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Lectures de fin de semaine

@ Encore une fois, Chapleau remporte le prix de la caricature de la semaine…

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Sur une autre note, quelques suggestions de lectures de fin de semaine:

1- La chronique de Stéphane Laporte dans La Presse d'aujourd'hui – une réflexion et des questionnements pertinents sur la présence de plus en plus marquée au Québec d'«ex»-élus et sur la difficulté de voir émerger une vraie relève.

http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/stephane-laporte/201002/27/01-4255949-lex-quebec.php

Une petite observation: s'il y a quand même de nouveaux visages intéressants qui ont fait leur entrée à l'Assemblée nationale lors de la dernière élection (indépendamment de leurs âges respectifs)-, il est néanmoins vrai qu'il y en a peu ou pas suffisamment.

Les raisons en sont nombreuses. Et ne touchent pas seulement le Québec.

Mais il est vrai que le phénomène combiné de l'omniprésence des «ex»-élus – lesquels d'ailleurs ne cessent de se multiplier – et d'un renouvellement insuffisant de la classe politique, semble être spécifique au Québec. Du moins par rapport au reste du Canada et des États-Unis (les «ex» présidents y servent plutôt de plus en plus à remplir certaines «missions» civiques que leur donne le président du jour.). 

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Une hypothèse sur la question du manque de relève: plus la plupart des partis politiques d'ici manqueront d'audace et d'imaginition au niveau de l'«action» politique, et non seulement du «discours», moins les hommes et les femmes qui recherchent cette même audace et cette même imagination, et la possèdent), seront intéressés à faire le saut en politique active.

À cet égard, il est aussi possible que du côté du PQ, le recul continuel de l'horizon référendaire, entre autres choses, use un tant soit peu le goût de sauter dans l'arêne pour des candidats potentiellement intéressants.

Du côté du PLQ, le fait que ce parti n'offre à peu près plus de vision articulée et tournée vers l'avenir n'aide sûrement pas non plus à attirer de nouveaux esprits forts. 

Une autre hypothèse: au-delà des circonstances particulières au Québec, il reste que les élus exercent eux-mêmes de moins en moins leurs propres pouvoirs; qu'ils se délestent de plus en plus de leurs propres pouvoir décisionnel au profit, entre autres, des tribunaux, du privé et des lobbys. Il reste aussi  que l'économique domine le politique et qu'au Canada, il y a également une concentration de pouvoirs de plus en plus inquiétante entre les mains des premiers ministres. Ceux qui me lisent connaissent depuis longtemps mon point de vue sur ces questions…

Mais il y a évidemment d'autres facteurs. Ça, c'est certain!

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2- À lire aussi: cet excellent tour d'horizon sur la question des frais de scolarité présenté par la journaliste Lise-Marie Gervais (lequel est toutefois «verrouillé» pour les non-abonnés): http://www.ledevoir.com/societe/education/284005/pacte-pour-le-financement-concurrentiel-des-universites-qui-devrait-en-faire-les-frais

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3- Enfin, pour ceux que le sujet de la laïcité de l'État et du port de signes religieux intéresse, cet article paru aussi dans Le Devoir ddu week-end (mais qui lui aussi, est réservé aux abonnés, mais il paraît évidemment dans son édition papier):  http://www.ledevoir.com/politique/quebec/283978/l-impossible-laicite-de-l-etat-au-quebec

C'est d'ailleurs l'analyse que j'en faisais également dans ma chronique du 3 février dernier: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/02/03/le-canada-n-est-pas-sorti-de-l-auberge.aspx

En d'autres termes, que si l'interdiction du port de signes religieux dans la fonction publique et l'adoption au Québec d'une Charte de la laïcité sont certes souhaitables, elles seraient inévitablement contestées devant les tribunaux. Et probablement défaites sur la base de la Charte des droits et libertés et de son interprétation de plus en plus «large et libérale» sur les questions touchant à la «liberté de conscience» et de «religion».

De même que par l'effet de l'article 27 sur la promotion, le maintien et la valorisation du patrimoine multiculturel du Canada.

Mais attention! Ce n'est pas parce qu'une telle Charte de la laïcité serait contestée, qu'il ne faut pas en adopter une. Sinon, c'est accepter de ne plus rien faire qui puisse déplaire aux juges chargés d'interpréter la Charte fédérale des droits. Et ce qui serait soumettre entièrement la souveraineté des parlements aux décisions des tribunaux.

D'autant plus, que la clause dérogatoire ne s'applique même pas à ce fameux article 27 ,contrairement aux articles portant sur les libertés fondamentales.

Donc, un gouvernement ne pourrait même pas invoquer la clause dérogatoire pour suspendre l'effet d'un jugement rendu sur la base, entre autres, de cet article 27 sur le patrimoine multiculturel.

Donc, que faire?

Une possibilité: comme sur la question linguistique, faire ce que les leaders anglophones ont fait pour affaiblir la Loi 101, soit mener une «guérilla» juridique. Mais dont l'objectif serait, dans ce cas-ci, de réadopter une charte de la laïcité à chaque fois que la Cour suprême l'invaliderait. Et de tenir le coup, comme ça, de contestation en contestation. Dans la mesure, bien entendu, où l'appui pour une telle charte serait et demeurerait majoritaire au Québec.

Bref, face aux pouvoirs décisionnels croissants de la Cour suprême, il reste UN pouvoir aux élus: la détermination et l'entêtement d'agir pour le bien commun.

Mais y aura-t-il au Québec un leadership prêt à le faire? 

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@ Caricature: http://photos.cyberpresse.ca/caricatures#enVedette/0/recherche/Rechercher%20un%20album/0/onglets/51/0/album/7704/191817/