Bon, bon, bon… Retour à la réalité….
Dans ma chronique d'aujourd'hui pour The Gazette, j'analyse certains aspects troublants des derniers rapports financiers des principaux partis politiques de 2009 du Québec au niveau «provincial» (publiés ce lundi par le Directeur général des élections).
Quelques constats particulièrement inquiétants: en 2009, les contributions totales aux partis faites par les particuliers ont été les plus basses en sept ans; le nombre de donateurs a baissé considérablement & le «membership» des principaux partis n'impressionne pas (1).
Une problématique qui, par contre, est loin d'être limitée au Québec et dont les manifestations comprennent bien d'autres phénomènes encore que les indicateurs ci-hauts …
De quoi à se questionner sérieusement, une fois de plus, sur l'état de la participation citoyenne au Québec et surtout, sur la capacité des principaux partis à stimuler celle-ci…
Voir: http://www.montrealgazette.com/opinion/Quebecers+turning+backs+parties/3198622/story.html
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(1) Voir aussi: http://www.quebecpolitique.com/2010/06/membership-des-partis-politiques-en-2009/
Raison de plus pour limiter encore plus les dépenses de nos dépensiers partis politiques, aux élections et entre les élections.
Nos chers partis politiques reçoivent déjà des l’argent de nos taxes pour s’administrer ce qui devrait suffire sauf pour les nouveaux partis qui n’ont pas déjà reçu de votes de façon importante. Dans ce cas, ces partis devraient limiter leurs dépenses aux dons qu’ils peuvent aller chercher.
Aux élections, les limites actuelles qui dépassent 50 000 $ par comté devraient être baissées à, disons 30 000 $, ce qui devrait être suffisant pour faire connaître son programme électoral et aussi d’éliminer plus de la moitié des polluants panneaux de poteaux d’élection pour chaque candidat.
Moins de contributions des membres, moins de dépenses et moins de dépendances aux entreprises, pardon, « propriétaires d’entreprises » qui se cherchent des « faveurs » éventuelles ou plus immédiates.
De tous temps, les peuples ont institué des structures pour organiser les citoyens. L’institution politique des pays civilisés à prétention démocratique a favorisé, via l’argent des partis politiques, l’infiltration de gens qui travaillent à protéger et renforcer des intérêts particuliers. Soit le leur, leurs amis «select» ou ceux d’entreprises apatrides. Avec l’argent des contribuables mais au détriment de ceux-ci.
Les gens le savent parce qu’ils en subissent les conséquences, peu importe leur degré d’instruction, d’implication politique ou d’information.
Il y a une dizaine d’années, j’avais fait enlever mon nom des listes électorales parce que j’avais plus l’impression de vivre dans un système totalitaire soft que dans une franche démocratie. Voter aux 4 ans était devenu un geste vide de sens.
Je l’ai remis depuis et je me dis que parmi les élus, quelques-uns font une vraie job de député et qu’un jour ils seront plus nombreux et feront renverser la vapeur.
Comme vous le disiez l’autre jour Mme Legault, des députés comme Amir Kadir et Pierre Curzi, redonnent à la fonction de député ses lettres de noblesses. Espoir naïf diront quelques-uns….peut-être bien, mais on ne peut pas rester sur la déprime politique toute sa vie.
Il y a un désabusement au sein de la population face à la politique. On ne perçoit plus dans notre société de projet porteur qui pourrait nous enflammer, nous impliquer. Rajoutons à cela toutes ces allégations de corruption au sein du gouvernement et on a alors plusieurs ingrédients qui alimentent ce désabusement. D’autres existent : l’échec de Meech, la perte consécutive des deux référendums ont fait en sorte que de nombreux citoyens québécois ont été blessés et se sont sentis trahis et ont donc décidé de tourner le dos à la politique.
Mais il n’y a pas seulement le programme des partis politiques qui peuvent attirer ou éloigner les citoyens. Il y a aussi les comportements mêmes des politiciens. La volonté manifeste du présent gouvernement de ne pas vouloir faire toute la lumière dans des dossiers que des journalistes exposent au grand jour a aussi de quoi à entacher l’image des politiciens.
Avec les chiffres que vous nous présentez Mme Legault, il est évident que le PLQ n’a absolument rien à gagner à changer quoi que ce soit dans le mode financement. Quand on est gagnant on n’a pas propension à introduire des changements qui pourraient favoriser les adversaires. Mais s’il y avait des changements à faire j’en proposerais certains.
Premièrement, une augmentation du montant maximum à 20,000 $ (ou l’équivalent en biens ou services) pouvant être donné pour fin électorale, à un parti reconnu ou à plusieurs partis, par une personne physique uniquement.
Deuxièmement, la seule façon de faire un don serait de l’acheminer au Directeur général des élections avec la mention des partis politiques auquel est destiné le don. Les sommes seraient alors remises par le DGE aux partis concernés. Ainsi le total des dons admissibles ne dépasserait jamais 20,000$ par donateur, ce dernier décidant s’il le fait au profit de tel ou tel parti politique ou à plusieurs. De plus, tout don à un parti politique ne passant pas par le DGE serait illégal.
Troisièmement, tout candidat acceptant un don illégal 1) perdrait automatiquement son poste de député s’il a été élu; 2) se verrait retirer le droit de se présenter comme candidat à d’autres élections pour au moins 10 ans et 3) son parti politique et le donateur, se verraient infliger une amende équivalant à, disons, 10 fois le montant du don illégal.
Quatrièmement, la liste de tous les donateurs, avec les sommes et les destinataires des dons serait publique et accessible sur Internet part tous les citoyens.
«De quoi à se questionner sérieusement, une fois de plus, sur l’état de la participation citoyenne au Québec»
Est une conséquence de la baisse de la participation des citoyens ou des contributions des entreprises au moyen de leurs employés et des proches des familles des politiciens ?
Avec les scandales récents, on peut se poser la question…
Le mode de financement doit selon moi être revu et reposer davantage sur la contribution de l’État et moins sur celle des «citoyens».
Ce ne sont pas les solutions qui manquent, mais comme le statut quo profite aux partis au pouvoir… On peut toujours attendre.
La solution proposée par M. Drouin est sympathique.
Puisqu’on parle de démocratie, on vient de voir aux USA que les compagnies de pétrole en mènent plus large que la Maison Blanche. Comment croire en la démocratie après pareil démonstration du vrai pouvoir : l’argent.
L’état de la démocratie au Québec ou ailleurs est une formule biaisée pour sanctionner l’acceptation, l’abdication et la soumission face au régime des partis politiques bien décadents. Au Québec, en aucun cas on peut parler de démocratie, mais on est plutôt en présence de médiocratie. Après avoir lu le livre « Le dernier Testament de l’Occident », on comprend beaucoup mieux la différence entre la vraie démocratie et la fausse, c’est-à-dire la médiocratie. Ceux qui proclament haut et fort que nous sommes en démocratie ne sont en fait que des aveugles qui dénigrent notre triste réalité de médiocratie. Les médiocres se pavoiseront dans les louanges contraires à leur médiocrité. On a seulement qu’à regarder l’état du Québec actuel pour réaliser toute l’hypocrisie à nous faire croire qu’on est dans une démocratie.
Faut pas exagérer m. Lacasse, tout le monde a sa ou ses postes de télé, un abri pour demeurer, de la nourriture tous les jours, du linge pour s’habiller, des gratteux à gratter, des voisins à voisiner, du combustible ou de l’électricité pour chauffer l’hiver, un centre d’achats, en général, pas trop loin et une église devenue presque inutile, vu le manque de fréquentation.
Le chômage est bas sauf pour certains immigrants. Les Québécois ne creusent plus les fossés à la pelle, les sud-Américains cueillent nos légumes dans nos champs et nous vivons plus vieux qu’ailleurs et qu’avant, en général. Plusieurs possèdent un char pas trop vieux et certains vont en vacances dans le sud.
La vie est difficile parce que nous sommes tous en compétition sur tout et qu’il faut travailler, de préférence, dans ce monde capitaliste, pour se payer tout ça mais, est-ce qu’il est possible de faire autrement pour que ça soit mieux ? La souveraineté pour mieux protéger le fait français au Québec…peut-être.
Même notre culture, anciennement canadienne-française et aujourd’hui, québécoise, change à la vitesse grand V. Ça ne swing plus très fort dans l’fond de la boîte à bois avec un ragoût de pattes sur le feu. Les fonds de culottes aux genoux ont remplacé les ceintures fléchées depuis longtemps.
Mettons comme exemple, j’ai donné à une caisse le montant du pour certains contrats, est-ce que je redonne.
Mettons comme exemple, un maire, une autoroute, disons au hasard la 4eme à Laval nord sud, un montant que je verse au parti, un contrat…je gagerais que le maire en aie à son dernier mandat.
Mettons que je donnais à un parti, que peut-etre la commission Bastarache ne se pointe pas, que mon nom a une consonnance qui s’identifie mal au moment.
Mettons que je voudrais etre Juge et que ce n’est pas le bon timming.
Mettons que mon chef est sur une pente descendante…
Mettons que j’ai de l’argent, une compagnie, disons en ingénérie et que mes employés préfèrent ne pas donner en leurs noms…
Mettons que je suis dans la sécurité…
Mettons que je suis dans le placement…d’argent
Mettons que j’ai un bureau d’Avocats,avec une adresse en Ontario…
Mettons que je suis dans le ciment…
Mettons…pas sur que présentement je voudrais etre associé à un gouvernement…
Mettons je voudrais etre là demain…
J’irais peut-etre en Beauce….
S’cuzez moé, j’fabullllllllle
M. Bousquet, avec tout le repect qui vous est dû, vous confondez société de consomation et démocratie.
Il faut revoir vos barèmes. 🙂
La démocratie, c’est le peuple au pouvoir. Je ne suis pas au pouvoir.
Cela dit, si vous avez pratiqué l’ironie, je retire mes propos. 🙂
Cordialement
M. Gingras, je pratique un peu de tout, selon les circonstances et je comprends et respecte votre idée sauf que, entre moi et vous, dès que le peuple est au pouvoir, il se dépêche de trouver un dictateur pour le représenter comme en Russie, en Chine et à Cuba…genre.
Où il y a de l’homme…vaut mieux faire avec et en profiter pour voter quand c’est le temps. Ça fait toujours ça de pris.
Le seul endroit où la démocratie a véritablement existée a été chez les petits peuples. Par exemple, chez les indiens d’Amérique du Nord où les palabres et les réunions interminables donnaient la parole à un grand nombre de citoyens, femmes incluses chez certains peuples. Cela dit, tous les peuples indigènes ne pratiquaient pas la démocratie. La dictature sévissait là itou. Il y avait de mauvais sauvages, n’en déplaise à Jean Jacques R.
En Occident, la notion flotte dans l’air mais ne touche pas le sol. Les dictateurs auxquels vous faites allusions ont toujours pris le pouvoir par la force et\ou le mensonge. Le peuple a soit été berné, ou n’a pas eu un mot à dire. Castro a caché aux masses qu’il était communiste, par exemple. Hitler s’est bien gardé de dire, urbi et ourbi, que s’il prenait le pouvoir la démocratie prendrait le bord, etc
Aux USA, les compagnies de pétrole ont mis le Président à sa place avec la complicité de deux juges locaux qui ont des parts dans les compagnies… Le Président est élu, mais le vrai pouvoir est ailleurs, là où ça compte : Corporate America.
Comme je l’ai déjà écrit, si le peuple était au pouvoir, il n’y aurait pas d’injustices, il n’y aurait pas de pauvres et pas de riches.
Pour le reste, je partage votre opinion, profitons aujourd’hui des » roses » de la vie et profitons du droit que nous avons encore de nous exprimer et de dénoncer les salauds. Je crains que ces droits nous soient éventuellement retirés. Il faut se battre constamment pour conserver la démocratie.
Comme dit l’autre : Bonne semaine!
M. Gingras : «si le peuple était au pouvoir, il n’y aurait pas d’injustices, il n’y aurait pas de pauvres et pas de riches»
La justice ou l’injustice se définit par rapport à nos valeurs.
Pour les riches, il est juste d’être plus riches. Donc une sociale-démocratie est pour eux, injuste…..c’est ben verrat.
M. Gingras écrit : «Le seul endroit où la démocratie a véritablement existée a été chez les petits peuples. Par exemple, chez les Indiens d’Amérique du Nord et si le peuple était au pouvoir, il n’y aurait pas d’injustices, il n’y aurait pas de pauvres et pas de riches. »
Nos Indiens avaient des chefs qui avaient les plus belles plumes, il est vrai, sans accumuler beaucoup de richesses et sans salaire caché.
Si un Québécois envie la vie simple et la liberté de nos premières Nations, lors de la découverte de l’Amérique, il peut se fabriquer un tomahawk avec un bâton et une pierre,, se gosser un arc et quelques flèches, se coudre des vêtements en peau et prendre le bord du bois, probablement au nord de Mont-Laurier, l’hiver prochain avec sa famille. La LIBERTÉ les attend là-bas…peut-être bien pour se partir une tribu du genre appelée « Nouvelle liberté » mais je ne crois pas que ça va arriver.
Bonjour Mne. Legault
La recette est simple, question d’image. Vous prenez le pouvoir minoritairement ou par la peau des dents, peu importe. Vous détournez des coffres du pays un milliard ou deux pour bien paraître dans un sommet du G-8 et du G-20, alors que l’enjeu est précisément la dette.
Dans une négotiation syndicale avec la fonction publique, vous n’hésitez pas à ajouter quelques centaines de millions aux deux milliards déjà de trop en période de déficit sur la carte de crédit des Québécois, en autant que tout ce passe dans le calme anesthésiant libéral dans le sommeil du G-oublié.
Dans une élection complémentaire comme dans celle de Vachon, quoi de mieux d’autobus financés par un donnateur du Parti libéral anonyme amenant les retraités au bureau de vote par anticipation, suivi d’une promenade dans un Centre d’achat.
Pas nécessairement une république de banane; une république de blé dinde serait mieux dire dans notre climat végétatif
M. Goyette, vous soulevez un bon point au sujet du G-8 et du G20. À la faveur d’une bière, je me demandais il y a quelques minutes qu’elle était la justification économique d’un tel déploiement de force, d’autant plus que Sarkozy dit qu’il peut organiser la sécurité d’un sommet chez lui pour 10 fois moins cher qu’Harper.
Comparons un scénario de casse pour 150 millions (beaucoup de casse!) et des dépenses de sécurité de 150 millions — assez pour assurer la protection des dignitaires — ou la méthode Harper à 1 milliard de sécurité pour quelques millions de casse, on conclut rapidement que l’argent a mal été dépensé.
Et, avouons-le, le spectacle était médiocre. Un plan mort-né sur la santé maternelle avec des engagements recyclés, quelques résolutions du Jour de l’an sur les déficits publics qui seront bientôt oubliées… Sans parler du ridicule spectacle de centaines de brutes casquées qui cernent quelques dizaines d’étudiants en train de faire un sit-in.
M. Harper aurait mieux fait de méditer sur le chapitre XVII du Prince: «[…] le prince qui veut se faire craindre doit s’y prendre de telle manière que, s’il ne gagne point l’affection, il ne s’attire pas non plus la haine».
Lorsqu’une grande partie d’une population ne joue plus son rôle en démocratie, comme ne pas voter, les politiciens véreux en profitent. C’est pour cela l’adage: « Si tu ne t’occupes pas de la Politique, Elle s’occupera de toi ». Les milliards $ déboursés pour les G8 et G20 sont pris dans votre poche (donc aussi dans la poche des Québécois qui n’avaient pas droit au chapitres dans ces évènements).
Puisque l’on parle du G-8 et du G-20, il est bon de dire que si nos » démocraties » souhaitent reprendre les commandes de l’économie, dans tous ses aspects, il faut que les gouvernements reprenent possession de leur Banque centrale. Le Président W. Wilson a affirmé que la plus grosse bourde de son administration a été de céder le contrôle de la Banque centrale. Il n’a pu, il n’a su corriger le tir. Tant que les Banques centrales demeureront au service des hommes d’affaires de tout accabit, l’économie sera entre les mains de socio-psychopathes n’ayant cure du bien publique et n’ayant aucune valeurs morales.
Sans cette mesure fondamentale, tout n’est qu’écran de fumée, de la poudre aux yeux, mensonge après mensonge. On se leure et on nous leure.
À n’en pas douter, ces indicateurs que sont pour la participation citoyenne, le pourcentage de citoyens se prévalant de leur droit de vote ainsi que le pourcentage de ceux qui s’impliquent politiquement, soit par leur membership, soit par leurs dons aux partis, montrent une désaffection certaine pour le style et les fondements de la démocratie telle qu’elle s’exerce ici à présent. Pourtant, cette distance n’est pas dans la nature des choses, ni dans une tendance séculaire irrémédiable. Le montrent à l’évidence les participations nettement plus fortes aux élections quand des projets motivants et porteurs prennent le devant de la scène. Tel fut le cas lors des référendums au Québec, soit pour la nationalisation de l’électricité, soit pour décider du sort de la Nation québécoise, et tel fut aussi le cas lors des dernières élections américaines.
Quant à cet indicateur qu’est le membership des partis, nul doute que les récentes allégations de corruption dans l’obtention des contrats ou des manœuvres pour détourner de leur objectif les lois encadrant les dons aux partis politiques sont pour quelques choses dans sa baisse. Pourquoi se demandera le citoyen ordinaire irais-je contribuer de mes dons à un parti qui ouvre sa caisse et ses bras à des donateurs anonymes beaucoup plus fortunés que je ne suis ! . Ils peuvent certainement se passer de mes oboles se dira-t-il certainement.
Pour ce qui est de cet indicateur de la participation citoyenne qu’est le pourcentage de citoyens se prévalant de leur droit de vote, le constat est encore plus sévère pour les tenants de la démocratie telle qu’elle se reflète dans les pratiques de maintenant. En effet, soit cette baisse indique un je-m’en-foutisme teinté de cynisme, soit elle indique une recrudescence de lucidité qui fait en sorte que cette absence indique une réflexion en suspends dans l’attente de faire porter ses choix sur des programmes et des politiques beaucoup plus radicales. Ce fossé, ce ne seront certainement pas les appels des politiciens en faveur de la vertu qui pourront le combler.