controversé de M. Rousseau, Michael Sabia, est allé «luncher» chez Power Corp., le nouveau nid de M. Rousseau, à peine deux semaines après sa nomination…
Autre grave erreur de jugement de M. Rousseau : Avoir voulu vendre Vidéotron quand sa valeur était au plus bas, juste avant que cette compagnie prenne beaucoup de valeur.
En fin de compte, il a manqué son coup royalement pour tous les millions qu’il a empochés. S’il n’a pas un peu honte c’est qu’il est un peu con.
Lors de la derniere election Mme Marois fit la proposition pour faire face a la crise que la Caisse cree un fond de 10 milliards dedie au developpement du Quebec. Il n’en fallait pas plus pour que le Pratte a penser de La Presse reagissent: Pauline part avec la Caisse. Ce dernier pour etayer son argumentaire revient sur le cas de l’investissement dans la prise de contrôle de Videotron par Quebecor Media (Il nous ressort encore aujourd’hui hui le même argumentaire avec la même mauvaise foi).
J’ai écris un petit texte pour lui répondre: Qui part avec la Caisse; Pauline ou Paul ?
(M Pratte nous dis que cela serait une mauvaise idee d’avoir un fond dédié a l’investissement au Québec.)
(…)
Pour soutenir son propos, M. Pratte cite un exemple de ce qui selon lui serait un mauvais placement fait au Québec : Quebecor Media (par hasard, un concurrent de Gesca) qui a fait l’acquisition de Vidéotron avec l’aide de la Caisse. Même si l’achat s’est fait au moment où le prix étaient au plus haut du marché boursier, ce placement ne posera aucun problème de rentabilité à la fin du cycle d’investissement ; ce qui ne sera pas le cas du papier commercial. Entre-temps cet actif, qui est une pièce maitresse dans la stratégie de convergence de Quebecor Media, est une infrastructure performante qui donne un essor important à notre culture (Oui la culture populaire est aussi notre culture, et elle doit beaucoup à TVA). Cet investissement sert donc le véritable mandat de la Caisse : rendement à long terme et appui stratégique au développement du Québec.
http://www.vigile.net/Qui-part-avec-la-Caisse-Pauline-ou
………….
La tentative de M Rousseau auprès de M P K Peladeau pour le départir de Videotron au profit de Toronto soulève une question sur sa loyauté envers les intérêts supérieurs du Québec. Il n’est pas le seul dans le camp du OUI a souleve cet interrogation. Ou vont les loyautés de M Bouchard dans cette histoire de la Caisse. Comment expliquer qu’il recuse le besoin d’une enquête approfondie; particulierement sur les PCAA.
Hypothèse: De quel cabinet d’avocat viennent ceux qui ont créé la societe CONVENTREE (de Toronto) qui nous a noyée de PCAA toxique (avec la participation active de la Caisse) et dans quel cabinet d’avocat M Bouchard est il lié suite a sa démission ?
……
François Bayrou (MoDem) nous dis que des puissants réseaux d’intérêts ont la main mise sur l’État et font courir un danger mortel a la République (France). Il conclut que l’alternance n’offre pas de garantie automatique que ce danger disparaîtra avec la prise de pouvoir de la gauche. La même chose vaut pour le Québec: La prise de pouvoir par le PQ-Marois n’offre pas la garantie que le puisant réseau qui squatetnt notre État sera neutraliser. Tout au plus pourrait on réduire le saccage systematique sous la gouverne du PLQ_Charest.
………
Ceux qui faisaient l’autruche losqu’il était question des jeux de coulisses de l’empire Desmarais dans le but d’affaiblir la souverainneté économique du Québec; ceux qui n’y voyaient que paranoïa de la part de ceux qui en soulevaient la possibilité devraient commencer à revoir leur jugement.
De plus en plus, les masques tombent. Amir Khadir, hier, devant le Comité des Finances Publiques a eu le courage d’aborder de front cette crainte d’alliances qui desservirait le destin de Québécois. Je trouve pertinent de reprendre ce passage de son commentaire cité sur le fil de madame Leguault : «Un député en colère».
«Autrement dit, si on est là, dans le fond, c’est pour faire en sorte que ce qui est arrivé à la caisse, où le passage… votre passage à la caisse et celui qui va vous remplacer, de celui qui vous remplace actuellement, M. Sabia, ne soit pas instrumental, ne soit pas responsable du DÉMANTÈLEMENT, DU DÉMENBREMENT OU DE L’AFFAIBLISSEMENT DE LA CAISSE mais qu’on apprenne de ces erreurs pour faire de la caisse le véritable instrument de développement économique du peuple québécois qu’on s’attend.
Vous étiez banquier, vous êtes maintenant au sommet ou enfin dans la direction de Power Corporation, une multinationale tentaculaire, qui a un pouvoir économique et politique considérable dans ce pays. Vous êtes donc de la race de ces élites économiques que les évangélistes du libre-marché érigent en gloire, chantent la gloire, mais qui sont devenues ces nouveaux monarques qui se croient tout permis et au-dessus de tout jugement.»
Henri-Paul Rousseau aurait voulu obéir à Paul Desmarais qu’il n’aurait pas fait autrement que de noyer la Caisse sous des papiers commerciaux toxiques. Une enquête publique s’impose de plus en plus.
Les coïncidences dans cette saga sont trop grosses pour ne pas faire sourciller. D’ailleurs ne dit-on pas qu’il n’y a pas de coïncidences; que des hasards nécessaires ? Et des alliances nécessaires aussi sans doute.
Que Lucien Bouchard se soit «opposé», comme vous dites, à la mise sur pied d’une enquête publique à l’égard des «errements» et «trous de mémoire» d’Henri-Paul Rousseau n’a absolument rien de surprenant!
N’est-ce pas lui et son compère de l’époque, Bernard Landry, qui l’ont nommé à la tête de la Caisse de dépôt et placement?
Ne savez-vous pas encore, chère dame, que les «vierges offensées» sont toujours sans reproches (hum…hum…) comme d’ailleurs les Jean-Pierre Charbonneau, ex-président de l’Assemblée nationale, les Roger Bertrand, Agnès Maltais qui s’entendent actuellement comme «larrons en foire» avec le leader du gouvernement Charest (tiens, tiens…), Jacques Dupuis, pour «considérer» que le système de dépenses des élus à Québec était déjà «assez transparent» (?!?) dans l’édition du Devoir de ce matin!
Au-delà de leurs «divergences idéologiques», de moins en moins perceptibles d’ailleurs, une «solidarité indéfectible» n’unit-elle pas ces valeureux «représentants» (!?!) du peuple, ces d’Artagnan de la politique, afin de préserver «leurs privilèges» à l’abri des indiscrétions!
Après tout, n’est coupable que celui qui se fait prendre, n’est-ce pas?
Le pire dans cette situation est que nous en soyons à réclamer une véritable enquête pour nous faire dire par la conclusion de cette enquête ce que nous savons tous, sans connaître tous les détails, ce qu’il en est. L’empire Desmarais est à son plus fort et agit à tous les niveaux de l’État et du privé. On ne s’assoie plus devant un café , à ce niveau de gestion, sans se poser la question de comment on pourrait bien les sucer jusqu’à l’os ces petits, ces gueux qui, de plus aurait la prétention d’exister en tant que peuple. Les affaiblir pour les contrôler, les guider dans leur errance vers une autre poussée de consommation exacerbée et compensatoire, qui viendra nous enrichir encore plus.
C’est cette vision d’ensemble qu’il faut développer de façon à choisir notre direction en tant que peuple et surtout, nous allier devant l’ennemi.
Quant à eux, les sous-fifres de quelques cent mille ou quelques millions, ils ont déjà la solution de leur immunité dans l’empire.
Eh bien… La course à la succession de Stephen Harper serait-elle en train de se préparer discrètement
Je ne trouve pas étrange que M. Sabia, après sa nomination, se rende chez Power Corp. pour un petit lunch. Ça confirme qui est le boss au Québec.
Nous avons Charest, capitaine Canada, Sarkosy et le Québec indépendant, Rousseau et la caisse, Sabia le sauveur de Toronto.
Pour l’instant, nous assistons impuissant à un film d’horreur où nous commençons à deviner la fin.
Quand le monstre apparaîtra nous devrons nous battre pour de bon.