@ Le Chinatown de Vancouver.
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Ma «diversité» est plus grosse que la tienne…
Ou, si vous préférez: la diversité ethnoculturelle du Canada anglais serait plus importante, et même de meilleure qualité, que celle du Québec…
Du moins, c'est ce que semble avancer John Ibbitson dans sa chronique de ce jeudi, 11 mars, parue dans le Globe and Mail à la une, le tout dans la foulée des projections publiées cette semaine par Statistiques Canada quant aux proportions de «minorités visibles» à venir dans les grandes villes du Canada.
Une analyse plutôt étonnante…
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John Ibbitson avance que le Québec se dirigerait tout droit vers un grand moment de vérité démographique.
Pourquoi? Essentiellement parce que, selon lui, contrairement à Toronto, Vancouver et même Ottawa, les principales villes québécoises n'auront pas suffisamment de «minorités visibles».Ce qui, toujours selon lui, voudrait dire: moins de «minorités visibles» = moins de «diversité». En fait, la «diversité» serait donc surtout le fait de ce que StatsCan nomme les «minorités visibles»…
Sans cela, prévient-il, l'économie du Québec ne s'en tirerait pas comparée à celle des villes aux populations beaucoup plus «diversifiées» du Canada anglais..
Et dans ce concours du genre «qui aura le plus de «minorités visibles» dans ses villes», voici ce qu'en dit le chroniqueur:
«Analysts often refer to Toronto, Vancouver and Montreal as hubs of diversity. This is false. Montreal does not even begin to compare with Toronto and Vancouver, has fallen behind Calgary and is matched by Edmonton.
Forty-three per cent of Toronto's population was non-white in 2006; in Vancouver the figure was 42 per cent. In Calgary, the number was 22 per cent; in Edmonton, 17 per cent and in Montreal, 16 per cent. By 2031, people of European background will be a minority in both Toronto and Vancouver. Four in 10 Calgarians will be non-white. In Edmonton and Montreal, it will still be only three in 10.»
Donc, si on suit ce raisonnement, au Canada, la «diversité» et le dynamisme économique d'une ville se mesureraient au «pourcentage» de «non-blancs» dans sa population?
Pourquoi donc est-ce que la couleur de la peau serait tout à coup le marqueur principal de la diversité ethnoculturelle d'une population moderne et changeante? Pourquoi ne pas regarder la diversité au-delà de la couleur de la peau et ce, dans toutes ses dimensions?
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Et attention, ce n'est pas tout. Toujours selon mon collègue chroniqueur – et cela, vous l'aurez sûrement vu venir -, le facteur linguistique, donc le français, serait un frein majeur à la croissance de cette «diversité». Mais aussi à la croissance économique.
Pis encore, cela nous ferait accueillir au Québec des immigrants francophones du Tiers-Monde et d'autres régions pauvres, alors qu'au Canada anglais, on accueillerait des immigrants venus de pays où on parle ou apprend l'anglais, et donc, semble-t-il, aux économies plus «vibrantes».
Une vision plutôt obtuse de la Francophonie internationale. Pour ne pas dire autre chose…
«But more than half of all Canadian immigrants come from India, China or countries nearby. They are vastly more likely to know English, or to be willing to learn it, than French.
China and India boast vibrant if still developing economies. Many countries in the Caribbean, northern Africa and other parts of the Third World where French is spoken are considerably poorer.
Quebec's language policies deter immigrants from the most vibrant regions, while favouring some of the most impoverished places on Earth.
Outside the biggest cities, the situation in Quebec is particularly bleak, compared to elsewhere. Vancouver is bringing in large number of immigrants, but so is nearby Abbotsford. Even Victoria, that most English of Canadian cities, will be nearly 20 per cent "viz-min" by 2031. Visible minorities will make up between a quarter and a third of the populations of all the major cities in Southern Ontario, from Hamilton to Windsor.»
But apart from Montreal, Quebec remains virtually devoid of new arrivals. Only 2 per cent of Quebec City's population was a visible minority in 2006; over 20 years, it will swell to 5 per cent. Saguenay will go from 1 per cent to 2 per cent. Sherbrooke will reach 10 per cent and Trois-Rivières, 4 per cent. These cities will all be dying, for lack of new arrivals. »
Bref, le Québec serait en voie de tomber dans les limbes de la non-diversité et, par conséquent, du déclin économique… Même à Montréal!
Et pourtant, ici, depuis quelques décennies, le débat porte justement sur «comment» mieux intégrer les nouveaux arrivants…
Mais il faut croire que la nouvelle ne s'est pas encore rendue jusqu'à Toronto.
Et à lire certains des commentaires postés en ligne à la suite de sa chronique décrivant le Québec comme une société fermée, raciste et même fasciste, on voit que la nouvelle ne s'est vraiment pas rendue…
Cela étant dit, il est également frappant de voir à quel point John Ibbitson, et il n'est pas le seul, ne se questionne pas non plus sur les conséquences possibles à long terme d'une situation où dans plusieurs grandes villes canadiennes-anglaises, cette «diversité» – considérant la politique officielle de multiculturalisme canadien -, se décline aussi de plus en plus sous la forme de communautarismes qui se multiplient à vue d'oeil…
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Et voici, en complément, l'éditorial du Globe and Mail d'aujourd'hui intitulé «Intolerant intrusion» et portant sur l'épisode de la dame en niqab expulsée du cégep Saint-Laurent.
Notez qu'il compare également, comme ça, en passant, l'action du gouvernement du Québec au régime des Talibans…
«More troubling is the involvement of Quebec politicians and bureaucrats. At one point, after a teacher at the school spotted her, provincial officials were alerted; a civil servant and an Arabic translator descended on the school. Ms. Ahmed said that when she saw the Quebec official, she started to cry: "I feel like the government is following me everywhere." It may be practiced in some Arab and west Asian countries, such as the former Taliban regime in Afghanistan, but empowering state agents to enforce dress codes and bar the education of women is hitherto unknown in Canada.»
http://www.theglobeandmail.com/news/national/intolerant-intrusion/article1497006/
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@ Photo: http://govancouver.about.com/od/chinatown/ig/Chinatown–Vancouver–BC/Chinatown-Vancouver-BC.htm
M. John Ibbitson s’en fait pour nous ? Il veut nous aider à colorer et angliciser le Québec pour nous sauver de la pauvreté ? Il a peur d’avoir à payer de la péréquation au Québec pauvre et francophone ?
Fait que, si nous nous fions à son analyse, faudrait faire nos valises et gagner l’Ouest canadien comme les grands-parents de Gabrielle Roy…dans le temps ou virer anglophones à la première occasion, ce qui serait moins dangereux pour l’avenir du Canada « coast to coast » à conserver en un seul morceau à l’abris du séparatisme francophone québécois..
Les cérémonies d’ouverture et de fermeture des jeux de Vancouver m’ont très bien fait comprendre que je n’appartenais pas à ce pays, le Canada.
Et là cette analyse et ces commentaires de John Ibbitson montrent bien qu’effectivement le ROC n’est pas en mesure d’appréhender la réalité de la société québécoise.
Alors, qu’est-ce qu’on fait encore dans ce pays ?
Je trouve tres interessant que ce personnage nous parle du frein économique. Disons qu’il n’y a pas de frein du tout, qu’il n’y que le développement économique, telle une religion comme nous l’avons connu ici. Restera une seule priere pour ce monde sans frein
argumentun ad nauseam
Prius pour nous
L’Argumentum ad nauseam ou avoir raison par forfait est un sophisme basé sur la répétition d’une affirmation. C’est le mécanisme qui se cache derrière l’efficacité des rumeurs et de la propagande (ou publicité) répétitive (voire, à l’extrême, du lavage de cerveau).
Je ne sais pas si je suis dans le champ mais n’est-ce pas l’Ontario qui ayant connu un déclin économique a été éligible au programme de péréquation du Canada .
Les provinces de l’Est comme le Nouveau- Brunswick, L’ile du Prince Edouard ou Terre – Neuve et Labrador ont-elles une économie supérieure au Québec ?
Je crois que nous avons affaire à une nouvelle forme de manipulation de la part de nos canadians fédéralistes francophobes, l’économie et les diversités culturelles. Autrement-dit si le Québec veut prospérer économiquement la solution serait l’unilinguisme anglais et l’immigration francophobe ! Une société multiculturelle unilingue, voilà l’objectif suprême !
Yessssss Sir !
Grand merci à ce Monsieur. Grâce à lui on a d’avantage d’eau au moulin de notre cause. Grand merci aussi aux cérémonies d’ouverture et de fermeture des jeux d’hiver qui m’ont bien raffermi dans la certitude, déjà bien ancrée, que je n’ai pas ma place au Canada, sauf si je suis assimilé.
En le lisant, on pense inmancablement au Rapport Durham. Ce Lord généreux préconisait, pour notre bien, l’assimilation à la culture britannique. On dit non, merci.
Le danger du communautarisme guette le pays tout entier. L’intégration s’impose si nous voulons survivre avec nos valeurs supérieures.
J’apprécie les mets, les plats étrangers que l’immigration nous apporte. J’apprécie aussi la gent féminine, assez croquignole à mon goût. 🙂 J’insiste sur les mariages interculturels qui enrichiront notre culture générale et le code génétique. Mais je veux bien être pendu si je vais tolérer dans ma société des femmes humiliées, bafouées, ridiculisées, battues, voir même assassinées, pour l’honneur d’une civilisation millénaire et rétrograde. Non, merci.
Je suis fédéraliste mais à un moment donné ça devient ridicule.
John Ibbitson prétend se soucier de l’avenir du français et dit trouver admirable ce que les Québécois ont fait pour conserver leur langue, mais j’ai lu plusieurs de ses articles dans le passé et c’est plutôt un de ces Canadiens qui piaffe d’impatience de pouvoir utiliser les grands changements démograpghiques occasionnés par l’immigration pour davantage marginaliser le français dans ce pays.
A lire sur Vigile.net l’article sur le Londonistan : révélateur, effrayant même. On y dénonce la folie du multiculturalisme et ses effets délétères sur la société britannique. Comme quoi, les meilleurs intentions du monde sont parfois suicidaires.
A méditer.
Le retrait préventif du Canada s’impose avant qu’on nous boute dehors manu militari. On veut faire de nous des invertébrés culturels, une minorité invisible et inaudible fondue dans le grand melting-pot «canadian».
Avis de recherche: l’identité canadienne
@ Réal Bergeron
Mais vous l’avez vu notre identité canadienne si vous avez regardé comme quelques milliards de personnes les cérémonies d’ouverture et de fermeture des jeux de Vancouver. Faut pas chercher autre chose.
@ Marc Laforest
Vous vous dites fédéralistes ? Alors peut-être que Clotaire Rapaille a raison en disant (avec un clin d’œil pour dorer la pilule évidemment) que les résidents de Québec ont quelque chose de masochistes.
La stupidité des uns est plus grosse que la stupidité de certains autres. Je laisse cependant à chacun le soin de distribuer les prix.
De plus en plus illisibles et étranges ces foutus mots de passe!
Je cherche, je cherche, je cherche jusqu’à ce que je tombe sur des mots qui ont un sens. Tiens… je retiens…
« benetton » et « who »
Benetton qui?
C’est comme Joe Who comme dans Joe Clark ou… Charest qui?
En plus c’est de la publicité déguisée en mot de passe ou un genre de publicité quasi subliminale. C’est comme si la patente était branchée sur un corpus de revues anglaises. Ça pourrait pas être branché sur le Petit Robert. Robert qui? Ben voyons! Robert Larousse c’t’affaire…
Bien trouvé, M. Bergeron votre : «Le retrait préventif du Canada s’impose avant qu’on nous boute dehors manu militari »
Faudrait changer le nom de notre projet souverainiste de : souveraineté à retrait préventif… une affaire aussi utile au travail ou à la maison.
Question référendaire à poser : Pour ou contre le retrait préventif et définitif de la Province de Québec du Canada OUI ou NON.
Pour André Labelle :
Je n’habite pas la « Vieille Capitale » alors je n’en ai rien à cirer des psychanalyses de salon de M. Rapaille qui, d’ailleurs, ne commentait d’ailleurs pas à ma connaissance notre sempiternelle « question nationale »…
@ Bonjour. Une petite précision: oui, Clotaire Rapaille parlait spécifiquement de la relation Québec-Canada lorsqu’il a fait son analogie de couple «sado-macho».
Vous trouverez les citations dans mon billet «Sigmund Rapaille», incluant les références aux articles concernés.
Merci de cette précision Mme Legault. Mea culpa. J’ai écouté le topo sur l’analyse de M. Rapaille d’une oreille distraite, faut croire…
Pas besoin d’envoyer Clotaire Rapaille dans le ROC pour trouver le code:
Le nationalisme canadien carbure à « l’ouverture », c’est là leur vertu cardinal auto attribuée; il est ouvert à tout, sauf à la réalité géopolitique de l’État Nation du Québec. Celle là même sur laquelle il a pris appui pour ne pas être américain.
Plutôt que de reconnaitre cette réalité et ajuster leur Constitution en conséquence, le ROC a plutôt préféré s’en remettre à la doctrine de Trudeau pour qui l’État nation du Québec n’existait pas, réduite qu’elle était à un groupe ethnique, noyé dans le multiculturalisme, c’est pourquoi il y tienne tant.
Le problème du ROC s’est d’être enfermé dans ce négationnisme vis à vis l’existence de de l’État nation du Québec. C’est cela qui leur gâte le caractère. Le jour ou leurs grands intellectuels vont découvrir cette réalité (Wake up and smell the fleur de lys) ils vont descendre de leur corde raide émotionnelle et s’apaiser un peu. Mais à l’évidence ce n’est pas pour bientôt.
M. Pomerleau, le ROC ne peut pas ajuster la constitution canadienne pour accorder ce que veut le Québec vu que le Québec ne sait pas encore ce qu’il veut exactement et qu’Il ne reconnaît pas la constitution qu’il n’a pas signée. Si le Québec demandait de changer cette constitution, il se trouverait à la reconnaître…me semble..
Faudrait commencer par tenir un référendum sur notre avenir constitutionnel avant de tenter de changer la constitution qui nous est étrangère, selon moi.
Qu’est-ce que vous en pensez ?
Ma suggestion de question référendaire n’était pas claire : « Pour ou contre le retrait préventif et définitif de la Province de Québec du Canada OUI ou NON ».
Ça aurait permis de voter : Oui, je suis contre ou non, je suis pour. « trop difficile à interpréter ».
Les Canadians sont des Americans en déni et leur multiculturalisme en est l’exemple parfait. Écoutent-ils la radio Canadian, non, regardent-ils la télévision Canadian, non etc. Ils sont branchés aux USA. Bien sûr la Culture « étatzunienne » atteint le Québec comme partout dans le monde, mais le peuple québécois a sa propre Culture comme tous les peuples du monde, il ne lui manque qu’un pays. Les Canadians se définissent en noircissant le peuple québécois et sa Culture, c’est révélateur sur leur propre « non-identité » culturelle.
L’éditorial du Globe and Mail, «Intolerant intrusion», et l’analyse fortement teintée par l’idélogie – voire le dogme…- du multiculturalisme de M. Ibbitson ne me surprennent pas. La sonnette d’alarme identitaire qui retentit dans toute les fibres de la société québécoise depuis quelques années (société québécoise qui ne cherche en définitive qu’à affirmer son caractère distinct et à le préserver, face aux tsunamis mondiaux (démographique et économique) nivellant les spécificités des petites cultures démocratiques), n’est ni entendue, ni même écoutée… Pourtant, bien avant Bouchard- Taylor, déjà en 1995, dans son essai « Le marché aux illusions », Neil Bissoondath (qui offre une analyse des plus crédibles sur les failles du multiculturalisme ayant lui-même longtemps vécu à Toronto et, comme nouvel immigrant tentant de s’intégrer à la société d’accueil, a vécu l’abérration du message multiculturaliste « canadian » dédaignant les vertus du « vivre ensemble » et faisant la promotion implicite du communautarisme) avait brillamment démontré les limites du dogmatique multicuralisme trudeauiste. Cet essai prémonitoire n’avait pas été écouté non plus et même fut largement critiqué dans le Canada anglais.
A ce point-ci, il ne reste plus qu’à souhaiter que M. Ibbitson recoive le prestigieux prix du multiculturalisme canadien (prix Paul Yuzyk) pour avoir si habilement su amalgamer les thèmes de la promotion du multiculturalisme et celui – inusable- du dénigrement de la société québécoise (bien évidemment raciste, xénophobe et bien sûr, totalement illégitime dans son souhait de préserver ses acquis sociaux et son caractère unique, original et distinct dans le fourre-tout nord américain) et pour son bon travail de héro des valeurs fondamentales canadiennes, voire de défenseur de son identité, dont le multiculturalisme est la pierre d’assise.
La raison du plus fort est toujours la meilleure et les propagateurs du multiculturalisme entendent bien nous le monter sur l’heure. En résumé, leur raisonnement est fort simple. Puisque nous sommes les plus forts se disent-ils, nous allons reconnaître tous ceux qui sont différents de nous, nous de l’empire du milieu, car notre nationalisme à nous ne risque rien, nous le contrôlons au travers de notre État et nous disposons des mécanismes culturels, dont la langue est le pivot, pour imposer au final notre modèle d’intégration. Ceux qualifiés de différents aujourd’hui finiront bien pas nous ressembler un jour et si ce n’est pas eu qui le font, ce seront leurs descendants. De plus, cette approche nous débarrasse d’un corps étranger fort gênant, ce groupe de francophones qui se prennent pour un peuple. Montrons-leur qu’ils n’ont pas plus de prérogatives que les Chinois, les Pakistanais dans l’armoire du sas de l’assimilation programmée à distance et nous finiront bien par les avoir à notre botte. Ce résumé est à gros traits bien sur, mais il ramasse l’essentiel de leur raisonnement et de leur stratégie d’assimilation.
Pourtant, ce modèle d’intégration n’est pas le seul qui soit équitable pour des minorités et même si la volonté du Québec d’intégrer ses minorités dans un espace citoyen qu’il contrôlerait est un crime de lèse-majesté au regard de la Chartre béni des dieux par les assimilateurs du premier type, celui du modèle multiculturel, il en existe un autre encore plus équitable parce qu’il ne repose pas sur des différences ethniques, mais sur le seul attribut de citoyen et qu’il est le produit d’une révolution sociale et politique et non pas l’avatar d’une histoire du colonialisme comme le modèle muticulturel anglo-saxon. C’est le modèle à la française.
Caroline Fourest dans son beau livre en a donné les paramètres essentiels et comme j’en ai fait un résumé de lecture pour la chronique livres de Voir, je me permets de la reproduire ici :
Cet essai de Caroline Fourest est à mettre au rayon des armes efficaces pour ceux qui espèrent trouver des balises servant à tracer un chemin équitable et fraternel vers des espaces de vie en société pour tous et chacun, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances. C’est avec de tels paradigmes qu’elle trace les contours de deux types antagonistes d’intégration de l’autre dans le Nous du vouloir vivre ensemble, avec d’une part le modèle anglo-saxon, centré sur le droit à la reconnaissance des différences, et le modèle à la française, centré sur le droit à l’indifférence d’autre part. Voulant en faire une typologie, l’auteur insiste donc sur leurs différences de base, sur ce qui les caractérise profondément en théorie et y arrive par le biais de leur genèse respective, laquelle plonge au cœur d’une histoire particulière. Alors que le premier, soit le modèle anglo-saxon, est principalement le résultat de la décolonisation qui a suivi le retrait des occupations territoriales de l’empire britannique ayant permis aux ressortissants des territoires autrefois conquis d’occuper une place à part et typée au centre de l’empire du milieu, tout en les empêchant du coup d’être reconnus comme semblables aux autres citoyens de souche, le second modèle, celui à la française, est le résultat d’une démarche révolutionnaire et jacobine, qui a permis que tous les citoyens soient reconnus comme indifférents aux autres, sauf sous le rapport essentiel à la Nation civique au sein de laquelle tous sont considérés comme ayant les mêmes attributs de base.
Par ailleurs, philosophiquement et du point de vue de l’Histoire, ces deux modèles renvoient aussi à des paradigmes différents. Tandis que le modèle à la française renvoie à une époque où la bourgeoisie était encore révolutionnaire, époque maintenant révolue, il révèle néanmoins le potentiel toujours actif qui le caractérise face aux paramètres issus de l’ancien Régime, soit celui monarchique et féodal d’avant cette révolution et surtout, face aux importations venues d’ailleurs qui témoignent de la prégnance et de la rémanence des modèles de même types dans d’autres parties du monde, celui à l’anglo-saxonne témoigne plutôt d’un repli conservateur de la bourgeoisie sur elle-même et qui renonce à croire, ou à faire croire, que tous sont intégralement égaux sans qu’il ne soit souligné leurs différences, comme s’il fallait s’assurer qu’un repli sur leurs différences pourraient toujours servir les intérêts de ceux que ces différences soulignent positivement, les citoyens de souche.
Félix Leclerc chantait que L’IGNORANCE A LE MÉPRIS FACILE…
Canada, Québec : deux peuples, deux cultures, deux pays.
Vivement sortir le Canada du Québec.
Bonsoir à tous,
Sûrement que ce vieux camarade vitamine, soit cet anarchiste Bakounine, serait bien heureux de vivre dans ce pays de la diversité qu’est le Canada ! Et surtout se souvenir de cet aphorisme de son cru : < L'Homogénéité, c'est la mort, la diversité, c'est la vie. > Merci, Erwan Basque.
Comme quoi, heureusement, il y a des choses qui ne passent tout simplement pas. Par exemple, de faire