@ Anne-Marie Cadieux & Jacob Tierney.
Dans La Presse de ce matin, le cinéaste anglo-montréalais Jacob Tierney (The Trotsky) décrit la société québécoise comme trop «fermée» sur elle-même et son cinéma comme sans anglos, ni immigrants…
Une enième belle occasion pour représenter la société québécoise comme nettement moins «ouverte» à la diversité que dans le reste du pays…
Mais avant de verser dans ce sport national, rappelons ce qu'on semble avoir oublié, soit que le 8 mai dernier, dans Le Devoir, Jacob Tierney formulait la même critique envers le cinéma made in Toronto: «Comme anglophones de Montréal, on n'existe pas dans le cinéma des francos, précise Jacob Tierney. Dans celui des Torontois non plus.»
http://www.ledevoir.com/culture/cinema/288562/jacob-tierney-et-compagnie
Quant à la «nostalgie» que J. Tierney critique aussi dans le cinéma québécois, le fait est que même les plus grands cinémas nationaux, et même très commerciaux – dont le cinéma américain -, font également, entre autres genres, des films à thématiques historiques. Même le cinéma canadien-anglais le fait.
Après tout, le monde n'a pas commencé en l'an 2000…
Surtout, en bout de piste, le cinéma québécois, dans toutes ses variantes, est de plus en plus reconnu et respecté. Autant par les auditoires du Québec qu'à l'étranger. Il est reconnu parce qu'un certain nombre de ses films sont bons, mais aussi parce qu'il parle aux Québécois et au reste du monde.
Pour ce qui est de la «diversité» dans le cinéma québécois, elle s'installe. Doit-on d'ailleurs rappeler, une fois de plus, que contrairement au reste du Canada et du continent, l'«intégration» de nouveaux arrivants à la majorité ne date en fait que de la fin des années 1970, soit en bonne partie avec l'adoption de la Loi 101?
Et en passant, c'est quoi le pourcentage d'anglophones à Montréal qui vont voir ou vont louer des films en langue française, qu'ils soient québécois, français ou autres? Est-ce qu'on s'interroge aussi là-dessus? Pourtant, de nombreux Montréalais francophones vont voir et louent des films en anglais et ce, même s'ils n'y sont encore moins représentés que les anglophones dans les films québécois…
******************************************************************
(*) Voir aussi ce qu'en dit Stéphane Laporte sur son blogue:
http://blogues.cyberpresse.ca/laporte/2010/07/06/a-la-defense-du-cinema-quebecois/?u
*******************************************************************
@ Photo: Jacques Grenier, Le Devoir.
Coïncidence? Je lisais en fin de semaine votre excellent livre « L’invention d’une minorité ». Je n’ai pu m’empêcher de trouver une similitude entre les déclarations de M. Tierney et le discours dominant de l’élite anglo-montréalaise des années 1980 et 1990 que vous décriviez si bien.
L’expression » Les deux solitudes » ne date pas d’hier. Lorsque l’intégration, non seulement des néo-québécois, mais aussi des anglophones qui n’ont jamais voulu se contaminer à notre contact, sera réussie, il y en aura le plus naturellement du monde dans nos films. Non pas comme des vilains, comme on l’a vu dans certains de nos films, mais comme des copains à part entière comme je l’ai vécu à\aux Trois-Rivières avec mes amis bilingues qui fréquentaient le High School.
Les anciens anglophones n’ont jamais voulu s’identifier aux Québécois de souche, les Pures-laines. Non! Ils ont préféré vivre en parallèle, en nous regardant du haut de leur suffisance d’êtres supérieurs, fils de conquérants, vivant parmis les indigènes insignifiants et méprisables.
On récolte ce que l’on sème. Depuis le départ des irréductibles, après la victoire du PQ :-), les anglos qui sont restés, et ceux qui sont revenus, s’intègrent d’avantage que leurs pères et leurs ancêtres. Le processus est lent mais il est en marche. Eventuellement, graduellement, ils seront des nôtres. Rome ne s’est pas fait en un jour et l’amitié, la fraternité se fera avec le temps.
Je ne préconise pas l’assimilation bête et brutale, je préconise la reconnaissance et l’appréciation de la différence enrichissante, pour les uns et pour les autres. A leur contact, notre esprit s’ouvrira d’avantage, et à notre contact, ils nous apprécieront d’avantage de leur côté. C’est gagnant \ gagnant. Personne ne perd et tout le monde y gagne. C’est-y pas merveilleux!
Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Amen!
Je suis d’accord avec cette impression de repli sur soi-même. Je ne suis pas un amateur de cinéma, car je préfère le théâtre. Quelqu’un a déjà dit que le théâtre était le miroir de la société. Pourtant, l’image renvoyée par ce miroir me semble être « plus blanche que blanche » lorsque j’assiste à un spectacle de théâtre français. J’ai toujours constaté avec désolation que l’on sort du « 100% pure laine » et du « tricoter serré » seulement lorsque je fréquente les salles offrant du théâtre anglais. J’ai l’impression que nos metteurs en scène ne font pas beaucoup de place à ces acteurs membres de minorités visibles ou de groupes ethniques.
N’y voyez aucune trace de discrimination, mais il n’y a pas que la langue qui semble faire problème. Sans en connaître les détails, il semblerait même que le gouvernement offre des subventions aux compagnies théâtrales qui ouvrent leurs portes à certains groupes d’acteurs peu favorisés. J’ai l’impression de m’aventurer sur un terrain glissant en répondant à ce blogue, mais le cinéma et le théâtre ont quand même un lien de parenté. Le repli sur soi-même est une preuve de faiblesse et non pas de force. Cela me semble aller plus loin que cet éternel débat entre francophones et anglophones.
Je ne suis pas du tout d’accord avec vous, madame Legault. Le cinéma québécois va très mal. Qu’est ce qu’on fait au cinoche ici? Des biopics merdiques, des films de peur pathétique, des films à l’esthétique télévisuelle, fait par des incultes. Polythecnique que vous avez aimé c’est de la merde, il n’a gagné aucun prix international, c’est un film local qui parle à un public hyper restreint. Le cinéma d’ici est fait par des incultes et géré par des gérantes de Wallmart.
(Autoflagellation ne prend pas de trait d’union.)
@ M. Parisien: vous avez entièrement droit à votre point de vue. C’est le propre d’une démocratie de pouvoir différer d’opinions et de le faire dans le respect.
Je trouve le jugement de M. Laporte un peu léger. Le cinéma québécois, comme tous les autres d’ailleurs, a son lot de chef d’oeuvres, de bons petits films, de films médiocres et de navets. Et puis, les goûts, comme les couleurs, sont subjectifs. N’empêche que bon an mal an, certains de nos films font bonne figure à Cannes, Berlin ou Venise. Ils ne doivent pas être tous si mauvais que ça.
Quant à Tierney, son Trotski, sorti le 14 mai, a fait 144 000 $ au box office québécois en trois semaines. Ce qui est plutôt moyen. Est-il déçu? Peut-être.
Box office québécois de 2010:
http://filmsquebec.over-blog.com/pages/Box_office_des_films_quebecois_de_2010-2280685.html
Tous les cinémas représentent d’une certaine façon la culture du pays. S’ouvrir au monde ne signifie pas « se tasser » en faveur d’un autre mais veut dire aussi « j’existe ».
Je pense sincèrement que monsieur Tierney manque de nuances… Restons-en là pour le moment.
Les majorités anglophones du continent intègrent (multiculturalisme ou pas) les populations immigrantes dans la langue anglaise. Le Québec français piégé dans le Canada ne connaît pas ce succès d’intégration, c’est par des dispositions législatives attaquées par la cour suprême de Pise à Ottawa que les Québécois défendent leur langue.
Quoi qu’il en soit, notre cinéma n’est pas si blanc. Il y a des films québécois ou le thème de l’immigration est abordé. Mention ici de l’Ange au goudron de D.Chouinard.
Le cinéma québécois se cherche par ailleurs, il emprunte à la vie quotidienne avec couleur d’ici des thèmes plus ou moins à l’américaine.
Malgré une sensibilité catholique de gauche sociale un peu pesante avec fenêtre sur la souveraineté pour sa couleur politique, seuls les films de Bernard Émond comme scénariste ou réalisateur, camarade de Pierre Falardeau m’apparaissent fascinants comme ceux aussi du polyvalent Robert Morin. À part Émond et Morin, la nouvelle génération de cinéastes me laisse froid sans doute en apprentissage.
Polytechnique comme contre-exemple, un film pareil pouvait servir à quoi? Un individu au lieu de diriger son désespoir contre lui-même seulement par le biais du suicide a transformé en boucs émissaires des jeunes femmes assassinées par sa main non responsables de la tragédie familiale qu’il a pu vivre. Traiter un sujet pareil, la tuerie dans son fracas demande un scénario béton et une mise en scène impeccable. Ce n’est pas le cas de Polytechnique dont le sujet tragique se traite souvent mieux dans des études entre la psychologie et la sociologie.
Attention donc à un cinéma québécois trop commercial dû aux enveloppes de Téléfilm Canada qui n’aime pas un cinéma québécois trop porté sur l’histoire. Comme par hasard.
http://www.commeaucinema.com/sitesphp.php3?site=16938&page=fiche&nominfos=16938
On se calme un peu, comme dirait le premier Stéphane Laporte cité par madame Legault.
Quant au second Stéphane Laporte qui s’exprime ici, il faudrait me dire ce que vous connaissez exactement du répertoire cinématographique québécois pour le résumer aussi sommairement a son aspect le plus commercial.
Citation de Tierney tirées de l’article de La Presse (qui est beaucoup plus axé sur les complaintes du réalisateur que sur le film, contrairement a l’article du Devoir, en passant) :
«Le cinéma québécois, c’est blanc, blanc, blanc. C’est homogène! C’est gênant. Regarde les films qu’on fait au Québec: 1981, C.R.A.Z.Y., Polytechnique… Ce sont de bons films, mais ce sont des films tournés vers le passé. C’est la glorification de la nostalgie. Tout était donc plus intéressant avant. Il y a quelque chose de malsain là-dedans.»
Okayyyy…. Soit le monsieur blanc, rappelons-le quand même, n’a pas vu les films qu’il cite en exemple, soit il ne sait pas ce que veut dire le repli sur soi, soit le personnage de Trotsky s’est emparé un peu trop de sa tête.
Premièrement, parce que TOUS les films mentionnés ne font absolument PAS l’apologie débile ou complaisante du passé plus ou moins lointain des québécois pure laine qui s’ennuient des filles de Caleb.
Come on, man !
Deuxièmement, Ricardo Trogi, c’est un réalisateur « pure laine » au sens ou l’entend Tierney ? Ce réalisateur formé a l’école de la Course Destination Monde est un symbole du repli sur soi au Québec ?!
Say whaaaat ????
Troisièmement, il faut être assez « sauté sur le crinque » pour prétendre que Polytechnique est un film qui glorifie le passé des québécois de souche ! On aurait préféré un drame sur les survivants de la tuerie de Dawson pour faire plus multiculturel ??
Je suis désolé, mais c’est un peu trop exagéré a mon goût cette accusation-la, saupoudrée de mauvaise foi.
—
Pour moi, Tierney a réalisé un film québécois au même titre que n’importe quel autre film produit avec des artisans d’ici et d’ailleurs par notre industrie et nos fonds publics. (Le nous incluant tous les contribuables sans distinction.)
Par conséquent, la filmographie de Tierney vient enrichir notre cinématographie et porte a l’écran une réalité « inhabituelle » ou plus « méconnue » jusqu’ici.
Mais pour l’amour du ciel, laissons le temps au temps car la loi 101 ne date que de la fin des années 1970 ! Et ce, grâce a une initiative du parti Québécois.
Cela dit, le cinéma canadien ET le cinéma québécois est déjà assez « formaté » comme c’est la par nos bons fonctionnaires qui financent ou approuvent les scénarios; qu’on n’y ajoute pas en plus des clauses de discrimination positive afin de refléter l’univers de tout le monde au détriment de la majorité…
—
Autre citation tirée du même journal :
«Regarde la soirée des Jutra. C’est blanc! C’est francophone! C’est ça le Québec? Si tu es un jeune Haïtien de Montréal, est-ce que tu vois une place pour toi là-dedans?»
– J’ai regardé « Peau Blanche » a Télé -Québec récemment, le grand, et ce long-métrage mettant en vedette au moins trois jeune québécois d’origine haïtienne était présenté de la manière suivante :
Festivals et récompenses
Meilleur premier film canadien au Festival international de Toronto ; Prix Claude-Jutra aux Génie 2005 (meilleur jeune réalisateur) – Meilleur film canadien au Festival du cinéma indépendant et de la vidéo de Victoria (BC) – Présenté au festival du film fantastique de Gérardmer en 2005 et à celui de Neuchâtel en Suisse la même année.
Arrive en ville, comme on dit…
Et qui traitait qui d’inculte déjà, ICI ?
—
Finalement, lorsque Tierney va jusqu’à se plaindre que le Québec ne produit pas de film comme « Le Prophète », les bras m’en tombent !
« Le Party » est un film coup de poing très critique envers le milieu carcéral et la société quebecoise dans son ensemble, en plus d’aborder les thèmes de la liberté, la pauvreté et l’abus de pouvoir sans concession.
J’imagine que c’est le fait que l’immigrant ou l’anglo billingue ne soit pas le centre de l’attention du public qui gene Tierney également.
Mais, encore la, est-ce que, sérieusement, le réalisateur français du Prophète a choisi un immigrant maghrebin pour refléter une réalité multiculturelle ou bien parce qu’il ne pouvait passer outre le fait que mettre en scène un franco de souche aurait été bien moins crédible et bien moins riche comme personnage central déchiré par la loi et sa spiritualité ?
De plus, L’Ange de goudron, ce n’est pas une production mexicaine, a ce que je sache !
Dernière chose : j’ai vu L’esquive et même si on y voyait une France que je reconnaissais a peine; je n’ai pas été assez imbécile ou tarla pour ne pas y voir le quartier défavorisé ou j’ai grandi : Hochelaga-Maisonneuve.
Bref, pousse mais pousse égale quand tu n’es que le réalisateur d’une intelligente comédie… La diversité s’en vient mais les oeuvres importantes se réalisent quand même au Québec et dans le ROC et ailleurs. Mesrine, qui s’en vient, est une co-production prometteuse, non ?
En réaction à la sortie méprisante du mari de la gouverneure générale contre les Québécois. J’ai rédigé cela.
(…) Cette histoire de nationalisme égale racisme est toujours associée aux nations sans État ou dépourvu d’État central. C’est la maîtrise d’un État complet par une nation qui lui procure la reconnaissance internationale qui lui fait défaut autrement. La Flandre en Belgique semble le comprendre plus que jamais après l’élection d’un parti flamand souverainiste il y a peu. Les Québécois, les Flamands, les Basques, les Palestiniens ou sur une échelle réduite, les Amérindiens aspirent au respect des nations autres. (….)
Voilà ce que Lafond et Tierney devraient faire l’effort de comprendre. C’est trop facile d’accuser des nations en bloc d’être renfermés et xénophobes sans considérer d’abord les faits réels et ensuite les circonstances relatives qui prédisposent les dits peuples à un certain renfermement. Richard Desjardins dans son documentaire pour (parler de cinéma justement) sur les Amérindiens d’entrée de jeu a admis la solitude entre blancs et autochtones en Abitibi résultat des décisions politiques à Ottawa et à Québec qui ont privés au fil des décennies les premières nations des deux tiers de leurs terres. Qu’ à priori, les Amérindiens ne veulent rien savoir des blancs cela peut se comprendre depuis 1492 c’est un génocide physique ou culturel qui leur à été infligé.
C’est trop facile pour un cinéaste anglophone de Montréal de se rendre à Los Angeles en terrain océanique yankee hollywoodien pour cracher son venin contre les -indigènes- avec lesquels il serait obligé de cohabiter. La majorité des films québécois ne sont pas des francs succès, la majorité du cinéma mondial lui même concurrencé par les nouvelles technologies dont l’ordinateur polyvalent ne connaît plus d’âge d’or. La magie du cinéma n’étant plus ce qu’elle était, il est fort plausible que The Trostky se casse les dents aussi.
Sur Robert Morin. N’oublions pas le Nègre: super bon film sur la fabrication des boucs émissaires, le traitement infligé à un jeune noir donc thème sur le racisme donc les accusés sont des Québécois pure laine.
Et puis, le cinéaste Kim NGuyen que j’ai oublié tout à l’heure pourvu de talent et qui n’est pas plus de souche que R.Trogi. M.NGuyen a réalisé dernièrement La Cité qui ne se passe pas au Québec du tout!
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/cinema/201004/02/01-4266961-kim-nguyen-la-cite-de-la-peur.php
http://www.panorama-cinema.com/html/critiques/neg.htm
Bonjour
Suite à sa défaite cuisante d’hier en élection partielle dans le comté de Vachon, Jean Charest doit se faire son propre cinéma sur l’écran noir de ses nuits blanches.
http://www.youtube.com/watch?v=ixnOV7vsLmc
Encore du chialage envers la culture québécoise francophone. Pourtant je me souviens très bien d’une entrevue que l’excellent acteur canadien Colm Fiore avait donnée à la radio francophone lors d’une campagne de promotion pour le film Bon cops Bad cops. L’acteur avait mentionné qu’il trouvait merveilleux le support et l’intérêt que le publique francophone avait envers son cinéma contrairement au publique anglophone du pays envers le cinéma canadien anglophone. Il mentionna que le cinéma anglophone était moribond et le très peu de place qu’il occupait dans les salles de cinéma du ROC.
C’est bien connu la culture canadienne anglophone est avant tout américaine. La télé, le cinéma et la musique de consommation vient d’abord des USA. Même les artistes de la chanson comme Neil Young, Diana Krall et même Leonard Cohen ont du réussir aux States avant d’être reconnus chez-eux !
Le film » The Trosky » est d’abord un film anglophone pour un publique anglophone donc canadien. Monsieur le réalisateur sait très bien qu’en dehors du Québec son film n’aura pas grand succès car ses compatriotes canadiens anglais préfèrent les produits made and USA !
Concernant le propos de Stéphane Laporte qui dénigre le cinéma québécois francophone il doit être un des premiers à consommer USA d’abord ! Faudrait aussi qu’il nous démontre que le cinéma canadien anglais qui n’intéresse personne au pays est supérieur au cinéma québécois francophone !
Faudrait aussi réaliser une recherche a savoir lequel du cinéma canadien anglais ou québécois francophone est le plus blanc et xénophobe !
nous serions probablement surpris !
Encore du Québec bashing. On dirait que c’est à la mode de ces temps-ci.
Regarder un film, pour moi c’est avant tout un divertissement. Alors je trouve un peu fumistes tous ceux qui ne réclament de notre cinéma québécois que des chefs d’œuvres. J’ai vu plusieurs films québécois qui bien aussi bons que la plupart des films américains qui récoltent des millions de dollars.
J’ai vu des films japonais et d’autres aussi ( par exemple ceux d’igmar Bergman) probablement parmi les meilleurs du cinéma international. Leur a-t-on reproché d’être tissés serrés ou d’être trop blancs ou trop japonais?
Franchement la masturbation intellectuelle ne me fait pas jouir, pas du tout …
Les anglophones que je connais d’ici, qu’ils soient allophones ou de parents Canadians sont les plus fermés culturellement parlant. Fermés? Ignorants plutôt , c’est encore pire. Que de la musique américaine sirop, des films de guns hollywoodiens ou des tarteries dysneyennes du genre Avatar ou le bien et le mal s’affrontent.
Au moins au Québec, il y a des francophones qui s’intéressent à la littérature sud-américaine, à la musique arabe, au théâtre ou au cinéma polonais, etc.
Recensez parmi vos connaissances anglos, ceux qui ont déjà vu un film de Godard, de de Jeunet et Caro, de Fellini, de Scolla? Recensez maintenant les francos qui connaissent ces réalisateurs et qui connaissent en plus les réalisateurs américains ou anglais Lynch, Kubrick, Woody Allen, Coppola, Scorsese.
Inutile, j’ai déjà fait le constat. Les francos lisent, voient et écoutent tout ce qu’on leur propose, les anglos pensent qu’ils sont seuls au monde et que le reste du monde est folklorique.
Hey Jacques,
« Les anglophones que je connais d’ici, qu’ils soient allophones ou de parents Canadians sont les plus fermés culturellement parlant. Fermés? Ignorants plutôt », Tu es un cultivateur qui vien de la Grande Region de Quebec…….est-qu’il y a des anglophones la? Seriousement !
Chaque fois que quelqu’un critique quelque chose de québécois, cela devient automatiquement du « Québec bashing« .
Pourtant, Tierney a fait exactement la même critique envers le ROC face au cinéma et à la culture québécoise en général sans que personne au ROC l’accuse de « Canada bashing«
Mme Legault gagne sa vie en parcourant minutieusement les médias du ROC pour trouver des critiques du Québec et les monte en épingle sous la rubrique générale de « Québec bashing« pour ensuite illustrer le mépris du ROC envers le Québec et vlan, un autre bon argument pour l’indépendance.
Je trouve tout cet exercice intellectuellement malhonnête, M. Despins en fait l’illustration magistrale ci-haut. Comme si personne au Canada ne connaissait Jean-Luc Godard ou Gabriel Marques. Comme si au Québec il n’existait pas toute une industrie culturelle populaire « sirop« proportionnellement tout aussi importante au Québec qu’ailleurs.
C’est ça le nationalisme dans ses élans négatifs. On finit par croire qu’on est meilleur que les autres, ça manque toujours de perspective et d’objectivité.
Ce qu’il faut considérer dans ce genre de réflexions, ce n’est pas le fait que des personnages de tel ou tel type figurent au générique, mais la vision du monde qu’ils représentent et par ricochet, celle de leur créateur. En effet, il est facile d’imaginer des scénarios impliquant des personnages de toutes les couleurs, mais qui s’inscrivent dans une vision du monde rétrograde et conservatrice. Hollywood nous a habitués à ce genre de scénarios insipides et surtout, carrément réactionnaires. Les noirs de service, les personnages caricaturaux y sont légions. Pis encore, dans cette production mainsteam, il n’y a pratiquement jamais de personnages incarnant une vision du monde vraiment critique. Alors, ce qu’il importe de considérer dans les propos de ce cinéaste à la critique un peu courte, ce n’est pas le fait de trouver des anglophones dans un film québécois, mais bien plutôt la manière qu’ils y sont qui compte.
Par ailleurs, si notre cinéaste philosophe, créateur du Trotsky n’est pas qu’un fantaisiste, il serait le premier à reconnaître que son sujet le mettait aux premières loges pour incarner socialement et politiquement la place des Anglo-Québécois dans la société québécoise. Qui plus est, il était le mieux placé pour le faire et en donner toute la portée politique. Mais voilà, il a été incapable ou n’a pas voulu le faire. Pour s’en disculper, il a recours à la bonne vielle recette de s’en prendre aux autres pour ses propres faiblesses.
Toutefois, il y a un aspect marquant à cet esclandre, puisque notre homme nous montre sociologiquement, à travers sa vision du monde telle que véhiculée par son film, que les Anglo-Québécois se sentent orphelins de leurs deux mondes de référence, de celui de la majorité anglophone canadienne dans laquelle ils se sentent absents au dire même du cinéaste, et de celui aussi de la majorité francophone du Québec qu’ils refusent de considérer comme telle, une majorité.
Le cinéma Québecois est aux mains de propagande Canada dirait avec raison Pierre Falardeau , le cinéma canadian ignore complètement les Québecois dans ses personnages et imite avec ses films bas de gamme le cinéma US .
Radio Canada nous prive du cinéma français en achetant à peine trois films par année sur les 260 nouveaux films français chaque année .
Et le cinéma Québecois aurait avantage à sortir des ruelles et des personnages bas de gamme pour nous montrer des véritables histoires , nous montrer la beauté des Québecois et surtout les paysages fabuleux du Québec et devrait aussi utiliser un langage international pour pouvoir mieux se vendre dans les 60 pays de la francophonie et dans toutes les Alliances française dans tous les pays du monde .
Comment peut-on reprocher aux Québécois de faire des films québécois? Les Français ne font-ils pas des films français? Les Italiens des films italiens? Les Anglais des films anglais? etc.
Les films, les romans les plus universels sont essentiellement locaux. C’est ce qui rejoint l’universel, le local. La couleur locale fait facilement le tour de la planète, c’est bien connu. Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo, se passe bien à Paris, et pourtant son succès est universel. La même chose pour Les Misérables. Cette accusation est du plus haut ridicule.
Je n’ai pas vu The Trosky au cinéma. Je le louerai en DVD. Le cinéma québécois n’a pas a rougir de son parcours. Il est normal, point final. Nous avons le droit de parler de nous, comme tous les peuples qui ont les moyens de faire du cinéma.
Soyons fier de notre cinéma. Oui, il y a des » déchets « . C’est normal. Comme dans le lait, il ne peut y avoir de crème sans le petit lait. Qui s’en plaint?
Vivre nous autres! 🙂
Si le cinéma québécois ne s’intéresse pas beaucoup aux anglophones et aux communautés ethniques montréalaises c’est peut-être simplement parce que ces communautés ne s’intéressent pas à nous et qu’elles sont fondamentalement sans grand intérêt. C’est quoi cette manie de toujours croire que parce qu’on est différent on est nécessairement intéressant?
Et puis cette quoi cette manie de s’autoflageller et de se cracher sur nous-mêmes aussitôt qu’un petit frustré croit intelligent de critiquer les québécois. N’en déplaise à Jacob Tierney tous les cinémas du monde, y compris le sien, sont ethnocentriques et nombrilistes. C’est normal qu’on traite de ce qu’on connaît le mieux, donc de nous et des nôtres, et qu’on ne s’intéresse pas trop à ce qui est loin de nous et sans grand intérêt. Les insatisfaits n’ont qu’à se faire leur propre cinéma.
Dans sa sortie dans La presse Jacob Tierney mentionne et je cite :
Des gens me disent que je peux toujours déménager à Toronto, mais je ne veux pas aller à Toronto! C’est chez moi, Montréal !
Fin de la citation
Et voila le fond du problème. M. Tierney a une vision à courte vue de la société Québecoise, une vision strictement urbaine et MONTRÉALISTE !
Le MONTRÉALISME ? Vous connaissez ?
Il s’agit de cette doctrine voulant que Montréal soit le centre de l’univers québecois et que tout ce qui se passe sur cette île doit inconditionellement modeler l’ensemble du Québec pour le présent et le futur.
On apelle cela “L’effet de densité” ( de la population ).
L’effet de densité crée une distortion de perception qui rend l’analyse objective plus “diffuse”.
C’est ainsi que selon le dogme Montréaliste, l’urbanité multiculturelle de Montréal génère des individus ayant un niveau de conscience supérieure parce qu’exposés jour après jour à la diversité et ceux-ci ont la mission divine d’illuminer de leurs pensée multiculturaliste, le reste du Québec, ce peuple provincial ignare, inculte et surtout qu’elle honte ….ethniquement trop homogène.
Combien de fois dans sa vie Jacob Tierney a visité Sherbrooke, Val D’Or, Trois-Rivières, Québec, Saguenay, Baie-Comeau, Sept-Iles, Montmagny, Rivière Du Loup, Gaspé, Carleton ou Rimouski.
Il a certainement visité fréquemment New york et Toronto,
Urbanité oblige ! Québec quelques fois peut être, mais pour le reste du Québec ? j’en doute fortement.
La réaction de M.Tierney est ce qui se fait de mieux comme expression de la doctrine Montréaliste !
Jacob Tierney devrait tout d’abord admettre que Montréal et ces particularités fait parti du Québec mais ….. Montréal à elle toute seule, n’est pas le Québec et ne sera jamais le Québec..
et
Il devrait faire du tourisme …… partout au Québec.
Dieu que nous sommes masochistes dans ce pays! Pourrions-nous arrêter cinq minutes de nous entredéchirer sur des questions d’identité et de culture? J’ai beaucoup voyagé, je m’intéresse énormément aux autres cultures, et je puis affirmer que la société québécoise n’est ni meilleure, ni pire qu’une autre. Je ne vois pas plus de repli identitaire ici que dans la France de Sarkozy et LePen, ou les États-Unis du Tea Party. Le fait est que nous vivons une époque difficile, que nous avons perdu de nombreux repères et que chacun se raccroche à ce qu’il peut, en fonction de ce qu’il connaît ou ce qu’il croit savoir.
Je ne cautionne pas du tout les propos de ce jeune réalisateur, mais j’en ai un peu marre des lynchages publics. (Je viens moi-même de faire un Pierre Falardeau de moi — paix à son âme! — en m’attaquant dans ce blogue avec virulence à un personnage connu, et je le regrette amèrement. Non que je renie mes propos sur le fond, mais la forme était inutilement virulente et grossière.)
Je pense qu’il y a un peu de vrai et beaucoup d’exagération dans les propos de Jacob Tierney. Et je pense que Mordecai Richler, à qui on l’a comparé, était un vieil enquiquineur, mais aussi un remarquable écrivain. Et maintenant, si on se contentait d’aller voir « The Trotsky » en respirant par le nez? Allez, tous ensemble : OOOOMMMM…
Peace! 😉
Dernière remarque, si vous me le permettez : si notre cinéma peut parfois sembler un peu « frileux », c’est qu’il est terriblement pauvre. Beaucoup de cinéastes d’ici, même parmi les plus brillants et les plus connus, sont obligés de renoncer à tourner faute de budgets. Et les critères d’évaluation de ceux qui tiennent les cordons de la bourse sont souvent nébuleux, et leurs exigences pour le moins contraignantes, voire invasives…
Par contraste, la scène musicale montréalaise est fascinante depuis quelques années. Des groupes anglos comme Arcade Fire, The Dears, The Stills, The Besnard Lakes et tant d’autres nous font honneur ici et à l’étranger, au coude à coude avec des francophones comme Karkwa, Malajube et bien d’autres. Et le plus beau, c’est que tout ce monde-là s’épaule, s’entraide, collabore ensemble au lieu de s’affronter. Art beaucoup plus démocratique que le cinéma parce qu’il exige considérablement moins de ressources matérielles et financières, la musique populaire d’ici nous offre le plus bel exemple de ce que pourrait être le « vivre ensemble », chez nous, par-delà les clivages politiques ou la barrière de la langue. Quand je vois des expériences comme Karkwatson (Karkwa + Patrick Watson), je me sens vraiment fier d’être québécois.
Au lieu de toujours chialer, comptons nos bénédictions : elles sont plus nombreuses qu’on ne le croit.
Bravo Alain! 100% D’accord
Mon cher John, je ne suis pas un cultivateur, il n’y en a plus au Québec, ce sont tous des producteurs industriels. Mais néanmoins, si j’étais vous, je ne prendrais pas ce qualificatif pour tenter d’insulter quelqu’un. Vous l’employez dans le sens d’ignare., comme en Europe on traite quelqu’un de paysan ou en Grèce, de Béotien. C’est un peu méprisant pour les gens de Québec
De plus, oui j’habite à Québec, mais sachez que je ne suis pas né ici et il n’y a pas que Montréal dans la vie. Et je ne suis pas un adepte des radios poubelles de Québec, j’écoute plutôt Radio Cadenas, puisque ce sont mes impôts qui permettent l’existence de cette radio, tout comme les vôtres.
J’ai aussi vécu plusieurs années en Europe et à Montréal. Quand je vous parle d’ignares anglophones je ne vous inclus pas nécessairement, j’émets une généralité. Comme toute généralité blesse la singularité, voilà, je vous ai débusqué, Monsieur l’anglophone qui parle français 🙂
Ne me tenez donc pas rigueur de mes jugements de valeur, tout comme je ne tiens pas compte des vôtres sur les gens de Québec, qui ne sont ni mieux ni pires que les gens d’ailleurs. Ciao!
Écoutez, pour ne pas tomber dans l’énumération bête et méchante, résumons : oui, il y a des comédiens issus de communeauté culturelle au Québec et oui, on les voit dans nos téléromans et films. À leur agent de les vendre. Ensuite, oui on peut se lever un matin à Montréal et dire : y’a 4 asiatiques sur mon trottoir, pourquoi y’en a pas 4 aussi dans ma tévé?
Des gens frustrés y’en a partout et des victimes aussi. Le cinéma québécois, puisque nous parlons du cinéma québécois est résumons-le ainsi : un foutoir de films plus ou moins plates qui a de la difficulté à se trouver un public.
Elle est assez récente l’association « blockbuster » et cinéma québécois (je pense à Bon Cop, Bad Cop, par exemple… film que je n’ai pas aimé, en passant), mais c’est une bonne idée!!!
Je crois effectivement qu’il faut faire avant tout des films que les gens veulent voir… que vous y mettiez des chinois ou pas! 😉
Après ça oui, vous pouvez critiquer et dire que telle peintre ne peint pas assez de femmes, que tel écrivain n’écrit pas assez de beaux rôles de modèles masculins, que tel musicien ne compose pas assez de valses, que tel humoriste ne parle pas assez de politique…
Ce matin dans le Métro, le comédien Jay Baruel en ajoute lui aussi… Ayoye, là oui c’est sûr, nos cinéaste vont maintenant se presser pour lui offrir des rôles…
Merci Jacques
Tu as changer ton profile, bien fait. Quand tu as ecrit, » »Les anglophones que je connais d’ici, qu’ils soient allophones ou de parents Canadians sont les plus fermés culturellement parlant. Fermés? Ignorants plutôt » Si mois j’ai ecrit » Les francophones que je connais d’ici,qu’ils soient francais ou de parents Quebecois sont les plus fermes culturalement parlant.Fermes? Ignorant plutot » Ton reaction ?
Cette sort d’ objectification de communite anglophone du Quebec et monnaie courante et j’ai trouve ca triste. C’est tous.
Jacob Tierney est un sacré hypocrite. Ou un aveugle qui s’ignore. Il faut vraiment avoir du front tout le tour de la tête pour affirmer comme il le fait que le cinéma québécois est fermé aux anglos-québécois et aux minorités ethniques alors que les anglos-québécois ont tout fait pour détourner les immigrants de la majorité de langue française en utilisant la cour suprême du Canada pour démolir un à un les articles de la loi 101. Cette loi devait favoriser l’intégration des immigrants à la majorité de langue française du Québec. Or, la puissante minorité Canadian de Montréal a entrepris une guérilla judiciaire contre la loi 101 afin de rendre cette loi inopérante. Résultat : en 2010, les immigrants s’intègrent plus spontannément à la minorité de langue anglaise du Québec, ce qui lui permet de maintenir son poids politique et de continuer d’affaiblir le Québec français.
Florent Marquis
Québec
Bonjour John,
On va finir par devenir amis si ça continue 🙂
Le problème avec l’écrit, c’est qu’il n’y a pas cette réaction spontanée du dialogue oral qui nous fait rectifier le tir quand on émet une opinion tranchée.
Bien sûr que ça me vexerait si tu écrivais » Les francophones que je connais d’ici, qu’ils soient français ou de parents Québécois sont les plus fermés culturellement parlant. Fermés? Ignorants plutôt ».
Les Québécois se font régulièrement traiter de racistes dans les journaux anglophones. On devrait se blinder contre les insultes et hausser les épaules, mais chaque fois, on le prend personnel. Nous ne sommes pas racistes pourtant, plutôt bon enfant mais un peu sur la défensive devant la mer anglophone qui nous submerge.
Ta réaction fut la même et je comprends. Tu n’es pas concerné par mon commentaire. L’anglophone concerné ne lit pas le Voir.
L’anglophone concerné consomme de la culture américaine, tout comme la majorité des peuples de la terre. J’aurais dû le préciser au lieu de m’en prendre à l’autre solitude canadienne. C’eut été moins vexant pour toi qui parle français, et pour tous les autres qui suivent ton exemple.
Pour mon profil de cultivateur, c’est une blague trop longue à expliquer.
Mais comme je respecte les cultivateurs, je n’ai pas voulu me mettre à dos les honorables gens de cette profession, en plus des anglos 😉
Le titre d’allumeur d’incendie me sied mieux.
Ciao, l’ami 🙂