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Les dominos de Tomassi

Je vous épargnerai les détails récents de l'«affaire» Tomassi et de l'exclusion éclair, ce jeudi, par Jean Charest du ministre controversé de la Famille, autant du cabinet que du caucus, de même que l'appel à la Sûreté du Québec pour enquêter sur l'usage passé par Tony Tomassi d'une carte de crédit appartenant à une firme privée très proche du PLQ. Des mesures rares et radicales.

Disons seulement que la décision du premier ministre est venue trop tard, soit des mois après que les premières allégations ont commencé à fuser sur de présumés liens entre l'octroi de permis de garderies privées et le financement du Parti libéral.

Disons aussi que, venant aussi tard, elle risque d'être vue presque comme un «aveu» de M. Charest à l'effet que ça ne tourne pas très rond dans son gouvernement côté éthique. D'autant plus que l'affaire Tomassi semble toucher maintenant le leader du gouvernement, Jacques Dupuis. Un peu comme des dominos…

Et ajoutons que cette question de carte de crédit utilisée par Tony Tomassi ressemble plus à un prétexte qu'au fin fond de l'histoire.

Surtout, que tous les partis d'opposition haussent maintenant le ton au point de parler ouvertement de «corruption». Dans un tel contexte, d'entendre Jean Charest dire aujourd'hui que tout cela n'est qu'une «campagne de salissage» du PQ risque aussi d'ajouter de l'huile sur le feu de la colère populaire.

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D'ailleurs, ce vendredi matin, nous avons discuté de ces derniers développements à l'émission de Christiane Charrette dans le cadre de notre revue hebdomadaire de l'actualité. Et nous l'avons fait avec le ministre des Relations internationales, M. Pierre Arcand. Dont le fait que le PLQ réussit à engranger autour de 8 millions de dollars par année en contributions, soit deux fois plus que lorsqu'il était dans l'opposition. Il faut bien que ces 4 millions supplémentaires viennent d'en quelque part. Alors que de côté du PQ, il amasse entre 3 à 4 millions de dollars par année dans ses années d'opposition et un peu moins lorsqu'il est au pouvoir.  http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2009-2010/chronique.asp?idChronique=110407

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Dans ma chronique de ce matin, dans The Gazette, je souligne aussi que cela fait maintenant UN AN que la dynamique politique au Québec est littéralement dominée par toutes ces allégations. Et que nous entrons par conséquent dans notre deuxième année de cette atmosphère «empoisonnée»: http://www.montrealgazette.com/opinion/facing+second+year+poisoned+politics/2996379/story.html

Et la situation s'envenime surtout parce que le premier ministre s'entête à ne pas créer une commission d'enquête élargie et indépendante sur la brochette d'allégations qui ne cessent de s'allonger et qui semble inexorablement pointée la question du financement des partis et d'une loi devenue beaucoup trop faible et trop facile à contourner. Le tout avec un bureau du Directeur général des élections aux ressources hautement insuffisantes.

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TOUT LE MONDE EN PARLE:

Et si vous me permettez une petite «auto-plogue», comme on dit, je serai à l'émission Tout le monde en parle ce dimanche, 9 mai, pour la dernière de la saison. Avec mon collègue Michel C. Auger, on y fait un premier bilan de la saison politique au Québec…

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Sur ce, je m'en voudrais de ne pas attirer votre attention sur ceci, paru dans La Presse d'aujourd'hui:

 

Avouez que ça pique la curiosité. Serait-ce là l'embryon de la possibilité, au moment où le PLQ chute dans les sondages, de voir apparaître éventuellement au Québec ce fameux «nouveau parti de droite» dont on discute tant dans certains salons confortables? On le saura demain…. Enfin, peut-être.