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Iggy & François

 

1) Pas d'élection fédérale cet été:

Non? Êtes-vous sérieux?

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/200906/17/01-876470-les-elections-evitees-au-moins-jusqua-lautomne.php

Bon. Blague à part. Il me semble qu'il y avait pourtant ZÉRO SUSPENSE.

ZÉRO.

Pourquoi?

– Avec des taux de participation déjà de plus en plus bas en des périodes d'activités plus normales, une élection en plein été aurait été suicidaire pour TOUS les partis.

– Le Parti libéral n'est toujours pas «prêt» à une élection. Manque encore d'argent, d'organisation et de sondages suffisamment solides pour aider, justement, à rentrer plus d'argent.

Bref, Michael Ignatieff a encore livré une performance frôlant le cabotinage politique.

Comme il l'avait fait lorsqu'il a succédé à Stéphane Dion. Question d'étirer la sauce et de garder l'attention des médias sur lui, il avait tenté de faire croire qu'il croyait au projet d'une coalition PLC-NPD. Alors, que dans les faits, il n'y croyait pas du tout. Au point où, comme prévu, il a fini par mettre une grosse croix dessus.

Cette fois-ci, il a tenté de faire croire à la possibilité qu'il ferait tomber le gouvernement Harper, même s'il savait qu'il ne pourrait pas le faire. (Ce que Stephen Harper savait aussi). Encore une fois, il a entretenu un faux suspense. Ce qui lui a permis de garder l'attention médiatique sur lui.

Reste à voir ce que penseront les Canadiens de cet autre épisode de politique-spectacle…

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2)  Le PQ «lucide»?

«Le Québec fonce droit dans un mur et les Québécois sont à l'heure des choix difficiles. Le gouvernement Charest doit appliquer des solutions tirées des rapports Ménard, Castonguay et Montmarquette: revoir les «vaches sacrées» que sont devenus certains programmes sociaux et augmenter les revenus de l'État par des hausses de taxes et de tarifs. C'est le plaidoyer qu'a livré hier le député de Rousseau et porte-parole en matière de finances, François Legault, alors qu'il commentait le projet de loi 40, présenté par le ministre des Finances, Raymond Bachand, qui encadre le retour aux déficits.» Extrait de: http://www.ledevoir.com/2009/06/17/255467.html

Ce qu'ont en commun ces rapports, doit-on le rappeler, est la position néoconservatrice classique:  il faudrait augmenter taxes et tarifs en tous genres pour augmenter les revenus de l'État plutôt que de réformer la fiscalité pour rétablir un certain équilibre entre la contribution des particuliers et des entreprises à l'assiette fiscale (les particuliers assumant maintenant la grosse part de cette assiette).

Le second modèle est ce qu'on appelle «progressif» parce qu'il opère les ponctions fiscales selon le revenu et donc, la capacité de payer.

Tandis que le premier est «régressif» parce qu'il s'applique selon l'usage et indépendamment de la capacité de payer, avec comme résultat qu'il tend à pénaliser la classe moyenne, les travailleurs à petits salaires et les plus démunis, alors qu'il favorise ceux dont les revenus sont supérieurs.

Donc, doit-on comprendre que sur les questions économiques, il y aurait à l'Assemblée nationale trois partis sur quatre qui seraient de centre-droite ou de droite, soit le PLQ, le PQ, et l'ADQ (ce dernier étant clairement le plus à droite des trois)?

Les Québécois doivent-ils comprendre qu'hormis la question nationale, ils devraient se demander la chose suivante: c'est quoi la différence entre le PQ et le PLQ dans le domaine économique?…

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3) De la liberté d'expression:

Dans son éditorial de ce matin, André Pratte, éditorialiste en chef de La Presse, revient sur la «controverse» de l'Autre Saint-Jean.

http://www.cyberpresse.ca/opinions/editorialistes/andre-pratte/200906/17/01-876343-le-nationalisme-douverture.php

Et voici, entre autres choses, ce qu'il en dit: «Il faudrait aussi que les organisateurs de la Fête nationale aillent plus loin dans leurs efforts d'inclusion. En particulier, on devrait décourager les artistes participant aux grands spectacles de la Fête de profiter de l'occasion pour lancer des appels à l'indépendance du Québec. Ces appels ne produisent rien d'autre qu'un profond malaise chez les Québécois ne partageant pas cette idéologie et qui devraient avoir le droit de fêter en paix.»

Doit-on alors comprendre que cette '«inclusion» devrait «exclure» toute prise de position souverainiste en public lors de la Fête nationale? Bref, que cette «inclusion» devrait «exclure» cette petite chose qu'on appelle la «liberté d'expression»?

Drôle de suggestion venant d'un journal. Et donc, tributaire lui-même pour sa propre existence de cette même petite chose qu'on appelle la «liberté d'expression». Laquelle, en démocratie, s'applique à toutes les opinions (qui, selon la loi, ne sont pas prouvées haineuses). Pas seulement à celles qu'on partage.

Exprimer un désaccord, débattre et critiquer sont des pratiques assez fondamentales en démocratie. Mais suggérer qu'on «décourage» l'expression libre d'une idée ou d'une conviction? Ça, c'est une autre histoire.

Tenez. Ça rappelle ce principe:

«Je désapprouve ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.»

Ce qui, on pourrait le croire, devrait aussi normalement s'appliquer à un certain ancien premier ministre, invité pourtant récemment à se taire sous le couvert de la suggestion imagée suivante: «Enfermez-le!»…