En fait, ça ressemble plus à une démission reportée puisque Gilles Taillon vient d'annoncer qu'il demande aux autorités de l'ADQ de convoquer une nouvelle course au leadership. Et donc, qu'il demeure chef en attendant… Ouf…
Comme si l'ADQ pouvait même s'en payer une… ou qu'elle ne risquerait pas d'achever ce parti. Tout simplement.
Mais aussi, M. Taillon a dit ceci: «depuis trois semaines, j'ai aussi découvert, je dirais, certains aspects un peu troublants dans la gestion des finances du parti depuis 2003. J'ai l'intention de pousser plus avant mon analyse et de probablement demander une rencontre avec les autorités, la Sûreté du Québec, qui actuellement, enquête sur les affaires que vous savez.»
Ce qui, avouons-le, ressemble fort à une bombe à retardement… Et s'il fallait qu'il y ait en effet eu malversation…
Bien franchement, il est impossible d'échapper à l'impression que l'ADQ est en train de passer de l'implosion à l'explosion!
Quant à Éric Caire, il vient tout juste d'annoncer qu'il ne sera PAS de la prochaine course.
Re-ouf…
Pauvre ADQ.
Ce parti n'est vraiment pas sorti de l'auberge…
Personnellement, ça ne me ferait ni chaud ni froid que ce parti disparaisse à tout jamais. L’ADQ est sous respirateur depuis un bon petit bout de temps et l’oxygène se fait de plus en plus rare . De grâce, que quelqu’un ait la lucidité de les débrancher qu’on en entende plus parler…
Une nouvelle course au leadership à l’ADQ?
Est-ce que Mario Dumont pourrait songer à reprendre du service? Hummm… Quel suspense, quel insoutenable suspense!
Moi ce qui me fait peur c’est la rumeur d’un nouveau parti de droite créé par l’obscurantiste Stéphane Gendron qui viendrait occupé la place laissé libre par l’ADQ. Si cela s’avère nous ne sommes pas sorti de l’auberge. Encore de la politique de lignes ouvertes pour les prochaines années.
M. Caire a démissionné à cause de M. Taillon et maintenant que M. Taillon quitte, il ne veut plus revenir sans plus d’explications, après seulement quelques jours. Mystère et boulle de gomme.
Bonjour Mme Legault,
Je profiterais de votre analyse pour la pousser un peu plus loin en disant clairement que M. Taillon était dans une position intenable puisqu’il n’était même pas député et qu’il comptait se présenter dans un comté en Outaouais. Tous les observateurs de la politique provinciale était quasi unanime à dire que c’était perdu d’avance pour lui. Qui peut-être chef d’un parti politique sans siéger à l’assemblée nationale ?
Mais je crois qu’au delà des guerres internes qui font mal à l’ADQ, ce qui fait encore plus mal, c’est tout le discours de rigueur, de fermeté et de droiture que Mario Dumont avait porté sur la place publique en présentant son parti plus que blanc neige. Dans aucun pays au monde, aucun parti politique n’a réussi à exister sans être écorché par des soupcons, des malversations ou être mis à mal par son propre discours. Aucun parti dans aucun pays du monde. L’ADQ voulait nous faire croire qu’ils étaient plus limpides que de l’eau issue d’une source naturelle. Dans le milieu de la politique pourri par l’argent et les conflits de personnalités, qui pouvait le croire en toute bonne foi ?
L’ADQ paye de ce discours là, de la soi disant rigueur, de la soi disant droiture. Ils se sont moqués du PQ et d’André Boisclair qui n’a pas tenu longtemps à la tête du parti. Mais l’ADQ nous offre un spectacle encore pire que le PQ. Ils se voulaient meilleurs et différents que tous les autres partis mais ils ne sont ni pires mais surtout ni meilleurs que les autres. Un parti comme un autre avec des idées de droite.
Personne ne peut croire qu’on puisse gérer une structure plus ou moins importante où évoluent des milliers de gens, que ce soit une ville, un gouvernement, un parti politique, une entreprise privée, une association, …
Toutes ces organisations sont envahis de gens profiteurs et abuseurs qui tentent d’utiliser sans scrupules et à leur avantage le système. Alors qui peut être le dirigeant d’une telle structure et jurer qu’il n’y aura jamais de problèmes (malversations, fraudes, tricheries, manque d’éthique) ? Les gens honnêtes de ces organisations payent pour les tricheurs et c’est vrai dans le public et dans le privé, dans les partis politiques, les associations, les ONG, les organisations internationales (FMI, ONU, OTAN, …).
Comme dirait Jean Chrétien, c’est une réalité de la vie.
Il manque un bout de phrase dans un de mes paragraphes:
Personne ne peut croire qu’on puisse gérer une structure plus ou moins importante où évoluent des milliers de gens, que ce soit une ville, un gouvernement, un parti politique, une entreprise privée, une association, … sans qu’il y ait un risque de dérapage dans la gestion financière.
Plutôt que de s’interroger encore sur l’AVENIR de l’ADQ, faudrait plutôt se demander pourquoi une partie du Québec se polarise dans une droite ferme et pourquoi de façon similaire mais à l’inverse une partie du Québec se polarise dans une gauche convaincue. Comme si le problème national était devenu caduc.
Par exemple, à la radio après la crise financière, Caire a déclaré qu’il faudrait bien se débarrasser du modèle québécois en plein novembre 2009.
On ne doute pas après la victoire conservatrice dans Montmorency que la droite québécoise (forte pour renier sa propre culture) depuis longtemps se connaît un éternel avenir avec les libéraux et les conservateurs, ce n’est pas d’hier.
Pierre Perreault, intellectuel québécois méconnu a dit je résume sommairement qu’une nation aliénée trouve refuge dans la mise en valeur de son coin de pays, dans un régionalisme qui lui permet de faire l’impasse sur une identité nationale contestée, réduite par l’histoire et maladroitement mise en valeur. À Québec la capitale, ce régionalisme triomphe précisément parmi les électeurs hiers adéquistes, maintenant libéraux provinciaux et conservateurs. Régionalisme qui dans le Bas du fleuve laisse sa trace également. À travers Rivière du Loup, Dumont l’a un peu exprimé ce régionalisme par ses manières puis davantage encore à Trois Pistoles, Victor Lévy Beaulieu s’est laissé fortement tenté par ce régionalisme comme voie d’expression mais c’est une démarche stérile et sans issue dans un Québec qui n’est pas maître chez lui.
Régionalisme avec possible folklorisation au menu, polarisation à droite ou à gauche. Symptômes d’un Québec qui se perd de nouveau dans l’ombre de sa présence au monde.
Je suis pessimiste et le Québec actuel dégage une tonalité dépressive pour tous ceux qui ne veulent pas se refugier dans le déni du petit spectacle québécois de tous les jours. Falardeau avait peut être compris malgré son grand militantisme souverainiste que le Québec français avait quelque chose de pourri par son manque complet d’horizon.
Je m’inclus dans ces observations. Moi aussi, à mes heures, j’aime oublier le Québec, sa petite politique de province, sa petite mentalité parce qu’autrement je me serais fait la peau depuis longtemps. Heureusement que la culture universelle existe parce que du –Petit Québec- à profusion, c’est indigeste. Oublier ce Québec qui se comporte en tout petit peuple pour respirer un autre air.
L’ADQ à été construit sur un squelette déficient en partant . Un Québec fort dans un Canada Uni c’était une farce d’Yvon Deschamps pas un programme de parti hélas .
Deuxièment l’ADQ était au départ le parti de deux hommes , Allaire et son rapport utopique et Dumont le vieux jeune qui voulait devenir PM a tout prix . Dumont a passé son temps à capitaliser sur l’actualité pour se positionner et se vendre . Tantôt nationaliste quand le vent en était favorable , tantôt fédéraliste , tantôt à droite comme son grand ami Harper et parfois au centre -droit selon les circonstances . Cette girouette a finalement conduit son parti au bord du gouffre lors des dernières élections et hélas ceux et celles qui lui survivent n’ont pas ce qu’il faut pour faire de ce parti un parti solide n’ayant pas réellement de programme autre que le vieux rapport du patriache Allaire .
Ce qui me désole le plus c’est la court que Pauline Marois fait à Eric Caire pour l’attirer au PQ ! Franchement des fois je me demande ce que certains péquistes mangent pour agir de cette façon ! Eric Caire au PQ c’est comme Francoise David chez les Conservateurs de Harper !
Madame Marois SVP !!!!!
M Bouchard,
Très beau texte que vous devriez envoyer à Vigile.net.
Un titre possible: La folklorisation de la nation
Merci. Monsieur Pomerleau. On exprime ce que l’actualité des dernières années nous fait penser.