@ Jean Chrétien & Michael Ignatieff: désaccord sur une «coalition» PLC-NPD
Ce vendredi matin, avec ma collègue Nathalie Petrowski, Justin Trudeau s'est joint à notre revue hebdomadaire de l'actualité chez Christiane Charette, et dont l'animateur était Bernard Faucher. Louis Aucoin et Denise Filiatrault nous ont ensuite rejoints.
@ Justin Trudeau & Michael Ignatieff.
Entre autres sujets, nous avons évidemment discuté de toutes ces rumeurs de fusion ou de coalition entre le Parti libéral du Canada et le NPD; du leadership de Michael Ignatieff, des interventions ponctuelles de Jean Chrétien; de la question de l'«unité» au sein du PLC; de bilinguisme et de Loi 101; du désastre de la BP aux États-Unis; de la lettre ouverte tout à fait exceptionnelle signée conjointement par la présidente de la Tribune de la presse à Ottawa, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, l'Association canadienne des journalistes, le président de la Tribune parlementaire de l'Assemblée nationale et plusieurs homologues des autres provinces, dénonçant le contrôle de l'information émanant du gouvernement Harper.
http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2009-2010/chronique.asp?idChronique=112818
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Le texte de la lettre ouverte des journalistes: http://www.ledevoir.com/politique/canada/290623/l-information-sous-stephen-harper-de-la-transparence-a-la-propagande
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Et ma chronique de ce vendredi dans The Gazette répondant à cette question: les «rumeurs» de coalition ou de fusion PLC-NPD, qui en sort gagnant?
http://www.montrealgazette.com/opinion/Merger+talk+hasn+helped+Ignatieff/3139500/story.html
Pour la coalition qui devrait gagner la prochaine fédérale élection, ce qui débarquera M. Harper et ses anglophones Conservateurs blue neck de l’Ouest, ce qui fera choquer l’Ouest canadien, ce qui leur apportera le goût de la séparation d’avec le Canada.
Bon débarras les guerriers pollueurs, bigots religieux et anglophones canadiens. Conservez votre pétrole et votre pollution, nous nous en porterons que mieux. Quand nous voudrons voir les Rocheuses, nous prendrons notre passeport canadien de l’Est ou, peut-être, le québécois.
Qui sort gagnant de cette rumeur probablement initiée par un certain clan du PLC ? Indiscutablement Bob Rae. Il se tient caché derrière les barricades, en ambuscade, comme l’a fait Paul Martin avant lui en attendant que Chrétien lâche la barre du PLC.
Mais à très court terme Harper peut se permettre d’ironiser à la fois contre le PLC et le NPD.
Le NPD profite de cette rumeur pour essayer de démontrer, sans doute à juste titre, que le PLC sent un vent de panique monter.
Quant au Bloc ? Je ne sais pas. Sans doute on est au neutre. Rien pour, rien contre. Observation de la scène, prise de notes qui pourraient toujours servir le moment venu.
En fait ce sont les gérants d’estrades [et plusieurs politicologues ;-)] qui profitent le plus d’une telle rumeur. On a qu’à lire les blogues pour s’en convaincre …
Pour. Seule chance qu’on a de se débarrasser de la pourriture conservatrice. En plus, le NPD pourrait surveiller de près les tentatives de corruption au sein du PLC.
S’il y a fusion ou à la limite une projet formel de coalition avant élection. Le but des néodémocrates et libéraux sera électoralement de balayer conservateurs principalement en Ontario et en Colombie Britannique puis les bloquistes au Québec. Le PC de Harper ayant fait 37% au Canada, le Bloc 38% au Québec en octobre 2008. Les chiffres parlent d’eux même quant au résultat positif d’une coalition formelle bien entendue pour les politiciens libéraux et néodémocrates. Je ne dis pas ici Canadiens ou Québécois.
Si les conservateurs sont autoritaires et réactionnaires. Il ne faut pas être dupe selon l’envers de la médaille que dans une fusion ou coalition c’est le gros parti libéral centralisateur et des soirées de financement de 10,000 dollars le couvert qui dominerait le petit parti du NPD. Quant au Bloc, il serait neutralisé par cette coalition ou surtout fusion quant à son rôle d’empêcher des députés fédéralistes québécois en grand nombre de trahir les intérets du Québec.
Il apparaît que le revers de la médaille de cette fusion surtout entre PLC et NPD est montré ici.
Pensons positif M. Bouchard. Si le Bloc vient à souffrir de la fusion PLC-NPD, c’est le PQ, pour compenser » la compensation est un sport national électoral québécois » qui pourrait en bénéficier.
Nous nous rappelons que les Québécois votaient rouge au fédéral et bleu au provincial…pour compenser.
La plus grosse gaffe que pourrait probablement faire le PLC, après celles consécutives d’avoir tout d’abord choisi pour chef le « déconnecté » Stéphane Dion, puis le « déconnectant » Michael Ignatieff, ce serait de s’allier formellement à un autre parti politique.
Parce que ce serait alors avouer publiquement que le Parti libéral n’a pas de lui-même ce qu’il faut pour accéder au pouvoir. Et cela aurait pour irrémédiable conséquence de le couler dans la faveur populaire. Et, beaucoup plus grave encore pour nous tous, de nous affliger d’un gouvernement conservateur à nouveau. Un gouvernement conservateur très possiblement majoritaire.
Le seul espoir que nous ayons vraiment, c’est que quelqu’un parvienne enfin à réveiller ce somnambule de Michael Ignatieff… Par ici, les formations de clairons!
Bonjour,
N’ayant rien à se mettre sous la dent pendant la saison estivale, des ballons surgissent dans le ciel du politique car pendant cette période de vacances, l’information a horreur du vide et pour faire saliver la foule, quoi de mieux que ces ballons politiques envoyés en même temps que le ballon rond du soccer à plein écran. Étant fermement convaincu que le < natural governing party > canadien se doit de continuer à faire cavalier seul. Et si alliance il doit avoir, et bien, ce sera après le scrutin si nécessaire. Le Canada que tous aiment au niveau planétaire, ce Canada d’avant le règne minoritaire des Conservateurs, ce sont les Libéraux qui l’ont construit avec tous ses avantages, avec ses droits et liberté dont les Canadiens jouissent. Et ne surtout pas oublier que le Québec que les nationalistes adorent s’est construit socialement et culturellement à l’intérieur du Canada dans une liberté presque totale. Erwan Basque.
La concertation est nécessaire et inévitable.
Coalition ou non , les autres partis devront composer avec le Bloc. L’ère du bi-partisme est terminée au Canada.
Apprenons à vivre avec la concertation et la coalition plutôt qu’avec le parti unique qui ne représente que 36% de la population. Alors, la solution est la coalition et la concertation entre les divers partis pour gouverner dans les intétêts de l’ensemble des citoyens et non pas dans l’intérêt d’un seul parti.
Je crois que la seule solution pour les Québécois actuellement, en attendant la souveraineté du Québec, est d’avoir à Ottawa un gouvernement de coalition où le Bloc aura son mot à dire et où on ne pourra pas cross(…) le Québec comme les gouvernements majoritaires libéraux et conservateurs l’ont fait dans le passé.
Remarque sur la probabilité de fusion.
Le NPD existe depuis 1961 et participe à l’histoire politique canadienne anglaise dans l’axe ouvrier et social démocrate. Idem pour le caractère historique du PLC qui existe depuis la confédération se déterminant comme le premier parti du bipartisme canadien au moins jusqu’à Harper. La fusion entre la gauche et le centre droit marqué est manifestement plus difficile dans un contexte de tradition politique. Et puis la force de la fusion entre l’Alliance Canadienne (parti sans tradition) avec le dégradé Parti Conservateur progressiste de formation ancienne a reposé et se détermine toujours comme le résultat de l’hégémonie croissante de l’Alberta et des provinces de l’Ouest dans le Canada. L’Ontario, ancienne province hégémonique perd des plumes et la fusion imaginée entre le NPD et le PLC trouverait justement son centre dans l’Ontario.
Rien n’est donc si simple. Cette histoire de fusion n’est probablement que de la politique fiction qu’un ballon effectivement. Les libéraux n’ont qu’à organiser un putsch contre Ignatieff cela devrait aller mieux après monsieur Perrier! Je crois à l’usage que les péquistes sont moins bons dans cet art que les libéraux fédéraux.
Monsieur Bousquet, c’est lorsque le PQ est au pouvoir que le Bloc à Ottawa mange une claque en guise de réaction populaire devant des politiques impopulaires. Si cela est la définition de votre compensation!
Hum… « un putsh contre Ignatieff » qui serait organisé par les libéraux, Monsieur Bouchard? Si cela pouvait possiblement donner à Bob Rae l’occasion d’insuffler – enfin! – un peu de dynamisme au PLC, pourquoi pas…
Bob Rae ou qui que ce soit capable d’enrayer la machine ultra-conservatrice de Stephen Harper.
Mais jamais, au grand jamais, les libéraux ne devraient le moindrement envisager une coalition (si temporaire serait-elle) avec un autre parti. Et même qu’ils devraient impérativement éviter d’évoquer pareille possibilité, cela pouvant être presque aussi dommageable pour le PLC que d’y aller effectivement d’une association.
Alors, ces formations de clairons… ça vient?
M. Perrier a raison d’écrire que M. Rae pourrait insuffler du dynamisme au PLC mais, si nous nous fions à son passage comme « Premier » démocrate de l’Ontario, il pourrait, s’il devient P.M. canadien, insuffler un très gros déficit canadien et un immense plaisir à M. Chrétien, l’Ontarien, connecté, par sa fille aux Desmarais, famille connectée à Power, connectée au frère de M. Ray, connecté à son frère, à ce moment-ici,
M. Perrier a raison d’écrire que M. Rae pourrait insuffler du dynamisme au PLC mais, si nous nous fions à son passage comme « Premier » démocrate de l’Ontario, il pourrait, s’il devient P.M. canadien, insuffler un très gros déficit canadien et un immense plaisir à M. Chrétien, l’Ontarien, connecté, par sa fille aux Desmarais, famille connectée à Power, connectée au frère de M. Ray, connecté à son frère, à ce moment-ici,
J’écoute toujours, quand je le peux, votre conversation du vendredi chez Christiane Charette, madame Legault, avec Nathalie Pétrowski et les invités du jour. Je n’en suis pas revenu cette semaine, de découvrir à quel point Justin Trudeau avait changé, depuis ses débuts en politique. Lui qui avait l’air d’un clown jovialiste, voici qu’il tient maintenant des propos mesurés et réalistes. L’aura dont il jouissait au Canada anglais, depuis sa prestation aux funérailles de son père, nous faisait sourire. Eh bien, je commence à me demander moi aussi s’il ne sera pas chef du parti Libéral un jour!
En ce qui concerne la situation actuelle à Ottawa, ce qui me frappe, c’est de voir à quel point Stephen Harper conserve ses appuis dans les sondages, malgré sa tendance de plus en plus ouverte à tout contrôler, y compris ce que les citoyens ont le droit de savoir. Ignatieff, pas plus que Stéphane Dion, n’ose renverser le gouvernement parce que les sondages ne lui sont pas favorables. Qui peut être sûr que Bob Rae ferait mieux ? Voilà pourquoi certains pensent à une fusion PLC-NPD, Mais sera-ce là le remède miracle ? En tout cas, il faudra d’abord faire avaler ce remède aux patients, ce qui est loin d’être gagné.
@Richard Sauvé
Vous écrivez, en parlant de Justin Trudeau :«Lui qui avait l’air d’un clown jovialiste, voici qu’il tient maintenant des propos mesurés et réalistes.»
Suffit-il de tenir des propos mesurés et réalistes pour prétendre au poste de PM ? Vous ennuyez-vous à ce point de son père pour voir son fils monter sur son trône ?
Toute cette rumeur n’avait qu’un but : déstabiliser Ignatief et préparer le terrain pour Bob Rae et sa clique. L’objectif était de planter un couteau de plus dans le dos d’Ignatief. La question qui se pose maintenant est celle-ci : combien de poignards peuvent tenir dans le dos d’Ignatief sans qu’il rende le souffle ?
Du Québec toute cette saga est très intéressante à observer et de l’extérieur, elle fait bien sourire. 🙂
@ Denis Drouin:
Comme il arrive souvent, vous m’avez peut-être mal compris: je n’ai pas souhaité que Justin Trudeau devienne chef du PLC; j’ai simplement dit que cette éventualité ne me faisait plus rire. En tout cas, je préférerais Justin à Dominic Le Blanc, cet homme qu’on avait chargé de dénigrer Sheila Fraser, au début du scandale des commandites, et qui n’avait pas rechigné à le faire.
Pourquoi diantre faudrait-il absolument que ce soit ce parti libéral plutôt moribond qui se trouve un chef nouveau et amélioré, comme dans la publicité bancale, pour qu’il advienne ce déblocage tant espéré par les libéraux fédéraux aux abois. Pourquoi ce ne serait pas au contraire le NPD qui aspirerait à prendre la place de ce parti adventice ? L’échiquier électoral fédéral offrirait alors une alternative véritable aux électeurs canadiens plutôt que ces demi-teintes recoupées qui composent le paysage électoral fédéral depuis trop longtemps.
Monsieur Sauvé, vos précisions me rassurent. Mais il est quand dommage que vous vous sentiez obligés de devoir choisir entre Trudeau ou Le Blanc. Dans les deux cas ça ne serait pas trop invitant. Quant à Sheila Fraser, heureusement qu’elle n’a pas commencé à faire de la politique soit avec le PLC ou avec le PCC car alors, elle serait obligée de marcher sur de nombreux principes qu’elle défend aujourd’hui fort correctement.