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Un ajout au Moulin à paroles?

 

Je constate que mon billet précédent sur la «controverse» du Moulin à paroles – «L'inculture au pouvoir» – continue de susciter un débat des plus intéressants. Merci aux membres. Et merci pour le nombre impressionnant de visites et pour les liens pertinents que vous ajoutez pour bonifier ce «dossier».

http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2009/09/04/l-inculture-au-pouvoir.aspx

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Sur son blogue, mon collègue André Pratte, s'opposant à cet événement – ce qui, il va sans dire, est par ailleurs tout à fait son droit – se demande par contre ce que ferait René Lévesque aujourd'hui?

http://blogues.cyberpresse.ca/edito/

Question à laquelle, face à un procédé souvent utilisé, on est plutôt tenté de répondre: laissons les morts dormir en paix.

Mais, soit dit en tout respect, ce qui trouble en fait, est l'argument suivant:

«Bien sûr, le manifeste du FLQ fait partie de notre histoire, on ne peut pas le nier. Mais le lire lors d'un événement visant «rendre hommage aux gens d'ici et d'ailleurs qui, part /sic/ leurs mots, leurs écrits, leurs voix ont façonné ce coin du monde» (communiqué des organisateurs, 5 septembre), c'est lui donner une importance, une valeur, une noblesse qu'il ne mérite pas.»

Ou, en d'autres mots, que sa simple lecture parmi 140 autres textes, de même que dans le contexte bien précis et défini du Moulin à paroles, viendrait donner AUJOURD'HUI, a posteriori, une espèce de légitimité au manifeste du FLQ. Ou, pis encore, comme l'avançait également mon collègue: «Et on applaudira les assassins de Pierre Laporte. C'est à lever le coeur.»…

Il est pourtant clair, en consultant le programme du Moulin à paroles, qu'aucune intention de ce genre, bien au contraire, n'y est explicite ou implicite.

Tout comme aucune intention de ce genre, loin de là, ne pouvait être décelée dans l'exposition MANIFESTES du Théâtre français de Wajdi Mouawad, dont l'affiche du manifeste du FLQ faisait pourtant partie.

Présentée en septembre 2008 au Centre national des arts à OTTAWA, cette exposition, notons-le, n'avait pourtant soulevé aucune controverse. Et ce, dans la capitale même du Canada!

Cherchez l'erreur.

Voyons d'ailleurs ce qu'en disait le texte officiel de la présentation de l'exposition. Ironiquement, un texte intitulé «Il est interdit d'interdire». Et ce, en français et en anglais:

«Tracs ou placards, manifestes ou proclamations, contre ou en faveur de: ces affiches parlent de nous, de ce que nous étions et de ce que nous sommes devenus, en révélant ce qui se cachait et ce qui se trame derrière les murs.»

(*) Voir aussi l'échange qu'ont eu ce matin sur ce sujet, Michel Tremblay et Wajdi Mouawad, à l'émission de Christiane Charette:

http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2009-2010/chronique.asp?idChronique=87238

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De fait, avancer que la simple lecture du manifeste du FLQ dans un événement comme le Moulin à paroles lui donnerait une «noblesse qu'il ne mérite pas», voir que cela ferait applaudir les assassins de Pierre Laporte, est comme dire que si on y lisait aussi la Loi des mesures de guerre, cela aurait, on ne sait trop comment, donné une «noblesse» à cette Loi qu'«elle ne mérite pas».

Ou, pis encore, qu'on y aurait ainsi applaudi ceux qui ont suspendu les libertés fondamentales des citoyens en octobre 1970 et ont jeté en prison près de 500 personnes innocentes sans la moindre raison valable.

Tenez, la Loi des mesures de guerre? Peut-être un ajout intéressant au programme du Moulin à paroles?

Question de bien faire le tour de la question.

 

(*) Voir aussi:

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2009/09/07/001-Moulin-paroles-hamad.shtml

http://www.radio-canada.ca/emissions/24_heures_en_60_minutes/2009-2010/