Merci aux nombreux membres qui ont exprimé sur ce blogue avec passion, verve et respect, ce que la mort, et surtout la vie de Pierre Falardeau leur inspirait.
Incluant, bien entendu, leurs accords ou leurs désaccords avec ses idées et ses combats.
De toute évidence, il a su, et sait encore, même dans la mort, provoquer la réflexion et les débats…
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Maintenant, pour l'aspect plus terre-à-terre des choses, vous me permettrez de rappeler que la famille de Pierre – sa veuve Manon et ses trois enfants -, n'est pas parmi les plus fortunées.
D'autant plus que les funérailles, comme pour vous pouvez le deviner, ont été onéreuses. Inévitable dans les circonstances.
Je fais donc ceci par amitié pour Pierre et par respect pour sa famille:
Pour ceux et celles qui voudraient et pourraient contribuer dans ce sens, voici les coordonnées de la succession (que vous pouvez aussi, pour ceux qui le désirent, faire circuler):
Succession Pierre Falardeau
C.P. 129
Succursale Delorimier
Montréal (Québec)
H2H 1V0
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Le Devoir d'aujourd'hui fait état du discours percutant de son fils Jules, prononcé aux funérailles de Pierre:
http://www.ledevoir.com/2009/10/05/270170.html
Et pour l'écouter:
http://videos.lcn.canoe.ca/video/43318638001/falardeau-ecoutez-jules-falardeau/
Jules Falardeau … Justin Trudeau … ça rime un peu trop bien ! Bon, je pense que nous avons notre duel socio-politique pour la prochaine décennie : un Chevalier de l’Indépendance vs un Champion du Canada ! Y’a quelqu’un pour en aviser les médias américains toujours en quête de superstars ?
Ça commence en janvier 2010 avec les JO du Canada et le demi-siècle de la Révolution tranquille !
Que les vieux loups gardent le ring libre pour nos deux jeunes loups. Quelqu’un songera à donner quelques leçons d’entraînement au Jules ! À l’heure actuelle, le Justin a une bonne longueur d’avance …
(…) Cette cérémonie vécue aujourd’hui qui met de l’avant la filiation des fils Falardeau avec leur père est une rupture symbolique et pratique avec nos familles québécoise trop souvent perturbées par un déficit de filiation paternelle tout comme cette cérémonie préparée par Pierre Falardeau l’anthropologue pendant le déroulement de la messe a permis de faire revivre les racines révolutionnaires du christianisme en mettant de l’avant une liturgie combative en faveur des opprimés rappelant à travers les écrits de Saint Paul et de Saint Luc, l’hypocrisie de la fausse vertu des pharisiens. Montrant de fait un autre visage de l’église que celui de la collaboration et des faux compromis obtenus avec des autorités peu recommandables au nom d’une paix vide. Rappelons-nous la collaboration historique entre l’église catholique et le pouvoir britannique qui ici est forte de séquelles pour la pratique religieuse. (…)
Je reproduis ce commentaire personnel sur la cérémonie qui me semble inscrire sa nature combative pour la souveraineté du Québec à l’image de P.Falardeau. L’indépendance est un combat pour la liberté c’est ce qu’il faut comprendre. Cette cérémonie à forte charge symbolique et militante a été tout le contraire de la prestation impossible hier d’un Denis Coderre qui a démissionné comme lieutenant mais qui renouvelle sa confiance au chef qui l’a de fait ignoré hier soir en plein congrès avec l’appui des petits soldats libéraux du Québec dont il est préférable de taire les noms tant ils sont minables par l’étalement de leur vernis de pharisiens.
Certains -cracheront leurs dernières dents- comme chanterait un Jacques Brel pour cracher contre le souvenir d’un Pierre Falardeau pour injurier Jules Falardeau s’il devait sérieusement prendre la relève de son père sur la place publique mais eux qu’ont t’ils tant à proposer?
Je pense à un Richard Martineau qui pense toujours en bloc incapable de nuancer quelque prise de position qui crache aujourd’hui sur un P. Falardeau comme il s’en prend en bloc à toutes les religions sans considérer la notion de complexité qui détermine le rapport historique de l’humanité aux religions. Un type comme Martineau qui écrit des torchons et qui s’en vante tout en trouvant l’occasion de défendre son job comme pigiste dans un journal en lock out. Un type qui à 40 ans passés continue de nous intoxiquer avec ses causes superficielles écrites sur le coin d’une table avant de passer aux toilettes.
Le narcissique Martineau qui a pollué longtemps Voir par ses inepties répétés ad nauseam contre les babys boomers qui prend la défense de Claude Ryan cinq ans plus tard après l’outrance faite par Falardeau. Mais c’est du réchauffé Martineau, on connaît la chose, faudrait changer de disque.
Ici cette chronique de Foglia qui parle positivement de P.Falardeau sans en faire un saint et qui mentionne en passant tristement R.Martineau.
http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/pierre-foglia/200910/02/01-908082-un-honnete-homme.php
Autre lien d’un ennemi Dubuc qui règle ses comptes dans la bassesse. Personne n’a le monopole des dérapages. Un Alain Dubuc peut déraper autant que n’importe qui. Un titre comme le -dernier des felquistes- est plus explicite que l’article.
Mais l’article ne vaut guère mieux.
http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/alain-dubuc/200909/28/01-906087-le-dernier-des-felquistes.php
Pierre Bouchard,
Très juste votre observation sur l’utilisation qu’à fait Pierre Falardeau de l’Église, qu’il a transformer pour la cérémonie en institution politique. Ce qu’elle a été dans notre histoire.
http://www.vigile.net/Deux-heures-merveilleuses
J’abonde aussi avec vous concernant Martineau. Ce n’est pas son opinion qui me dérange, mais la superficialité du propos, qui se donne des airs de Voltaire du Plateau Mt Royal.
Votre texte articulé et expressif sur la cérémonie fait réfléchir J.C.Pomerleau. Je cite un extrait de celui ci un peu perdu dans la page précédente avec ses 118 contributions.
(….) Il n’y avait rien de mortuaire dans cette cérémonie. Aucun pathos, que de la santé, de celle qui vient quand la vie est assumé comme un combat. Pierre n’a pas laissé de place pour le défaitisme et le ressentiment et la « morbitude » qui vient avec. Cette cérémonie témoignait de ce trait de caractère. Elle fut un des rares moment de notre histoire récente ou on a célébré la santé de notre vie. Une pause salutaire qui trompait avec la « fatigue » ambiante. (…)
Votre passage sur le rôle de l’église au Canada français devenu le Québec peut faire débat. Je crois personnellement que l’église est ombre et lumière dans notre histoire avec la balance qui penche plus du côté de l’ombre toutefois il est difficile de contester son encrage culturel et le patrimoine artistique qu’elle nous a apporté malgré sa dérive politique et ultramontaine.
Le lien oublié du texte de R.Martineau pour ceux que ça intéresse. Vérification de son don pour les amalgames et raccourcis.
http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/richardmartineau/archives/2009/10/20091005-080700.html
En effet, il y a place à débat sur le rôle joué par l’Église. Il faut se rappeler que, si elle a joué un rôle politique proéminent, c’est parce qu’elle s’est substituer à l’État, démantibulé par la Conquête (Traité de Paris 1763), pour assumer une mission essentiel: conserver la cohésion nationale.Ce qui est consacré par l’Acte de Québec de 1774.
Son rôle proéminent, avec tout ce qui vient avec, aura donc été la conséquence de la Conquête. Néanmoins elle a remplis sa mission et nous a permis de survivre comme peuple jusqu’en 1960, moment ou on se donne les assises d’un État moderne. Reste à savoir si cet État peut maintenant assurer notre cohésion nationale encore longtemps; je n’ai pas cette certitude.
Du point de vue géopolitique, je pense que malgré ces petites trahisons, pour l’essentiel, les capacités millénaire de structurer le sociale de l’Église, nous a sauvé.
J’arrive à cette conclusion sur le tard; toute ma vie j’ai pensé le contraire.
À M. Dubé qui a écrit : «Jules Falardeau … Justin Trudeau … ça rime un peu trop bien ! Bon, je pense que nous avons notre duel socio-politique pour la prochaine décennie : un Chevalier de l’Indépendance vs un Champion du Canada »
M. Jules Falardeau portait un insigne, dans le dos de sa veste, qui ressemblait à celui d’un chevalier. Est-ce d’un mouvement souverainiste québécois, si oui, lequel ?
Encore moi. Oui.
C’est que je me rappelle l’intervention de P.Falardeau dans une conférence un peu improvisée dans une rue d’Hochelaga Maisonneuve. Ce n’est pas si connu comme propos. Il a dit qu’on devait cesser d’applaudir un Michael Moore de manière totale non parce qu’il est mauvais mais bien parce qu’au Québec nous avons nos propres réalisateurs documentaires qui ont été reconnus dans le monde entier à travers l’exploration du cinéma direct. Les films documentaires de Pierre Perrault se sont caractérisés comme un cinéma d’exploration de l’âme québécoise à forte charge politique. Ceux de Gilles Groulx sous la forme documentaire comme ceux sous la forme de la fiction se sont avérés autant émotifs tout comme ceux d’un Perrault qu’avant gardistes.
Les films documentaires et dramatiques des Groulx, Perrault et Brault sont ceux qui ont le plus influencés le cinéma de Falardeau. Avant de déifier un M.Moore qui ne peut exprimer qu’un point de la vue celui de la gauche américaine pour ce qu’elle existe, il faudrait se rappeler les travaux des Perrault et compagnie qui valent davantage que ceux d’un Moore.
Après la disparition de P.Falardeau, il est peut être temps que les Québécois découvrent pour de vrai leur cinéma. Se procurer les DVD du Party, de 1837 l’occasion de revoir ces films tout en aidant trop modestement financièrement il est vrai la famille Falardeau mais très certainement retrouver ces films les plus engagés de notre cinéma et découvrir en même temps les films trop oubliés des documentaristes.
Les coffrets documentaires Pea Soup et Temps des bouffons de P.F et les coffrets Perrault et Groulx disponibles en collection Office National du film.
@ M. Bousquet
Non, l’organisation des Chevaliers de l’Indépendance a été fondée un 24 juin 1964 par le boxeur Reggie Chartrand et ses amis. Est-ce une résurrection ou la même lignée ? J’sais pas.
Dans les années 1960, c’était une de ces organisations indépendantistes « underground » à côté des RIN et FLQ plus médiatiées, s’inspirant elle aussi du « portrait du colonisé » et de l’anti-capitalisme. J’espère seulement que Jules et ses amis aient dépassé ces théories. C’est correct de s’auto-coloniser l’esprit de grands personnages de notre histoire mais faut savoir renouveler un peu les discours ou les faire évoluer au goût du jour.
http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/21018.html
Bouquin qui décrit le parcours de R. Chartrand : « La dernière bataille » paru chez Parti pris, 1972. Un titre franchement trop apocalyptique mais bon ! on comprend que le boxeur Chartrand faisant dans la boxe amateur …
PS Semble-t-il que Jules en train de faire un documentaire sur Reggie Chartrand justement.
Reggie le boxeur traitait de « traître à la nation québécoise » un certain Pierre Elliott-Trudeau … ayant déjà dit par ailleurs que son père lui avait appris à boxer ! Décidément, le milieu de la boxe est une petite famille …
Demandons au Falardeau fils de mieux connaître la dialectique traître-patriote avant de traiter lui aussi Trudeau fils de « traître à la nation québécoise ». Un Trudeau fils qui connaîtrait bien « Le Canadien errant » ne pourrait faire un véritable bon traître. Ces « patriotes » qui parlent à tort et à travers d' »amnésie collective » sont mieux de s’en souvenir sinon on jugera que l’amnésie est d’abord la leur et non celle de ce peuple qu’ils disent « défendre ».
Le rôle qu’a joué l’Eglise au Québec depuis 1837 me fait penser à un jardinier qui s’occupe d’un jardin bonzaï. C’est beau, mais ça demeure petit. L’Eglise nous a empêchés de grandir. Tout est là, mais en petit. On nous a constamment taillés, pour sauver notre âme. Ceux qui voulaient grandir devaient s’exiler, comme François Hertel, alias Dubé, qui étouffait dans notre société contrôlée pour notre propre bien.
Graduellement, depuis les années cinquante, le Québec s’épanouit. Pourrons-nous continuer à le faire à l’intérieur de la fédération, ou devrons- nous, collectivement, quitter le nid?
Ah! La belle question.
» Ceux qui voulaient grandir devaient s’exiler, comme François Hertel, alias Dubé, qui étouffait dans notre société contrôlée pour notre propre bien. » (M. Gingras)
Il n’y a pas eu que ce Dubé alias Hertel qui s’exila. Ce n’est pas la faute de l’Église pas plus que c’est la faute de l’Anglais ou la faute de ce peuple… car oui on pourrait tout aussi bien accuser ce peuple et son « anti-intellectualisme » d’avoir causé l’exil de plusieurs de nos intellectuels ! Oui, on le pourrait mais ce serait encore une fois réduire la complexité d’une situation socio-historique totale.
Si vous voulez vraiment qu’il y ait sortie ou fin d’un exil, d’une errance, individuel ou collectif, comprenez d’abord celui d’un écrivain un peu plus près de nous dans le temps que ce Hertel : l’Aquin. Il était par ailleurs catholique croyant. Eh oui !
» L’exil m’est essentiel, indispensable, et je constate aujourd’hui que ma vie s’organise autour de mes exils. En cela, je frôle lucidement la schizophrénie … » – Hubert Aquin, Journal, 25 janvier 1961
Aquin est le plus commenté des écrivains québécois mais étrangement ceux qui disent « défendre » le Québec ne « défendent » jamais l’idée qu’il serait utile de mieux le connaître et le comprendre.
@ M. Bouchard
Pris dans l’article « Le dernier felquistes » de M. Alain Dubuc de La Presse : » Par exemple, Bernard Landry a dit ce week-end que le décès de Falardeau constitue «une perte considérable pour notre nation». En faisant un aveu tout à fait stupéfiant: « Je lui disais: Pierre, je pense à peu près comme toi sur à peu près tout, mais je ne le dis pas de la même manière.» Est-ce que cela signifie que Landry, ex-premier ministre du Québec, serait, en secret, un fanatique aux idées simplistes et animé par la rage? »
En décembre 2008, Jean Charest a dit « je suis fier d’être Québécois ». Avant même la célèbre parole de René Lévesque en 1976, Hubert Aquin disait en 1973, à la réception d’un prix littéraire du gouvernement du Québec, les mêmes mots : « je suis fier d’être Québécois ».
Puisque, dans une histoire secrète du Québec, Aquin fut également felquiste, est-ce que cela signifie que Charest, premier ministre du Québec, serait, en secret, un fanatique aux idées simplistes et animé par la rage ?
Que M. Alain Dubuc et La Presse maîtrisent un peu mieux leur rage intérieure face aux attaques perpétuelles de nationalistes « enragés » et qu’ils ne dérapent pas intellectuellement parlant dans leurs associations insidieuses … ou on les accusera de faire déraper tout un débat politique qui dure depuis une cinquantaine d’années et plus. Dure, dure responsabilité que d’être éditorialiste d’un grand journal francophone in America. Saluons le courage de ceux de La Presse !
@ M. Gingras
» Ceux qui voulaient grandir devaient s’exiler, comme François Hertel, alias Dubé, qui étouffait dans notre société contrôlée pour notre propre bien. »
Un grand Trudeau s’est aussi exilé, à Ottawa et ailleurs, parce qu’il « étouffait dans notre société contrôlée pour notre propre bien ». La chose est écrite noir sur blanc dans ses écrits d’avant son saut en politique en 1965.
Pour une portion non négligeable de la population du Québec, le nationalisme est aussi « étouffant » que l’Église. Il serait donc utile que nos nationalistes se disant fiers patriotes, prétendant aimer davantage qu’un autre ce pays et vouloir son bien par-dessus tout, le comprennent un peu mieux. Enfin, s’ils veulent vraiment que ce pays du Québec respire davantage le grand air …
Par ailleurs, rappelons que Trudeau était l’étudiant et disciple de Hertel au Collège Jean-de-Brébeuf et que Trudeau, Hertel et Brébeuf étaient tous les trois catholiques !
M. Falardeau aurait été fier d’être considéré comme le dernier des felquistes comme il a été écrit cette semaine sur la grosse Presse.