Ce lundi, dans un sondage Léger Marketing/Le Devoir, 72% des répondants s'opposent au fameux ticket modérateur de plus ou moins 25$ par visite médicale que le gouvernement Charest propose d'imposer.
Et, dans le cas où le gouvernement refuserait de reculer, 62% des répondants disent souhaiter qu'Ottawa utilise la Loi canadienne sur la santé pour le «bloquer» – une Loi garantissant le caractère gratuit, universel et accessible des soins de santé à travers le Canada. Voir: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/288699/sondage-leger-marketing-le-devoir-ottawa-doit-bloquer-la-franchise-sante
Ces pourcentages élevés montrent essentiellement deux choses.
Primo: que l'opposition à ce ticket est très forte et qu'elle l'est sûrement pour diverses raisons selon les répondants. Donc, à la guerre comme à la guerre, comme on dit.
Secundo: même si la Santé est une juridiction «provinciale», il reste que la Loi régissant ses principaux paramètres est fédérale. Un fait qui transcende les préférences constitutionnelles des Québécois.
Cette demande d'intervention du fédéral pour contrer le ticket modérateur n'est donc pas nécessairement une approbation d'un «empiétement» du fédéral puisque cette Loi EST fédérale.
En fait, la Loi canadienne sur la santé établit les «conditions d'octroi et de versement d'une pleine contribution pécuniaire» par le fédéral aux provinces «pour les services de santé assurés et les services complémentaires de santé fournis en vertu de la loi d'une province».
Donc, si un gouvernement provincial n'en respecte pas les principes, il risque d'être pénalisé financièrement par Ottawa.
La constatation simple de cette réalité explique probablement en bonne partie pourquoi même 65% des électeurs péquistes et 85% des partisans de Québec solidaire – deux partis souverainistes – disent souhaiter l'intervention du fédéral pour contrer le ticket modérateur du gouvernement Charest!
Sûrement, c'est non seulement qu'ils s'opposent profondément au ticket modérateur, mais aussi que sachant que la Loi sur la santé est de toute façon fédérale, pourquoi alors ne pas y avoir recours?
Le problème plus «politique», par contre, est que le PQ, contrairement à QS, refuse de considérer cette possibilité par crainte de cautionner un «empiétement» du fédéral dans une juridiction «provinciale» alors que, encore une fois, cette Loi EST fédérale.
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Ou, pour être encore plus précis, et pour la petite histoire:
«Dans un document de Santé nationale et Bien-être social Canada paru en 1983, on indiquait à cet effet: Le Gouvernement du Canada croit qu'un pays civilisé et riche comme le nôtre ne doit pas laisser les malades porter le fardeau financier des soins de santé. En bénéficiant d'une assurance payée à l'avance, nous pouvons tous profiter de la sécurité et de la sérénité. La maladie qui nous atteint tous un jour ou l'autre est déjà suffisamment pénible à supporter : le coût des soins doit être pris en charge par la société tout entière. Voilà pourquoi le Gouvernement du Canada désire réaffirmer, dans la nouvelle Loi sur la santé au Canada, son engagement au principe essentiel de l'assurance-santé universelle.» Et cette nouvelle Loi fut adoptée en 1984. Source: http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection-R/LoPBdP/CIR/944-f.htm#BRole ************************************************************ |
Des «intentions», tout au moins, particulièrement claires.
Reste maintenant à voir si le gouvernement Charest réussira ou non à les «contourner» avec son ticket modérateur.
Mais aussi, avec sa «franchise» santé supposée être de 25$ cette année, de 100$ l'an prochain et de 200$ en 2012…
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@ Photo: Alain Dion, La Presse
Quelle écoeuranterie. M. Dusseaut, chef d’antenne de Radio-Canada à Québec (C’est bien son nom, j’espère) a affirmé chez Daniel Lessard, Coulisses du pouvoir, que si Québec adoptait la même philosphie que l’Ontario pour augmenter ses revenus, le Québec récolterait un milliard au lieu des quelques centaines de millions prévus.
Comment peut-on cracher sur un milliard lorsqu’on est déficitaire comme l’est le Québec. Sans doute pour les mêmes motifs qu’on a refusé de s’emparer des points d’impôts abandonnés par le fédéral il y a quelques années.
Quelle catastrophe fiscale que ce gouvernment Charest. Il laisse passer la manne lorsqu’elle descend tout droit dans sa bouche et il nous suce le sang au lieu de s’abreuver là où est l’argent. Devrions-nous demander l’annexion à l’Ontario pour plus de justice fiscale?
Puisse un grand bonheur soustraire à notre haine cette catastrophe ambulante qu’est Jean Charest! Quel parti d’enf.. de ch..
Je rage.
Les partis de droite en Occident en réduisant l’assiette fiscale tout en augmentant progressivement les taxes qui s’adressent à tous sans pouvoir le faire indéfiniment créent une situation structurelle de déficit budgétaire comme dit précédemment dans Voix Publique. Situation qui prédispose les gouvernements aux coupures publiques en santé ou moins subtilement à l’instauration de franchises ou tickets modérateurs. Le gouvernement Chrétien a choisi sans tenir compte de l’esprit d’éthique de la loi canadienne sur la santé de couper les transferts fédéraux en santé aux provinces dans les années 90.
Aujourd’hui, les partis conservateurs et libéraux fédéraux vont probablement jongler avec l’idée d’amender la loi afin de la rendre conforme à un supposé pragmatisme consistant à légitimer aux yeux des Canadiens et Québécois l’obligation de paiement de franchises. On peut s’attendre relativement à cela en considérant par exemple la première réaction d’ignatief à l’idée d’une franchise santé par Québec. Ignatief a changé d’avis depuis quoique sa première opinion exprime non seulement son propre conservatisme personnel mais aussi la réalité d’un parti libéral idéologiquement parlant qui n’a jamais qu’emprunté ou volé les idées des néodémocrates dans les années 50 et 60, occasion en même temps pour augmenter la centralisation d’un pouvoir unitaire fédéral à Ottawa. Idéologiquement, le Parti Libéral peut gouverner à droite comme cela a été le cas durant le régime Chrétien. Paul Martin en tant que surtout ex ministre carnassier des finances n’est jamais apparu comme un homme de gauche tout comme Ignatief est tout le contraire d’un homme sensible aux préoccupations sociales.
À moyen et long terme, se sentir protégés par le gouvernement Harper ou éventuellement par un gouvernement Ignatief contre la franchise santé et le ticket m’apparaît une illusion. Le seul espoir non négligeable se trouve dans tout l’Occident si après l’effondrement budgétaire de la Grèce, la fragilisation de l’Euro, les suites de la crise financière de 2008, les conditions du néolibéralisme finissent par ne plus être tenables.
-(Ottawa) Michael Ignatieff s’est montré ouvert, hier, à la proposition d’une «franchise santé» contenue dans le budget du gouvernement Charest. «Nous croyons, et c’est une question de détail, que les propositions de Québec sont conformes à la loi nationale sur la santé», a déclaré le leader libéral. Mais la conformité de cette mesure à la loi fédérale soulève quand même des doutes chez les experts. (…)
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201004/01/01-4266381-ignatieff-ouvert-a-une-franchise-sante.php
C’est le ticket modérateur qui va modérer notre provincial gouvernement…dans ses transports.
Vous avez un bon point Mme Legault, mais ce n’est pas parce que la loi existe qu’il s’agit d’un exercice valide des compétences fédérales. D’ailleurs, savez-vous si une province ou un individu a déjà attaqué devant les tribunaux la constitutionnalité de la loi canadienne sur la santé? Le cas échéant, qu’en est-il advenu?
Relativement au commentaire de M. Bouchard, l’important n’est pas de savoir ce que le gouvernement canadien fera réellement, mais bien le fait même que les Québécois se retournent vers lui pour ramener leur gouvernement à l’ordre. C’est une autre démonstration que le Canada n’est pas réellement un système « fédéral » à proprement parler, où chacun des paliers de gouvernement est maître dans ses champs de compétence.
Aussi longtemps que le Québec sera poigné dans les griffes du Canada, rien ne nous oblige à prendre ce qui fait notre affaire dans ce pays disfonctionnel.
Quand on veut se sortir d’un puisard, on ne regarde pas qui nous tend la main, ami ou ennemi.
Ceux qui se serviront de l’argument à l’effet que si les Québécois réclament d’Ottawa le blocage de cette politique Charest indique une quelconque adhésion au fédéralisme canadien, font preuve d’une malhonnêteté intellectuelle crasse.
Essai-t-on de nous dire qu’utiliser tous les outils à notre disposition est défendu pour les souverainistes ? À ce que je sache je suis encore obligé de payer des impôts à Ottawa !
Cette malhonnêteté intellectuelle crasse n’a d’équivalent que celle du gouvernement qui veut imposer ce ticket modérateur : le PLQ de Charest. Mais sans doute Gesca et tous ses larbins continueront à nous servir cet argument. Leur servilité est des plus navrante.
Sur un autre sujet, j’ai écouté l’entrevue qu’a donné à Christiane Charette le chef du Bloc Québécois ce lundi matin. Le thème de Québécois de services a été évoqué et M. Duceppe a donné un exemple de Québécois de services : les députés québécois de PCC qui entérinent avec le sourire ce que le Québec refuse unanimement à L’Assemblée nationale et dans les regroupements professionnels: le projet de loi fédéral de créer une commission nationale des valeurs mobilières. Tous ces députés québécois, à commencer par Steven Blaney ne sont que des béni-oui-oui, des Québécois de services. Tout pour plaire au ROC !
Et vlan entre les dents.
» Le gouvernement Chrétien a choisi sans tenir compte de l’esprit d’éthique de la loi canadienne sur la santé de couper les transferts fédéraux en santé aux provinces dans les années 90. »
Si le gouvernement fédéral a coupé dans les transferts fédéraux destinés à la santé, c’est que les provinces déposaient dans les comptes généraux plutôt qu’à la rubrique Santé\Maladie les transferts fédéraux. Lorsque Ottawa leur en faisait la remarque, on répondait que ce n’était pas Ottawa qui allait nous dire comment dépenser notre argent… Ottawa a réagi en coupant les fonds qui, de toute évidence, n’étaient pas nécessaires à la bonne gestion des ministères de la santé puisqu’on dépensait cette argent ailleurs.
On récolte ce que l’on sème. Les provinces ont mal agi en crachant sur l’argent du fédéral destiné à la santé\maladie. Ottawa s’est cabré et a coupé les fonds. C’est normal. Nos dirigeants provinciaux ont été les artisants de nos malheurs, par stupidité et entêtement d’enfants gâtés sans maturité, sans sens des responsabilités. Nous sommes gouvernés par des imbéciles sans visions à longs termes. Tout parti confondu. C’est gai! Et après, on blâme Ottawa… 🙁
Et ta soeur?
@ Serge Gingras
Belle mentalité de colonisé. Il suffit que le maître décide de dépenser NOTRE argent ici ou là et vous voila devenus un autre béni-oui-oui.
À quoi ça sert le partage des pouvoirs quand le Boss décide unilatéralement de faire ce qu’il veut avec NOTRE argent ?
Tu me voles 100 piasses et après tu propose de me les rendre à la condition que je fasse ce que tu as décidé avec. Belle affaire! Et si je te dis que c’est mon argent pas le tien, alors là tu m’engueule comme du poisson pourri. C’est fort ! Je ne traitais pas comme ça mes propres enfants quand ils étaient jeunes.
Alors l’attitude paternaliste et arrogante d’Ottawa je n’ai rien à en cirer. Elle ne fait qu’alimenter ma colère. En parlant de colère, faudrait ré-écouter «L’Alouette en colère» de Leclerc. Tout y est dit.
Les citoyens en bonne majorité s’opposent farouchement à l’imposition d’un ticket modérateur qui est en fait un impôt sur la maladie. Et pour cause. Plus la maladie te frappe, plus l’impôt fait de même. Si tu reçois une taloche parce que ta santé flanche, l’État te rajoute une gifle par-dessus. C’est ajouter le mépris à la malchance. Comment ne pas comprendre la colère citoyenne devant une telle arrogance des pouvoirs publics ! Comment ne pas comprendre non plus que, menacés de tout bord, des citoyens se sentant démunis se tournent vers la seule bouée qu’ils croient voir passer à leur portée. Demeurer insensible à ce désarroi condamne le moindre politicien qui ferait montre de cette froideur à être jugé sans appel par l’opinion, malgré toute sa rhétorique.
Cela dit, faut-il pour autant légitimer l’arrogance des politiciens fédéraux qui ont réduit considérablement les paiements de transferts aux provinces, sans pour autant leur laisser en guise de compensation des points d’impôts supplémentaires qu’elles auraient pu utiliser pour s’acquitter elles-mêmes de ces champs d’activité que leur garantit la constitution fédérale ? Bien sur que non. Par ailleurs, cet exercice de leur responsabilité par les provinces dans le secteur de la santé devrait-il aboutir à ce qu’une politique moins généreuse encore que celle comblée par la présence fédérale, se mette en place ? Encore non.