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Jean-James-Bond-Charest

 

Ce dimanche matin, Jean Charest a eu droit à tout un accueil à l'émission Salut Bonjour du réseau TVA.

Une longue entrevue chaleureuse, mais néanmoins faite sans complaisance quant aux dossiers plus politiques.

Une entrevue également ponctuée d'extraits de vidéos de ses ministres préférés qui, eux, comme il se doit, ne tarissaient plus d'éloges envers leur chef (*).

Selon eux, M. Charest est chaleureux, humain, sensible, déterminé, résilient et possède un sens de l'humour exceptionnel!

Selon la ministre Yolande James, si Jean Charest était un «super héros», il serait même «James Bond – l'homme de tous les défis»!

Bref, la loyauté et l'admiration envers le premier ministre ne manquent pas dans son cabinet.

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Mais une fois cette évidence constatée, s'il est vrai que M. Charest est en effet un homme affable et doté d'un sens de l'humour assez formidable, il reste que son rôle est celui de premier ministre.

Donc, de gouverner. Ce qui veut dire, entre autres choses, de voir à ce que les deniers publics ne soient ni détournés, ni dilapidés.

Et dans ce département, comme le notait d'ailleurs l'animatrice, les Québécois attendent encore et toujours qu'il réponde à leur demande quasi unanime pour une commission d'enquête publique sur les allégations nombreuses de collusion, de corruption et de dépassements de coûts injustifiés dans l'industrie de la construction. Sans compter le rôle que semble y jouer le crime organisée. (L'assassinat pendant le temps des fêtes de Nick Rizzuto en face du bureau d'un entrepeneur en construction devrait aussi, pourtant, sonner quelques cloches à Québec… À qui, par contre, voudrait bien les entendre!)

La déception de la population face au refus du PM – évidemment toujours accompagné de la formule aussi générale que vide du «mais nous ne fermons pas la porte à une commission d'enquête» -, s'est traduite en fin d'année en baisse du PLQ dans les intentions de vote.

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D'où, on imagine, ce choix de se pointer en ce début d'année à une émission plus «people» où, en plus, il se retrouve qualifié de «James Bond» de la politique…

Et où son épouse est venue également répéter toutes les belles qualités qu'elle trouve chez son mari. Mais où aussi la «première dame» du Québec a fait part de son travail bénévole à l'étranger pour la Croix-Rouge dans des contrées nécessiteuses.

C'est ce qu'on appelle dans les médias du vrai «human interest».

Et la plupart des conseillers de premier ministre – c'est un grand classique -, aiment beaucoup envoyer leur patron dans ce genre d'émission. Surtout, lorsque les sondages sont moins cléments.

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Il n'empêche que l'animatrice, Pénélope McQuade, ne l'a pas laissé partir sans lui rappeler qu'au retour de l'Assemblée nationale, le 9 février prochain, on allait lui remettre une très grosse pétition demandant justement cette fameuse commission d'enquête.

Et Mme McQuade même de rappeler qu'elle est encore disponible sur le site internet de l'Assemblée nationale pour les gens qui voudraient la signer! (**)

Comme quoi, il arrive que même le «human interest» vous ramène un premier ministre à la réalité…

Car si M. Charest a beaucoup insisté pour dire qu'en 2010 «on va voir grand» pour le Québec sur la scène internationale, les Québécois seraient sûrement bien plus heureux de voir leur PM commencer par nettoyer les écuries d'ici!

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(*) Le ministre Claude Béchard aurait-il fait un lapsus en mentionnant, bien sûr à la blague, le mot «remaniement»? Ce qu'il a fait en louangeant en ce termes l'humour de M. Charest: «mais je fais attention, je veux pas non plus être remanié demain matin!». Sûrement une blague…

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(**) http://www.assnat.qc.ca/Petition/SignerFr.aspx?idPetition=87