BloguesVoix publique

À la guerre comme à la guerre?

 

«Le Parti libéral du Canada lance une nouvelle série de publicités dans les médias électroniques et écrits pour décrier le gouvernement conservateur de Stephen Harper. Les libéraux s'en prennent à la décision du premier ministre de fermer le Parlement jusqu'en mars prochain. Ils accusent Stephen Harper de privilégier ses propres intérêts au détriment de ceux des Canadiens

Extrait de:

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201001/10/01-937728-nouvelles-publicites-du-plc-contre-harper.php

**************************************************************

Et voici comment réagissait le gouvernement Harper par la voix de Steven Blaney, président du caucus conservateur au Québec. Parlant d'une campagne de «salissage», il ajoutait que «cette campagne est un gaspillage d'argent qui démontre que les libéraux avancent sans gouvernail».

Ah oui. Vraiment?

Venant d'un membre d'un gouvernement dont la marque de commerce comprend justement l'usage répété de publicités négatives contre les chefs libéraux Dion & Ignatieff, ça prend tout de même une solide dose d'audace pour faire une telle déclaration…

******************************************************************

Mais à mon humble avis, il est surtout intéressant de noter qu'avec cette série de publicités dites négatives, Michael Ignatieff répond à Stephen Harper avec une des armes préférées du premier ministre. Et certains diront peut-être «enfin»…

Car ce faisant, le chef libéral emprunte une tactique à laquelle Stéphane Dion, lui, s'était toujours refusé. Et ce, même s'il avait été lui-même LA cible de choix des publicités négatives conservatrices. Ce que plusieurs libéraux, privément, lui avaient justement reproché. Entre autres choses.

*******************************************************************

Parlant d'«armes», voici justement de quelle manière Tom Flanagan – politologue et ancien proche conseiller de Harper – décrivait cette semaine dans le Globe & Mail, la guerre politique permanente que livre le PCC au PLC depuis l'arrivée de Harper. Dans le but, évidemment, de conserver le pouvoir.

http://www.theglobeandmail.com/news/opinions/polarization-ad-hoc-alliances-fear-of-election/article1419988/

Et si vous ne croyez toujours pas que c'est bel et bien ce à quoi nous assistons depuis 2006, voici la conclusion franche et directe de Tom Flanagan:

«Permanent campaign is the equivalent of the military concept of deterrence. In the words of the old Roman adage, if you want peace, prepare for war. It's not always pretty, but it works.»

Le mérite de la clarté….

******************************************************************************

Mais, de toute façon, quitte à répéter ce que j'écrivais dans Voir la semaine dernière – «Casser le Parlement» – de même que dans ma chronique de The Gazette du 8 janvier, le fait est que tant et aussi longtemps que la droite canadienne demeurera unie sous Harper pendant que Iggy ne corrigera pas l'erreur magistrale qu'il a commise l'an dernier en faisant sauter tout projet de coalition ou d'alliance entre les partis d'oppostion, Stephen Harper peut espérer demeurer au pouvoir longtemps. Qu'il demeure minoritaire ou devienne majoritaire…

En d'autres termes – et pour rester dans les métaphores «guerrières» -, aussi longtemps que M. Ignatieff ne comprendra pas la nécessité de trouver une manière de rebâtir les ponts avec le NPD et le Bloc- ponts qu'il a lui-même dynamités -, le PLC aura beau lancer toute les campagnes de publicité négative possibles, ce ne sera en bout de piste que des coups d'épée dans l'eau

*****************************************************************************
Pour visionner une des publicités:

http://www.youtube.com/watch?v=iRnnW80btl4&feature=channel

*****************************************************************************