Oubliez Call-TV.
Et préparez-vous pour Call-Escouade spéciale!
(Mais rassurez-vous. Elle ne vous chargera pas 1$ pour chaque appel…).
Tentons d'imaginer sa première diffusion:
Animatrice (Live de l'Hôtel de Ville):
– Donc, le «jeu» de ce soir est super simple. Quoiqu'il vous ait déjà coûté très cher sans que vous ne l'ayez vraiment réalisé!
– Allez, c'est facile. Vous avez deux heures pour trouver la réponse à l'énigme suivante:
– Je cherche deux chiffres qui, placés côte à côte, selon Transports Canada, donnerait le pourcentage en coûts supplémentaires que les contribuables québécois, donc vous, auraient payé en trop pour vos routes par rapport à la moyenne canadienne?
– Allez! Je vous le dis, c'est super simple!
– Le premier chiffre se situe entre «2» et «4».
– Et le deuxième chiffre est entre «6» et «8»….
– J'attends vos appels.
– Et….. 1, 2, 3. C'est parti! Mes lignes sont ouvertes!
– Premier appel: Monsieur Accurso, de Saint-Léonard, quelle est votre réponse?
– Monsieur Accurso: «48%!».
– Animatrice: Non, désolée! Prochain appel. Monsieur Catania, de Montréal-Est.
– Monsieur Catania: «52%!»
– Animatrice: Oh… Attendez. Non… La régie me dit que c'est pas ça! Mais ce monde-là parle juste allemand, alors, qui sait? C'est vraiment platte! Non… C'est pas la bonne réponse. Prochain appel. Monsieur Zampino, de la République dominicaine.
– Monsieur Zampino: «60%! Comme le facteur de protection de la crème solaire que j'utilise quand je prends mes vacances sur le yacht de mon ami Tony! Mais aye là! Je tiens à dire que j'ai payé toutes mes propres factures! C'est juste que je les ai perdues… »
– Animatrice: Ben non! Là, on s'éloigne pas mal de la bonne réponse. CONCENTREZ-VOUS! C'est pas compliqué. Appelez vos voisins! Faites-vous un p'tit café. Jasez ensemble. Réfléchissez en groupe...
Etc., etc., etc…..
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Et comme le disait si bien CROC: c'est pas parce qu'on rit que c'est drôle…
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Blague à part, Cyberpresse, TVA et RueFrontenac.com, sûrement entre autres (!), rapportent qu'on annoncerait ce jeudi au quartier général de la Sûreté du Québec, et en présence de ministres séniors, la mise sur pied d'une «escouade spéciale», genre «Carcajou», mais pour investiguer les allégations de corruption et de collusion dans l'industrie de la construction.
http://lcn.canoe.ca/lcn/infos/national/archives/2009/10/20091021-184350.html
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Bref, après l'escouade «Carcajou», aurons-nous dans le domaine de la construction et de ses liens avec le crime organisé, l'escouade «Chevreuil Innocent Aveuglé par les Phares d'une Automobile»? Ou, mieux connue sous l'acronyme de Escouade CIAPA…
Du genre, ciapa'd'trace, on oublie ça…
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Divers représentants de l'industrie elle-même apporteraient également leur appui à cette initiative, sûrement fort louable, par ailleurs.
Mais, si vous me permettez, comme ça, une question naïve de la part d'une simple chroniqueure qui n'a jamais conduit une grue, ni pavé une route, mais qui a visionné Réjeanne Padovani à plusieurs reprises et dont feu le père – policier dans l'escouade anti-émeute de Montréal dans les années 60, 70 et 80 -, lui répétait constamment avec un humour caustique et faisant allusion de manière générique au pouvoir de la mafia dans la construction, qu'on devrait installer une plaque commémorative sur la plupart de nos rues, routes, ponts, viaducs et édifices lisant «De Sicile, avec amour!»:
Est-ce possible que serait partie prenante à cette initiative bien du beau monde, en politique et dans l'industrie, mais ayant peut-être, qui sait, avantage à ce qu'il n'y ait pas nécessairement de commission d'enquête publique et indépendante sur le même sujet – une commission dont le mandat serait justement d'enquêter sur un problème de nature, disons, plus systémique, plutôt que sur du cas par cas?
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Ce soir, on faisait d'ailleurs aussi état de la possibilité que suite à cela, quelques entrepreneurs pourraient être pénalisés d'une manière ou d'une autre.
Ce qui, avouons-le, risquerait fort de sentir le parfum familier de ces agneaux qu'on sacrifie, mais tout en préservant les gros moutons…
(Sûrement par une pincée de coïncidence et une once d'ironie, Benoît Labonté lui-même proposait le 5 septembre dernier, la création d'une «escouade spéciale» d'un genre plus ou moins similaire):
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LA SAVEUR DU JOUR:
Ce mardi, à la une du Devoir, on reprenait ce dont je vous faisais part ce dimanche dans mon billet «La malédiction Accurso», quant à l'entrevue qu'avait accordée à la Canadian Press l'expert Antonio Nicaso :
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2009/10/18/la-mal-233-diction-accurso.aspx
http://www.ledevoir.com/2009/10/20/272531.html
Le Devoir ajoutait que: «Par ailleurs, la Commission de la construction du Québec (CCQ) reconnaît qu'un problème gangrène les chantiers de la province: l'argent comptant, qui facilite la tâche des groupes criminels. Le Devoir a appris que la CCQ mettra sur pied bientôt une nouvelle escouade pour enquêter sur ce fléau.»
Eh bien.
Faut croire que les «escouades spéciales» sont la saveur du jour…
Mais que les commissions d'enquête, elles, ne le sont pas tout à fait…
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MERCI AU JOURNALISME D'ENQUÊTE:
Sur une note plus légère, et je dirais même accessoire, ce soir, à TVA, notre estimée collègue Denise Bombardier a salué l'importance du journalisme d'enquête quant à ce qu'on apprend, de jour en jour, sur l'état des choses.
En effet.
De mémoire, elle a donc souligné, entre autres, le travail fait par l'émission Enquête, Radio-Canada, TVA, le Journal de Montréal, et tutti quanti..
Mais, ais-je rêvé?
Au bulletin de 22h00, tout au moins, je ne crois pas l'avoir entendue mentionner le site RueFrontenac.com, ni son journaliste d'enquête Fabrice de Pierrebourg.
Dommage.
À moins, bien entendu, que la fatigue d'une longue journée ait eu raison de mon ouïe.
Possible.
Auquel cas, l'erreur serait humaine…
Et auquel cas, je m'en excuserais bien humblement.
On peut toujours rêver…
Et si c’était maintenant au tour de la mafia d’avoir peur de la population ?
La population est beaucoup plus nombreuse et elle est partout. Elle dispose d’outils de communication sophistiqués et elle a appris à s’en servir.
La mafia et toutes les autres sortes de magouille ont besoin d’anonymat et de secret pour s’épanouir.
Mais s’il n’y a plus de vie privée pour les simples citoyens, il ne devrait plus y en avoir pour les fraudeurs non plus. Et de moins en moins.
Merci Facebook, Twitter et autres blogues… (surtout celui de Mme Legault).
Vous avez raison, madame Legault, Denise Bombardier n’a pas nommé « Rue frontenac » dans sa liste de médias qui ont publié des nouvelles sur le scandale dont nous parlons. J’ai écouté le téléjournal de 17 heures, moi, et la chose m’a frappé aussi.
Du temps de Duplessi la rumeur voulait que si on avait un dossier criminel on avait une place à la Police provinciale. J’espère que c’était seulement une rumeur. Cela dit, le comportement de la SQ donnait beaucoup à penser, au quotidien, lors des élections, comme lors des grèves qui déplaisaienr à M. Duplessis. Le Taser n’existant pas, un bon bâton de baseball et\ou une matraque infatiguable remettaient les choses en place. Les têtes croches étaient redressées et les fortes têtes fêlées, affaibles. La Loi et l’ordre, on connaissait ça.
On a du passer le chapeau au sein de l’Union nationale pour enterrer M. Duplessis. Pourtant, les coffres du parti regorgeaient de dollars. C’est sans doute un excès d’honnêteté insoupçonnée qui a poussé M. Martineau, trésorier du parti, à ne pas piger dans la caisse pour enterrer son chef. Dans le fond, c’étaient des hommes honnêtes. 🙂
Il y a dans le monde de la construction, routière ou domiciliaire une culture du comportement criminel qui va de soit. Voler l’employeur ou le client fait parti des avantages sociaux tacites. Nous en avons été victimes à notre propriété, non sans surprises. Quel millieu dévoyé. Tous ne sont pas malhonnêtes, mais trop le sont.
Opération Marteau: Les libéraux espèrent de ne pas se cogner sur les doigts.
Révocation de la loi 104 par la cour suprême pour empêcher l’utilisation d’écoles privées anglaises non subventionnées pour envoyer des enfants aux écoles anglaises publiques un an plus tard. De plus, le refus d’une enquête publique par le gouvernement.
Voilà beaucoup d’ouvrage pour les commentateurs de tout acabit. Le Québec est t’il condamné au pourrissement? Je pense aujourd’hui à René Lévesque et à son équipe de 1976 avec nostalgie.
A (re)lire «La Tentation de l’innocence» de Pascal Bruckner en écoutant «Tout va très bien madame la marquise…».