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Ministre de l’Insécurité publique?

 

Face à son refus de condamner un comportement de toute évidence inacceptable face à une personne vulnérable, atteinte de Trisomie 21, et face à son refus de s'assurer qu'une telle chose ne se reproduira plus dans cette résidence ou une autre, faudra-t-il renommer Jacques Dupuis, le ministre de l'Insécurité publique?

http://actualites.ca.msn.com/national/cp-article.aspx?cp-documentid=22151221

Que faudra-t-il faire pour s'assurer que les policiers québécois et canadiens cessent d'utiliser le Taser contre des personnes vulnérables, qu'ils pourraient immobiliser avec des techniques sans armes, comme ils le faisaient d'ailleurs avant l'existence du Taser?

Que manque-t-il à la formation des policiers quant aux techniques non armées d'immobilisation?

Comment guérir le ministre de son préjugé favorable pavlovien envers la police?

Quant à l'ignorance du ministre et son indifférence envers les personnes adultes handicapées intellectuelles et leur famille, c'est une véritable honte.

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Voici ce qui arrive ailleurs:  

http://www.radio-canada.ca/regions/colombie-britannique/2009/10/08/001-Dziekanski-poursuite.shtml

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Et voici l'échange révélateur, extrait du journal des débats, version électronique, lequel a eu lieu aujourd'hui à l'Assemblée nationale sur cette question entre le ministre Dupuis et la députée péquiste Danielle Doyer. Je crois que sa lecture en vaut la peine.

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«En question principale, Mme la députée de Matapédia.

Mme Doyer: Merci, M. le Président. Le 6 août dernier, dans une résidence du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle à Québec, un homme souffrant de trisomie 21 était en pleine désorganisation. Huit policiers étaient présents, personne n'était en danger. Les policiers ont utilisé le Taser pour le maîtriser. Les parents de ce dernier, d'autres parents ainsi que des usagers s'interrogent et sont inquiets d'une telle pratique. M. le Président, il y a des parents, des gens d'organismes intéressés par cette question qui sont présents dans nos tribunes. Comme bien d'autres, ils sont inquiets de l'utilisation du Taser dans les établissements d'hébergement. J'imagine que la ministre déléguée aux Services sociaux a fait faire une enquête sur ce cas particulier. Quel est le résultat de cette enquête et est-ce qu'elle cautionne cette pratique?

Le Président: M. le ministre de la Sécurité publique.

M. Dupuis: Il n'y a aucun doute, M. le Président, que ce cas est un cas qui est triste, qui est arrivé dans des circonstances sur lesquelles je ne me permettrai pas de porter de jugement de valeur, ce sont les gens qui étaient sur le terrain qui peuvent le faire.

Cependant, sur la pratique qui est utilisée par les policiers de cet instrument qu'on appelle le Taser, je voudrais rappeler à la Chambre et aux gens de l'opposition que nous avons posé plusieurs gestes pour nous assurer que l'utilisation de cet instrument, qui n'est pas un instrument qui est utilisé dans le but de provoquer la mort mais qui est un instrument qui est utilisé alors que malheureusement on a affaire à une personne qui refuse d'obtempérer à un ordre des policiers et qui pourrait être dangereux pour lui-même ou pour autrui… Nous avons balisé l'utilisation de cet instrument. Et je rappelle, pour les fins de la discussion, que cet instrument, au Québec, est utilisé dans des cas extrêmement minimes, il n'y en a pas beaucoup qui sont utilisés par les policiers, et nous nous sommes assurés que l'instrument n'était utilisé que dans des circonstances qui sont exceptionnelles.

Le Président: En question complémentaire, Mme la députée de Taschereau.

Mme Maltais: Écoutez, c'est des parents qui confient leurs jeunes vulnérables aux services sociaux. Depuis des années, il arrive que des jeunes ou des adultes vulnérables aient des crises, et on attendait que la crise se termine ou on gérait la crise.

Est-ce que la ministre peut me confirmer qu'il y aurait un autre cas qui se serait passé l'année passée où un jeune aurait été calmé, comme le disent les policiers, au Taser? Je veux savoir si le Taser fait maintenant partie de la panoplie des outils d'intervention dans les services sociaux.

Le Président: M. le ministre de la Sécurité publique.

M. Dupuis: La réponse précise à la question de la députée de Taschereau, c'est non. Non. L'instrument qu'on appelle le Taser, M. le Président, n'est utilisé que dans des cas exceptionnels où la personne est dangereuse pour elle-même ou dangereuse pour les autres. Et, non, ce n'est pas une façon habituelle de procéder. On souhaite que ce ne le soit pas, une façon de procéder. Mais, M. le Président, il y a une vérité toute simple, toute simple: quand on n'obtempère pas aux ordres d'un policier, on s'expose à un certain nombre de choses.

Des voix: …

Le Président: S'il vous plaît! En question complémentaire, M. le leader de l'opposition… En question principale…

Une voix: …

Le Président: S'il vous plaît! Non. Un instant.

Une voix: …

Le Président: Mais un instant! Je vais vous accorder la parole.

Des voix: …

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît!

Une voix: …

Le Président: Question principale, M. le leader de l'opposition officielle.

M. Bédard: Par respect pour les parents des enfants trisomiques au Québec et des associations en santé mentale, la réponse du ministre m'inquiète sincèrement. Quand on vient me dire que, quand on n'obtempère pas à un policier, on peut avoir effectivement un coup de Taser, c'est assez étonnant du ministre de la Sécurité publique.

Ce qui m'étonne en plus, c'est le silence de la ministre. On a un cas précis de quelqu'un dans un milieu contrôlé où normalement les vies humaines ne sont pas en danger à part la sienne, et il y a huit policiers et on a utilisé un Taser. Ce qu'on se serait attendu, c'est que la ministre ait enquêté sur cette situation, qu'elle ait une réponse à donner aux parents et aux associations qui sont ici.

On veut savoir qu'est-ce qui s'est passé, pourquoi on a utilisé une telle arme, et est-ce que c'est vrai que ce n'est pas la première fois qu'on a utilisé une telle arme? Et est-ce que le ministre peut au moins revenir sur sa déclaration à l'effet qu'au Québec, là, quand on n'opère pas, bien on est électrocutés? Franchement! C'est complètement fou.

Le Président: En réponse, M. le…

Des voix: …

Le Président: S'il vous plaît! M. le ministre de la Sécurité publique.

M. Dupuis: J'ai…

Le Président: En réponse, M. le…

Des voix: …

Le Président: S'il vous plaît! M. le ministre de la Sécurité publique.

M. Dupuis: J'ai, M. le Président, dans mon rôle, dans mon rôle de ministre de la Sécurité publique, dans mon rôle de père, dans mon rôle de père, le plus grand respect pour tous les parents du Québec, particulièrement pour les parents qui malheureusement ont un enfant, qui malheureusement ont un enfant qui est malade. <Dans la… > Et je refuse que l'opposition se serve aussi de ces parents-là pour faire des attaques de la nature dont…

Des voix: …

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît! Sur une question de règlement, M. le leader de l'opposition officielle, sur une question de règlement.

M. Bédard: Bien, est-ce qu'il y a plus indigne que de se servir de la détresse… Non, M. le Président…

Des voix: …

Le Président: S'il vous plaît! En vous rappelant qu'on ne peut pas imputer de motifs à des collègues, quels qu'ils soient. M. le leader de l'opposition officielle.

M. Bédard: M. le Président, M. le Président, on ne fera pas… S'il y a plus indigne que ça comme motif… On ne s'est pas servi de rien. Il y a un cas qui est arrivé, puis… Non, je n'ai pas terminé, M. le Président, je n'ai pas terminé.

Des voix: …

Le Président: Ce n'est pas une question de règlement.

Des voix: …

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît! J'espère que les gens qui nous écoutent…

Des voix: …

Le Président: S'il vous plaît! S'il vous plaît!

Une voix: …

Le Président: Oui, mais je vais attendre. Je vais vous donner la parole quand on va être capables de vous entendre. Et rapidement, s'il vous plaît, M. le leader de l'opposition officielle.

M. Bédard: Que le ministre retire ses propos, mais surtout qu'il réponde aux parents. Et je tiens à lui dire, en passant, que la trisomie 21, ce n'est pas une maladie. J'espère… C'est un état, et c'est bien différent.

Le Président: M. le leader du gouvernement, juste avant de vous donner la parole, je veux simplement vous indiquer qu'aujourd'hui ce n'est vraiment pas la démonstration de ce qu'il faut faire. Il y a beaucoup trop d'interpellations. La dernière que j'ai entendue de ce côté, il y en a d'autres de l'autre côté également. Alors, ça va… c'est… Je vous invite <à… > au respect mutuel pour que la période de questions et de réponses se déroule correctement. M. le leader du gouvernement.

M. Dupuis: Les parents de cet enfant auront compris, M. le Président, que j'ai de la compassion pour eux pour la situation qu'ils vivent. C'est ce que je souhaite qu'ils aient compris. Et ce que je dis, M. le Président, c'est, quand le leader de l'opposition officielle agit de la façon dont il agit, il est injuste, injuste pour moi, injuste pour les parents.

Ce que je veux dire… Dans les circonstances et dans le cas qui nous occupe, M. le Président, d'abord, ce que je veux dire, c'est que les gens de la maison sont formés pour tenir compte de ces situations-là. Dans le cas précis qui nous est soumis, ils se sont sentis obligés, malgré leur formation, compte tenu de l'événement qui se produisait, d'appeler les policiers. Et c'est tout ce que je dis, M. le Président.

Le Président: En terminant.

M. Dupuis: Quant à l'utilisation du Taser, M. le Président, j'ai donné les réponses.

Le Président: Alors, ceci met fin à cette période de questions et réponses orales des députés.