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Dans Le Devoir de ce matin, un article fort intéressant sur ce groupe d'intellectuels et d'économistes dont je vous parlais justement dans mon billet du 23 février – «Portrait de famille «lucide»»: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/02/23/portrait-de-famille-171-lucide-187.aspx
Leur site: http://www.economieautrement.org/
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«Le débat actuel sur l'état des finances publiques québécoises se base sur «une vision étroite et biaisée» de l'économie, dénonce un groupe formé d'une cinquantaine d'intellectuels.
«Le soi-disant problème de la dette du Québec m'apparaît grandement exagéré, a dit cette semaine au cours d'un entretien téléphonique au Devoir l'économiste Bernard Élie. La pire hypothèque que l'on semble en voie de laisser à nos enfants n'est pas celle de la dette, mais celle de services publics et de mécanismes de redistribution de la richesse rapetissés et d'un environnement dégradé.»
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Une petite observation, comme ça, en passant:
La place qu'occupe la vision servie à la sauce «Lucide» est tellement demesurée sur les tribunes que la vision, disons, moins conservatrice, laquelle dominait pourtant nos «débats» et nos politiques économiques jusqu'au déficit-zéro en 1996, doit maintenant s'identifier comme «autre». «Autre» comme dans «autrement». «Autrement» que le discours dominant…
Et pourtant, la vision conservatrice triomphante a peut-être justement été un peu trop gourmande et un peu trop sûre de détenir LA vérité.
Au point où, comme en témoigne entre autres choses, la création de ce groupe «Économie autrement», son contre-discours semble résolu à s'exprimer plus sur les tribunes publiques…
C'est à suivre.
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@ Photo: http://richwealthypigblog.com/wp-content/uploads/2009/09/Rich-Get-Richer2.gif
«son contre-discours semble résolu à s’exprimer plus sur les tribunes publiques…»
Espérons que l’expression va éclater de ses limites pour influencer les décisions politiques.
À cette heure, l’influence d’un courant de politique plus keynésien en économie après la crise de septembre 2008 semble de nouveau en reflux. Au moment ou les profits des banques sont de retour, les républicains aux É.U demandent à Obama d’ABANDONNER son projet d’assurance santé, le président résisterait à ce chantage malgré que le sénat échappe aux démocrates en recourant à une disposition spécifique quoique la pression est forte contre lui.
Au Québec, le patriarche Saint Lucien (sic) depuis une semaine demande un retour au réalisme économique et politique dont la rigueur est le maître mot sans tenir compte de l’échec du gouvernement libéral des PPP et de l’effondrement des actifs de la Caisse de Dépôt.
Toujours au Québec, l’influence de la percée adéquiste de 2007 donne des démangeaisons à Pauline Marois qui ne se réfère pas au courant Obama dans sa plate forme mais plutôt à une sorte d’individualisme libéral patriotique.
Lisons ces quelques lignes: Le Parti québécois se propose de ranger bien loin le concept d’État providence et, sans le dire à haute voix, de faire un petit pas vers la droite. Une manœuvre que Pauline Marois considère comme une «redéfinition de la social-démocratie» et qui passe par la prospérité individuelle.
«Cette richesse individuelle n’est pas un but en soi mais bien un moyen d’épanouissement des personnes, des familles, de toutes les régions du Québec et, au bout du compte, cela va de soi, de la nation québécoise», a-t-elle déclaré jeudi en point de presse.
«Ce n’est plus l’État qui doit être au centre de notre enrichissement national, ce doit être les Québécoises et les Québécois eux-mêmes, a estimé Mme Marois. Le Parti québécois amorce donc un virage important qui, je crois, correspond aux aspirations des Québécoises et des Québécois.»
L’État par ses moyens serait toujours important pour le PQ qui chercherait l’acquisition de pouvoirs pour le Québec maîtrisés par Ottawa. Le PQ néanmoins insiste de façon libérale sur l’importance de la prospérité individuelle quitte à le faire dans une formulation élégante du type, -Ce n’est plus l’État qui doit être au centre de notre enrichissement national, ce doit être les Québécoises et les Québécois eux-mêmes-.
Comment donc étrangement mobiliser les citoyens à travers une économie de la rigueur et des hausses des tarifs et ce discours passé date sur les carences de l’État lorsqu’on sait que c’est l’État américain qui a renfloué les banques de Wall Street, menacé de faillite!
Financement public et absurde au Québec des écoles privées, laxisme envers l’évasion fiscale des entreprises, corruption économique sous forme de laisser aller chez les libéraux, ici comme ailleurs, il faudrait toujours croire à la bible des Tchatcher et Reagan ou à ces intellectuels souverainistes de droite, les Dufour et Bock-Côté qui sur les ondes du 98 fm nous avertissent aujourd’hui sur les dangers d’une -complaisance à l’égard de la sociale démocratie-.
Dufour fait la remarque qu’il est absurde de procurer aux gens d’Outremont des garderies à 7 dollars, sans doute mais son propos déborde probablement de cet exemple qui sert à nous faire envaler des futures couleuvres.
Le mot d’ordre en mars 2010, dans la mondialisation redonner ses lettres de créance au néolibéralisme? Mauvais jeu de mots!
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201002/25/01-4255365-le-parti-quebecois-seloigne-de-letat-providence.php
http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/201002/25/01-4255372-sante-obama-ira-de-lavant-avec-ou-sans-les-republicains.php
Je n’ai plus confiance a Lucien Bouchard depuis que je l’ai vue a la chambre de commerce avec ses amis,Henri-Paul inc et (Démarais.)
Cette question de finances publiques c. bien-être de la communauté est étonnante – parce qu’on réfère de plus en plus automatiquement cette question à la compétitivité des marchés comme une règle du jeu impossible à changer – donc, nous ne sommes pas les maîtres.
Il y a quand même eu suffisamment d’expériences des communautés sur cette terre aux fins d’expérimentation des diverses théories économiques pour que nous soyons en mesure de faire certains constats propres à nous aiguiller plus sûrement vers notre épanouissement social.
En ce qui a trait à l’École de Chicago et à toutes ses formes dérivées (les dits Lucides), avons-nous encore besoin de recenser tous les dégâts causés ?
Le discours est tellement simple : « nous » n’avons plus d’argent, « nous » devons payer, sinon c’est la catastrophe. (question compétitivité si chère à notre époque, nous avons également 2012 en lice, avant même la débandade budgétaire, cela basé semble-t-il sur une forme de comptabilité éprouvée également).
Mais implicitement, ce « nous » qui ressemble à un « on » devrait peut-être se lire « ils » vont payer. Car les déductions pour « business promotion » et lunchs, billets de remonter pour clients et autres situations d’affaires ne sont pas en cause ici. On ne parle pas de révision en profondeur de la fiscalité, on ferait fuir les fortunes (comme si celles-ci n’avaient pas encore su que faire pour scinder par exemple son impôt en deux en ouvrant un bureau d’affaires en Alberta et ainsi, faire quelques passes justifiées of course en la matière. On met plutôt en cause les tarifs inexistants, les étudiants qui ne paient pas assez… catastrophe, catastrophe…
À cet égard, faut-il rappeler aux tenants de la lucidité que les aveugles sont également au fait que les jeunes devront, dans un ordre temporel relativement court, porter un poids plus lourd vis-à-vis de leurs aînés ?
Quelle serait donc une politique intelligente concernant ce fait inéluctable ? En profiter pour appauvrir les jeunes ou les enrichir d’urgence ? Que ceux qui ont bénéficié d’études universitaires à conditions avantageuses deviennent à présent « réalistes » et imposent aux étudiants d’aujourd’hui des tarifs « réalistes » ? Est-ce « réalistes » de lever la barrière maintenant ? Tout sauf réaliste. Tout sauf sage pour notre communauté qui n’encourage déjà pas les études universitaires, comme nous en avons eu la « nouvelle » la semaine dernière, avec un tableau éloquent d’un Québec qui se fout de ses enfants.
Comment enrichir les jeunes familles ? Ne serait-il pas responsable, réaliste, de préconiser la scission des hypothèques par exemples ? Aux taux disponibles actuellement, un 225 000 $ scinder de telle sorte qu’une hypothèque de 10 ans puisse être prise pour disons les premiers 100 000 $. La famille s’enrichit d’un capital de 100 000 $ 10 ans plus tard et pourrait le réinvestir avantageusement grâce à des politiques fiscales favorables et continuer sur 20, 25 ou 35 ans de payer le reste, pouvant également être scinder ? Des solutions créatrices de richesse pour tous en bout de ligne.
Évidemment, les banques grogneraient pour les premiers 10 ans s’il y avait une participation massive à de telles applications, malgré qu’une banque et un banquier soient en principe des citoyens de cette communauté, sensés participer de manière responsable et réaliste à cet ensemble qui ne peut être traité comme une vilaine pustule, une simple entrave aux marchés, un emmerdement dont il faut s’accommoder pour toutes sortes de raison. Comme si le bien de l’ensemble soit une tare qu’il faille endurer et, le cas échéant, dompter de temps à autre, puisque la tare s’énerve et prend trop de jus pour rien ? Faisons taire ceux qui parlent de ce bien-être commun, de la justice naturelle qu’il faut appliquer à la gestion publique, puisque nous sommes dans une phase « réaliste » et que celle-ci témoigne du manque de réalisme de ces empêcheurs de faire tourner la saine compétitivité. Saine compétitivité, réalisme, lucides… taisons-nous et inclinons-nous.
Toutes les communautés à travers le monde doivent invariablement s’occuper des questions de santé et d’éducation. Est-ce que, parce que l’on soigne les blessés en Haïti et que le logement est préoccupant dans la situation présente, on ne peut soulever et faire quelque chose concernant la question fondamentale de la corruption dans ce coin du monde ? Il me semble que c’est effectivement une sage et lucide avenue que de tenter, parallèlement à d’autres questions pressantes, de régler cette question qui a néanmoins l’allure d’un noeud gordien.
Qu’on déclare que notre communauté doive s’interdire de se poser des questions fondamentales parce qu’il y a d’autres questions du présent et de l’avenir (que l’on suggère de gérer avec une optique qui n’a aucun sens logique de toute manière), est tellement farfelu. Nous pouvons certainement dans nos propres vies poser la question à savoir si l’on doit divorcer ou continuer notre chemin avec un conjoint difficile, sans pour autant cesser de se brosser les dents ou de conserver un lien avec notre employeur ! Quelle logique aurions-nous si nous déclarions que nous ne pouvons divorcer car nous avons des caries ?
J’avais prédis à un membre de ma famille que cette affirmation insensée de monsieur Bouchard perdurerait dans les médias et que l’on nous servirait même à ce sujet des analyses sérieuses monsieur. Je participe ! C’est tellement drôle que l’on prenne au sérieux des déclarations qui n’ont, à leur base même, aucune logique.
Ne serait-ce pas possible qu’un groupe de « Logiques » s’institue et prenne une place dans le discours ambiant ? Les Lucides deviennent un peu trop paresseux et peu créatifs, toujours antagonistes, pour que cela continue d’être distrayant.
Un peu de débat s’il vous plaît, et les stratégies simplistes de type : pu d’argent les boys, pu d’argent, donc faut absolument un désinvestissement des services sociaux fondamentaux et la redistribution des actifs communs pour gestion compétitive par le privé dans le but de nous « sauver »… on a compris et c’est un peu mince là. D’autres se sont faits avoir avant nous et les calculs sont déjà disponibles. Alors, SVP, laissons la place à la diversité des points de vue, car le pleurnichage version crédibilité comptable, c’est redondant, prévisible et trop souvent peu créateur.
Quand on sait les manigances des Desmarais et des « Commandites » pour permettre à Charest d’accéder au pouvoir à Québec, d’y instaurer un régime de népotisme et de fraudes, et que l’on voit ces « Luci(en)des » sur les mêmes tribunes que les Desmarais, Rousseau (celui qui a flambé 40 milliards $ et qui s’est sauvé avec un bonus de 16 millions $ chez les Desmarais) et compagnie pour culpabiliser les pauvres et la classe moyenne, on se dit: »Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es ».
Je reprends ici le message que j’ai posté sur mon billet suivant:
@ Merci aux membres pour vos bons mots. Je les apprécie vraiment beaucoup.
Au fond, l’important, est qu’il y ait débats et «choc» des idées, comme on disait à une époque où on en vivait mur à mur! Ce qui est dangereux, c’est la pensée unique et donc, l’absence de débats.
Bref, tous les points de vue, exprimés respecteusement, sont ici les bienvenue!
@ Mme Legault (aucun lien de parenté): on retiendra la suggestion pour la création éventuelle d’un collectif de «Logiques»…. «Manifeste des Logiques»: avouons que ça frappe l’imaginaire dans le contexte ambiant…
Mais en attendant (?), le site http://www.economieautrement.org offre des pistes de réflexion fort intéressantes.
@ Et permettez-moi aussi de vous redire le plaisir que j’ai, et je ne suispas la seule, à lire vos analyses et vos réflexions. Cet échange d’idées est fructueux et rafraîchissant.