Retour sur un autre psychodrame autant artificiel que typique dans le merveilleux monde de l'ultra partisannerie qui règne sous les Conservateurs:
«Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a été placé sur la défensive, hier, après que des commentaires faits samedi lui eurent attiré les foudres de ses adversaires.Dans un discours prononcé à Québec devant des partisans, M. Duceppe a comparé les militants bloquistes à des «résistants» – un terme que les partis fédéraux ont jugé trop proche du vocabulaire de la Seconde Guerre mondiale.«Nous résistons aux tentatives du Canada de ravaler le Québec au rang de province comme les autres», a dit M. Duceppe dans une allusion aux écrits de l'auteur Pierre Vadeboncoeur, mort récemment.
«Pour le moment, nous sommes des résistants. Mais les résistants d'hier seront les vainqueurs de demain. Vive le Québec souverain!» a-t-il ajouté en terminant son allocution.
Le Parti conservateur, le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique se sont offusqués de ces propos. Ils ont accusé le chef souverainiste de tenter d'associer les fédéralistes canadiens aux nazis et les militants bloquistes aux résistants français de la Seconde Guerre.»
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Si je signerais chaque mot, ou presque, de l'analyse qu'en fait mon collègue Michel David dans Le Devoir de ce matin, j'y ajouterais quelques éléments.
www.ledevoir.com/politique/canada/285552/les-resistants
Primo: dans mon bon vieux Petit Robert, on trouve plusieurs définitions au mot «résistant». Dont: «qui résiste, oppose une force annulant ou diminuant la force subie»; «qui résiste bien à l'effort, à l'usure»; «qui résiste, s'oppose aux volontés d'autrui», etc… On aura beau dans notre petit monde politique local avoir «kidnappé» des mots pourtant aussi courants que «lucide», il reste que le mot «résistant» veut surtout dire, simplement, «résister à»…
(*) Pour ceux qui voudraient lire le discours en question du chef bloquiste: http://www.vigile.net/Allocution-du-chef-du-Bloc
Secundo: il y a tout de même quelque chose de troublant à ces références répétées aux salaires des bloquistes comme si, d'une certaine manière, cela aurait le moindre rapport avec les propos de leur chef – propos avec lesquels on peut, ou non, être en accord.
Aurait-on oublié que ce sont des élus, comme les autres élus des autres partis fédéraux; que leurs salaires, comme ceux des autres élus fédéraux, sont payés par tous les contribuables canadiens, dont les contribuables québécois.
Enfin, pour ceux que ces salaires chicottent, aurait-on oublié que ce fut Jean Chrétien qui a presque doublé les salaires des députés, ministres et du premier ministre?
Bref, si certains n'avancent jamais l'argument du «salaire» pour critiquer une sortie d'un élu du PCC, du PLC ou du NPD, il serait peut-être temps qu'ils se gardent la même petite gêne dans le cas du Bloc…
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Et pour ce qui est des donneurs de «leçon» d'histoire – dont Lawrence Cannon et Michael Ignatieff –, il faudrait peut-être aussi leur rappeler quelques autres perles dans le département des déclarations quant à elles, franchement troublantes.
M. Cannon pourrait ainsi demander à son chef, Stephen Harper, s'il appuie toujours la partition du Québec dans l'éventualité de sa séparation du Canada tel qu'il le faisait à son époque du Reform Party et de l'Alliance canadienne?
Quant à M. Ignatieff, comment oublier Blood and Belonging ,- son essai sur le nationalisme «ethnique» datant de 1993, où un chapitre sur le Québec côtoyait ceux sur la Serbie, la Croatie, le Kurdistan, l'Ukraine et l'Irlande du Nord?
Il y dépeignait le Québec comme une société où, sans la «protection» de la Charte fédérale des droits et de la Cour suprême, «individuals would lose this right of appeal, and the way would be open to majoritarian ethnic nationalism»?….
Sans compter qu'en conclusion du «documentaire» qui en fut tiré et diffusé sur les ondes de la BBC, de la CBC et aux États-Unis, il posait la question suivante sur l'image finale où on voyait des visages inquiets d'anglophones, d'autochtones et de membres de minorités visibles: «If a state only protects its majority, will its minorities be safe?»…
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Avouons tout de même qu'il y a des déclarations plus inquiétantes que d'autres…
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@ Caricature: Chapleau, http://photos.cyberpresse.ca/caricatures#enVedette/0/recherche/Rechercher%20un%20album/0/onglets/51/0/album/7851/193734/
Stephen Harper a reçu en grande pompe le résultant spirituel tibétain Dalaï-lama à Ottawa en octobre 2007, et cela une soixantaine d’années seulement après la conquête armée du Tibet par la Chine, dans la violence et la répression sanguinaire. Montrez-nous à quel moment le Québec, depuis sa conquête par les britanniques sur les Plaines en passant par la déportation des Acadiens jusqu’à la rébellion de 1837 jusqu’à aujourd’hui, n’ait signé un acte d’adhésion dans la fierté et dans l’honneur avec le Canada?
Ajouter Denis Coderre et Jean Charest à ceux qui se sont indignés des propos de Gilles Duceppe, des fédéralistes notoires qui s’unissent dans la même galère et qui font front commun avec les britanniques et la reine.
» le résistant spirituel tibétain Dalaï-lama » voulais-je dire.
Bonne soirée Madame Legault, je vais vous écouter en reprise vendredi-soir à Christiane Charette, ce qui me rappelle la fois où vous aviez reçu le très résiliant Stéphane Dion, ce qui m’avait fait bien rire à l’époque.
Bonsoir Mme Legault,
Aprèes tout, est-ce que le général de Gaulle ne considérait pas Attawa d’un drôle d’oeil ?
Une bonne fin de journée,
Aujourd’hui, j’ai envoyé une lettre au Devoir qui ne sûrement pas publiée pour dire que les Cannon et Ignatieff devraient retourner prendre un cours d’histoire au cégep sur XXième siècle. Je rappelle qu’il est vrai que le mot résistance à l’occupation nazie en France était utilisée. Il reste que ceux qui combattaient sur le sol français les Allemands et les pétainistes étaient appelés surtout des partisans. Qui ne se souvient pas de l’illustre chanson « Le chant des partisans » que le général De Gaulle considérait, lui-même, comme une arme pour la France combattante.
Il faut avoir l’épiderme bien sensible pour s’offusquer de ce mot. Ne peut-on plus appeler un chat un chat?
Tous ceux qui se sont offusqués de ce vocable sont de sales hypocrites.
Evidemment que nous résistons. Comment expliquer que nous soyons encore debouts après plus de 200 ans d’attaques sournoises et malveillantes. De travail de sape. Ah! les vaches.
Lord Durham a conseillé notre assimilation, pour notre plus grand bien. Nous avons dit : » Non. merci! » Et ça continue.
On nous aura peut-être à l’usure, dans quelques centaines d’années, mais ce n’est pas demain la veille, pas tant que je respirerai.
Par dessus mon corps mort, comme il disent. 🙂
Sursum corda! Debout les coeurs! disait mon père.
Et les Palestiniens, emmurés, bombardés, occupés, occupés, colonisés, enfermés dans des camps, victimes des Israéliens, amis de notre fédéral gouvernement…des résistants aussi ou de simples victimes du monde occidental au grand complet ?
Pour contenter les maîtres-occupants, faudrait que les Palestiniens virent de musulmans à juifs et les Québécois, de francophones à anglophones pour régler les 2 affaires afin qu’elles devienent tiguidous pour nos gouvenements fédéralistes.
Mais ce sont bien des Fédéralistes qui ont avoué faire la guerre au Québec (réf.: Le Scandale des Commandites)?!? En langage religieux, pour décrire la réaction du PCC, du PLQ et du NPD, on dirait: « Pharisaïsme ».
« Ils ont accusé le chef souverainiste de tenter d’associer les fédéralistes canadiens aux nazis et les militants bloquistes aux résistants français de la Seconde Guerre.»
Le parti conservateur, suivi d’Ignatieff dans une campagne de salissage contre le Bloc! Rien de surprenant. Ces deux partis n’ont aucune garantie d’un gouvernement majoritaire à Ottawa. Bien sûr le Bloc dérange en raison d’un nombre élevé de votes empêchant une majorité pour les libéraux ou les conservateurs.
Peu importe où on se situe en politique, on doit être particulièrement résistant à toutes les critiques fusant de toutes parts, car on ne peut jamais satisfaire tout le monde, et encore moins l’adversaire.
La démagogie la plus malhonnête autour du mot « résistants » est d’une absurdité totale, et ce, en l’associant au contexte de la Deuxième Guerre mondiale. C’est un véritable détournement de sens, repris au profit des partis cherchant à gagner des points contre le Bloc. Le procédé cherchant à réduire le sens du mot résistant au contexte nazi est tout aussi ridicule que de chercher à réduire le sens du mot holocauste à la tentative d’extermination d’uniquement la population juive, car il y a bel et bien eu un « holocauste nazi », contre les juifs, mais aussi contre les handicapés, les gitans, les communistes, etc., comme l’a bien fait ressortir Normand Finkelstein dans son livre « L’industrie de l’holocauste » lui-même un juif, dont les parents ont été dans les camps de concentration. Le livre de Finkelstein est particulièrement intéressant. En fin, lorsqu’on s’approprie un terme de manière réductrice, le but évident recherché est de discréditer un groupe au profit d’un autre ou d’autres groupes.
Ignatieff et Harper ne m’impressionnent nullement! Une véritable pauvreté d’esprit!
Il faudrait prendre l’habitude de parler de la Shoa, le grand malheur, au lieu de l’expression incorecte de Holocaust\sacrifice.
Abraham offrit Jacob, son fils bien aimé, à Jawé, en holocaust, en sacrifice. Dieu merci, un ange ou archange arrêta le bras sacrificateur et infanticide d’Abraham. C’était, encore une fois, une épreuve, un test, que Jawé avait mis au programme. Il était très coquin à l’époque. Depuis, il n’intervient plus, comme pu a pu voir. 🙂
Blague à part, ceux qui ont attaqué Gilles Duceppe sont des moins que rien. Je suis très étonné de la participation de Jack Layton à cette mascarade, ce déchirage de chemises sur la place publique. C’est bien petit.
Et on veut que les gens aillent voter pour ces gens-là… Ils viennent de se discalifier eux-mêmes. Une fois de plus.
Ça vole bas.
J’en ai manqué un bout, même Jack Layton mêlé à la mascarade?!
Je vais dire comme vous Monsieur Gingras, ça vole vraiment bas!
Pour juger de la pertinence de ceux qui pourfendent les propos de Gilles Duceppe comme s’il était un incendiaire, livrons-nous à un petit exercice analytique de base. Dire de quelqu’un qu’il résiste à une situation, un statu quo, parce qu’il critique, c’est dire de manière corollaire qu’il ne collabore pas, qu’il refuse sa collaboration à cet état de fait. Donc, synthétiquement, c’est qu’à un résistant s’oppose en fait un collaborateur.
Faut-il alors prendre ces deux termes logiques dans leur acception la plus brutale et la plus restrictive, comme veulent le faire ceux qui s’en prennent au chef du Bloc Québécois ? Rien n’y oblige et tout s’y oppose, dans la mesure où l’on est pas de mauvaise foi. Alors, si ces accusateurs sont de bonne foi en s’en tenant au sens le plus restrictif du terme quand ils relèvent les propos de Gilles Duceppe, ils ne voient certainement pas le poisson d’avril qui leur colle au dos, car ils se définissent alors eux-mêmes, comme des collaborateurs !