À la suite de l'émission Enquête (*), diffusée ce jeudi soir sur les ondes de Radio-Canada, ainsi que des scandales qui s'accumulent dans divers processus d'octroi de contrats publics et le pouvoir apparent du crime organisé dans l'industrie de la construction, voici ce que j'en j'écrivais ce matin dans ma chronique de The Gazette, reprenant la même demande que je fais depuis des mois (et n'étant pas la seule à cet effet!) – soit la création d'une commission d'enquête indépendante. Et ça presse de plus en plus!
Et, surtout, j'y pose LA question: face à son refus obstiné d'en créer une, de quoi le gouvernement Charest a-t-il peur?
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D'ailleurs, plus on entend les ministres Jacques Dupuis et Raymond Bachand ânonner de concert, et avec une nonchalance troublante qu'une commission d'enquête ne serait que du «spectacle», le tout, en se réfugiant derrière les enquêtes policières en cours et dont plusieurs n'aboutiront probablement jamais, force est de conclure ceci:
Ce gouvernement semble se servir de ces enquêtes policières comme faux-fuyant, comme écran de fumée et comme paravent pour sa propre inaction.
Mais les citoyens, c'est certain, n'en sont pas dupes.
Il reste aussi que d'entendre des élus ridiculiser de la sorte un processus aussi important en démocratie que sont les commissions d'enquête indépendantes, on en tombe carrément en bas de notre chaise!
Une honte.
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Voici d'ailleurs comment nous en avons discuté ce matin à l'émission de Christiane Charette avec les deux journalistes en question, soit Marie-Maude Denis et Alain Gravel:
http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2009-2010/chronique.asp?idChronique=93451
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(*) Le site internet de l'émission Enquête:
http://www.radio-canada.ca/emissions/enquete/2009-2010/
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(**) Et voici le dernier rebondissement dans ce large dossier, et que, par contre, Benoît Labonté nie.
http://www.ruefrontenac.com/nouvelles-generales/electionsmunicipales/12239
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Mais qui pourrait présider?
Voilà toute une question! Le moins que l'on puisse exiger, tant qu'à rêver les yeux ouverts d'une commission d'enquête véritablement indépendante, c'est qu'elle soit présidée par une personne tout aussi véritablement indépendante.
Bref, qu'elle ne soit PAS présidée par qui que ce soit faisant partie des «élites» tricotées serrées du Québec, incluant donc ceux ayant déjà été au pouvoir.
Donc, et cette liste est loin d'être exhaustive, s'il y a un jour une commission d'enquête, qu'elle ne soit PAS présidée par un Pierre-Marc Johnson, ni par un Lucien Bouchard, un Bernard Landry, un Guy Chevrette, un Brian Mulroney, un Pierre Bourque, un Jean Chrétien, un Henri-Paul Rousseau, un des Desmarais, etc., etc., etc..
« Et, surtout, j’y pose LA question: face à son refus obstiné d’en créer une, de quoi le gouvernement Charest a-t-il peur? »
De quoi ce gouvernement a-t-il peur? C’est simple. Comme pour l’épineux dossier des accomodements raisonnables, ce gouvernement a peur de s’attaquer à une puissante partie de sa clientèle électorale et à de généreux donateurs à sa caisse électorale.
Inutile de chercher plus loin…
Lorsque j’ai vu Raymond Bachand hier soir à la télé, j’ai été stupéfait. «C’est les arrestations qui m’intéressent.» Rien de mieux pour se laver les mains de la situation en cours. Lorsqu’on sait comment il est difficile de condamner un malfaiteur pour un méfait.
Il est midi au moment où j’écris ces lignes. Le gouvernement Charest refuse encore de faire une enquête publique. Si ce n’est pas ça un manque de leadership, je me demande ce que c’est.
Ce matin, je lisais un article qui parlait des bons gestes pour devenir un leader. Je n’ai pu m’empêcher de répliquer sur mon blogue en tenant compte de la collusion dans le monde de la construction.
http://g-m-l.blogspot.com/2009/10/bons-gestes-pour-rester-un-leader.html
Guy-Michel Lanthier, ing.
Conférencier et consultant en leadership
Les pétrolières ont été pris les mains dans le sac l’an passé, dans quelques régions du Québec. Leur collusion aurait coûté plusieurs millions de dollars aux automobilistes. Elles ont toutes plaidé coupable et ont payé des amendes. Personne n’a été en prison. Pourquoi ?
Payer une amende est l’équivalent de payer un droit ou une license pour imprimer de l’argent. C’est la même chose dans le monde de la construction. Tant qu’il n’y aura pas de peine carcérale pour les coupables, le jeu va continuer, avec ou sans « commission d’enquête ».
Les contrats publics ne devraient jamais aller au plus bas soumissionnaire, c’est trop facile et ça encourage le désespoir de cause.
Plusieurs pays ont adopté une méthode beaucoup plus intelligente pour attribuer les contrats. Elle consiste à éliminer le plus haut et le plus bas, à faire la moyenne de ceux qui restent et à attribuer le contrat à celui qui est le plus près de la moyenne.
Les commissions d’enquête enrichissent les avocats et les soi-disants experts et pondent des rapports qui finissent dans les archives nationales pour la plupart sans utilité pratique quelconque autre que de donner bonne conscience aux chiâleux.
N’avez vous pas une candidate aux élections de Montréal qui fut une ancienne ministre et qui tout a coup sort des nues ???? Elle n avait jamais rien vue….c a sent mauvais des deux cotés.
De quoi les libéraux ont il peur ? Simplement de voir un organigramme faisant apparaitre dans une galerie de portraits des membres de influent de la grande famille libéral.
Bien dit, M. Pomerleau.
Des gens honnêtes auraient réagi et agi depuis longtemps contre cette corruption. Réjeanne Padovani, film de Dennis Arcan, date tout de même de 1973. Donc le problème existe depuis avant 1973. La mafia italienne se porte toujours bien à ce que l’on peut voir. Et en Italie, comme ici, le pouvoir est acoquiné avec le crime. Pour que le crime fleurisse, il lui faut la complicité de ceux qui sont sensés le combattre. Mais je me répète.
J’ai une solution naïve. En plus d’éliminer la plus chère et la moins chère, il faudrait tirer au sort le nom du vainqueur qui se trouverait dans une moyenne de prix acceptables selon de sérieux critères. Et il faut aussi éliminer tous les mécanismes qui favorisent présentement la corruption et la collusion. Une volonté politique en fait.
Continuons le combat…
Le gouvernement Charest ne gouverne pas depuis qu’il est au pouvoir. Combien de Commissions inutiles dont les rapports se sont retrouvés sur les tablettes ou ont fini en queue de poisson comme celle de nos deux moineaux Bouchard-Taylor ?
Cette fois –ci une commission d’enquête dans le domaine de la construction serait nécessaire mais une telle commission révélerait probablement beaucoup trop de choses gênantes pour les amis de ce parti et de ce gouvernement.
Les commissions d’enquête quand elles servent à noyer le poisson et éviter au gouvernement de gouverner deviennent très utiles. Par contre quand une commission risque de dévoiler trop de choses c’est une autre histoire. Charest est très compétent dans ce domaine.
Je crois qu’il est tout à fait exact de penser que la règle consistant à donner un contrat au plus bas soumissionnaire, non seulement lie les donneurs de contrats à la stratégie des magouilleurs qui s’entendent pour passer à la caisse à tour de rôle ou sous un autre pseudonyme, mais les obligent aussi à les donner à des soumissionnaires dont ils savent à l’avance qu’ils ne sont pas de la catégorie de ceux en qui ils peuvent avoir confiance. Qui plus est, ils ne peuvent même pas les refuser en prétextant le fait que ces soumissionnaires aient déjà été reconnus coupables de fraudes, fiscales ou autres.
Je rejoins donc ceux qui disent que cette règle est néfaste ou ceux qui croient que les ristournes dans des caisses occultes ou pour arroser des intervenants véreux est une plaie pour les contribuables et les fonds publics. Il faut donc attaquer ce problème de tous côtés, avec une commission d’enquête pour mettre l’opinion publique dans le coup et faire pression, et aussi avec de nouvelles règles d’attribution des contrats, sans parler de peines plus sévères pour les contrevenants, allant à des peines carcérales à l’élimination temporaire ou définitive du fichier des soumissionnaires potentiels.
John James Charest a décidé de gouverner le Québec comme une business depuis 2003 et ce sans considérer les problèmes de conflits d’intérêts provenant de ministres possédant des actions de compagnies. Considérant en complément la proximité étroite, traditionnelle des milieux d’affaires avec les partis libéraux du Canada et du Québec, plusieurs peuvent comprendre les hésitations de J.J.Charest à lancer une commission d’enquête qui inévitablement va faire apparaître sur la scène publique des noms d’hommes d’affaires compromis dans la construction membres du PLQ ou qui auront contribués à sa caisse électorale. Et là on pense au scénario le moins pire pour le PLQ. Si le PQ qui n’est plus celui de R.Lévesque ou la très à droite ADQ ne sont pas à l’abri de ce genre de choses, le Parti Libéral au pouvoir reste la premier lieu de rassemblement pour les coucheries entre politiciens et entrepreneurs.
C’est le grand danger de la politique. Ça prend de l’argent pour faire fonctionner un parti politique et l’argent vient souvent de ceux qui en ont et ceux qui en ont l’ont assez souvent reçu des gouvernements. Cirque infernal !
Que devrait faire Mme Harel dans les circonstances ? Est-ce qu’elle a le pouvoir de sortir M. Labonté s’il était coupable ?
Que devrait faire Mme Harel dans les circonstances ? Est-ce qu’elle a le pouvoir de sortir M. Labonté s’il était coupable d’avoir fait une chose illégale ou d’avoir eu des relations douteuses pour un politicien à peu de jours avant le scrutin ?
Depuis très longtemps déjà, je considère qu’il faut être presque inconscient ou dérangé pour vouloir faire de la politique…
Et puis, si le véritable objectif en se lançant en politique était bêtement de se livrer au magouillage, il me semble que pour cela il existe de bien meilleures avenues à emprunter. Des avenues se fondant dans la pénombre d’où l’on peut se livrer à ses petites ou grosses combines en toute tranquilité.
Pourquoi aller s’exposer à un quotidien sous les projecteurs? Subir le constant harcèlement de l’opposition, la critique incessante de chroniqueurs et de citoyens, à tort ou à raison? Pourquoi choisir une vie bourrée d’embûches, pas si bien rémunérée pour tout ce qu’elle implique réellement d’incommodités? Parce qu’on voudrait magouiller? En espérant que les mille et un guetteurs continuellement à l’affût de nos moindres faits et gestes ne s’apercevront de rien?
Vraiment, vouloir faire de la politique, surtout si on possède quelques compétences et désir sincère de contribuer à l’avancement de la société, me dépasse.
C’est trop facile de blâmer le gouvernement actuel pour des pratiques criminelles que notre société tolère depuis trop longtemps. À vous lire, on croierait que les bandits cessent toutes leurs activités lorsque le PQ est au pouvoir pour reprendre lorsque les libéraux reviennent. Vos théories de complot libéral sont risibles et juvéniles.
Ce problème de collusion n’est pas un de partisannerie politique mais un de moeurs qui va directement à nos valeurs collectives. Ce n’est pas avec de la partisannerie qu’on va le régler.
Encore une fois, c’est bien beau une commission publique, moi je vous répète que tant qu’il n’y aura personne en prison pour collusion l’eau continuera de prendre le plus court chemin vers la mer. On supporte une dette immense alors qu’il nous coûte de 10 à 30 % plus cher qu’ailleurs pour construire et maintenir nos infrastrctures.
J’ai écrit cirque infernal à la place de cercle infernal parce qu’il ne manque que le nez rouge à plusieurs de nos politiciens pour que le cercle des dépenses gouvernementales se change en cirque de la corruption.
Monsieur Lépine !
Le gouvernement Charest en est à son troisième mandat . Il est celui qui est en place ACTUELLEMENT et la magouille semble être très bien installée dans son entourage . Si le PQ prend le pouvoir et que la magouille est encore omniprésente vous serez en droit de le dire fortement et de blamer le gouvernement en place .
Je suis de ceux qui rêve de voir l’équipe Tremblay à la mairie de Montréal disparaître lors des prochaines élections municipale . Je voterai pour Madame Harel , pour son expérience et aussi parce que l’alternative à son parti est celui de Bergeron en qui j’ai de sérieux doute .
Si Monsieur Labonté a réellement trempé dans la boue des compteurs d’eau j’espère de tout coeur que madame Harel s’en débarassera , sinon je vais reviser mes positions et peut-être annuler mon vote ! Assez c’est assez !
« Si le PQ prend le pouvoir et que la magouille est encore omniprésente »
Avec si on va à Paris, mon commentaire se veut non partisan, la magouille est de l’hommerie et tant qu’il y aura des hommes…
Changer de gouvernement n’y changera strictement rien, tant qu’il n’y aura pas des peines de prison, c’est ce que je voulais dire.
J’ai donné l’exemple des pétrolières qui ont magouillé et ont eu des amendes, personne est allé au « crowbar hotel », je me demande toujours pourquoi . Quand ton patron te demande de participer au « tournoi de golf » si tu peux aller en prison, tu vas y penser deux fois, alors que si il n’y a qu’une amende et bien le patron la paiera…
Croire que cela relève des moeurs libérales plutôt que péquistes est une illusion, un bandit c’est un bandit.
Est-ce que Mme Harel va elle-même scruter toutes les soumissions de la ville ? L’appel d’offre des compteurs d’eau a été fortement influencée par le soumissionnaire gagnant, il est là le vrai scandale, bien sûr que Génieau fut le plus bas, il a écrit les spécifications !
@ Claude
« Vraiment, vouloir faire de la politique, surtout si on possède quelques compétences et désir sincère de contribuer à l’avancement de la société, me dépasse. »
Pas moi…
Il y a essentiellement deux types de politiciens.
Il y a ceux qui effectivement possèdent quelques compétences et qui désirent sincèrement contribuer à l’avancement de la société. Ceux-ci font de la politique par dévouement, par sens du devoir social et par désir de rendre un peu à la société de ce que la société leur a apporté. Ce sont essentiellement des « missionnaires » qui ne craignent pas de recevoir de nombreux coups s’ils croient qu’en échange ils peuvent un tant soit peu améliorer le sort de leurs semblables.
Il y a ceux qui par vanité « croient » posséder quelques compétences et qui désirent ardemment contribuer à l’avancement de leur petite clique d’amis et à leur propre avancement. Ceux-ci font de la politique par opportunisme, par besoin de reconnaissance sociale et par désir de prendre beaucoup pour eux et pour leurs amis de ce que la société et le pouvoir peuvent offrir. Ce sont essentiellement des « sangsues » ou des « vampires » qui ont une carapace en téflon et qui ne craignent pas de recevoir de nombreux coups dans la mesure où les retombées positives pour leur orgueil et pour leur portefeuille dépassent les aspects négatifs de leur travail.
De la même façon il y a essentiellement deux sortes d’électeurs. Ceux qui flairent facilement et rapidement les politiciens qui sont là pour les mauvaises raisons et ceux qui se laissent rouler dans la farine, élection après élection.
@ David Lépine
« À vous lire, on croierait que les bandits cessent toutes leurs activités lorsque le PQ est au pouvoir pour reprendre lorsque les libéraux reviennent. »
Il ne faut pas exagérer. Un parti politique n’est jamais entièrement angélique ou complètement diabolique. Entre deux maux il est toutefois toujours préférable de choisir le moindre. Le fait demeure qu’il est toujours plus tentant de fermer les yeux sur les magouilles quand les magouilleurs nous arrosent copieusement. Vous n’allez tout de même pas nous faire croire que la mafia italienne arrose autant le PQ que le PLQ ou l’ADQ. Les mafiosi ne sont tout de même pas des socialistes de gauche ou de fervents souverainistes québécois. La mafia n’est pas un organisme charitable dont le but premier est une meilleure répartition de la richesse collective ou la défense de l’identité nationale québécoise.
Le Seigneur de Sagard contre ceux de St Léonard
Gesca La Presse (Avec son allié la SRC) n’aurait pas entrepris une opération anti corruption) de cette envergure contre , entre autre, la mouvance italienne, sans un Ok de son propriétaire: Paul Desmarais.
On a donc le Seigneur de Sagard contre ceux de St Léonard.
Pourquoi, pour tasser ce groupe qui prenne trop place, ne sommes nous pas dans l’État Desmarais.
Cette confrontation, comme la lutte intestine Chrétien Martin, qui a menée à la Gomery, risque de faire des dommages collatéraux: Au final la cause fédéraliste pourrait en souffrir, si la galerie de portraits du réseau mis à jour inclus des membres éminents de la grande famille libéral. (en doutez vous ?).
Pour ne pas que le public en arrive à conclure que cette corruption est inhérente au libéraux fédéralistes, Gesca La Presse nous donne une idée ici de sa ligne éditoriale à venir: PLQ, PQ, du pareil au même ( Patrick Lagacé):
http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/patrick-lagace/200910/17/01-912289-de-lasphalte-et-des-hommes.php
Si jamais il y a une commission d’enquête (sous stricte contrôle de Charest: avec un commissaire souverainiste de service bien en laisse) soyez sure que l’on aura droit à des « dossiers » liant … le PQ, coute que coute.
@M. Pomerleau
Voyez cet excellent article de Pierre Dubuc dans l’aut’ journal, où l’on apprend que le groupe Suez Environnement, contrôlé par Power Corporation, à été écarté de l’appel d’offre des compteurs d’eau. On comprend mieux cet intérêt soudain de src-gesca pour le journalisme d’enquête et la lutte à la corruption: il s’agit bel et bien d’une bataille de titan qui oppose « le Seigneur de Sagard contre ceux de St Léonard. »
http://www.vigile.net/Scandale-des-compteurs-d-eau-a
Scandale des compteurs d’eau
En effet c’est la goute d’eau qui a fait déborder le compteur.
Au sujet de la nécessité de bien « circonscrire » l’enquête on peut lire les recommandations d’un autre membre de la brigade à plumes de Gesca La Presse à cet effet:
« Comme les commissions d’enquête de nos jours ont tendance à s’étendre et se répandre, il faudra lui donner un objet d’étude relativement précis, que l’année qui vient rendra peut-être plus évident »
http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/yves-boisvert/200910/17/01-912287-la-gangrene-municipale.php
@ Paolo
Il y a effectivement deux type de politiciens, comme vous le notez si justement. D’ailleurs, je me suis assez pauvrement exprimé dans mon commentaire précédent, alors que je plaçais quelques mots à propos de cette idée de se lancer en politique.
Ce que je voulais en fait dire, c’est que les conditions le plus souvent harassantes de la vie politique active, avec ces horaires ouverts et ces nombreux déplacements, et tout ce lot de critiques et de soupçons, et le fait d’être assez maigrement rémunéré comparativement à ce qu’on pourrait raisonnablement espérer ailleurs pour beaucoup moins de tracas, eh bien ce qu’implique la politique active a de quoi rebuter des personnes de qualité n’étant pas disposées à être régulièrement traînées dans la boue.
Houspillées, insultées, soupçonnées sans répit, ce n’est pas une vie à laquelle on aspire chez nombre de personnes voulant apporter une contribution positive à la société. Alors, celles de ces personnes possédant un mérite indéniable sont possiblement un peu inconscientes lorsqu’elles s’aventurent malgré tout dans cette arène. Et beaucoup d’autres s’abstiennent tout simplement d’y faire le saut, et préfèrent un engagement hors ring…
Ce qui laisse en grande partie des joueurs moins qualifiés au chapitre des compétences, mais davantage en ce qui concerne les coins de patinoires. Et une pléthore de beaux parleurs capables de ne rien dire malgré des discours fleuves.
Et voilà, il me semble, en raison du repoussoir que constitue pour beaucoup de personnes qualifiées les contraintes du monde politique, pourquoi nous nous retrouvons trop souvent avec des gouvernants peu compétents pour ce qui est des affaires de l’état, mais par contre très doués pour ce qui est du patinage et du sur-place.
Et c’est ainsi que, moins il y aura de compétence, davantage il y aura de petites et grosses tractations. Et, comme la compétence ne me paraît pas être à la veille d’opérer un retour en force, compte tenu des conditions d’exercice si peu avenantes, nous ne sommes probablement pas à la veille de voir beaucoup d’améliorations chez nos élus – sauf peut-être du côté de leurs coups de patins…
Autrement dit c’est une compétition entre crosseurs et nous contribuables n’y gagnons absolument rien au change……Suez vs Génieau vs SNC Lavalin ….du pareil au même :
http://leweb2zero.tv/video/reineroro_834926f8d2a9d9e
Une commission d’enquête va servir à refaire les appels d’offres en bonne et due forme pour donner la job à un autre crosseur. Et nous on vote aux 4 ans et on paie.
C’est l’économie néolibérale dans toute sa splendeur. Zéro démocratie, 100% piraterie et ce qui s’ensuit : profits faramineux, évasions fiscales, augmentation des tarifs. Bien joué les « excellents » et les belles personnalités de La Presse. Vous êtes pas mal efficaces et rentables.
Excusez mon langage en ce saint jour du Seigneur, mais j’en ai plein mon casque des Saigneurs.
@ Claude
Elle était de quel côté, vous pensez, la compétence en 2003 lorsque Jean Charest affrontait Bernard Landry pour le poste de premier ministre du Québec. Bernard Landry terminait un mandat avec un taux de satisfaction dépassant les 60%. Une balourdise prononcée par Jacques Parizeau (et non pas par Bernard Landry), montée en épingle par les médias fédéralistes (ils le sont à 95%), a coûté le pouvoir au très compétent Bernard Landry. C’était un peu dans l’air du temps. Les québécois étaient conscients qu’ils avaient un bon gouvernement mais ils voulaient du changement, juste comme ça, pour le fun.
En 2008 même chose. Les gens avaient le choix entre une « Castafiore » hyper compétente et un incompétent patenté depuis 5 ans. Pris dans la tempête les électeurs (ou plutôt une bonne partie des électeurs) ont préféré garder leur capitaine. C’est bien connu… On ne change pas de capitaine quand le navire coule. De toute façon ils sont de plus en plus nombreux les québécois qui pensent comme Popol les amènent à penser. C’est pour cette raison qu’on craint tant les libres penseurs comme Falardeau.
@ Paolo
Si Jean Charest devait se présenter contre un adversaire d’allégeance fédéraliste, alors là toute cette question de compétence pourrait s’avérer déterminante. Ce qui a presque été le cas quand l’ADQ* a surpris tout le monde avant de lamentablement se ratatiner.
Mais, autrement, j’ai l’impression que même si les péquistes allaient se chercher le chef le plus compétent qui soit, et objectivement reconnu comme tel par tout le monde, malgré tout les électeurs considéreraient d’abord l’allégeance politique avant la compétence.
Une hypothèse, comme ça…
* Encore que cette formation cultive le flou, un androgyne politique en quelque sorte.
Avec toutes ces histoires de bouts d’asphaltes à vendre et de collusion entre les entreprises de construction tout autour de travaux en voirie et infrastructures, ne trouvez pas lecteurs que le régime de J.J. Charest à un petit ou moyen goût de régime Duplessis en termes de patronage?
Pas du tout d’accord avec M. Mitriou qui écrit : «Une balourdise prononcée par Jacques Parizeau (et non pas par Bernard Landry), montée en épingle par les médias fédéralistes (ils le sont à 95%), a coûté le pouvoir au très compétent Bernard Landry. »
M. Landry est compétent mais il avait peu de chances contre M. Charest qui est assez machiavélique pour réussir à planter tous ses adversaires sur n’importe quel sujet, une phrase de M. Parizeau ou toute autre chose. Faut le voir à notre Assemblée nationale où il y a détruit M. Dumont et son parti et chaque député de l’opposition a l’air fou et même coupable quand il lui répond.
Laissez M. Parizeau en dehors de ça s.v.p. Il avait raison de parler de l’argent et de votes ethniques au sujet du référendum perdu et il a encore raison de le faire encore aujourd’hui. Faudrait pas taire des affaires quand ils ne font pas l’affaire de ses pairs…genre.
Monsieur Bouchard,
C’est ce que je pense et ai dit à mon entourage. Le fantôme de Duplessis règne non seulement sur le Québec et Harper en fait tout autant. Nous en payons les frais toutes et tous.
Je ne suis pas surpris de voir que certains blogeurs ont la gâchette rapide pour accuser les Libéraux de collusion avec le crime organisé… Facile, celle-là! Peu importe quel parti est au pouvoir, les oiseaux du crime organisé seront toujours proches. Seuls les acteurs seront différents.
« Vous n’allez tout de même pas nous faire croire que la mafia italienne arrose autant le PQ que le PLQ ou l’ADQ. Les mafiosi ne sont tout de même pas des socialistes de gauche ou de fervents souverainistes québécois. La mafia n’est pas un organisme charitable dont le but premier est une meilleure répartition de la richesse collective ou la défense de l’identité nationale québécoise. » P. Mitriou
Belles idées reçues. M. Mitriou croit connaître les opinions politiques de tous les bandits. Bravo Monsieur, votre penchant gauchiste/souverainiste vous empêche de raisonner logiquement. Vos propos sont d’une naïveté troublante.
Un bandit qui veut tricher pour obtenir un contrat d’un politicien se fout pas mal qu’il défende ou pas l’identité nationale, à moins que vous en sachiez quelque chose.
Vous croyez que la Mafia arrose plus un parti ou un autre pour des raisons idéologiques, quel idiotie quand on sait que la seule idéologie mafieuse est de faire de l’argent.
M. Lépine a malheureusement raison. Un pouvoir en attire un autre. Une mafia se fera « souverainiste » elle aussi si elle juge que cela peut lui rapporter quelques dollars. Va savoir si une telle situation n’a pas entraîné cette désaffection de péquistes vers un Québec solidaire capable d’offrir encore du rêve « gratuit » …
» Une commission d’enquête va servir à refaire les appels d’offres en bonne et due forme pour donner la job à un autre crosseur. Et nous on vote aux 4 ans et on paie. » (Mme Bourassa)
Qu’on aime ça ou non, « nous » avons très peu voté en décembre 2008 …
Dame Harel a dit quelque chose d’intéressant hier : une implication citoyenne en politique en diminue une autre qui l’est moins. La chose tient autant au municipal qu’au provincial, au fédéral qu’à l’international.
@ Paolo Mitriou
Vous m’avez sommé l’autre jour de vous fournir la preuve de ce que j’avançais : que le PQ était aussi coupable que le PLQ de cette pouriture qui nous ronge les sangs depuis des dizaines d’années.
Je n’ai pas d’exemples précis à donner mais j’ai de la logique 101 à avancer.
Sous Duplessis, pour ne remonter que jusqu’à lui, les entrepreneurs donnaient aux deux partis : généreusement au parti au pouvoir et beaucoup moins à l’opposition. Après la dénonciation qui a parue dans les années soixante, un livre qui expliquait le mécanisme de l’allimentation des partis par les ristournes sur les contrats, un journaliste a découvert que ce système fonctionnait toujours sous les libéraux de la révolution tranquille. Ça marchait comme ça avant Duplessis et ça marche encore comme ça. D’où ma conclusion que le PQ savait très bien que le système se portait à merveille, ayant été au pouvoir suffisamment longtemps pour avoir été corrompu lui aussi. Pourquoi M. Landry a-t-il protesté contre la résolution qui réclamait le retour des éoliennes sous la possession d’Hydro-Québec? Drôle de conduite pour l’héritier, le fils spirituel de René Lévesque, comme il aime à se présenter lui-même.
Le fait que les travaux de pavage coûtent jusqu’à 35 % de plus que la moyenne nationale n’est pas connu depuis hier. On parle d’enquêtes de la police qui durent depuis huit ans. Il y a huit ans, le PQ était au pouvoir…
La conclusion qui s’impose est que le système satisfait tous les partis. Pourquoi une enquête du genre de la Commission Gommery? Ça risquerait de tout gâcher. Les enquêtes policières semblent piétiner faute de témoins courageux et de preuves accablantes. Les entrepreneurs peuvent dormir tranquilles. La main basse sur la ville est accomplie depuis des lustres.
Je n’ai pas répondu avant car j’avais d’autres chats à fouetter, façon de parler. J’adore les chats. Quelle merveille, ces félins.
Cordialement 🙂
Il me semble qu’un gros et très réel problème que pourra rencontrer un politicien, même le plus honnête et le mieux intentionné, sera celui de la coercition de la part d’individus reluquant le magot public.
Cela ne m’étonnerait pas du tout si, bien malgré eux, des élus devaient, en toute connaissance de cause, tolérer par-ci par-là des magouilles qu’ils désapprouvent complètement. La menace d’avoir affaire, soi-même ou ses proches, à quelques fiers-à-bras, ramène sûrement à la « raison » quiconque voudrait faire cesser les petites combines par un zèle un peu trop intempestif.
Il n’y a pas que de la corruption et de la collusion dans la sphère politique.
Il y a aussi beaucoup de peur.
Implication citoyenne…À part voter aux 4 ans, que peut-on faire entre 2 élections? Je me souviens être allée quelques fois assister aux réunions de conseil de mon arrondissement. Je n’avais pas voté pour le parti en place, mais bon faut se rallier et essayer de travailler ensembles que je me disais, jusqu’à la prochaine élection.
On m’a fait cependant bien sentir que pour être écoutée et influencer des décisions, il aurait fallu que je vote du bon bord….Les cliques étaient déjà bien établies, ou bien j’en fais partie ou bien je suis out….je n’y suis jamais retournée. Je n’étais pas assez « tof » pour affronter ça, même si j’ai été élevée dans le même quartier que Mom Boucher.
Si ma petite histoire municipale est bonne, c’est Jean Doré qui avait initié ces structures démocratiques pour permettre aux simples citoyens de s’impliquer dans leurs quartiers. Ce qui était une vision totalement différente de son prédécesseur M. le regretté maire Jean Drapeau qui décidait de tout. Nous les Montréalais de souche n’étions pas habitués à avoir un droit de parole comme dans les plus petites villes et villages où le maire fait partie de sa communauté et non pas d’une élite inatteignable. On est encore loin de la dynamique de St-Élie de Caxton mais bon, cela a quand même eu pour effet d’humaniser la ville. Je ne crois pour autant que ce soit un modèle de démocratie participative.
« Qu’on aime ça ou non, « nous » avons très peu voté en décembre 2008 … »
….qu’on vote ou pas, on paie des taxes et des tarifs. Mais j’imagine que les paiements seraient différents ou utilisés différemment dépendamment du parti qui est élu. Bien franchement, côté provincial, PQ, ADQ ou PLQ, le rapport qualité prix est exorbitant. Même si l’ADQ n’a jamais été au pouvoir, leur programme ne me rassure en rien. Côté municipal, la tradition des retours d’ascenseurs est solidement implantée autant pour Union Montréal que pour Vison Montréal. On ne peut pas dire encore une fois qu’on en a pour notre argent.
Alors comme citoyennes et comme citoyens, on s’implique comment pour avoir une gestion propre?
Vous avez un tour à un conseil d’arrondissement ? Alors vous en avez déjà fait plus que moi …
On peut comprendre le cynisme envers le politique mais le cynisme tue le politique qui est aussi l’art de vivre ensemble. Le citoyen qui ne se contente que de chiâler mais qui refuse de voter ne rend pas ultimement service à sa communauté. Je ne parle pas de vous bien sûr.
Voter, poser des questions, dénoncer et désapprouver publiquement des cas de corruption comme Labonté et compagnie … c’est déjà pour moi beaucoup s’impliquer. Plus il y a de citoyen(ne)s comme vous qui s’aventurent à des conseils d’arrondissement blindés de cliques établies, plus il y a barrage citoyen face à la corruption.
Le pouvoir corrompt. Le savoir est contre-pouvoir.