Entendu cet après-midi sur les ondes de LCN.
Jean Cournoyer, ancien ministre du Travail sous Robert Bourassa, concluait en ces termes une entrevue où il exprimait à nouveau son soutien pour une commission d'enquête publique sur les allégations de corruption et de collusion, de même que sur le processus d'octroi des contrats, dans l'industrie de la construction et ce, pour TOUTES les municipalités ET le gouvernement provincial:
«Je suis sûr qu'on n'ira jamais jusqu'à la fin de cette affaire-là!»
Et c'est bien là, malheureusement, la crainte qu'ont les citoyens.
Ne serait-ce que parce que le refus obstiné du gouvernement devient en effet de plus en plus suspect. D'où la question qui monte de plus en plus, et pas seulement de la part des partis d'opposition:
De quoi le gouvernement a-t-il peur?
Je prédisais d'ailleurs la montée de cette question dans ma chronique de vendredi dernier dans The Gazette.
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En effet, ce matin, à l'Assemblée nationale, Jacques Dupuis et Jean Charest ont continué à refuser d'instituer une commission d'enquête.
Et ont continué à invoquer les «enquêtes policières» comme prétexte…
Bien sûr, à tort ou à raison, le fait est que c'est ce refus, incompréhensible dans de telles circonstances, qui créé l'impression que le gouvernement cherche à «cacher» des choses ou à «protéger» des gens ou des réseaux.
Mais cette propension à s'en remettre à la police s'inscrit également, je crois, dans un phénomène plus large de délestage de responsabilités de la part des élus.
Un phénomène que j'analysais et dénonçais dans les pages du VOIR, le 17 juin dernier, en donnant justement comme exemple, parmi d'autres, les déclarations de Jacques Dupuis sur l'importance de laisser la «police» s'occuper seule des liens présumés entre le crime organisé et l'industrie de la construction!
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2009/06/17/voter-ou-faire-le-911.aspx
Le vrai problème, évidemment, est qu'aujourd'hui, quatre mois plus tard, et au cours desquels de nombreuses nouvelles allégations troublantes se sont ajoutées au dossier, le discours officiel du gouvernement n'a pas bougé d'un poil…
Alors, dites-moi, comment ne pas se poser la fameuse question….
Cournoyer nous dit :
«Je suis sûr qu’on n’ira jamais jusqu’à la fin de cette affaire-là!»
En attendant…
Nous disposons aux quatres ans d’un réel pouvoir de changer les choses, et ce, très directectement aux élections municipales.
Profitons-en !
Votons Projet Montréal !
De quoi le gouvernement a-t-il peur?….de sa mort politique…..l’alternative le temps qu’il renaisse de ses cendres comme au fédéral? …..l’ADQ …….au secours TARZAAAAANNNN!!!
Malheureusement, Jean Counoyer parle en connaissance de cause : il a été au pouvoir et en connait les rouages. C’est réconfortant (ironie)
Si nos hommes, femmes politiques ne sont pas courageux, honnêtes, il nous faut absolument des journalistes honnêtes, courageux, compétents qui attachent les grelots et nous renseignent. Les journalistes semblent être notre dernier rempart. On est rendu bien bas.
Dernière heure. Le gouvernement Charest a composé le 911, il a décidé de mettre en place une super escouade de police pour enquêter sur des cas précis (L’annonce en sera faite demain). Évitant ainsi de faire la lumière sur un phénomène systémique qui ne manquerait pas de faire apparaitre la vrai nature du problème: Notre État est squatté de toute part par de puissants réseaux d’intérêts qui ne font qu’un avec la PLQ.
Radio Canada annonce une entrevue choc demain avec B.Labonté qui semble t’il va atteindre par ses propos la réputation de plusieurs personnalités politiques. L’entrevue serait à cette heure au montage sous supervision d’un comité éditorial de la direction de SRC.
La nouvelle de 24 heures circule déjà mais la question sur le sujet? Quels sont les extraits de cette entrevue de 3 heures qui seront retenus par ce comité éditorial?
La question se pose. Un média comme Radio Canada privilégie toujours des infos par rapport à d’autres.
Bonjour Mne.Legault
La seule référence historique à ma connaissance sur une telle envergure de corruption, c’est l’époque de Maurice Duplessis, où les pots de vin étaient coutume pour l’obtention de contrats ou de faveurs gouvernementales.
Les libéraux se vantent d’avoir gagné trois élections consécutives comme au temps de Duplessis, les résultats l’attestent.
Dernière heure; Labonté en entrevue exclusive à Radio Canada:
(…)
Pour la première fois depuis qu’un scandale de corruption l’a éclaboussé et forcé Louise Harel à le chasser de Vision Montréal, le politicien déchu Benoît Labonté se videra le coeur et règlera ses comptes dans une entrevue exclusive accordée à Radio-Canada, qui sera diffusée jeudi.
Dans ladite entrevue, M. Labonté admettra ses torts et affirmera pour la première fois qu’il a menti en niant les allégations et il expliquera pourquoi il a agi ainsi.
Refusant d’être étiqueté comme un bouc-émissaire d’un système de financement déficient, il ira de révélations chocs «qui risquent d’éclabousser toute la classe politique» et de créer un véritable raz-de-marée.
(…)
Hum…..
En effet pour l’info sur la diffusion de l’entrevue.
Vous avez été plus rapide que moi!
Quant à l’heure, c’est à vérifier. Je crois?
Mais je pense que l’on peut se fier à un comité éditorial pour aller chercher l’essence de ces trois heures!…
Et j’ai comme l’impression que B.L. ne cessera pas nécessairement de parler après cette entrevue.
Considération juridique dans une entrevue qui procure des révélations.
Tout de même, J.L, ne soyez pas si frivole
«Frivole»??? J’adore.
Quant aux «considérations juridiques», dans ce type d’entrevue où la réputation de personnes non présentes risque peut-être d’êre touchée, je les prends pour acquises.
Incontournables.
Et normal dans les circonstances.
Quant à l’ère Duplessis, cela reste à voir…
La corruption, après tout, est comme un caméléon…
Duplessis et Charest. Le Devoir a fait un rappel historique sur Duplessis. Cela m’a inspiré un petit texte:
…………..
Le Devoir et le « Roi nègre »
Le Devoir revient sur l’épisode de Duplessis, lequel voulait faire taire Le Devoir ! À l’époque la posture du journal face au « Cheuf » fut sans équivoque :
« Dans un de ses plus célèbres textes, Laurendeau présente alors le chef de l’Union nationale comme un « roi nègre », une sorte de marionnette coloniale au service de puissances d’argent qu’il croit contrôler mais qui le dominent en définitive complètement. »
http://www.ledevoir.com/2009/09/05/265749.html
Il est vrai que patronage était à l’époque un mode de fonctionnement de notre l’État ; compte tenue de la contingence de notre histoire pouvait il en être autrement . Mais Duplessis n’en a jamais personnellement profité (Documentaire de la SRC) ; et, surtout il n’a jamais trahie les intérêts supérieurs du Québec. Au contraire, il fut un redoutable défenseur de notre autonomie. M Landry se disait dernièrement, ou serait le Québec si Duplessis n’avait pas récupéré d’Ottawa une partie de nos impôts sur le revenus. À t on oublié qu’il fut le premier à utiliser l’expression : « Maître chez nous ».
Quand est il maintenant de la posture du journal Le Devoir face à notre nouveau Roi nègre, Jean Charest : Il a ouvert la porte à un puissant réseau d’intérêts qui squatte systématiquement notre état, à leurs profits et au détriment du bien publique. Le Devoir tarde à faire le constat que cette clique qui nous gouverne n’a aucune loyauté nationale envers les intérêts supérieurs du Québec ; L’Hydro Québec, la Caisse de dépôt, entre autres, sont devenu leurs choses.
Au cas ou Le Devoir voudrais sortir de sa passivité et faire ses devoirs, voici un dossier qui mérite sûrement une enquête. Je sais il y en a une multitude mais commençons par ordre d’importance :
Sous le régime Charest et Thiery Vandal, les droits d’explorations pétroliers et gaziers appartenant à l’Hydro Québec ont été cédé, dans des circonstances nébuleuses, à des petites entreprises privés, dont une (Gastem) appartient à un ex ministre libéral. On parle, entre autres, de réserves prouvées d’au moins 2 milliards de barils de pétroles dans le Golf du St Laurent (Hold Harry).
http://www.vigile.net/Les-Liberaux-font-mains-basses-sur
Le bien publique (potentialité de centaines de milliards de dollars) bradé aux petits amis du régime sans qu’aucunes questions ne soit soulevé par quiconque. Cela en dis long sur la combativité actuelle de nos médias pour défendre l’intérêt supérieur de l’État du Québec. Tiré cette histoire au clair. Voilà donc une mission tout indiquée pour le valeureux Le Devoir qui nous a révélé « Le scandale du gaz » en 1958. Et du coup, nous révéler l’étendu de l’abus de pouvoir de notre nouveau Roi nègre actuel, Jean Charest. À moins que cette clique ait réussie, ce que Duplessis n’a pas réussi : Faire taire Le Devoir.
Josée Legaut. Nous nous exprimons ici en tant que simples lecteurs d’information pourvus de connaissances importantes mais certainement non complètes. Votre suivi de l’information presque heures après heures la semaine cela s’observe vous procure un avantage indéniable sur nous tous. Ceci dit, vous êtes excellente sinon je ne serais pas ici à vous lire mais tout de même, vous n’êtes pas totalement toujours parfaite dans vos observations!
Plus largement. Il y a ce conflit entre internautes et journalistes sur le web du fait que les citoyens s’exprimant sur le net seraient tous des adeptes de la théorie universelle du complot sur tout et sur rien pendant que les journalistes, observateurs complets des faits prendraient le temps de respirer avant d’avancer quoi que ce soit de tangible en terme de faits ou d’hypothèses. Cette affirmation n’est pas profondément vraie mais n’est pas fausse non plus.
Mais voilà le lecteur, intervenant sur le web pourvu de la connaissance de certains sujets si imparfait soit t’il possède une carte dans son jeu, soit celle d’une expression capable d’une large émotivité seule capable de faire bouger nos gouvernements et nos partis d’opposition parce que relevant de la capacité d’indignation.
Capacité d’indignation d’ailleurs fondamentale en démocratie.
J’ai envoyé cela en termes de réaction aux articles du Devoir édition web.
Pour suivre l’exemple de J.C.Pomerleau.
Le politicien notable chez Duplessis et Charest
Penser au régime Duplessis c’est de percevoir que le gouvernement Charest est celui qui s’en rapproche le plus actuellement depuis 50 ans sur quelques points en considérant les approches des deux premiers ministres.
Volonté égale des deux premiers ministres de ne pas accorder à l’État un rôle important. Conception forte du laisser faire en économie chez les deux hommes. Vision inexistante de l’éthique chez M.Duplessis, grande sensibilité laxiste envers l’éthique chez J.Charest. Culture du copinage politique assez ressemblante entre Charest et Duplessis.
Tout comme les deux politiciens sont des professionnels de la politique à vie sortis des facultés du droit imprégnés par cette culture de notable dont l’expression est généralement conservatrice. Autre similitude entre les deux hommes, cette absence de culture intellectuelle qui apparaît frappante presque autant chez J.Charest que chez Duplessis.
Ce qui sauve J.Charest d’une convergence plus soutenue avec M.Duplessis c’est l’inscription dans le paysage québécois des institutions issues de la révolution tranquille et issues ultérieurement des années Lévesque et Bourassa. l’État québécois devenu plus important qu’en 1959 par sa structure empêche le premier ministre Charest de laisser libre cours complet à ses penchants irrésistibles pour le laisser aller et l’irresponsabilité marquée. Et ce malgré que sa conception du libre marché ait fait des ravages en faisant perdre 40 milliards à la Caisse de dépôt.
Charest responsable de centaines de calamités depuis déjà plus de 6 ans aurait pu faire pire si le hasard de la vie en aurait fait le successeur de Maurice Duplessis lui même plutôt que de Bernard Landry!
Entre le côté ironique et sérieux de mon expression, une manière de dire qu’en quelque sorte Jean Charest est probablement le premier ministre du Québec le plus conservateur que le Québec ait rencontré depuis J.J.Bertrand sinon M.Duplessis lui même.
Comme quoi le Parti Libéral du Québec se doit d’être tenu responsable d’avoir trouvé comme chef avec la complicité de la famille Desmarais un ancien ministre conservateur du gouvernement Mulroney.
Nous connaissons des années stériles au Québec et cela n’est pas sans faire penser à une -petite noirceur- qui dans le contexte de 2009 peut relativement nous rappeler les années Duplessis.
@ « vous n’êtes pas totalement toujours parfaite dans vos observations!».
Diantre, comme dirait Yves Michaud, je l’espère bien!
Blague à part, je l’ai déjà écrit sur ce blogue, même si je tends à laisser les membres discuter sans trop intervenir, je vous lis tous et toutes religieusement!
Et, comme je l’ai déjà écrit, je suis constamment impressionnée par la qualité des interventions des membres.
«Inégale», certes. Mais comme celle, aussi, des analystes professionnels.
Comme disait l’autre, à chacun son métier.
@ Retour sur Duplessis:
Il y a au musée Dufresne, je crois, une exposition sur Paul Sauvé, qui saurait sûrement intéresser plusieurs d’entre vous…
Et, soit dit en passant, le coffret de la minisérie Duplessis fait encore et toujours un très beau cadeau. Pourquoi? Parce que son contenu, malheureusement (!), n’a pas vieilli d’un jour…
Musée du Château Dufresne
2929, avenue Jeanne-d’Arc
Montréal
Ou, plus précisément encore:
http://www.chateaudufresne.com/pagesfr/chateau-dufresne-exposition.htm
Une personne qui est témoin d’un acte répréhensible
et qui ne fait rien, en est par le fait même complice.
Pour nettoyer la place,
il faut que les personnes qui savent quelque chose
n’aient pas peur de parler.
Il est donc ESSENTIEL
que l’on respecte l’anonymat des sources des journalistes.
Il faut même dénoncer les personnes
qui osent demander à un journaliste de révéler ses sources.
C’est une incitation à commettre un délit
et au lieu de faire passer leurs demandes,
les médias devraient leur envoyer la police.
@ Entre autres «causes célèbres» de par le monde, celle de mon collègue Daniel Leblanc, du Globe and Mail, devant la Cour suprême, illustre précisément vos propos quant à l’importance de protéger l’anonymat des sources.
Le Devoir prend une posture aujourd’hui: Plusieurs articles qui marquent la gravité de la situation, y inclus la caricature: La main mise du Parrain sur Montréal.
……………
Duplessis. Pour la commémoration du 50 e de son décès la SRC a produit une émission (bien équilibrée) dans laquelle on découvre un personnage autre que la caricature. Un détail qui m’a fait réfléchir: Il est mort pauvre et on a due passé le chapeau pour payer l’enterrement. Ce qui veut dire que le patronage ne l’a pas enrichie; c’était plutôt un mode de fonctionnement de l’état, limité dans ses capacités d’agir à cause de la main mise du capital anglosaxon qui entravait son développement. Duplessis n’a jamais voulu se soumettre à leur dictat. C’est pour y échapper que la Caisse de dépôt a été créer, et que le financement de la nationalisation de l’électricité a été fait par New York.
Comme toujours, excellente analyse, M. Pommerleau. Pertinente. Il y a des silences étourdissants.
M. Charest et son équipe sont déterminés à dépouiller le Québec des outils que la révolution tranquile lui avait procurés. On nous trahit sans vergogne et dans l’enthousiasme : le gaz-pétrole, les éoliennes, le Mont Orford et quoi encore. Ces néo-conservateurs ne pensent qu’à l’argent, aux profits. Le bien publique, la collectivité, sont des concepts non seulement étrangers à leur philosophie primaire, mais contraires à leurs intérêts particuliers.
Pour eux, nous sommes des moutons que l’on tond le plus naturellement du monde, sans états d’âmes. Dans la vie, il y a les gros et les petits. Les gros mangent les petits. C’est l’ordre naturel des choses. On croirait entendre un certain Nietzche, pour ceux qui l’on mal lu : les êtres dominants, supérieurs. Laissez-moi rire.
Dans la vie, il n’y a pas de valeurs morales. Il y a des faibles et des forts. Les faibles se réfugient derrières des valeurs morales imaginaires, pour se protéger contre les gros méchants; et, les forts se mouchent avec ses mêmes valeurs, car la vie leur donne raison, le temps que ça dure. Pour le moment, et depuis un certain temps, les forts ont raison.
RenéLévesque et d’autres autour de lui ont combattu cette philosophie, en donnant raison aux faibles et à leurs valeurs. Depuis son départ, les corrompus se sont insidieusement immissés dans le système et ont réussi à imposer leur corruption à des politiciens et à des fonctionnaires sans fibres morales.
Notre système d’éducation publique a failli à la tâche en enseignant pas la différence entre le bien et le mal. Il faut recommencer à la base, si c’est encore possible. Et ce n’est pas parce que les gens ne vont plus à l’église. Duplessis et ses suivants allaient à l’église… Ça n’a rien empêché, n’est-ce pas?
C’est à suivre.