Raymond Archambault, c'est la voix qui rassure.
Ou enfin, qui rassurait. Puisque Raymond Archambault, LA voix du radiojournal de Radio-Canada depuis trente ans prendra ce vendredi «les chemins de la retraite» – pour reprendre sa propre expression.
Cette voix, elle va me manquer énormément. Trente ans, ça forme tout un lien de fidélité…
Cette voix est une des dernières grandes voix dans nos médias à maîtriser la langue française avec autant de rigueur, de précision et je dirais, aussi, d'amour et de respect.
Cette voix aura été portée par trente ans d'actualités au Québec, au Canada et dans le monde.
Trente ans qui, dans notre univers à nous, nous auront fait passer, entre autres, par deux référendums sur la souveraineté, un autre sur un projet d'entente constitutionnelle – auxquels la réponse fut toujours la même (NON); quelques récessions; la montée de la droite sous Reagan & Thatcher; la chute du mur de Berlin; l'éveil de la Chine; l'arrivée d'Internet; le 11 septembre 2001; l'élection du premier président américain noir, etc., etc., etc…
Cette voix aura aussi traversé une période de changements profonds dans ce qu'on appelait les «affaires publiques»… La réduction lente, mais certaine des émissions et longs reportages d'analyse; la montée de l'«opinion» et la multiplication, à l'américaine, de «commentateurs» colorés politiquement; une concentration de la presse tout à fait exceptionnelle pour une société aussi petite que celle du Québec; etc., etc. etc…
Bref, cette voix, elle me manquera. Pour elle-même.
Mais aussi pour ce qu'elle aura représenté aussi longtemps, et semble vouloir nous échapper peu à peu. Ici comme ailleurs.
Bonne retraite Monsieur Archambault. Et merci pour tout.
En espérant que ce départ, comme vous le disiez en ondes ce midi, ne sera qu'un au revoir…
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Petit souvenir délicieux:
http://archives.radio-canada.ca/societe/celebrations/clips/15088/
Sic transit gloria mundi. M. Archambault passe à l’Histoire. On lui rend homage aujourd’hui, avec raison, il était un bon serviteur de l’Etat et des auditeurs. Il nous manquera.
La nouvelle génération de lecteurs et de rédacteurs de nouvelles nous en fait entendre de toutes les couleurs. M. Archambault maîtrisait la langue parlée. S’il pouvait faire école en se consacrant à la formation de ses successeurs… après une bonne période de repos bien mérité.
Bon vent, M. Archambault.
Un fidèle auditeur.
Monsieur Archambeault, vous allez beaucoup me manquer. Les midi ne seront plus jamais pareils!
Merci Monsieur Archambeault.
Un autre fidèle auditeur
J’endosse totalement, et avec une certaine émotion, les propos brillants et subtils de Josée Legault. Elle a bien raison de mettre l’accent sur le déclin lamentable de ce que l’on appelle LES AFFAIRES PUBLIQUES.
Face aux changements, on peut parfois penser que tout changement constitue un progrès et nous amène vers le meilleur. On peut aussi, de manière analytique et critique, se demander si certains changements ne nous conduisent pas vers le pire, vers une détérioration de ce qui existait.
JSB
Encore une fois et comme toujours excellente analyse M. Baribeau. Il semblerait que le nouveau mandat de Rad-Can est de nous imbéciliser désormais.
On nous assomme de buletins de sports et de dieu sait quoi encore qui laissent les auditeus classiques, habituels de Radio-Canada indifférents. On tient à faire concurence aux chaînes privées qui ont le profit en tête.
Il reste encore de bons programmes d’intérêt publique à la télé comme à la radio, mais on ne peut s’empêcher de percevoir un tirement vers le bas dans la tendance des dernières années.
Du pain et des jeux, comme on a déjà écrit sur ce forum.
Cordialement