Ceci n'est pas de la censure…
Du moins, c'est ce que le porte-parole du maire de Montréal-Nord explique en entrevue avec Le Devoir, lequel rapporte ce matin l'annulation – présumément suite à des «pressions politiques» -, d'un «tableau vivant» portant sur la corruption internationale dans le cadre du Grand Charivari de dimanche soir, tenu à Montréal. Un tableau «mis en scène par une centaine de citoyens de Montréal-Nord, jumelés dans ce processus de création à l'animatrice Julie Snyder ainsi que l'artiste local Sergio Gutierrez.»
Voir: http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/292900/satire-edulcoree-au-grand-charivari
Disant avoir craint que cet arrondissement soit associé ainsi à des histoires de «corruption», le porte-parole a aussi indiqué ceci: «Les thèmes abordés font l'objet de discussions. Sur la corruption internationale, nous pensions que ce sujet était inopportun et aurait été dénaturé (…).»
Si le fait que des détenteurs du pouvoir politique aient «jugé» du caractère opportun ou inopportun d'un thème comme la corruption, «internationale» ou non, n'est pas de la censure, on se demande ce que c'est.
Le porte-parole pose aussi une question: «En quoi un arrondissement d'une ville qui n'est pas un pays, peut-il aborder un tel sujet?». Pourquoi alors ne pas avoir simplement «suggéré» de retirer le qualificatif «international» du thème du tableau?
Le thème dérangeant fut remplacé par celui, rapporte toujours Le Devoir, de l'«exploitation des contribuables par les gouvernements» – un thème tout de même particulier pour un simple «arrondissement» et habituellement cher aux opposants de l'État dit providence.
Et un thème qui, de toute évidence, n'a pas troublé le politique autant que le thème de la corruption, dont on parle pourtant beaucoup par les temps qui courent… et en effet, pas seulement au Québec….
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En prime, un petit quizz sur la question en question…
Qui a dit ceci? (Ces citations proviennent de cinq personnes différentes)
1- «La classe politique n'est pas corrompue.» C'est seulement un «certain laisser-aller», de «mauvaises habitudes»…
2- «Il n'y a pas de scandales, franchement!»
3- «Ces temps-ci, les politiciens traversent une période difficile. Il y a beaucoup de cynisme et ça ne me rend pas heureux». 4- «À mon avis, il y a un délire de l'éthique.» 5- «On n'a pas le droit d'être cynique!» Je posterai les réponses demain, mais je suis sûre que vous pourrez les deviner bien avant… ****************************************************** @ Illustration: http://przyborowski.unblog.fr/files/2009/05/censure.jpg |
Bonjour Madame Legault,
Si ma mémoire est exacte, c’est Lucien Bouchard qui a formulé ces réflexions à la faveur d’une récente sortie publique. (Préparerait-il sa rentrée en politique? Le ciel nous en préserve!)
Quoi qu’il en soit, il me semble que la classe politique se déshonore un peu plus chaque jour et que la démocratie est plus menacée que jamais, non seulement chez nous mais ailleurs dans le monde – je songe, notamment, à la France de Sarkozy, à la Russie de Poutine, à l’Italie de Berlusconi, trois pays qui se targuent de démocratie mais qui sont sous la coupe d’autocrates paranoïaques, ennemis de la liberté d’expression tant au sein de la population que dans les médias en général. Ici, nous ne sommes pas en reste, bien entendu, avec « Control Freak » Harper à Ottawa et « Pas de Commission d’Enquête » Charest à Québec.
C’est extrêmement triste pour les hommes et les femmes — nombreux, j’en suis sûr — qui se sont engagés en politique par profonde conviction et ont su se préserver des tentations du pouvoir. Malheureusement, ils et elles sont éclaboussés par les comportements déplorables de leurs collègues parmi les plus haut placés.
Non seulement nous avons le droit d’être cyniques, mais nous avons toutes les raisons de l’être. Aller voter, dans ces conditions, relève de l’acte de foi. Et c’est bien là la plus grande menace contre la démocratie : bafouée, avilie, souillée, dévoyée, elle perd progressivement son sens, ce qui ouvre la voie à tous les abus. Dégoûtée, la population se désintéresse de la chose publique, et d’autres s’en occupent à leur avantage exclusif… ce qui alimente plus encore le cynisme ambiant. Un parfait cercle vicieux.
Je regardais de vieilles vidéos de RBO avec ma fille et je me disais qu’aujourd’hui, un groupe d’humoristes qui voudrait caricaturer ainsi des pubs, des chansons, des émissions et des personnalités connues serait vite noyé sous une avalanche de poursuites judiciaires. En une vingtaine d’années à peine, les choses ont bien changé… et pas pour le mieux.
Pourquoi ne suis-je pas surpris d’apprendre qu’en 2010, à Montréal, dans le cadre d’un festival d’humour, on censure des citoyens qui s’apprêtent à dénoncer par le rire la corruption qui règne dans les hautes sphères du pouvoir?
Notre monde est devenu fou, et je crois que la démocratie telle que nous la connaissons arrive à la fin de sa vie utile. Il est grand temps de la réinventer, avant que les vrais cyniques qui nous dirigent n’aient fini de la balayer sous le tapis… Chaque atteinte à nos droits et à nos libertés est un clou de plus enfoncé dans le cercueil de l’État démocratique… ou de ce qui en reste.
Personnellement, je dors de plus en plus mal la nuit.
@ Petite précision: ces cinq citations viennent de cinq personnes différentes…
A part une, elles sont toutes reliées à Paul Desmarais, de près ou de loin… Ais-je tort?
Au début, j’aurais juré qu’elles étaient toutes sorties de la bouche de députés libéraux à Québec.
Bonne vacance Mne Legault.
» Personnellement, je dors de plus en plus mal la nuit. » Vous aussi! 🙁
Lorsque les politiciens se mettent à juger de ce qui est acceptable en expression artistique, on atteint la censure, la dictature.
Tous les grands dictateurs avaient leurs conceptions de ce qu’était l’art. Leur ouverture d’esprit était légendaire : il était fermé. Lorsqu’il s’agissait de pièces, on prétextait que la salle prévue pour la représentation présentait soudainement un risque inacceptable en cas d’incendie. Ce qui n’était pas le cas pour la pièce précédente ni pour la suivante. Si c’était un livre, on avançait l’ordre publique qu’il ne fallait pas troubler par des révélations dangereuses pour les dirigeants, par des accusations » gratuites ». Tous les prétextes sont bons pour interdire.
La réaction des autorités de cet arrondissement a attiré les regards sur eux. Ce qui ne serait pas arrivé s’ils s’étaient tenus cois. Ou l’art de se faire remarquer. Quels imbéciles.
Des journalistes, la police, qui n’auraient jamais songé à jetter un coup d’oeil sur cette administration se feront un devoir de la scruter à la loupe. L’art de se tirer dans le pied.
La poule qui chante est celle qui pond. Même les annimaux de la ferme font le lien. Ces oeufs ne font pas vieux os. Ils passent à la casserole, façon de parler.
Ces imbéciles auraient mieux fait de laisser passer, comme le roseau fait avec le vent : plier. Ce eut été plus sage, plus intelligent. Maintenant, le signal a été donné, et par eux en plus. Ils vont s’en mordre les doigts… 🙂
La suite sera intéressante.
Désormais, au Canada, on ne peut plus manifester, même pacifiquement contre l’ordre mondial, et on ne peut, à Montréal-Nord, jouer pour dénoncer la corruption internationale. Voltaire, Beaumarchais avaient beaucoup d’ennuis avec la censure de leur époque. Et à l’époque, ce n’était pas la démocratie.
Si on juge l’arbre à ses fruits, nous sommes revenus à la dictature. Ça va être beau!
Il faut demeurer vigilant et combattant. Il faut dénoncer ces atteintes à nos droits gagnés de hautes luttes par nos ancêtres. La démocratie a été le prix du sang. Nous n’avons pas à remettre ça.
Vigilance constante.
@ M. Goyette: en effet, vous donnez là un indice de taille! Par contre, je ne suis pas encore tout à fait en vacances… La chronique de la semaine sera en ligne demain, comme à l’habitude…
Parlant de censure, vous vous rappelez un certain Maire Drapeau qui a fait disparaître des oeuvres d’art qui ne lui plaisaient pas??? Ce « Monsieur » n’a jamais répondu non plus au Juge Malouf… Il est aussi responsable de la mise en scène de la « fuite de capitaux » du Québec la veille des élections de 1970. Mais le fait que tout ce « beau monde » fasse partie de l’entourage des Desmarais et du PLQ (autant que du PLC) n’est que pure coïncidence, je vous l’assure…
En lien avec vos questions madame Legault; je reconnais les propos de Lucien Bouchard et ceux de Mario Dumont. Enfin, si M. Goyette est de si bon conseil, j’en attribuerais le reste aux éditorialistes d’un certain quotidien.
Par ailleurs et si je ne m’abuse, l’an dernier, la seule évocation du mot « corruption » par une citoyenne, dans l’enceinte de l’Hôtel de Ville de Montréal, entraîna la fermeture pure et simple du micro qu’elle utilisait et marqua la fin de son intervention…
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Pour ma part la réplique dont la lecture m’a le plus troublé est parue dans un quotidien de la rue Saint-Jacques à Montréal… l’article portait sur une certaine agence privée embauchant d’anciens officiers du SPVM. On y lisait la confidence candide d’un ancien officier allant comme suit:
«Les policiers n’ont pas l’habitude de ramasser les factures».
Personnellement, cette déclaration là, pour ce qu’elle évoque de la culture du milieu policier et des potentielles dérives éthiques pouvant en découler… cette déclaration là a quelque peu troublé mon sommeil…
Bonnes vacances à vous madame Legault!!!
@ Objecteur Conscient
Lucien Bouchard a été invité au Domaine Sagard par Paul Desmarais.
Il en reste au moins deux facilement reconnaissable, mais pas les moindres.
http://www.ameriquebec.net/actualites/2010/02/20-le-vrai-visage-de-lucien-bouchard-ou-celui-de-paul-desmarais.qc
La corruption, qu’ossa donne ?
Toute cette histoire de censure et de corruption me fait penser au fameux monologue de Patrick Huard probablement intitulé « Farme ta yeule ! »
Vous vous rappelez le gars qui donne des conseils a ses chums pour que ceux-ci n’aient pas trop de mésaventures lorsqu’ils parlent avec leur blonde ?
Eh bien, en politique, aujourd’hui, on en est rendu a ce point précis du long séjour vers la démocrassie: la scène politique (et publique) est remplie de « taouins » qui nous disent avec un air enfirouapeur et un sourire angélique (j’exagère pour le sourire dans le cas de certains PM) que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles, que voter c’est croustillament important, que certaines mauvaises langues encouragent le cynisme et le mépris de la chose politique, etc.
Et c’est sans compter l’appel au sang neuf, les solos de violon sur la nouvelle génération perdue dans son militantisme vert pomme, les vertus de l’état dividende – parfumé a la fragrance Lise Va*hier – qui fait passer le service public pour un gros Distribution aux Consommateurs qui a besoin de se transformer en Wallmard*. Downsizez-moi le Q, mon brave, ou sous-traitez moi de cave, j’adore ce-la !
Et ce n’est pas tout ! Il y a les nostalgiques de la haute société canadienne-franseizième siècle qui trippent encore sur la soiree canadienne et croient, dur comme fer, dans leur cerveau trois-pièces chauffé pas éclairé avec un gros garage, qu’il faudrait gérer les hôpitaux comme un Vieux Duluth.
« Tsé, le gros, la prochaine fois que t’es malade, ne te demande pas ce que ta république de bananes peut faire pour toé, pense a ce que tu peux faire pour les deux mains de Jean Charest sur le chapelet du néo-libéralisme et apporte ton sac de couchage, comme d’autres apportent leur vin au restaurant, quand tu te rendras a l’hôpital. C’est un peu plus encombrant qu’un peigne ou une brosse a dents, je l’avoue, Ephrem, mais c’est pratique quand même ! »
Sérieusement, avec un gouvernement provincial qui achète le vote des citoyens avec des places en garderies, imaginez ce qu’on pourrait se donner comme pays si des citoyens pouvaient se payer le luxe d’offrir a certains politiciens des places en prisons ?
Et dire que la plupart des gens n’en demandent pas tant: seulement une « petite commission d’enquête » de rien du tout sur le financement des partis politiques au Québec…
D’ailleurs, je suis certain que la ministre de la justice peut faire un pastiche de la pub du Club Med avec une idée de même, non ? Trente secondes de témoignages a la commission Gomery sur le scandale des commandites, imaginez six mois ou un an de confessions sur le financement du parti libéral provincial…
Ah oui, c’est vrai, madame aussi n’a pas vraiment le droit de parole a l’assemblée nationale quand l’opposition lui pose des questions sur les « allégations » de corruption puisque c’est le leader du gouvernement qui fait le service pour deux en sermonnant – sans aucun pourboire de leur part, en plus, bande de gratteux! – chacun des députés qui essaient d’avoir une crucifix de vraie réponse sur ces nombreuses allégations de corruption qui entache la réputation de SON gouvernement – et non de TOUTE la classe politique – avec les deux mains sur les chèques de voyage du premier ministre.
Enfin, a part se faire nommer grand timonier du Québec par son propre parti et voyager a l’étranger plus souvent que le PM du Canada-mon-pays-mon-profit, qui lui est si cher, qu’est-ce que Jean Charest fait de son pouvoir de PM exactement ?
Ah oui, c’est vrai! Il est encore occupé a vendre son « budget historique » avec Raymond Bachand, monsieur 62% en personne…
« L’économie d’abord, OUI. », qu’ils disaient, les petits singes avec les mains sur la bouche, les yeux et les oreilles, lors des dernières élections précipitées par les conditions météo d’une économie spéculative qui déchire sa chemise en public et s’arrache les cheveux en privé…
« Les copains d’abord, OUI. » aurait mieux fait l’affaire des Québécois, non ?
Misère… Jamais le Québec n’a eu une telle crise de conscience politique, de ce type-la, en même temps qu’un tel déni de justice dans toute son histoire collective récente. Je précise « histoire collective » parce qu’un pays ne se fait pas tout seul, a coups de focus group, derrière les portes closes.
Vivement le grand air et l’ouverture des écuries pour la population du Québec ! Nous avons une fierté, comme un jeune étalon encore jeune et fringuant, qui a le goût de prendre le champs afin de VOIR devant lui se profiler quelque chose de plus grand que la petite cour arrière, méprisée d’un océan a l’autre du « pays », comme l’est si bien notre « province », caricaturée dans certains « grands » quotidiens canadiens…
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Les réponses d’un « mal élevé »:
1- «La classe politique n’est pas corrompue.» C’est seulement un «certain laisser-aller», de «mauvaises habitudes»…
Pourquoi pas André « syndrome de Pinocchio » Pratte ? Non, mieux que cela: Nicolas « Napoléon » Sarkozy, qui répondait a un sondage qui révélant que 68% de la classe politique française était corrompue… en 2008 !
2- «Il n’y a pas de scandales, franchement!»
On dirait du Lysianne « gros bon sens BCBG » Gagnon… mais je vais miser sur la ministre des transport. Ils ont sûrement le même « lunettier ».
3- «Ces temps-ci, les politiciens traversent une période difficile. Il y a beaucoup de cynisme et ça ne me rend pas heureux».
Jean « golf ball » Chrétien, qui vient de rater son coup de départ sur le 18e trou, près de l’auberge Grand-Mère…
4- «À mon avis, il y a un délire de l’éthique.»
Mario « génie en herbe » Dumont, qui a toujours le doigt rapide sur la tétine
5- «On n’a pas le DROIT d’être cynique!»
Lucien « avocat de profession » Bouchard chantant sa propre version de « Qui a le droit » en imitant le trémolo de Patrick Bruel
1-Lucien Bouchard
2-Maire de Montréal
3-Maire de Québec
4-Mario Dumont
5-? Monique Jérôme Froget??
Je n’ai pas le temps de faire de recherches, mais il me semble impossible que le maire Labeaume ne soit pas dans le tas.
Sa pensée plane en tout cas.
Aristote ramène tout à l’essentiel: Qui contrôle l’État au profit de qui ?
En France une histoire d’évasion fiscale de haut niveau tourne à l’affaire d’État.
Un ministre chargée de combattre l’évasion fiscale obtient de Mme Bettencourt (plus grosse fortune de France) qu’elle engage sa femme pour l’aider à faire de l’évasion fiscale. La milliardaire est enregistré à son insu par son major d’homme alors qu’elle s’entretient avec son gestionnaire de fortune. Des informations compromettantes sont enregistrées. Et publiés par Médiapart (Le journal Le Monde les ayant refusé). La comptable de son gestionnaire de fortune en rajoute. Des enveloppes brunes ont été distribuées à « des politiques » dont un certains Sarkosy.
Pour suivre le déroulement du dossier, je me suis abonné à Mediapart (9 Euros) . Ce qui est implicite devient explicite: En France, les grands réseaux d’argent contrôle l’État avec la complicité de leurs pions politique. Ce qui vaut pour la France de Sarkosy vaut aussi pour le Québec de Charest. Qu’on en commun ces deux là: Ce sont des pions politique de Paul Desmarais.
Mediapart est un journal publié uniquement sur internet, qui a été fondé par des ex journalistes du journal Le Monde; et, qui vit uniquement des abonnements, sans publicité, ce qui garantie son indépendance.
Mme Legault, je vous suggère de prendre un abonnement d’un mois pour pour découvrir ce que ce journal vraiment indépendant peut accomplir pour défendre l’intégrité des institutions. Un espoir pour demain.
http://www.mediapart.fr/
Peut-être suis-je quelque peu déconnecté à l’égard de ce qui « amuse » aujourd’hui…
Ce qui amuse et, conséquemment, se trouve tout à fait à sa place dans le cadre d’une activité se qualifiant, aux dires de ses organisateurs, de « carnaval d’été ».
De la sorte, voilà qu’aux défilés, clowneries et diverses manifestations joyeuses typiques de tout carnaval, on aura apparemment voulu prendre un peu d’expansion vers de nouveaux thèmes qu’on aura, semble-t-il, jugé susceptibles d’ajouter à la rigolade de l’événement.
Entrée en scène, donc, de la « corruption internationale ». De quoi pouffer de rire des heures durant, certainement. Et un sujet cadrant à merveille avec l’idée de carnaval, en plus! Très étonnamment, toutefois, quelqu’un n’a pas été du même avis et n’a pas trouvé la chose tellement hilarante…
Un cas manifeste de censure, c’est évident.
Mais qu’à cela ne tienne, on s’amusera alors grâce au thème presque aussi rigolo de « l’exploitation des contribuables par les gouvernements ». Quels bons moments en perspective!
Pourtant, en ce qui me concerne, je peine encore à trouver une quelconque pertinence tant à la « corruption internationale » qu’à « l’exploitation des contribuables par les gouvernements » dans le cadre d’une manifestation festive telle qu’un carnaval.
Déconnecté, vous dis-je…
Me semble que M. Perrier a raison ici. Tant qu’à faire, pourquoi ne pas profiter des carnavals québécois pour dénoncer l’avortement, ceux qui sont pour, ceux qui sont contre; la torture américaine et canadienne par des tiers; la violence familiale; la pauvreté, le Sida; les violeurs en série ou à l’unité; la piraterie aérienne et principalement, le fromage Cheez Whiz.
La véritable censure bloquerait aussi les oreilles et le nez car si nous sentons et entendons sans pouvoir voir et parler nous pourrons tout de même dénoncer les crimes impunis des commandités , des magouilleurs mafieux expert en financements illicites , des partisans de Charest, pour faire reculer le Québec, de l’envahissement de nos villes par des maires fédéralistes, du contrôle de presquer tous nos médias ewt leur anglicisation de la généralisation de l’anglicisation de la culture au Québec .
Tiens, une petite pause « on est sept millions faut se parler »…
@ monsieur Laporte: votre culture politique est plus profonde que votre connaissance du répertoire du cinéma Québécois, cela dit sans vouloir vous offenser, car je préfère quelqu’un de plus éveillé politiquement que quelqu’un qui a de la culture « artistique » sans se soucier de politique… ou de la charge parfois subversive et utopiste de celle-ci. Bref, quand on ne s’occupe pas de la politique, la politique s’occupe de nous quand même, etc. (Je suis un grand admirateur de feu Gérald Godin et de Lamartine, pour ceux que cela intéresse: écrire sans provoquer ou espérer le changement, c’est pas trop mon fort.)
@ monsieur Bousquet: j’admire votre dévouement pour notre système politique imparfait et j’avoue que vous n’avez pas tort lorsque vous dites, comme monsieur Perrier, qu’un festival estival ne devrait dériver ni d’un bord ni de l’autre de la querelle politique… Mais ce que certains considèrent être un motif de chicane de plus, d’autres le perçoivent comme un autre signe avant-coureur du « toi, tais-toi », si cher a un certain Duplessis (le cardinal de Richelieu avait aussi ce même nom de famille, quelle « drôle » de coïncidence… Je sais, je suis un drôle de mousquetaire mais, que voulez-vous, on ne se refait pas!)
@ Jean-Claude Pomerleau: vous êtes bien informé de la politique canadienne et française ainsi que des liens affairiste et bitumineux qui unissent les deux maisons royales et républicaines, mais il ne faut pas oublier pour autant que le nationalisme d’ici doit se dissocier autant, sinon plus, du souverainisme français que du souverainisme d’ascendance british pour sortir du folklore pequiste.
Autrement dit, pour être un véritable facteur de changements localement tangibles, globalement équitables et « profitables » pour le plus grand nombre de Québécois ayant choisi la voie de l’indépendance et celle d’une manière de gouverner concrètement alternative et participative. La décentralisation du pouvoir sera toujours aussi pertinente, selon moi, dans un Québec souverain que dans un Canada désuni.
@ objecteur conscient : tout comme vous, je suis assez songeur face a une récupération très peu écologique (hier, on aurait dit catholique) du personnel de la SPVM par les services de sécurité privée, mais Pinkerton n’est pas une entreprise plus que centenaire pour rien, n’est-ce pas ? Les premiers manifestants, mis en scène par l’incontournable Jack London dans The Iron Heel en fait foi… Si jamais on trouve que les anarchistes exagèrent en brassant un ti-peu la démocratie de cristal ou de vitrine qui nous tient lieu de « gouvernement responsable ».
Mais puisque j’ai commencé ma tournée en parlant de cinéma, je vais finir de dérouler ma bobine personnelle en revenant a Falardeau.
Ce bon vieux Falardeau. Je l’aime bien le bonhomme mais j’étais pas capable de résister au yogourt Liberté Méditerranéenne. Trop cochon et trop riche, si vous voulez mon avis. Bon en diable comme dirait la première interprète du fromage a tartiner Philadelphia… On peut en faire de la trempette de cette affaire-la, y paraît… C’est ce que me dit ma blonde, en tous cas.
Tout cela pour dire que je me disais toujours, en regardant le bonhomme faire des pieds et des mains pour faire des films avec le soutien de Téléfilm Canada, qu’il aurait été bien plus utile et efficace de prendre tout ce généreux financement populaire engouffré dans un film sur les patriotes et le consacrer entièrement a la Cause immédiate de l’indépendance du Québec. Une indépendance qui donne le goût de pousser la Liberté un peu plus loin sur le chemin des incendies d’hier jusqu’au bout d’un quai, de Natashquan a Chateauguay, planté pieds nus dans l’aube d’un temps nouveau.
Simplement, le temps d’atteindre la fin d’un autre siècle, arrêter de jouer aux auto-tamponneuses et véritablement placer « notre argent a l’endroit ou notre bouche se trouve », comme dirait les Angliches.
Notre bouche, comme celle-la même de bouche dont parlait Frontenac a Québec, et cette bouche cousue qui peut si bien tirer sa langue fourchue du fourreau et déchirer le mensonge tricoté serré de l’enfirouapage multimédia et pluri-centenaire qui nous met a genou devant tous les minuit-Chrétien du monde…
Beau dommage, pareil… Le combat politique est bien mal défendu, de nos jours. Et le plaisir croit pourtant avec l’usage. L’usage de la langue de Molieere, de Shakespeare, de Cervantes et bien d’autres encore !
Ah, combien de fois j’ai rêvée d’une révolution de velours pour ma patrie demanchés par les bien-pensants du dimanche ? Gaston Miron et Pierre Bourgault sur la même table de chevet, il me semble que cela éclaire bien, entre chien et loup, les espoirs-festivals d’un peuple qui comprend son destin en cessant de jouer les moutons a chaque St-Jean Baptiste…
Ou êtes-vous donc, bande de calic*es, les defroques du lundi au vendredi de la matraque ? Vous qui saviez aussi bien séduire les hommes que vous pouviez chanter la pomme au femmes, dans les vergers interdits gardé par le clergé et si mal clôturée par les études classiques ? Ou avons-nous remisés notre désir de vaincre et notre humanité face a autant de comportements indignes d’être endossé ? Les bâtisseurs d’eau ont-ils besoin d’autant de repos et d’amusements qu’ils en ont toujours besoin autant qu’on pouvait jadis compter de porteurs d’eau dans la province ? Je me le demande, des fois… Quand « je me souviens » n’est pas qu’une devise de plaque de char allégorique.
Des soirs, j’ai pas vraiment l’*me a la tendresse, mais j’ai toujours ben du coeur a l’ouvrage quand on empeche du monde d’avoir du fun sur une murale pour se changer le mal de place… A ce que je sache, on écrivait bien sur les murs des choses bien plus provocantes dans les années 1970, non ? Et on en est pas mort…
La France de Sarkosy n’est pas différente de celle de Victor Hugo. Le capital et les politiques ont toujours couchés dans le même lit. La seule exception, 1936, élection du Parti Socialiste. Les capitaux ont fuit la France pour trouver refuge à l’étranger, en Suisse pricipalement. Dieu merci, l’invasion allemande est venue remettre les choses à leur place. (ironie)
Au Québec, au Canada, aux USA le capital et le politique font bon ménage, à nos frais. Le cul et la chemise vont toujours de pair.
J’aime beaucoup suivre ce qui se passe en France. Ils ont des sciècles d’avance sur nous sur ce qui est répréhensible, condamnable, criminel. Nous, dans le Nouveau-monde, suivons de loin, mais dans les mêmes pas. Nous ne valons guère mieux. Nos capitalistes, banquiers, financiers se chauffent du même bois qu’eux. La bête humaine, quoi.
Profitons des droits que l’on nous abandonne encore, pour le moment, pour gueuler notre indignation. Si la tendance se maintient, viendra le jour où nous serons au Goulag, nous aussi, pour avoir osé protester trop vertement. Au moins, on sera en bonne compagnie. 🙂