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La «promesse» de Jean Charest

                                 

Coup de tonnerre dans les cieux ce matin!

Jean Charest s'engage à la une du Devoir à «régler» le «problème» des accommodements raisonnables et de la laïcité de l'État:

«Le premier ministre Jean Charest s'est engagé, hier, à régler pour longtemps l'enjeu des accommodements raisonnables et de la laïcité de l'État québécois.

Beaucoup plus que de simples directives édictées par les ministres concernés, c'est d'une position beaucoup plus ambitieuse dont a parlé Jean Charest dans une entrevue accordée au Devoir. «On veut poser des gestes qui seront des gestes fondateurs, des gestes qui pourront passer le test du temps», a affirmé le premier ministre.

«C'est un enjeu dans tous les pays développés», a souligné Jean Charest, rappelant que «la France s'est tapé un débat qui a fini en queue de poisson» sur le port des signes religieux.»

Extrait de: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/285422/accommodements-raisonnables-et-laicite-charest-s-engage-a-regler-le-probleme

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Quoi? Des «gestes fondateurs»? Vaste programme!….

Et surtout, en termes plus politiques, toute une promesse. Une promesse surtout taillée sur mesure pour créer de grandes attentes.

Et qui, par conséquent, risque de coûter d'autres plumes à son gouvernement s'il devait s'avérer que le jour de sa livraison, cette promesse ait plutôt pris les traits décevants d'une montagne accouchant d'une toute petite souris…

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L'INQUIÉTUDE DU GOUVERNEMENT:

Cette «promesse» est surtout un indice tangible de l'inquiétude et de la nervosité qui gagnent de plus en plus de ministres libéraux. Lesquels, malgré les trois années restantes au mandat du gouvernement Charest, commencent à se demander s'il leur sera vraiment possible de se relever de ce parfum d'allégations de favoritisme et de copinage. Et par conséquent, de la sérieuse perte de confiance de l'électorat envers le gouvernement actuel…

Une inquiétude dont je parlais dans ma chronique de ce vendredi dans The Gazette, laquelle commençait ainsi: «Liberal ministers must be aware and worried about the growing impression in voter-land that a scent of possible patronage and mismanagement of public funds is emanating from the Charest government.

Even though this is a majority government with no general election in sight for another three years, this week's Léger Marketing/Le Devoir poll showed a striking 70-per-cent rate of dissatisfaction among voters, while Liberal Party support has shrunk to 25 per cent among francophones.

One explanation is this government's inaction on many controversial files, including the issue of religion-based reasonable accommodations. But another is the thorny issue of ethics.»

http://www.montrealgazette.com/business/Sniff+sniff+what+that+smell/2699693/story.html

Un autre indice de cette inquiétude est cette rumeur à l'effet que le budget du 30 mars serait, disons, moins «dur» pour la classe moyenne que ne le laissait croire la campagne de conditionnement de l'opinion menée par les «Lucides» et les quatre économistes embauchés par le ministre des Finances lui-même…

Mais là-dessus, ça reste à suivre…

On pourrait aussi dire que certaines remarques surprenantes, faites ce dimanche à l'émission Larocque-Lapierre par la ministre Line Beauchamp, trahissent également cette inquiétude. Une inquiétude qui, dans ce cas-ci, donne lieu à des explications plutôt déconnectées de la réalité.

Prenons la «méta-explication» avancée par la ministre quant à la chute rapide du PLQ dans les sondages et son 70% de taux d'insatisfaction. Ce serait donc en bonne partie, selon Mme Beauchamp, la faute des négos avec les syndicats de la fonction publique et des «millions de dollars /sic/ de budget mis à la télé pour attaquer le gouvernement».

Avouons tout de même qu'il faut être allé la chercher très loin, cette explication-là…

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LE TALON D'ACHILLE DU GOUVERNEMENT CHAREST:

Mme Beauchamp affirmait donc être certaine qu'une fois les négos et le budget Charest passés, le gouvernement se porterait nettement mieux dans l'opinion publique…

C'est ce qu'on appelle une vision très optimiste des choses. Et ce, pour trois raisons.

Primo: en l'absence d'une commission d'enquête publique, les «révélations» risquent de continuer à se multiplier dans les médias. Et donc, plus le premier ministre refusera de la créer, plus l'impression qu'il «cache» quelque chose s'installera dans l'électorat.

Secundo: à tort ou à raison, les questions d'éthique et d'intégrité s'avérant être devenues le talon d'Achille du gouvernement, il est certain que les services de recherche des trois partis d'opposition continueront également à faire leur propre travail d'«enquête».

Tertio: le budget est certes un temps fort d'une session parlementaire, mais il n'occupera l'actualité que pendant une periode limitée de temps. Après celui-ci, les réactions et les analyses qui suivront, les questions d'éthique reviendront. Ça, c'est certain.

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Les Conservateurs voient grand…. 

Sur un tout autre sujet, une petite question: est-ce que par hasard, il arriverait à certains ministres conservateurs de consommer des substances hallucinogènes? De type politique, bien entendu…

Du moins, il y a de quoi à se questionner sérieusement lorsqu'on lit cet article passablement surréaliste…

Sans commentaire, car  il parle par lui-même…

«Le ministre fédéral des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a attribué à son gouvernement conservateur le mérite de la baisse de «l'adhésion» des Québécois à la souveraineté de leur province.

«Si vous voyez les chiffres en 2006, alors que le taux favorable à l'indépendance du Québec était un peu plus haut que 40%, sous Paul Martin, vous aurez noté que sous Stephen Harper, cette adhésion ou cet engouement envers la souveraineté a chuté considérablement, parce que les Québécois sont tout à fait à l'aise avec Stephen Harper et avec son gouvernement. Ils savent que notre gouvernement défend les intérêts des Québécois», s'est félicité M. Cannon, vendredi matin, lors d'une entrevue éditoriale accordée au Journal de Québec.

Si les Québécois sont si «à l'aise avec Stephen Harper», comment expliquer que le Parti conservateur ait récolté à peine plus de 20% des voix au Québec à l'occasion des élections d'octobre 2008 et qu'il tourne autour de 15% dans les sondages depuis plusieurs mois?

«Quand j'ai accepté de travailler avec M. Harper et avec Josée (Verner), on était dans la marge d'erreur, à 2,5%, a rappelé M. Cannon. Aujourd'hui, on est autour de 20%. Moi, je regarde la tendance. Plus le temps avance, plus les gens sont réceptifs aux politiques que le gouvernement conservateur met de l'avant». (…)

Extrait de: http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2010/03/20100319-191529.html

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