Je me sens déchirée.
La raison? Cette possibilité que la valeur des résultats de certains tests qui orientent les traitements pour le cancer du sein, et peut-être même d'autres types de cancer – ça reste à voir -, ait pu être erronée dans un nombre inconnu de cas.
Déchirée entre mon regard d'analyste d'un côté, et de l'autre, celui de celle qui, à l'âge de 35 ans, comme tant d'autres femmes de tous âges, a eu un cancer du sein agressif, une chirurgie, de la chimiothérapie, de la radiothérapie et des années de tamoxifène. (Je touche du bois, ça va très bien depuis ce temps ! Mais comme tant d'autres survivants du cancer, j'ai aussi appris à vivre avec l'épée de Damoclès de l'incertitude qui en découle. Welcome to the club!, comme m'avait dit ma voisine de chimio, devenue ensuite une de mes plus grandes amies, et décédée à l'âge impossible de 32 ans.)
Donc, je disais que ce soir, je me sens déchirée.
1- D'un côté, il y a l'analyste, qui constate froidement et objectivement que ce gouvernement, dans ce dossier comme d'autres, ne bouge que lorsqu'il se voit coincé par des coups d'éclat médiatiques.
Dans ce cas-ci, s'il s'avérait vrai que le ministère de la Santé était déjà au courant de carences majeures existant dans le contrôle de la qualité de tests de pathologie dans certains hôpitaux, alors, il faudrait encore une fois conclure que sans le coup d'éclat de l'Association des pathologistes, ce ministère, plutôt que d'AGIR, continuerait de se noyer dans l'inaction de ses nombreux «comités», «groupes de travail» de ceci et de cela, ou «agences» de ceci ou cela…
De fait, il faudra peut-être aussi un jour constater à quel point l'héritage laissé par Philippe Couillard pourrait fort bien s'avérer être un héritage empoisonné pour son successeur. Que la bonne volonté de ce dernier soit ou non la meilleure. Et dans le cas d'Yves Bolduc, pour le moment, force est de présumer sa bonne foi.
Et de lui souhaiter, non, de NOUS souhaiter, qu'il ait la force de caractère nécessaire à nettoyer ce que son prédecesseur lui aura laissé, et NOUS aura laissé. Et qu'il ait la force de caractère nécessaire à tenir tête à l'immense «machine» de son ministère et à l'indifférence apparente de son ultime patron.
Et cet héritage, Yves Bloduc le portera sur plusieurs tableaux, dont l'inaction dans ce dossier parmi d'autres. Incluant, soit dit en passant, la porte que le bon docteur Couillard, maintenant parti faire de très gros sous chez Persistence Capital Partners, aura ouverte toute grand à l'accélération de la privatisation des soins de santé.
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2- De l'autre côté, il y a la «patiente», ou la «survivante du cancer», comme on nous appelle, qui, impuissante, constate le refus de bouger depuis des années chez les autorités concernées. Pourtant, ces carences en pathologie étaient un secret de Polichinelle dans le milieu médical. Surtout depuis le scandale à Terre-Neuve (quoique par contre, dans ce dernier cas, il y avait eu une volonté délibérée de camoufler toute l'histoire. D'où le terme «scandale», qui ne semble pas s'appliquer pour le moment à ce qui se passe ici.)
Et c'est ici que l'analyste et la patiente, ou la «survivante», se rencontrent…
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*** Ce matin, lors de notre revue hebdomadaire de l'actualité à l'émission de Christiane Charette, ma collègue Nathalie Petrowski et moi-même avons discuté de ce sujet avec Monsieur Jacques Parizeau.
Et vous pouvez imaginer que la Caisse de dépôt et placement faisait également partie de la discussion. D'ailleurs, l'ancien premier ministre – ayant constaté que rien ne semble vouloir faire bouger le gouvernement -, a profité de son passage à l'émission pour annoncer que ce matin constituait sa DERNIÈRE intervention publique sur le sujet de la Caisse
http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2008-2009/chronique.asp?idChronique=81554
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Dernières nouvelles:
Dans la catégorie «aux grands maux, les grands remèdes» (ou du moins, une tentative):
Et dans la catégorie «chérie, mon ministère ne me transmet pas les bons documents» (histoire, malheureusement, parfaitement crédible):
Vous etes une des chaneuses. Malheureusement la radiologie semble avoir été l enfant pauvre de la médecine.
surtout en ce qui est le cancer du sein. Un cancer de femmes.Et dans le temps de ma mere elles ne faisaient pas de marches ni de grandes vagues..elles subissaient.
Quand le virus VHS est apparu a l horizon en début 80 rappellez comment rapidement les instances se sont mobilisés, parait qu il faut crier plus fort que le voisin pour etre entendu.
Le traitement du cancer du sein a beaucoup progressé mais il y reste beaucoup a faire.
Imaginez… Philippe Couillard a longtemps été perçu comme le seul successeur crédible de Jean Charest à la direction du PLQ. Philippe Couillard était l’incarnation de l’honnêteté du PLQ, la caution morale de ce parti. Il avait, disait-on, l’envergure d’un homme d’État, un homme capable de s’élever au-dessus d’une basse partisanerie. Ce n’était qu’une façade. Que penser alors du reste de cette équipe gouvernementale?
Vous parlez de l’indifférence apparente de Jean Charest face à bien des dossiers dont celui qui occupe nos esprits aujourd’hui. C’est faire un peu trop d’honneur à Jean Charest. L’indifférence est une attitude adoptée face à un sujet dont on a au moins une connaissance et une compréhension primaires, celle de son existence. On est indifférent face à des problèmes qu’on connaît. Or, dans le cas de Jean Charest, le problème est plus profond. C’est davantage de l’inconscience, de l’insouciance et de l’ignorance. Il est donc un peu normal de demeurer indifférent face à ce dont on n’a pas vraiment conscience ou face à ce dont on ignore l’existence. Je ne crois pas que Jean Charest pourrait demeurer indifférent au problème qui nous préoccupe aujourd’hui s’il était en mesure d’en comprendre un peu le sens et les implications. S’il comprenait le problème et affichait par la suite son indifférence on pourrait le considérer comme un véritable monstre. Jean Charest n’est pas un monstre. Je crois plutôt qu’il n’est pas intellectuellement outillé pour comprendre ce problème en particulier et tout autre problème un peu trop complexe. Et ce n’est peut-être pas un manque d’intelligence non plus. Nous sommes tous particulièrement prédisposés pour certaines choses en particulier. Pour être un bon chef d’État il est absolument nécessaire d’avoir ce qu’on appelle une bonne imagination sociologique (un genre de compréhension naturelle du fonctionnement global d’une société). C’est une chose qui ne s’apprend pas et qui a toujours cruellement manqué à Jean Charest. Ce bonhomme a sûrement certains talents. Force est d’admettre qu’il est même doué pour gagner des élections mais cela n’est pas suffisant pour faire de lui un bon chef d’État. Et c’est bien là un immense problème (ou même un danger) quand un individu peut séduire les foules sans pouvoir les comprendre et les diriger de la bonne façon. À l’inverse, d’autres individus infiniment plus doués que Jean Charest pour gouverner le Québec n’auront probablement jamais le talent nécessaire pour réussir à se vendre.
Je vous ai écouté ce matin avec beaucoup d’intérêt comme c’est souvent le cas. J’ai également écouté Jacques Parizeau avec autant d’intérêt. Vous avez parfaitement raison lorsque vous dites que le gouvernement a mis le couvercle sur la marmite de la Caisse de dépôt et placement dans le but de faire taire les interventions sur ce sujet afin d’éviter la sortie de ce qui nous est encore caché. Pourquoi la CDPQ a-t-elle acheté autant de PCAA et pourquoi a-t-elle continué à en acheter autant après toutes les mises en garde contre ce produit dont plus personne ne voulait. Il y a des réponses à ces questions. Pas celles farfelues et simplistes fournies jusqu’à maintenant. Quand on connaîtra bientôt le fin fond du début de cette histoire même Jacques Parizeau ne pourra pas résister à l’envie d’intervenir à nouveau dans ce scandaleux dossier.
À suivre…
J’imagine qu’il est difficile de vivre avec l’idée de ne jamais être sûre si vous aviez vraiment eu à subir ces durs traitements et tous les questionnements qui entourent un tel diagnostic.
Mais de notre côté, on est heureux que vous soyez en vie. J’aime bien ce que vous dites et ce que vous écrivez.
Du côté des universitaires qui nous soignent, je croyais que la rigueur faisait partie de leur profession.
Pour ce qui est des garnements…..oups! Sol m’influence….des gouvernements….je commence à penser que c’est une business avec tout ce que ça implique de froideur et d’indifférence.
@ Danièle Bourassa
« Du côté des universitaires qui nous soignent, je croyais que la rigueur faisait partie de leur profession. »
Je ne doute pas un seul instant du sérieux, du dévouement et de la rigueur de ceux qui nous soignent. Là n’est pas le problème. Le problème pour ce que j’en sais se résume à une simple question d’un manque d’outils appropriés. On aura beau avoir les meilleurs médecins du monde ils ne pourront jamais nous soigner adéquatement s’ils n’ont pas les outils de travail appropriés. Ce n’est pas la rigueur des médecins et du personnel médical qu’il faut mettre en doute mais plutôt celle du gouvernement qui se doit de fournir les outils adéquats pour que le personnel médical puisse rendre les services auxquels on est en droit de s’attendre. Le meilleur mécanicien du monde ne pourra rien faire pour votre auto s’il n’a pas les outils appropriés à sa disposition. Dans le cas qui nous occupe les seuls responsables du problème se trouvent dans l’appareil gouvernemental et non dans l’appareil médical ou hospitalier.
« Pour ce qui est des garnements…..oups! Sol m’influence….des gouvernements….je commence à penser que c’est une business avec tout ce que ça implique de froideur et d’indifférence. »
Il ne faut pas généraliser. Le gouvernement n’est pas nécessairement un business froid où règne l’indifférence. Le gouvernement s’incarne à partir de la personnalité de ceux qui le forment. Certains politiciens sont effectivement froids et indifférents, d’autres sont dévoués et attentifs. Puisque ceux qui se ressemblent s’assemblent on finit par avoir des formations politiques qui ont des personnalités différentes, des idéologies différentes, des approches différentes, des priorités différentes et des intérêts différents. Si nous élisons un parti majoritairement formé d’affairistes, l’État sera effectivement administré comme un business comme les autres, avec des préoccupations semblables à celles des gens d’affaires. Heureusement il y a d’autres options, d’autres partis qui ont des préoccupations forts différentes de celles de ceux qui nous administrent actuellement. Si vous voulez que le gouvernement soit autre chose qu’un business comme les autres il suffit d’élire un gouvernement qui a une perception différente de celui actuellement en place. Nous sommes actuellement gouvernés par un avocat qui n’a pas la sensibilité nécessaire pour comprendre la majeure partie des problèmes qui affectent notre société. L’opposition officielle est dirigée par une femme d’expérience formée comme travailleuse sociale. Il me semble que sous sa direction le gouvernement serait certainement moins un business que ce qu’il est actuellement. Il y a d’autres alternatives. L’ADQ sera vraisemblablement dirigée par un ancien président du Conseil du patronnat du Québec. On sait donc à quoi on peut s’attendre d’un tel chef. Reste quelques rêveurs, quelques idéalistes qui n’auront jamais les moyens de leurs ambitions. Nous ne sommes pas condamnés à vivre dans un État Business. Il n’y a pas si longtemps nous vivions encore dans un État Providence. Cela occasionnait peut-être quelques problèmes mais il n’était pas nécessaire de jeter le bébé avec l’eau du bain. L’État Business n’a pas fait mieux, loin de là. Il faut trouver une meilleure formule. Le PQ propose un modèle social-démocrate semblable à celui de la Suède. À ce que je sache c’est l’un des meilleurs modèles au monde. En tout cas ce n’est pas un État Business dirigeant des gens malheureux.
À propos de la Caisse de dépôt et placement, un joyau québécois, on doit tenir notre bout et demander une enquête en profondeur. Il faudrait demander un audit où des entreprises telles que Price Waterhouse, Attag ou Ernst and Young procéderaient à l’examen de tous les dossiers, comptes et contrats. La lumière complète doit être faite sur cette affaire. On ne peut pas se contenter que des versions officielles et d’un petit comité qui a travaillé pendant 30 heures. L’enquête sera certainement dispendieuse, mais je crois qu’elle pourra faire ressortir la vraie nature de la bourde. Si on veut conserver la confiance des actionnaires de la Caisse, l’enquête doit avoir lieu.
Je ne suis pas actionnaire de la Caisse, dans l’éventualité où on fermerait trop rapidement le dossier sans enquête approfondie, et si j’étais un actionnaire de la Caisse, je m’arrangerais pour que mes placements soient déplacés vers un autre service, car le lien de confiance serait rompu. Je sais que ce serait très néfaste pour ce joyau québécois, et que ce ne serait pas nécessairement la bonne chose à faire, mais la tentation d’aller voir ailleurs serait très grande.
@ Paolo Mitriou
J’ai eu recours par le passé aux services du système de santé et je n’ai que de bons mots à dire pour tout le personnel. Du laveur de plancher au médecin. J’ai souvent entendu ou lu d’autres commentaires en ce même sens dans les dernières années.
Le budget provincial est autour de $60 milliards dont environ $25 milliards à chaque année sont dirigés vers le ministère de la santé. Avec tout cet argent, même après avoir payé les salaires et les frais d’administration, il est surprenant que les médecins ne soient pas outillés pour faire des diagnostics précis.
Il y a quelques années, un médecin avait écrit au courrier des lecteurs du journal la presse. Il disait qu’avec tout l’argent dont dispose le ministère de la santé, nous devrions nous attendre à des services comme si nous roulions en mercédès, mais les déficiences de gestion font qu’en réalité on roule en lada.
J’espère que les femmes encore vivantes qui ont subi des traitements sauront bientôt la vérité. Mais j’espère surtout que les femmes qui seront diagnostiquées prochainement auront le diagnostic juste.
@ Danièle Bourassa
J’espère les mêmes choses que vous. On espère tous avoir les meilleurs soins médicaux possibles.
J’ai suffisamment confiance au personnel soignant et aux médecins spécialistes pour les croire lorsqu’ils affirment être mal outillés. Le budget annuel accordé aux services de santé est effectivement volumineux mais cela ne signifie pas pour autant qu’il soit suffisant. On pourrait croire qu’avec une gestion plus serrée des fonds disponibles il pourrait être possible de dégager les sommes nécessaires pour acheter les équipements manquants. Ce n’est cependant pas mon avis. Le problème ne se situe pas davantage au niveau administratif. Ayant travaillé durant plusieurs années dans un centre hospitalier lorsque j’étais étudiant j’ai pu constater que jusqu’à la fin des années ’70 il y avait effectivement de l’argent qui était certainement mal dépensé dans le secteur de la santé. On ne choisissait peut-être pas les bonnes priorités. Cependant, depuis la récession du début des années ’80 et les coupures massives dans le secteur public en général, ce n’est plus le cas. Un ménage incroyable a été effectué dans le secteur de la santé depuis ce temps. Je doute que maintenant il y ait encore un seul dollar qui soit mal dépensé dans ce secteur d’activité. Je crois qu’il serait difficile de faire mieux. Il me semble en tout cas impossible de dégager les sommes nécessaires pour acquérir les équipements nécessaires.
Le problème actuel ne découle donc pas, selon moi, de la responsabilité du personnel soignant ou du personnel administratif. Il y a une limite à la capacité de toujours compresser des dépenses. Vient un temps où pour augmenter la qualité d’un service il n’y a pas d’autre solution que d’augmenter les budgets qu’on y accorde. Nous en sommes là. Le problème actuel découle donc vraisemblablement de mauvais choix politiques et de mauvais choix budgétaires. À une époque où la santé, l’éducation et autres missions importantes de l’État manquent cruellement de financement, était-il judicieux d’accorder, pour des raisons purement électoralistes, des réductions d’impôts importantes à des gens qui n’en réclamaient absolument pas? Est-il judicieux, pour des raisons toujours électoralistes, que le gouvernement Charest refuse de récupérer les 2 points de taxation libérés par le gouvernement fédéral avec sa TPS? En raison du déficit de 50 milliards de $ annoncé cette semaine par le clown Flaherty il se pourrait bien que le gouvernement canadien récupère lui-même les deux points de taxation qu’il a laissé tomber sans raison valable. Le gouvernement Charest aura alors raté une belle occasion de se donner les fonds nécessaires pour solutionner le type de problèmes suscités par les mauvais diagnostics et les mauvais choix de traitements médicaux.
Ultimement le problème en est encore un de mauvais choix politiques et budgétaires. Et le gouvernement, encore une fois, va tenter de rejeter le blâme sur personnel soignant ou sur le personnel administratif du réseau de la santé. Et vous verrez que d’ici peu ce sera la faute du PQ.
@ Paolo Mitriou
Vous m’amenez à déborder du sujet de la chronique de Mme Legault, en espérant qu’elle ne nous en voudra pas trop…..À l’exemple de Dany Turcotte l’autre jour à Tout le monde en parle, je me suis amusée à faire des calculs pour visualiser l’ampleur de ce que représente $25 milliards.
$25 milliards de dollars en coupures de $20 dollars à raison de 2 x $20/seconde, prendrait 20 ans pour un retrait au guichet automatique…..c’est une fortune colossale qui dépasse le budget de plusieurs pays en développement réunis. L’argument du budget, j’ai de la misère à y croire.
Ce qui m’amène à poser ces questions: Qu’est-ce-qui nous rend si malade pour nécessiter des soins si sophistiqués? Que gagnerions-nous à faire de la prévention? Pourrions-nous envisager de donner des soins autres que ceux de la médecine traditionnelle?
Mes arrières-arrières grands parents qui sont nés dans les années 1840 sont morts à 82 ans, J’ai 2 arrières grands-pères qui sont morts à 80 ans, mes 2 grands-mères sont mortes à au-dessus de 90 ans….Ce n’est pas la médecine qui devrait augmenter notre espérance de vie, c’est la vie qu’on mène. Jacques Cartier avait accès à de la meilleure eau potable que nous 475 ans plus tard…..
Créer des maladies pour faire rouler une économie, je trouve ça bizzarre comme logique…
compétence et conscience, hélas ce sont des mots vides .
Petite recapitulation:
Viaduc de la Concorde: Verifié et controlé par des ingénieurs ( de profession)
Caisse de depot: Administrateurs et financiers chevronnés ( des professionnels)
Diagnostic de cancer du sein: Pathologistes, radiologistes et medecins ( des professionnels aussi)
Au Québec, nous gratifions les diplomés étrangers avec une charge sénatoriale de « chauffeur de taxi »ou de « plongeur », il me semble fort possible que ces derniers aient plus de conscience et de respect envers leurs clients que nos beaux ordres professionnels.
Quebec devrait les changer en ordre confessionnel, ils seront plus remarquable.
Au début, le gouvernement avait un ou des rapports complets sur cette situation. Depuis, on nous parle de rapports incomplets. Il n’y a plus moyen de s’y retrouver.
Ici, on parle d’équipements sophistiqués. Au Pérou, on soigne avec succès, pas dans les hôpitaux, les malades atteints d’épilepsie, avec du sang de chauve-souris, (je ne connais pas la posologie) dixit ma femme péruvienne.
Est-ce réellement une question de gros sous? M. Landry a déjà affirmé, comme je l’ai déjà dit, que le Ministère de la santé ne manquait pas d’argent.
Je crois bien que le problème est humain : mauvaise gestion. Nous avons des remèdes de riches, et ça coûte cher. Un peu plus d’humanité serait la bienvenue.
Nous avons le choix vous savez. On peut toujours individuellement faire de la prévention. Pas besoin d’attendre un mot d’ordre du gouvernement. On peut tout aussi bien se soigner comme le faisaient nos ancêtres il y a 150 ans. On peut miser sur la prière, les pélerinages et les incantations de toutes sortes. On peut avoir recours aux médecines douces, occultes ou cosmiques. On peut bouffer toutes sortes d’herbes et manger de la terre. On peut méditer et soigner des bobos par la visualisation ou la pensée positive. On peut même aller se faire extraire notre mal par des charlatans en indonésie. Toutes les méthodes utilisées depuis la nuit des temps peuvent encore être utilisées. Il y a même des gens qui arrêtent gratuitement la douleur et le sang sur un simple coup de fil.
Le fait est cependant que nous avons choisi de soigner tous nos bobos, les petits et les grands, par les méthodes médicales scientifiques modernes. Nous avons choisi des techniques d’investigation qui relèvent de technologies sophistiquées avoisinant la science-fiction. On change des organes et des articulations usées en les remplaçant souvent par des bidules qui coûtent la peau des fesses. On a des pilules pour chaque bobo ou pour chaque état d’âme. On corrige à grands frais les erreurs de la nature et l’usure naturelle de notre corps. On a des petits pots de crème et des onguents miraculeux dont les recettes semblent nous avoir été transmises par des extraterrestres. On prolonge continuellement la vie et donc les maladies qui viennent avec.
Avec tout cela vient donc une facture astronomique. Ou bedon on la paie ou bedon on se tourne vers autre chose ou bedon on apprend à vivre avec nos petits bobos et on ne soigne que les gros. Les plus petits bobos se soignent souvent seuls avec un peu de temps.
En bout de ligne la facture qu’on nous refile correspond simplement à nos exigences. Non? Il suffit de payer un peu plus pour en avoir un peu plus. C’est pas sorcier.