C'est peut-être, en effet, comment il faudra rebaptiser l'Action démocratique du Québec.
Non content d'avoir dilapidé le formidable capital politique qui venait avec le statut d'Opposition officielle remporté en 2007, ce parti, végétant à 8% dans les sondages depuis le départ de Mario Dumont, se paye le «luxe» de se taper une des courses à la chefferie les plus absurdes de l'histoire du Québec, voire du pays.
Après la saga des diplômes universitaires inexistants des Éric Caire et Christian Lévesque, voilà que l'autre candidat à la chefferie, Gilles Taillon, pourrait se retirer suite à, d'après ce qu'on rapporte aujourd'hui, un diagnostic de récidive d'un cancer et des traitements préventifs dont il aurait besoin.
Primo: si la nouvelle est fondée, on ne peut que lui souhaiter le retour complet à la santé.
Secundo: si tel est le cas, il reste que dans les faits, après qu'il ait traité Éric Caire, du même parti, de tricheur et de menteur, il deviendrait de toute façon impossible d'imaginer comment tout ce beau monde pourrait travailler ensemble dans la joie et l'harmonie, que M. Taillon, ou que M. Caire, ait gagné cette course. De toute évidence, il existe une hargne bien réelle entre les deux hommes.
Ce qui, en soi, n'a rien d'inhabituel dans un même parti. Mais ce qui frappe dans ce cas-ci, c'est à quel point les deux hommes sont incapables de faire montre, même en public, ne serait-ce que d'un minimum de respect l'un pour l'autre.
Tertio: quant à l'aspect politique de la question, et sans présumer du résultat final de la course, force est néanmoins de constater que le retrait de Gilles Taillon laisserait Éric Caire en position de force – son réseau et ses appuis à l'ADQ ayant nettement plus d'«ancienneté» que ceux de Christian Lévesque – du moins, si on peut utiliser une telle expression pour quelqu'un qui n'aime vraiment pas les syndicats…
Mais surtout, une victoire éventuelle de M. Caire voudrait dire une chose: que l'ADQ serait plus à droite que jamais dans le spectre idéologique québécois. Ce qui n'est pas peu dire.
Et que cela, par définition, pourrait sonner le tocsin de sa disparition éventuelle.
Là-dessus, vous me permettrez ce rappel quant à l'«l'inspiration» idéologique principale de M. Caire:
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2009/08/26/le-110-de-la-politique.aspx
*****************************************************************
Et parlant de «rappel», les bulletins de nouvelles d'aujourd'hui soulèvent la possibilité que le gouvernement Charest hausse la TVQ, mais surtout, une pléthore de tarifs publics pour tenter d'éponger son déficit.
C'était justement ce que je prédisais dans The Gazette, le 21 août dernier, à mon retour de vacances:
http://www.montrealgazette.com/news/Sacrifice+back+Quebec+political+agenda/1914612/story.html
Nul besoin d'ajouter que je préférerais nettement me tromper sur la question bien spécifique des tarifs…
Comme toute personne un peu sensée je souhaite que Gilles Taillon surmonte rapidement ses problèmes de santé. Comme toute personne un peu sensée je souhaite cependant que Gilles Taillon se retire de la course à la direction de l’ADQ. Le Québec n’a pas besoin de ce genre de politicien d’extrême droite, d’une nouvelle ère de grande noirceur. Pour les mêmes raisons je souhaite qu’Éric Caire se désiste également. Le Québec n’a pas besoin d’un politicien encore plus à droite que Gilles Taillon, un politicien incapable de réussir ses cours universitaires, un homme incapable d’écouter ses professeurs et donc, logiquement, incapable d’écouter les électeurs.
En fait l’ADQ devrait disparaître à moins qu’elle trouve un chef fréquentable et capable de respecter ses semblables, mêmes ceux qui ne lui ressemblent pas.
Je trouve toujours un peu curieux qu’on accorde autant de visibilité à un parti de cette nature alors qu’on ne se gêne pas pour critiquer fortement les Républicains américains, les français partisans du Front National ou tout autre parti fasciste ou d’extrême droite. Pourquoi ce qui nous semble si condamnable chez les voisins devient acceptable quand ça se passe dans notre cour? Quand on pense que les candidats à la direction de l’ADQ représentent la crème de ce parti cela est très inquiétant. Mario Dumont était une exception. Sous son air quasi sympathique et bon enfant se cachait un conservateur non moins inquiétant qu’un Stephen Harper (pour ne pas dire un Jean-Marie Le Pen). Qu’y a-t-il de mal à ne respecter ce qui n’est pas respectable?
Concernant l’ami John James quelqu’un pourrait-il lui rappeler que les québécois sont les plus taxés, les plus imposés et les plus tarifés en Amérique du Nord? Il me semble que c’est ce même John James qui depuis six ans et demi nous a enfoncé ces idées dans le crâne tout en nous vendant l’idée qu’il fallait changer cet « état de fait » pour ramener le Québec dans la « moyenne ». Après avoir reculé sur tous les objectifs qu’il s’était fixés depuis sa triste arrivée en politique québécoise voilà que le John James va maintenant s’appliquer à faire tout le contraire de ce qu’il a toujours prêché. Si le ridicule tuait, John James ne serait plus de ce monde. On sait cependant que certaines choses frisent le ridicule. Alors on devrait se méfier des politiciens trop frisés.
Ça alors, Paolo…
Voilà que vous y allez d’une nouvelle diatribe à l’égard de notre premier ministre et, cela, sans que j’y sois pour quoi que ce soit! Avoir su, je vous aurais moi-même glissé quelques mots à propos de Jean Charest plus tôt – sauf que vous n’étiez pas dans les parages, ces derniers jours…
Mais revenons à nos moutons, soit cette possible hausse de la TVQ. Bien qu’une hausse de taxe ne soit jamais la bienvenue, celle-ci me semble nécessaire. Quant aux tarifs, sauf s’il s’en trouve d’anachroniquement insuffisants en contrepartie des services obtenus, non merci.
Encore que les frais de scolarité universitaire seraient pour leur part vraiment dûs pour un bon rajustement vers le haut. Si l’on veut prioriser une éducation supérieure qui soit véritablement supérieure, s’entend.
Et puis, concernant l’ADQ, pas la peine d’en parler.
Le feu de paille adéquiste est éteint.
Le chacun pour soi et au plus fort la poche de l’ADQ, ça ne marchera jamais au Québec.
L’ADQ: Mort en Novembre 2007. Voici pourquoi:
http://www.vigile.net/ADQ-Novembre-le-mois-des-morts
La première fois que j’ai entendu parler de l’ADQ, j’ai tout de suite voulu voter pour eux… Mais après la réflexion de 15 secondes, ma décision était déjà prise : « Oublie ça, ça marche pas… ». Bien entendu, je conçois que tout le monde ne puisse pas être aussi rapide que moi!
L’essentiel à retenir dans toute l’histoire de l’ADQ, c’est qu’elle n’ait pas réussie en 15 ans d’existence à attirer aucun politicien de classe et digne de ce nom. Mais heureusement, elle a peut-être permis de déminer le terrain des jeunes « wanna be » politiciens profesionnels… Vous savez, comme le jeu où les marmottes se sortent la tête pour qu’on puisse ensuite mieux frapper dessus… vous voyez?
Et cette course à la chefferie digne du cirque Patof, mais quel régal pour mettre le clou au cercueil de ce parti mort-né!
Oh, regardez, une autre marmotte… et Paf!
@ Claude
« Bien qu’une hausse de taxe ne soit jamais la bienvenue, celle-ci me semble nécessaire. »
Ce n’est pas moi qui chante sur toutes les tribunes depuis maintenant plus de 10 ans que les québécois sont les contribuables les plus imposés, les plus taxés et les plus tarifés en amérique du Nord et qu’il est temps que cela change. Ce n’est pas la première fois que votre ami John James recule depuis qu’il a fait ses premiers pas sur la scène politique québécoise. Vous avouerez cependant que vouloir augmenter les taxes après avoir chanté pendant tout ce temps qu’il fallait les diminuer est probablement le plus grand pas de recul effectué par John James depuis qu’il a quitté Ottawa. Je ne crois pas qu’il serait inapproprié de rebaptiser le premier ministre du Québec Jean « Recul » Charest. C’est probablement le trait de caractère le plus évident de John James depuis le début de son triste règne. J’ai toujours pensé que Jean Charest était un trou de c… mais là je commence à croire qu’il est davantage un trou de recul.
@ Paolo
Content de vous savoir de retour, quoi qu’il en soit de nos divergences d’opinion. Vous apportez toujours une bonne dose de piquant aux débats…
Pour ce qui est de cette possible hausse de la TVQ, bien que cela ne me plaise pas outre mesure, évidemment, il s’agit là d’une façon presque « sans douleur » d’aller chercher des revenus pour l’État, à l’heure où cela s’avère bien nécessaire.
Et puis, n’a-t-on pas abondamment critiqué le gouvernement québécois de ne pas avoir sauté sur l’occasion de majorer cette taxe de vente après que le gouvernement fédéral eut baissé la sienne?
Entre diverses solutions forcément impopulaires, la hausse de la TVQ serait à mon avis le moins pire choix. Pas d’accord?
Le recours aux taxes à la consommation et plus largement, celui aux services tarifés, est la pente naturelle de tous les gouvernements conservateurs. Plus ils sont de droite et plus ils tendent à tirer leurs revenus des impôts indirects, plutôt que de ceux qui sont perçus sur les revenus des contribuables ou des corporations. Leur motivation pour agir de la sorte va de soi puisqu’elle leur permet de jouer leur rôle en tant qu’agent actif pour diminuer dans la mesure du possible les transferts de revenus des mieux nantis vers ceux qui le sont moins, ce que fait par contre l’impôt progressif sur les revenus et les impôts sur les profits. Hélas, les moins nantis, financièrement s’entend, ne peuvent compter sur les abris fiscaux et les paradis du même acabit, même pas sur celui qui les attendrait à la fin de leurs jours, comme beaucoup de mieux nantis aimeraient bien qu’ils le croient.
Mais ce raisonnement citoyen, il ne faut pas s’attendre à ce que des défenseurs des écarts de fortunes à tous jamais, même quand ils se creusent encore plus, l’adoptent. Ils vous proposeront à la place toutes les privatisations imaginables, de la santé à l’éducation, en passant par Hydro-Québec.
Oui, l’Adq a du mal à repartir à neuf. Le chef est parti très vite et le parti peine à se relever.
Mais de là à tirer sur l’ADQ et à laisser croire que ce parti est moribond et déclinant, il a une limite. Rappelez vous l’investiture du PQ après le départ de Jacques Landry! Les candidats y ont goûté aussi. On a sorti l’homosexualité d’André Boisclair et on a même entendu dire que c’est Pauline Marois, elle-même qui a vendu la mèche sur la consommation de cocaine de ce dernier. Ce qui n’a jamais été expliqué ni éclairci. Je trouve qu’il y avait là, une atmosphère d’embrouille aussi grave qu’entre nos deux protagonistes de l’ADQ. Et de plus, mentir sur son cv, est dans mon livre à moi, moins amoral que consommer des drogues dures pendant un mandat au gouvernement. Je trouve que monsieur Taillon n’a pas de classe. Cela ne m’empêchera pas d’aller voter pour le prochain chef de parti de l’ADQ en espérant que ce parti continue le travail qu’il avait commencé au parlement et que j’ai suivi lors de nombreuses commissions parlementaires. Je veux encore leur donner une chance.
@ Claude
« Pour ce qui est de cette possible hausse de la TVQ, bien que cela ne me plaise pas outre mesure, évidemment, il s’agit là d’une façon presque « sans douleur » d’aller chercher des revenus pour l’État, à l’heure où cela s’avère bien nécessaire. »
Encore une fois ce n’est pas moi qui chante sur toutes les tribunes qu’il n’est pas « nécessaire » que les québécois soient les nord américains les plus taxés.
Vous parlez d’une façon presque « sans douleur » d’aller chercher des revenus pour l’État. Sans douleur pour qui? Pour John James, pour Popol et pour tous leurs petits zamis. Je ne crois pas que pour les plus démunis de notre société une hausse d’un ou deux points de pourcentage de la TVQ soit une opération sans douleur. C’est souvent de la nourriture en moins ou des médicaments nécessaires en moins. Si vous voulez parler de hausses de taxes non douloureuses pensez plutôt à augmenter les taxes sur les biens de luxe que seuls les gros capitalistes et leurs petits zamis peuvent se payer. Ce gouvernement, s’il était plus intelligent ou moins amoral, pourrait même songer à abolir la TVQ sur des biens essentiels que tous les pauvres doivent consommer, comme l’a déjà fait Jacques Parizeau. Arracher une piastre à Popol n’a pas les mêmes conséquences qu’arracher une piastre à un pauvre qui en arrache. Quand plus de gens comprendront cette réalité le monde tournera plus rond.
« Entre diverses solutions forcément impopulaires, la hausse de la TVQ serait à mon avis le moins pire choix. Pas d’accord? »
Non, pas du tout. Il y a encore beaucoup d’argent qui peut être puisé dans les poches de ceux qui en ont trop et qui ne savent plus quoi en faire. Il y a plein d’argent qui devrait normalement, selon les lois déjà existantes, se retrouver dans les coffres du gouvernement mais que le gouvernement n’a pas le courage d’aller chercher. Le moins pire choix serait que ce gouvernement incompétent démissionne et laisse la place à de meilleurs administrateurs.
Augmentation de la TVQ
Le déséquilibre fiscal entre le Québec et le Fédéral n’est pas résolu. En ce sens, l’augmentation de la TVQ serait un pas dans la bonne direction, avant que le Fédéral n’augmente à son tour la TPS.
La récession actuelle n’est pas le meilleur moment pour augmenter les tarifs. Cependant, il serait avantageux de revoir le niveau de la TVQ et la façon dont elle est perçue.
Étant donné les difficultés budgétaires du québec et les besoins criants dans les secteurs de la santé et de l’éducation, le gouvernement du Québec devrait profiter de la baisse récente de la taxe fédérale TPS pour augmenter d’autant la taxe québécoise TVQ. Cependant, et ceci est très important, cette décision devrait être accompagnée de mesures (allègements fiscaux ou allocations fiscales) pour ne pas pénaliser les personnes à faibles revenus.
Par la même occasion, le gouvernement du Québec devrait aussi en profiter pour revoir la façon de gérer la perception de la taxe de vente. Comme dans plusieurs pays européens où le prix affiché comprend toutes les taxes, la TVQ devrait obligatoirement être intégrée dans le prix de vente affiché par le marchand. On éviterait ainsi la désagréable surprise de toujours voir un montant de facture plus élevé que le montant que l’on pensait payer au départ.
De plus, comme dans plusieurs pays européens, le commerçant devrait obligatoirement remettre au client un reçu papier de chaque transaction sur lequel apparaitrait le prix de base, la taxe retenue et le total à payer. Les caisses enregistreuses devraient être régulièrement vérifiées pour s’assurer que les taxes soient bien remises aux gouvernements et non gardées dans les poches des commerçants, comme il arrive souvent.
Des sommes colossales sont perdues pour notre gouvernement, et donc pour l’ensemble des contribuables honnêtes, à cause d’une mauvaise gestion de la perception des taxes à la consommation, sans parler de l’évasion fiscale sur les revenus non déclarés.
Parlant de la TVQ (et de cousine fédérale TPS), je me rappelle un entrefilet paru il y a environ deux mois dans les journaux: le tiers des commerçants ne remettent pas au gouvernement les taxes perçues dans les délais prévus. C’est sûr: ça les aide dans leurs liquidités. Le problème, c’est qu’une taxe prélevée au consommateur, mais non rendue au gouvernement, devient, au mieux une subvention déguisée à l’entreprise, au pire, une fraude.
Donc, avant d’aller piger dans les poches des citoyens, pourquoi ne pas récupérer avec plus de poigne ce qui pourrait l’être?