Ce mercredi soir, Gérard Bouchard donnait une conférence à l'Université McGill dans le cadre du prestigieux «Alan Aylesworth Macnaughton Lecture 2010»…
En ouverture, il a fait quelques blagues bien senties du genre: après qu'on ait enterré le rapport Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables, certains «ont cru que leurs auteurs, aussi, avaient été enterrés»!
Et Gérard Bouchard d'avancer ensuite tout de go ceci: cette conférence «marque mon retour dans l'arène, moi aussi»…
Comme son illustre frère, Lucien Bouchard, était dans l'auditoire, en première rangée, tout droit devant lui, on se demande bien si le «moi aussi» faisait fraternellement référence au «retour» de son frère depuis deux semaines dans l'arène publique…
On n'échappait pas à cette impression. À la sortie, un étudiant qui leur voue de toute évidence une grande admiration me disait même à la blague que les frères Bouchard, c'est comme le lait. Un, c'est bien. Mais deux, c'est mieux….
Bref, si on comprend bien, Gérard et Lucien Bouchard sont bel et bien de retour….
Ce même mercredi matin, Gérard Bouchard était d'ailleurs également à l'émission de Christiane Charette: http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2009-2010/chronique.asp?idChronique=105167
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Dans le cadre de sa conférence, Gérard Bouchard a fait un exposé sur les quatre «paradygmes», «modèles» et divers «niveaux d'analyse» qu'il propose pour appréhender la diversité ethoculturelle des sociétés et des États de ce monde.
Il a évidemment expliqué ce qui, de son point de vue, différenciait le «multiculturalisme» à la sauce Trudeau de l'«interculturalisme» à la québécoise. Tout comme il a «revisité», comme on dit, certains constats de la Commission Bouchard-Taylor.
Entre autres choses, il a également avancé que dans tout ce débat, et de tous les partis politiques au Québec, il considérait que Québec solidaire était le plus «nuancé» et s'était le «mieux comporté». Un autre beau cadeau pour Pauline Marois…
Bref, votre humble chroniqueure et non moins politologue, se ferait un plaisir de partager avec vous ses nombreuses «notes de cours» prises ce soir, s'il n'était pas si tard…
Et je reviendrai peut-être dans les prochains jours sur certains éléments plus spécifiques de sa conférence.
Mais, bon, le fait est que c'était fort intéressant et que j'aurais sûrement donné mon oreille gauche pour le plaisir de débattre avec Gérard Bouchard sur ses nombreuses hypothèses…
Je sais, je sais. Une politogue peut toujours rêver…
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Pour le moment, je noterai sa déclaration plutôt étonnante sur l'usage de la clause dérogatoire de la Charte canadienne des droits et libertés .
(On parle ici d'une clause renouvelable tous les cinq ans permettant à un gouvernement de suspendre l'effet d'un jugement de la Cour suprême sur une loi qu'elle aurait invalidée. Et on parle ici d'une clause exigée par les provinces de l'Ouest lors des négociations entourant le rapatriement de la constitution en 1981 par Pierre Trudeau dans le but de protéger la souveraineté des parlements de l'arbitraire de la Cour suprême. Politiquement, Trudeau n'avait d'autre choix que de l'accepter, sans quoi ces provinces n'auraient jamais permis son rapatriement. Mais en échange, le premier ministre fédéral s'assura qu'elle ne s'appliquerait qu'à un nombre restreint d'articles de la Charte…)
Bon. De retour à nos moutons…
Donc, ce soir, Gérard Bouchard, dans la foulée des demandes croissantes d'accommodements en tous genres a déclaré ceci (et je le cite en anglais, comme il l'a dit, pour ne pas déformer ses propos):
«It is often said that Quebec values are threatened by the Canadian Supreme Court because this court operates in accordance with the Canadian multiculturalism. In keeping with the article 27 of the Canadian Charter of Rights. I have something to say about that. If it ever comes to a point where the Supreme Court of Canada, through its judgements, repeatedly and almost systematically violates and imperils the most fundamental values of Québec such as gender equality, French language, institutional separation of the State and the Church.
If it ever comes to that, I think that Québec should be fully entitled to resort to the notwithstanding clause of the Canadian constitution. And, in doing so again, it would not detract from the spririt of pluralism or interculturalism. I truly think so. Now, don't misquote me on this. Every word matters. But this is exactly what I think.»
Traduction libre: «Il est souvent dit que les valeurs québécoises sont menacées par la Cour suprême parce qu'elle opère en fonction du principe du multiculturalisme canadien. De l'article 27 de la Charte canadienne des droits. J'ai quelque chose à dire sur cette question. Si nous devions en arriver au point où la Cour suprême, de par ses jugements, de manière répétée et presque systématiquement, violait et mettait en danger les valeurs les plus fondamentales du Québec telles que l'égalité entre les sexes, la langue française, la séparation de l'État et de l'Église. Si jamais nous devions en arriver là, je crois que le Québec aurait pleinement droit de se prévaloir de la clause dérogatoire de la Constitution canadienne. Et ce faisant encore une fois, ceci ne s'éloignerait aucunement de l'esprit du pluralisme et de l'interculturalisme. Je le pense vraiment. Maintenant, ne me citez pas incorrectement là-dessus. Chaque mot compte. Mais c'est exactement ce que je pense.»)
Bien compris.
Mais ici, notons une ou deux choses.
– Cette fameuse clause de dérogation – ou «nonobstant», comme on l'appelle communément -, fut utilisée par les gouvernements québécois à plusieurs reprises. Mais la plus «spectaculaire», si l'on peut dire, fut lorsque Robert Bourasse l'invoqua fin 1988 pour protéger l'affichage commercial extérieur en français d'un jugement de la Cour suprême. (M. Bourasse refusa ensuite de la renouveler en 1993).
– Puis, en 1996, Lucien Bouchard, nouveau premier ministre, refusa à son tour de s'en prévaloir pour rétablir cette section de la Loi 101, tel que l'avait exigé son nouveau parti, le PQ, lors du congrès de novembre 1996. Son argument: il affirma qu'il ne serait pas capable de «se regarder dans le miroir» s'il devait se trouver obligé de le faire. Mais de mémoire, il avait appuyé Robert Bourassa en 1988 lorsqu'il en avait fait usage.
– Donc, au fil des ans, une certaine désinformation et une politisation extrême d'une clause pourtant parfaitement légale, constitutionnelle et légitime – en fait, une partie intégrante de la Charte de 1982 – a finit par la transformer injustement en tabou absolu et en une dangereuse bombe politique. Alors que cela est tout à fait faux.
– D'ailleurs, voici en quels termes même le «guide» officiel de la Charte des droits décrit pourtant cette clause dérogatoire: «Aux termes de cet article, c'est le Parlement et les législatures des provinces et non les tribunaux qui ont le dernier mot en ce qui concerne les questions importantes touchant les mesures d'intérêt public. Si à un moment donné les droits garantis par la Charte ne reflètent plus les valeurs des Canadiens, les corps élus démocratiquement, comme le Parlement et les législatures, peuvent adopter des lois qui dérogent à la Charte».
Que ceux et celles qui se font un plaisir depuis des années à présenter faussement la clause dérogatoire comme le mal incarné se le tienne pour dit…
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– Bref, «nonobstant» certains de mes différends intellectuels avec Gérard Bouchard, force est de saluer sa déclaration de ce soir sur la clause dérogatoire. Ceux et celles qui me lisent depuis longtemps savent que je défends ce même point de vue depuis au moins un bon quinze ans.
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Cependant, il faut noter que la clause dérogatoire ne s'applique PAS à l'article 27 de la Charte des droits invoqué par M. Bouchard – soit celui sur le maintien et la valorisation du patrimoine multiculturel des Canadiens.
En d'autres termes, si un jugement était rendu par la Cour suprême contre une loi québécoise en se basant sur l'interprétation de ce fameux article 27, le gouvernement du Québec ne pourrait pas invoquer la clause dérogatoire pour en suspendre l'effet pendant cinq ans.
Mais le droit constutionnel canadien est une chose fort complexe et de plus en plus subjective, étant voué à l'interprétation des juges.
Donc – et je n'entrerai pas ce soir dans les méandres de ces articles qui peuvent parfois se contredire et parfois s'entrecroiser selon l'humeur de la Cour -, mais il reste que la Charte est rédigée ainsi: cet article 27, contrairement à celui portant sur la liberté d'expression et de religion, n'est pas soumis directement à la clause dérogatoire.
Ne resterait alors que le fameux «test» de l'article 1 de la Charte des droits. À savoir que les droits qui y sont énoncés «ne peuvent être restreints que par une régle de droit, dont des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer sans le cadre d'une société libre et démocratique». Donc, encore une fois, une question d'interprétation des juges.
Mais là, franchement, je vais vous épargner la complexité du test de «proportionnalité» que les juges doivent aussi appliquer pour répondre aux exigences de cet article 1.
Et je vais me contenter d'ajouter que ceci est en bonne partie matière à interprétation des juges…. Comme dans «bonne chance, Québec!»…
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Le tout en vous conseillant, si cela vous intéresse, de jeter un coup d'oeil à mon billet du 27 février, où je suggérais une manière possible et tout à fait démocratique de tenir tête à la Cour suprême dans l'éventualité où le Québec ne pourrait justement pas invoquer la clause dérogatoire pour suspendre un jugement basé sur cet article 27: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/02/27/lectures-de-fin-de-semaine.aspx
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@ Photo: http://www.radio-canada.ca/images/2008/06/10/180×135/PC_080610gerard_bouchard_commission_n.jpg
En somme, si je comprends quelque peu ce qui façonne le genre de société dans laquelle nous désirons vivre, nous devons de temps à autre plonger dans les méandres d’un charabia juridique balisant ceci et cela, quoique de manière apparemment floue et sujette à interprétation…
À se demander parfois s’il n’aurait pas fallu une seconde Charte des Droits pour nous protéger de la première.
Fait que, M. Gérard Bouchard encense Québec solidaire pour son comportement sur les accommodements québécois qui serait aussi au goût de son frère Lucien qui vient de déclarer qu’il ne voit pas de problème au port de la burga, pas loin du niqab, au Québec.
Fait que, la droite rejoint la gauche ici sur les accommodements. Est-ce que les frères Bouchard vont se coller à Québec solidaire, en se rangeant à gauche ?
Conseil aux fondateurs de Québec solidaire qui vilipendent M. Lucien Bouchard ici, faudrait pas trop critiquer les Bouchard qui pourraient bien devenir de nouveaux membres de votre parti.
Le retour d’un des deux précieux ridicule:
http://www.vigile.net/Elvis-Gratton-et-les-deux-precieux
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Le Québec doit se doter d’une Constitution d’État (et non de provinces) contenant un Code de citoyenneté, un Charte de laïcité, et NOTRE Charte des droits.
Il est prévoir que notre Constitution entrerait en conflit de légitimité avec celle du Canada (Charte contre Charte). Peut importe ce que pense les 9 perruques de la Cour Suprême, ce sont les 8 millions de tuques du Québec qui aurait à trancher.
Il n’y a qu’une chose de vrai en politique et ‘est le principe d’effectivité. Si on veut vivre selon nos valeurs, ils faut les rendre effectives sur notre territoire; le reste c’est de la littérature.
Entre temps on commence à voir la vrai nature de la Constitution de 1982 et on ne peut que se réjouir que l’Assemblée Nationale ne l’ait jamais signé.
M. Perrier a bien raison, cette charte protège principalement les criminels et les religieux extrémistes. Ça prendrait une autre charte pour nous protéger de celle que nous avons déjà. Une charte des obligations peut-être…en plus.
Les gens d’Hérouxville avaient bien raison de sonner l’alarme. Les Bouchard semblent prêts à vendre leurs âmes pour un plat de couscous.
Voilà !
Québec Solidaire et Lucien Bouchard la main dans la main !
Evidemment que Madammme David et QS vont être encensé par le frère de Lulu ne serait-ce que par leur incapacité a tenir une position claire et ferme concernant les abus de gens qui pratiquent des principes religieux archaïques et anti-démocratique , tout comme le renforcement de la loi 101et la mise sur pied d’une constitution québécoise même en tant que province . Le PLQ, l’ADQ et QS sont très frileux face à ses problèmes. Quand le PQ a proposé une charte québécoise identitaire le PLQ et l’ADQ ont déchirés leur chemise sur la place publique et QS s’est refermé sur lui-même comme d’habitude, ce parti monte aux barricades seulement quand les sujets concernent l’économie.
La Charte des droits canadienne est tellement compliquée à déroger qu’elle devient inébranlable. Voilà l’astuce derrière le monstre.
Solution ? Sortir de ce pays ou se battre continuellement !
Les frères Bouchard, malheureusement car je les ai admirés, me font penser au Haut-Clergé qui a dénoncé, condamné les Patriotes de 1837-1838, pour garder le contrôle sur le peuple québécois ( Les Canayens à cette époque), faveur obtenue des conquérants britannos-américains.
*****Les Bouchard Brothers, évangélistes et donneurs de leçons*****
Je fais partie de l’engeance de ceux et celles qui n’ont jamais été touchés par le prétendu charisme de cet homme soupe au lait et hautain qu’est Lucien Bouchard. Lévesque et Trudeau avaient du charisme. Même Maurice Duplessis était un personnage charismatique aux yeux de nombreux électeurs québécois.
En dépit de mes réserves vis-à-vis de Lucien Bouchard, je lui donne raison, du moins en partie. Ayant oeuvré, toute ma vie durant, dans l’essentiel champ de l’éducation, je pense qu’il faudrait que les responsables politiques, soient-ils libéraux, péquistes, adéquistes ou solidaires, se décident à nous dire ce qu’ils comptent faire dans le secteur de l’éducation. Aussi, que comptent-ils faire en ce qui concerne la santé, les finances publiques, la pauvreté et plusieurs autres problèmes?
Une fois que cela est dit, je me dois de faire savoir, à l’instar de nombreux commentateurs, que je supporte mal le style dédaigneux, prétentieux et «semonceur» des deux frères Bouchard, lesquels semblent percevoir le peuple québécois comme un peuple borné, ratatiné, xénophobe et «fermé». Aussi, en tout respect pour leurs valeurs religieuses, je ne leur accorde pas le droit de vouloir imposer ces valeurs à l’ensemble de la population. En ce nouveau siècle, une société «pluraliste» se doit de rappeler que les options religieuses relèvent du privé et non pas du public.
Pour terminer je me dois de dire que je fais partie de ceux et celles qui ont très mal reçu les idées principales émises par le rapport Bouchard-Taylor. Il y a là un infini mépris de la majorité et une exaspérante prétention.
JSB
Changer la Charte, à tout prix. Ce document nous assassine. Les fous de Dieu de tout poil s’en servent pour faire progresser leur programme d’isolation de leur communauté religieuse de notre société d’accueil.
Réveillons-nous!
Le retour des Bouchard Brothers…
Désolé mais je trouve les Blues Brothers beaucoup plus divertissants et pertinents.
Sommes-nous à ce point dépourvus de frères intelligents au Québec pour être forcés de redonner de la visibilité à l’une des paires de frères les plus insignifiants du Québec.
Il n’y a pas si longtemps Lucien Bouchard, l’ancien premier ministre qui a envoyé trop de fonctionnaires à la retraite, était identifié par le PLQ comme la source de tous les problèmes passés, présents et futurs de l’État québécois. Tous nos malheurs découlaient des décisions de Lulu et de son gouvernement. Puis, du jour au lendemain, Lucien semble être réhabilité. La lumière a jailli en lui du jour au lendemain. Même le PQ n’en voulait plus. Après avoir amené le Québec à un cheveu de la souveraineté Lulu est rapidement devenu le plus grand fossoyeur de cette nécessaire souveraineté. Pourquoi lui redonner une crédibilité totalement perdue?
Quant au frérot Gérard il a présidé une commission d’enquête qui en est arrivé aux conclusions qu’elle voulait déjà imposées longtemps avant le début de ses travaux, faisant la sourde oreille aux propos les plus éclairés présentés devant elle. Gérard l’intello ne pouvait s’effacer devant des propos qui n’émanaient pas de sa propre pensée. Après moi le déluge! Comme son frère…
Une paire de frères que personne n’a réclamé et que quelqu’un quelque part semble vouloir nous imposer à nouveau. SVP, arrêtez de donner de la visibilité à ces sombres lumières.
Pour pouvoir soumettre ces propos j’ai dû entrer les mots « muzzle » et « prepped ». C’est quoi cette me*de? Deux mots que je ne connaissais pas malgré une bonne connaissance de l’anglais et que même mes traducteurs en ligne ont de la difficulté à traduire correctement. Et puis c’est quoi cette idée? Je ne suis pas contre l’idée de filtrer les interventions pour s’assurer de la santé cérébrale des intervenants mais pourquoi une fonction informatique aussi simple ne peut pas être disponible en français? Au Québec? Dans un média francophone? Cé tu parce qu’il faut faire « in » comme les français de France? Veut-on nous angliciser lentement, à petites doses, à notre insue, sans que ça fasse trop mal?
Je déplore moi aussi l’apparition de ce parasite. Pourrait-on nous en délivrer dans les plus brefs délais, SVP?
Tout était si simple avant. 🙁
Le frère du duo des Bouchard en ligne, celui qui prend la posture du multiculturalisme à l’anglo-saxonne, plutôt que d’aborder de front les problèmes de la laïcité, avec son approche qui est centrée sur les différences, quitte à être noyé dans une mer de distinctions qu’il aurait mieux valu laisser pour mortes, tant elles ont le goût salé d’un passé qui n’en finit plus de passer, est le fossoyeur de cette différence qu’il tenait pourtant pour être la bonne au point de départ, celle qui distingue des autres peuples son peuple d’origine. Il aura ainsi rejoint sur son propre terrain l’autre commissaire de ce duo chargé de pousser encore plus loin, en faisant mine de lui donner des balises, la logique du multiculturalisme à l’anglo-saxonne.
Feignant d’ignorer que cette approche repose dans sa genèse sur une histoire de mépris, puisqu’elle plonge aux racines du colonialisme dont il fallait se déprendre en faisant montre d’une ouverture de façade envers les peuples conquis, qui tels les ressortissants l’Inde ou du Pakistan obtenaient ainsi un prix de consolation dans l’échelle des migrations, nos deux comparses se montraient du coup insensibles à une approche citoyenne prônant le droit à l’indifférence, c’est-à-dire celui d’être considérés comme étant égaux et frères dans la Nation sans qu’il soit besoin de s’appesantir sur leurs différences. En cela, ils étaient les deux bons curés d’un avatar de la religion, celui qui plonge au cœur d’une religiosité diffuse, quitte à lui préférer le pas sur celui de la raison citoyenne. Il aura peut-être droit lui aussi à un prix Tempelton.
Désolé camarades défroqués, notre histoire n’a pas de telles racines dans la mesure où nous avons tourné la page de l’Ancien Régime et qu’il nous faille bien reconnaître que la révolution bourgeoise, si dépassée soit-elle maintenant, a encore un potentiel de liberté qu’il ne faut pas renier pour l’accommoder aux relents des Ancien Régimes venus d’ailleurs.
Bonsoir à tous,
Mais pourquoi les deux frères, soit Monsieur Gérard Bouchard et Monsieur Lucien Bouchard n’auraient-ils pas le droit de dire ce qu’ils pensent sans se faire vilipender et clouer au pilori comme certains aiment bien le faire ? Serait-ce que certaines opinions qui ne font pas l’affaire n’auraient pas droit de cité parce quelles sont le contraire de ce qu’on aimerait bien entendre ? Allez savoir pourquoi….. Merci, Erwan Basque.
M, Basque a bien raison d’écrire que les frères Bouchard ont raison de dire et d’écrire ce qu’ils pensent mais, est-ce que ceux qui ne sont pas d’accord avec eux ont aussi le droit de l »écrire ou de le dire ? OUI.
Le malaise ressenti face aux « Dupont et Dupont du Saint-Cœur-de-Marie » tient probablement moins dans le fait qu’ils expriment leurs opinions, que dans l’espace occupé par ces dernières… Ou si vous préférez comment ces tenants d’une vision plus conservatrice – ils préfèreraient sûrement le terme lucide -, multiculturelle et proche du modèle confédéral actuel, occupent plusieurs tribunes desquelles ils nous entretiennent d’une vérité à laquelle nul ne devrait échapper…
Ma réserve la plus naturelle à l’égard de ces deux compères repose moins sur leur suffisance que dans ma méfiance à l’égard de tout ce qui est dogmatique.
Le Québec est endetté? Alors parlez-moi de cette dette en l’apposant à notre P.I.B et laissez-moi en juger…
Et surtout quand aura-t-on la décence de revoir la fiscalité de fond en comble en mettant un frein à l’évasion fiscale et à la comptabilité complaisante qui mettent à péril nos acquis… en s’inspirant, disons, de ce qu’Yves Séguin ( Député de Outremont et ministre des finnances de 2003 à 2005) tenta de faire au prix d’intimidation et avant sa démission, en espérant, bien sûr, que celui ou celle qui aura pareil courage ne finisse pas à la morgue…
Bonne nuit à tous,
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Pour envoyer ce texte et montrer patte blanche j’ai dû écrire « members tampered »; euh, pareil logiciel de validation en français ça n’existe pas… sérieux???
Ouate de phoque…
M. l’Objecteur Conscient, vous touchez quelques vérités mais quand vous écrivez : «proche du modèle confédéral actuel », je comprends que vous perpétuez l’erreur que le Canada serait une confédération. Les pères, en 1867, ont nommé le nom confédération à notre fédération, ce qui est une erreur. Nous n’avons qu’à consulter nos dictionnaires pour constater qu’une CONFÉDÉRATION est formée d’États souverains « de pays » qui ont délégué certaines compétences à des organes communs, pas un pays formé de provinces « territoires conquis » sous un pouvoir central, selon nos dictionnaires, ce qui ressemble plus à l’Union européenne.
Pour ce qui est des déclarations des frères Bouchard, faut pas trop s’en faire, s’ils ont tort, ils vont se faire ramasser autant qu’ils auront semé sans récolter autant qu’ils auraient aimé.
Fallait que j’écrive, au premier paragraf : donné le nom et non nommer le nom, ce qui est un pléonasme.
Personne n’a dit que les Frères Bouchard n’avaient pas le droit de s’exprimer librement. Ce qui est agaçant à la fin ce sont ceux qui critiquent ceux qui critiquent les Bouchard Brothers. Si ceux-ci ont le droit de dire n’importe quoi, ceux-là ont les mêmes droits de s’exprimer.
Ce qui m’agace souverainement ce n’est pas tant le fait que les frérots font travailler leurs babines mais plutôt la visibilité nettement exagérée que les médias accordent à leurs propos. D’où les Frères Bouchard tirent-ils cette pseudo légitimité? Qu’on rapporte les propos et les positions des élus et qu’on laisse donc radoter les vieux frérots qui n’ont pas su quoi dire et quoi faire lorsqu’ils pouvaient faire quelque chose. Qu’on rapporte avec autant d’enthousiasme les propos de ceux qui ne pensent pas comme les frérots. Ils sont légions et sont souvent extra lucides. Ils réfléchissent avant de toujours nous radoter leurs vieilles rengaines comme le font les membres du duo Bouchard et Bouchard.
On le connaît par coeur le répertoire des Bouchard Brothers. Ça fait des décennies qu’ils nous l’interprète. Un peu de nouveau SVP! Surprenez-nous…
Eh oui! Il y en a qui comprennent peu la liberté d’expression. Celle-ci permet aux BB (Bouchard Brothers) de s’exprimer. Mais elle signifie aussi qu’il est permis de répondre vigoureusement aux propos commis par les BB.
Merci à ceux et celles qui, dans ce carnet, ont bien voulu rappeler cette règle essentielle!
JSB
Ne cherchons pas trop loin ce qui fait saliver à ce point certains médias devant les propos de notre tandem de lucides, les B&B, comme dans Barnum and Bayley d’un cirque médiatique. C’est le vieux réflexe des dominants qui dit qu’il faut diviser pour régner. D’aucun les appellent déjà les translucides….
Il devrait y avoir une loi pour nous protéger contre des huluberlus du genre des Bouchard concernant l’immigration. Je suis entièrement d’accord pour éliminer les déficits, mettre nos énergies à développer le Québec, pas à en profiter comme plusieurs, que ce soit au B »S » ou dans les membres du gouvernement. Cependant, Les migrants au Québec devront accepter de vivre avec nos valeurs ou retourner dans leur pays y vivre comme bon il leur semble. Nous ne sommes pas les poubelles du monde y me semble » bathême ».
Les frères Bouchard, comme quiconque d’ailleurs, disent des choses qui plaisent à ceux qui sont de leur avis, et qui déplaisent à ceux qui pensent autrement. (Ouf, c’est presque une lapalissade, ça…)
Qu’ils s’expriment donc, ainsi que tous ceux qui sont en accord ou en désaccord. Et puis, même si cela occupe beaucoup d’espace médiatique, cela ne durera pas. Une nouvelle en chasse toujours celle qui la précéde du feu des projecteurs, pour être à son tour poussée à l’ombre. Et ainsi de suite.
Enfin, ce nouveau jeu d’avoir à deviner deux mots souvent quasi-illisibles pour pouvoir envoyer un commentaire aurait assurément avantage à être de beaucoup simplifié.
De telles mesures de protection existent qui s’avèrent autrement plus faciles à déchiffrer, comme pour participer à divers sondages en ligne, par exemple. Ici, je dois généralement faire défiler plusieurs différentes combinaisons jusqu’à ce que je puisse avec certitude en décoder une, et dès lors me risquer à envoyer mon commentaire.
En espérant avoir bien décodé celle à qui je m’apprête à confier le sort de ce qui précède, alea jacta est!
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Ce soir, au Téléjournal, Gérard Bouchard a fait des déclarations, disons, plutôt étonnantes pour un sociologue