Bizarre comment chez plusieurs élus d'ici – pourtant l'«élite» politique du seul État francophone d'Amérique -, la peur d'agir sur la question linguistique est devenue pour ainsi dire atavique. Pas chez tous, mais chez plusieurs. Ce qui revient à craindre de protéger pleinement ce qui distingue le plus cette société du reste du continent…
(Ce drôle de dérèglement politique date en fait du gouvernement Bouchard alors qu'en 1996, son chef disait non à tout renforcement, pourtant nécessaire, de la Loi 101.)
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Cette peur s'étend jusqu'au début de l'ombre de la possibilité de devoir recourir à la fameuse clause dérogatoire de la Charte canadienne des droits et libertés pour «protéger» des sections de la Loi 101 lorsque la Cour suprême les fait tomber…
Cette année, cette peur se réincarne dans le dossier des «écoles passerelles» – ces écoles privées anglaises non subventionnées par lesquelles passent des enfants pour quelques mois pour ensuite aller se chercher pour eux, leur frères et soeurs et tous leurs futurs descendants, un beau certificat d'éligibilité à l'école anglaise subventionnée.
Pour contourner la Loi 101, c'est ce que font plusieurs parents francophones et allophones. Et ils le font en payant plusieurs milliers de dollars à une école privée anglaise non subventionnée pour quelques mois ou un an au maximum.
C'est pourquoi on appelle ce stratagème fort connu à Montréal: «s'acheter un droit»…
Et comme la Cour suprême a invalidé la Loi 104 – adoptée justement en 2002 pour empêcher ce contournement de la Loi 101 -, on attend de savoir ce que fera, ou non, le gouvernement Charest pour répondre à ce jugement.
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En attendant, la communauté anglophone se mobilise: http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201004/20/01-4272520-ecoles-passerelles-quebec-nutilisera-pas-la-clause-nonobstant.php?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter&utm_campaign=manchettes
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(*) Pour ceux et celles qui s'intéressent à ce qu'est en fait cette fameuse clause dérogatoire et à ce qu'il en retourne en rapport avec la Loi 104, mon billet du 10 mars précise un certain nombre de choses: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/03/10/d-233-roger-ou-ne-pas-d-233-roger.aspx
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(*) Article sur le jugement de la Cour suprême contre la Loi 104: http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/200910/22/01-913968-loi-104-inconstitutionnelle-le-debat-linguistique-ranime.php
Pourquoi en effet. Que craint-on? Qui craint-on?
Si on ne se protège pas, on est cuit.
Plus con que ça, tu meure.
R. I. P.
Bonjour Mne.Legault
La référence à votre billet du 10 mars, la Ministre de la culture Christine St-Pierre dit que tout est sur la table.
En comparaison avec Camille Laurin, le père de la loi 101, Christine St-Pierre fait piètre figure et n’inspire aucune confiance.
Son dernier fait marquant fût de s’attaquer à la mémoire de l’ex-épouse de Bernard Landry, Lauraine Laporte, aujourd’hui décédée d’un cancer. Sa charge gratuite et sans fondement au fait qu’elle a été nommée juge dans la controverse « est un commentaire réducteur sur une autre femme de tête ». J.J.Samson
Depuis le scandale des FIERS, les libéraux nous jouent la même cassette à chaque fois qu’ils sont dans l’embarras, suite à un scandale. Madame St-Pierre se conduit comme une chatte de goutiere, est-ce mieux?
L’objectif du gouvernement libéral serait de faire traîner la décision sur les écoles passerelles jusqu’en octobre ou tout simplement de laisser faire. Le laisser faire étant une spécialité de ce gouvernement particulièrement dans le domaine linguistique. La décision naturelle de ce gouvernement sur le sujet est de ne RIEN FAIRE, moyen naturel de satisfaire sa clientèle électorale la plus fidèle avec l’Outaouais celle démographiquement importante de Montréal. Le lobby anglophone se mobilise à l’extérieur et à l’intérieur du gouvernement Charest! Catherine Saint Pierre, porte mal son nom de disciple de Jésus, elle est résolument indéterminée. Bachand peut s’égosiller pour faire diversion sur l’affaire Bellemare en se souvenant de son passé péquiste contre Bernier, sur la question linguistique, les patriotes attendent les libéraux.
Le dossier linguistique plus largement est d’ailleurs symptomatique également de cette volonté ou non des Québécois de vivre en français et de faire opérer les mécanismes de l’assimilation chez les immigrants non francophones en 2010.
Tant que le Québec en tant que nation francophone après le (réveil politique partiel de la semaine dernière) ne redeviendra pas plus combatif, les députés conservateurs ou libéraux fédéraux cracheront contre les leurs, le PQ et le Bloc ne feront pas mieux que ce qu’ils font actuellement, la collusion-corruption sera là, le poids politique du Québec aux communes réduit permettra à Ottawa de mettre le gouvernement du Québec dans sa poche.
L’animatrice et commentatrice de cette page pense t’elle parfois qu’elle est née dans une nation suicidaire qui souhaite disparaître discrètement?
Le problème du Québec c’est qu’il est héritier d’un statut colonial sinon la moitié du Canada d’Halifax à Vancouver serait de langue française. Ce serait le Canada réel des -deux peuples fondateurs-. Alors qu’en même temps c’est le hic, ce Québec colonisé au moment de connaître le développement industriel s’est embourgeoisé d’abord par son élite de notables à partir de 1867 dont Charest est une sorte d’idéal type et par extension davantage à travers la classe moyenne celle glorieuse (1945-1974) de l’après guerre. Ce phénomène contradictoire de l’identité québécoise partagée entre colonialisme et embourgeoisement donne probablement l’explication principale de notre immobilisme depuis la fin de la révolution tranquille en 1980. Deux films emblématiques ont circonscrits ce phénomène. Le documentaire: le Confort et l’indifférence de D.Arcand et évidemment le premier Elvis Gratton de P.Falardeau. Dans un cas, Arcand a démissionné de l’engagement direct en 1981 dans l’autre cas, à la même époque Falardeau a poursuivi le combat sans garantie de succès.
Je me suis échappé sur le sujet que j’ai néanmoins respecté sur le fond. La Question, y a t-il un désir de maintenir l’identité québécoise? Trop de membres de l’élite se vautrent dans la mollesse tandis que d’autres trahissent la nation pour quelques dollars et prestige en s’imaginant immortels.
En termes de personnalités au Québec, je reconnais que Josée Legault selon moi fait parti actuellement du top 10 des personnes publics dans les médias les plus articulés et les plus engagés politiquement. L’espoir au Québec pour répondre à l’article de Denise Bombardier, Perte de Foi du 17 avril se trouve du côté de ceux qui ne confondent pas leur égo avec leur égo mais avec la collectivité dont ils sont issus.
Le web peut permettre d’ajouter à la réflexion d’une ou d’un journaliste, d’un philosophe c’est possible. Les blogueurs sont plus que des placoteux (Lise Bissonnette) ou des envieux (philosophe Michel Onfray), faut l’admettre.
http://ruefrontenac.com/nouvelles-generales/politiqueprovinciale/21326-ecoles-passerelles
Lien hors sujet M.Onfray pour consultation et réflexion privée:
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/04/17/litteratures-de-vespasiennes_1335228_3232.html
Merci monsieur Bouchard pour votre belle synthèse des raisons expliquant notre statut de « morts culturels en sursis » comme le disait, si je ne m’abuse, le toujours pertinent Gaston Miron…
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Il ne faudrait pas trop compter sur le gouvernement actuel pour défendre avec vigueur la langue française.
Ce qui me surprends toujours personnellement, c’est de prendre la mesure de toute l’énergie déployée par certains pour échapper à la langue de la majorité… bref, c’est moins la place, encore, faite à la langue anglaise qui gêne tant que cette énergie concertée pour résister au français…
Imaginons un peu cette énergie, investie plutôt à s’intégrer!
C’est la lente subordination de la langue française et de bien des indigènes vis-à-vis l’anglais qui pèse à la longue…
En terminant je trouve formidable qu’un locataire dont la signature ne figure toujours pas au bas du bail constitutionnel; se plie avec compliance au jugement d’une cour, dont les jugements, à toute fin pratique, pourraient très bien ne pas être reconnus sur notre territoire…
allez bonne nuit à tous,
Le ROC ne nous aimera plus, snif! snif!
Après s’être dit non 2 fois à lui-même, le peuple québécois doit se résoudre à accepter ce qu’on lui donne (Il est né pour un « tit » pain). Le ROC nous a fait le message encore hier (21-04-2010) par l’entremise de nos colonisés à Ottawa, serviles bénis-oui-oui des PC et PLC…
Pourtant la seule solution pour un peuple digne de ce nom existe; ça s’appelle l’Indépendance et le peuple québécois est le seul peuple des 3 Amériques à ne pas l’avoir prise.
La première réponse à votre question qui me vient c’est : ceux qui ont peur de déplaire à leurs maîtres qu’ils craignent comme d’autres craignent encore la colère de dieu.
Ces personnes ont certainement oublié le mot courage ainsi que sa signification. Maxime Bernier parlait récemment de «quémandage». En voilà un quémandage lorsque qu’on craint d’utiliser un outil existant par crainte de la réaction des maîtres.
«Excusez-moi mes bons maîtres, ça me gène beaucoup et je ne voudrais surtout pas vous indisposer mais nous souhaiterions adopter une loi qui nous aiderait à protéger, chez-nous, le français et nous permettrait de peut-être, si vous n’y voyez pas d’objection, de survivre encore quelques années. C’est donc humblement et contrit que nous vous demandons la permission d’adopter une loi concernant les écoles-passerelles.»
Ne voyons-nous pas l’absurdité de la situation. On nous impose une Constitution et on viendrait nous reprocher d’utiliser une clause qu’elle contient. Y a-t-il quelqu’un qui peut expliquer cela ? N’est-ce pas là une indication que cette constitution est d’abord faites pour nous tenir en sujétion comme le souhaite le ROC ?
La réponse à votre question est évidente. Maintenant qu’il a perdu le respect de la population francophone du Québec, le gouvernement Charest a peur de répéter l’expérience avec le dernier bloc d’électeurs qui lui est acquis d’office: les anglos. CQFD?
Le génocide culturel du peuple québécois francophone est en marche, gracieuseté du gouvernement libéral du Québec.
Plus de 50% des allophones vont au cégep et à l’université en anglais, et commencent ainsi leur vie sociale et adulte en anglais : la meilleure recette pour qu’ils restent anglophones le reste de leurs jours! Alors, avec 55 000 nouveaux immigrants par année, proportionnellement plus que tout autre pays qui n’est même pas menacé de survie, la tendance est très inquiétante pour le peuple québécois.
Lord Durham pourra fêter avec les autres esprits( british ) célestes (sic ) de sa victoire sur ce peuple sans culture et sans avenir que représente les canadiens français depuis 1763 . Charest fera partie des amis de ce dernier .