Jeudi, à la Commission parlementaire de la culture et de l'éducation sur le projet de loi 103 sur les écoles dites «passerelles», l'ancien chef de cabinet de René Lévesque, Louis Bernard, a présenté ce qu'il a appelé une solution de «compromis» entre les positions du gouvernement et celle du PQ.
(Et portez-y bien attention parce que ce jeudi matin, la ministre responsable, Christine St-Pierre, a déclaré ceci en commission: «c'est une avenue, à mon avis, qui devrait être privilégiée». Quant au critique de l'opposition officielle, Pierre Curzi, il affirmait qu'après réflexion, la proposition de M. Bernard «n'a pas de bon sens».)
Donc, la «solution» suggérée par Louis Bernard dans son mémoire est celle-ci: «Au moment de l'inscription d'un enfant dans une EPNS (école privée non subventionnée) de langue anglaise, ses parents devront produire une déclaration solennelle écrite à l'effet que cette inscription n'a pas pour but de contourner les exigences de la CLF (Charte de la langue française) mais s'inscrit dans le cadre d'un parcours scolaire complètement prévu au sein d'institutions qui ne sont pas subventionnées. De cette façon, le parcours scolaire authentique de l'enfant sera précisé dès le départ (et non a posteriori).»
Par contre, «si, malgré cette déclaration initiale, une demande est faite, en vertu de l'articel 23(2) de la Charte canadienne des droits, pour un transfert dans une école de langue anglaise subventionnée, la personne chargée par le ministre d'examiner cette demande ne pourra l'accepter que si la preuve lui est faite qu'un tel changement dans le parcours scolaire prévu de l'enfant est justifié par un changement intervenu depuis la déclaration initiale dans les circonstances affectant l'enfant ou la famille.»
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Malheureusement, cette «solution» ne tient tout simplement pas la route. Et ce, pour deux raisons.
Primo: de quel droit un État exigerait-il une «déclaration solennelle écrite» de parents francophones ou allophones qui, du moment où le projet de Loi 103 aurait été adopté, seraient considérés par cette même loi comme parfaitement libres d'inscrire leur enfant à une école anglaise privée non subventionnée?
Secundo: quels parents accepteraient de signer une telle chose alors que dans les faits, la plupart inscrivent à grand prix leur enfant dans une école anglaise privée non subventionnée précisément dans le but express de s'en servir ensuite pour obtenir un certificat d'éligibilité à l'école anglaise subventionnée?
Bref, la «solution» est inapplicable parce qu'elle va à l'encontre même de l'intention du gouvernement, qui est de «baliser» et non d'«interdire» la possibilité d'«acheter» le droit à l'école anglaise subventionnée en passant au préalable par une école anglaise privée non subventionnée.
Retour sur le vrai problème
Car, comme j'avançais dans mon billet dMhier, le vrai problème à régler est le suivant: le passage onéreux d'un enfant par une école privée anglaise NON subventionnée ne doit pas permettre aux parents francophones et allophones de s'en servir par la suite pour ce qui, dans les faits, revient à «ACHETER» pour cet enfant un certificat d'éligibilité (*) lui donnant alors droit de fréquenter une école primaire ou secondaire de langue anglaise subventionnée, qu'elle soit privée ou publique. Un point, c'est tout. On ne saurait permetter à quiconque d'«acheter» un droit constitutionnel.
Retour à 2002
Mais pour mieux comprendre cette problématique des écoles passerelles, il importe aussi, je crois, de remonter au pourquoi de la décision du gouvernement Landry en 2002 de mettre fin à cette échappatoire à la Loi 101 en adoptant le projet de loi 104. (Lequel fut adopté par tous les partis).
Pour ce faire, je citerez des extraits de la présentation du projet de loi 104 que faisait le 28 mai 2002 à l'Assemblée nationale, la ministre responsable de l'époque, Diane Lemieux.
(Vous verrez à quel point ce projet de loi s'adressait directement à la nécessité de régler le «vrai» problème dont je fait état ci-haut. Le tout en préservant le droit des parents francos et allos d'inscrire leur enfant à une école privée anglaise non subventionnée, mais en leur interdisait dorénavant que cela serve à «acheter» le droit de passer ensuite à une école anglaise subventionnée, publique ou privée.)
Par contre, la Cour suprême l'ayant invalidée en 2009, il demeure quelques avenues possibles, dont, entre autres:
-
soit adopter à nouveau la section de la Loi 104 sur les écoles passerelles en la protégeant cette fois-ci du bouclier de la clause dérogatoire;
-
soit étendre la Loi 101 aux écoles privées non subventionnées, ce qui, possiblement, nécessiterait aussi la clause dérogatoire.
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Donc, citons quelques extraits éclairants de la présentation faite par la ministre en 2002:
Ce projet de loi 104 «apporte également des correctifs plus que nécessaires au chapitre de la langue d'enseignement afin que le passage à l'école privée non subventionnée de langue anglaise ne serve pas de passerelle vers l'école anglaise publique ou privée subventionnée».
«La question de la fréquentation de l'école privée non subventionnée comme passerelle vers l'école publique ou l'école privée subventionnée de langue anglaise soulève également problème. Il en résulte de plus en plus de situations où des enfants, après avoir fréquenté une école anglaise privée non subventionnée, soient déclarés admissibles, ainsi que leurs frères et leurs soeurs, à l'enseignement public ou privé subventionné en langue anglaise. Le nombre d'enfants qui ont été déclarés admissibles à l'enseignement en anglais en achetant en quelque sorte ce droit n'a cessé d'augmenter. Depuis 1997, plus de 4 000 enfants, y compris les frères et les soeurs, ont été déclarés admissibles à l'école publique anglaise ou à l'école privée subventionnée par ce procédé.»
«Il est temps de mettre fin à cette situation. Pour ce faire, le projet de loi n° 104 vient préciser que les études faites par un enfant ou par un des ses frères ou une de ses soeurs dans une école privée non subventionnée ne peuvent pas être prises en compte pour déterminer si cet enfant est admissible à l'enseignement en anglais dans une école publique ou une école privée subventionnée. Ainsi, un enfant ne pourra plus être déclaré admissible à l'école anglaise publique ou privée subventionnée par l'enseignement qu'il a reçu ou qu'il reçoit dans un établissement privé non subventionné ou encore en invoquant l'enseignement reçu dans un tel enseignement par un de ses frères ou l'une de ses soeurs.»
«M. le Président, vous me permettrez de rappeler que le principe de la fréquentation de l'école française pour les études primaires et secondaires vise principalement à favoriser l'intégration linguistique des allophones à la société québécoise majoritairement de langue française.»
«L'importance des dispositions de la Charte de la langue française relatives à la scolarisation en français n'est plus à démontrer. Elles doivent continuer de jouer un rôle déterminant en matière d'orientation linguistique vers la société d'accueil majoritairement de langue française au Québec. Cette fréquentation de l'école dispensant l'enseignement en français, langue commune de la société québécoise, par les jeunes allophones au Québec ne fait pourtant que traduire une situation qui prévaut naturellement par la force des choses dans le reste du Canada, aux États-Unis et dans plusieurs autres États. Pour la réaliser au Québec, il a fallu l'induire par la Charte de la langue française à cause de la force d'attraction qu'exerce l'anglais. Encore aujourd'hui, cet acquis demeure fragile, puisque certains s'emploient à contester sans relâche le principe de la scolarisation en français au Québec.»
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La «solution» Mulcair:
Quant au député du NPD, Thomas Mulcair, il proposait ceci en commission:
Permettre aux enfants dont les parents remplissent déjà les conditions constitutionnellement reconnues qui leur donneraient accès à l'école anglaise subventionnée, d'être «réputés» par la Loi comme ayant droit à un certificat d'éligibilité à l'école anglaise subventionnée même s'ils ont choisi de fréquenter au préalable une école anglaise non subventionnée.
Ce qui, normalement, ne s'appliqueraient ni aux parents francophones, ni aux parents allophones et/ou immigrants.
Comme dirait un gars du Lac : « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »
La solution Bernard m’apparait comme un autre exemple de la frilosité d’une certaine élite à prendre les mesures nécessaires pour assuré un peu plus l’avenir du caractère francophone de la nation québécoise.
De quoi donc a peur M. Bernard. De l’opinion internationale ? D’une réprimande de l’ONU ? Des hauts cris d’un Canada jouant les vierges offensées ?
Je crois qu’il n’y a qu’une chose à faire dans ce dossier. En fait une chose en trois chapitres. Pour les deux premiers je reprends exactement votre texte Mme Legault:
1.
[…] adopter à nouveau la section de la Loi 104 sur les écoles passerelles en la protégeant cette fois-ci du bouclier de la clause dérogatoire;
2.
[…] étendre la Loi 101 aux écoles privées non subventionnées, ce qui, possiblement, nécessiterait aussi la clause dérogatoire.
Et j’ajoute un troisième point :
3. Étendre l’application de la loi 101 aux études collégiales en s’appuyant, s’il le faut sur la clause nonobstant de la Charte.
Je réitère que je ne vois aucune raison objective de se priver d’une clause de la Charte qu’on nous a imposée, donc dont nous avons aucune responsabilité quant à son existence.
Je suis donc contre la proposition frileuse et timorée de M. Bernard.
«L’absence de volonté et la lâcheté devant l’action représentent de grands défauts pour les dirigeants alors condamnés à l’impuissance.»
[Jiang Zilong]
Mieux vaut affronter la cour penché des canadians car aux demi mesures ils trouveront toujours des failles pour introduire l’angliocisation avec nos impôts fédéraux
Pourquoi ne pas affirmer que seules les familles de passages au Québec, pour des raisons professionelles, sont étrangères à la Loi 101. Tous les autres habitants du Québec sont assujettis à la Loi 101.
Ce serait trop simple, sans doute.
Question: Que fait-on avec les enfants issus d’un couple mixte? Un pere anglais et une mere francophone? Les enfants sont bilingues…
Au Québec, c’est le français qui est menacé. Donc, on protège le français. On envoit les enfants des couples mixtes aux écoles françaises.
Si les enfant sont bilingues, comme vous dites, ils liront en anglais, ils écouteront la télé en anglais, la radio en anglais, ils auront des amis anglophones bilingues et ils iront au cinéma, DVD en anglais. Je ne crains pas l’assimilation bête et brutale pour ces enfants. Ils baignent dans une mer anglophone. Leur survie d’anglophones est assurée.
Lorsqu’un État place les «droits» de certains au-dessus des citoyens, c’est-à-dire à leurs frais et à leurs dépens, il ne s’agit plus de droits, mais de privilèges. En effet, le droit à l’éducation de base pour tous est respecté. Rien à voir donc avec les accommodements raisonnables qui permettent d’éviter qu’une partie de la population soit incapable de jouir de ses droits. Alors qu’est-ce qui justifie qu’on finance le transfert linguistique de certains? On s’ennuie de la Rhodésie ou quoi?
Donc, M. Bernard, si je vous comprends, vous dites que si je suis un anglophone de souche et que je marie une francophone, je perds mon droit d’éduquer mon enfant en anglais…
Je ne peux m’empêcher de trouver ça un peu insidieux…
@ Petite précision pour répondre à vos interrogations.
Au Canada, depuis 1982, c’est l’article 23 de la Charte canadienne des droits qui édicte les critères d’accès aux écoles de langue française dans le ROC et de langue anglaise au Québec (exception faite de 23(1)a qui ne s’applique pas au Québec.
Et ces critères d’accès s’appliquent aux parents et non aux enfants. Donc, un enfant ou des enfants d’un couple «mixte», dont UN des parents se qualifie selon les critères édictés par la Charte canadienne, peut obtenir au Québec un certificat d’éligibilité lui donnant droit à fréquenter l’école primaire et secondaire de langue anglaise, subventionnée, qu’elle soit privée ou publique.
Donc, au Québec, se qualifient «les citoyens canadiens» «qui ont reçu leur instruction, au niveau primaire, en français ou en anglais au Canada et qui résident dans une province où la langue dans laquelle ils ont reçu cette instruction est celle de la minorité francophone ou anglophone de la province, ont, dans l’un ou l’autre cas, le droit d’y faire instruire leurs enfants, aux niveaux primaire et secondaire, dans cette langue.
Les citoyens canadiens dont un enfant a reçu ou reçoit son instruction, au niveau primaire ou secondaire, en français ou en anglais au Canada ont le droit de faire instruire tous leurs enfants, aux niveaux primaire et secondaire, dans la langue de cette instruction.
Le droit reconnu aux citoyens canadiens par les paragraphes (1) et (2) de faire instruire leurs enfants, aux niveaux primaire et secondaire, dans la langue de la minorité francophone ou anglophone d’une province:
s’exerce partout dans la province où le nombre des enfants des citoyens qui ont ce droit est suffisant pour justifier à leur endroit la prestation, sur les fonds publics, de l’instruction dans la langue de la minorité;
comprend, lorsque le nombre de ces enfants le justifie, le droit de les faire instruire dans des établissements d’enseignement de la minorité linguistique financés sur les fonds publics.»
@ Quant la question posée : «Pourquoi ne pas affirmer que seules les familles de passages au Québec, pour des raisons professionelles, sont étrangères à la Loi 101. Tous les autres habitants du Québec sont assujettis à la Loi 101.»
La Loi 101 prévoit déjà des exceptions, dont pour les enfants de parents au Québec pour un «séjour temporaire» (donc, s’applique essentiellement à des gens venus travailler ici temporairement); pour des motifs humanitaires ou pour difficulté importante d’apprentissage.
Donc la Loi 101 permet aux parents bilingues mixtes d’envoyer leurs enfants à l’école de langue anglaise, si tel est le bon plaisir. C’est clair comme de l’eau de roche.
Le problème vient que des Québécois enracinés, francophones et alophones, veulent être traités comme des Québécois de passage. Et là, ça ne va plus. On est tous d’accord là-dessus.
Si on réside au Québec, qu’on n’est pas de passage, on fréquente l’école de langue française si on est pas anglophone, en tout ou en partie. C’est pourtant simple.
Comme disait un autre intervenant : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.
Pour ma part, pour jouer le jeu des Libéraux, je mettrais la limite à six ans pour indiquer le sérieux de mes intentions d’angliciser mes enfants. Toute la durée du cours primaire. Ça c’est respectable, pas trois ans. De plus, j’ajouterais que tous les autres enfants de la famille devraient eux aussi fréquenter cette école dispendieuse pendant six ans. Cela devrait faire réfléchir et refroidir les ardeurs.
Cela dit, je suis tout à fait opposé à cette politique du Parti Libéral. C’est de la trahison, pure et simple. Un autre dossier où les Libéraux du Québec nous crachent au visage, par en arrière, et nous poignardent dans le dos, par en avant.
Je ne croyais jamais vivre pareil cauchemard. Assassiné par les miens. Quelle époque!
Bonsoir,
Et si Monsieur Louis Bernard en tant que péquiste de la première mouture essayait de ventiler les émotions vives du péquiste nouveau qui prend à bras le corps le virage identitaire de l’ADQ et à peu près tout le reste de son programme, ne voulant pas retourner comme tiers parti comme en 2007. Et si le péquiste nouveau avait une pensée pour Monsieur René Lévesque dont le cheminement politique était beaucoup plus libéral. Ce que feu Monsieur René Lévesque ne doit pas être fier du péquiste nouvelle mouture car c’est surtout celui dont les nationalistes québécois se servent ad nauseam pour se réclamer un tant soit peu démocratique….. Merci, Erwan Basque.
@Serge Gingras
Vous êtes comme plusieurs, vous dites une chose et son contraire. Cessez de manger aux 2 râteliers de grâce. Une porte est ouverte ou fermée.
Quant au fond du problème il tient essentiellement aux allophones qui immigrent aux Québec. Étant donné que l’immigration ne diminuera pas, c’est là que se situe le problème. Avec le nouveau projet de loi, un immigrant fortuné, et il y en a plus qu’on pense à priori, pourra s’acheter un droit constitutionnel. Voila où est le vrai problème. Il est donc futile d’épiloguer sur d’autres solutions hypothétiques à des problèmes en périphérie. Et rajouter 3 ans c’est juste doubler le prix d’achats du fameux droit constitutionnel.
Un peu de rigueur SVP
@Erwan Basque
Rendu à mon âge, mon petit Erwan, je me considère un péquiste de la première mouture et je ne pense pas que Louis Bernard aie à ventiler quoi que ce soit chez-moi. Toutefois, sa tiédeur, sa pusillanimité me font pitié. Une telle déclaration fait bien rire des personnages comme vous. Moi, elle m’irrite.
Quant à vos périphrases, elle ne sont que des circonvolutions qui ne mettent en valeur que votre esprit tordu, pas vos idées. Ne serez-vous jamais capables, mon petit Erwan, d’aller droit au but, de les exprimer clairement ? Est-ce une déformation professionnelle, qui pourrait être fort compréhensible ? Ou est-ce une façon de ne pas oser clairement faire état de vos opinions ?
«Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, […]»
(Nicolas Boileau)
Bonjour,
Tellement facile de se draper de la vertu en s’inventant un concept fumeux de droits collectifs qui la plupart du temps devient une tyrannie de la majorité contre une infime minorité. Monsieur Louis Bernard en voulant temporiser les ardeurs fanatiques de certains nationalistes a voulu élargir le débat en suggérant un compromis acceptable. Comme la peur est souvent mauvaise conseillère, beaucoup de nationalistes québécois se devraient de réfléchir davantage car beaucoup de droits individuels sont bafoués par la tyrannie de pseudos droits collectifs. Quand nos amis anglophones paient leurs taxes et des impôts élevés comme aussi beaucoup de nos compatriotes allophones, il sont au même niveau que le québécois de vieille souche. Et ne surtout pas oublier que la révolution américaine prit sa lancée sur le < No taxations without representations ! >.
Il faut parler et écrire un français impeccable avant de même songer à l’imposer par la loi. Merci, Erwan Basque.
Seule l’indépendance du Québec pourra nous permettre de vraiment vivre en français car la loi 101 à été détruite pan par pan par Ottawa et les fédéralistes
« Il n’y a plus de temps à perdre/Il n’y a que du temps perdu » (G. Vigneault) . Oui du temps perdu (Monsieur Bernard) à chercher une solution au problème linguistique du Québec, tant que le Québec ne sera pas indépendant. Les Indépendantistes devraient le répéter: La Cour Suprême du peuple Canadian a préséance sur toutes les lois du Gouvernement du peuple québécois.
Angélisme ou affirmation de soi
Malgré tout le respect que je porte à M Louis Bernard, je crois que celui-ci pêche par angélisme quand il propose une déclaration solennelle de parcours scolaire authentique entièrement en anglais qui pourrait facilement être contournée. Et il pêche par peur du qu’en-dira-t-on quand à l’utilisation de la clause dérogatoire pour empêcher les passerelles illégitimes vers l’anglais.
Il est bon que la communauté internationale de même que les immigrants actuels et futurs sachent que la langue officielle du Québec est le français, étant bien entendu que les Québécois anglophones ont le droit de conserver leur langue.
Il faut étendre la Loi 101 aux écoles non subventionnées (comme le propose d’ailleurs M. Michel Lebel, Ancien professeur des droits et libertés de la personne).
Tout ce remue-méninges me paraît bien oiseux…
Pour peu que l’on considère vraiment le « problème », on ne peut que se demander pourquoi on voudrait passer du temps à soupeser ceci par rapport à cela, à consacrer des énergies qui seraient mieux dépensées à s’occuper d’autres questions beaucoup plus significatives pour l’ensemble de la population.
Ainsi, en 2002, la ministre Diane Lemieux nous informait de ceci: « Depuis 1997, plus de 4000 enfants, y compris les frères et les soeurs, ont été déclarés admissibles à l’école publique anglaise ou à l’école privée subventionnée par ce procédé ».
Donc, le « problème » se chiffre grosso modo à 800 enfants par année, ce nombre incluant « les frères et les soeurs » comme l’indiquait la ministre.
Or, aux dernières nouvelles, la population totale du Québec était d’approximativement 8 millions de personnes.
Cela étant, le « problème » dont il est ici question est donc de l’ordre de grandeur de 0,01% (incluant les frères et les soeurs, ne l’oublions pas) de la population québécoise. Soit de un centième de 1%. Avec les frères et les soeurs…
Et que pourrait obtenir cette faramineuse quantité de jeunes si on ne verrouille pas à triple tour l’accès à la passoire ci-dénoncée? Rien de moins que le « droit » de fréquenter « l’école publique anglaise » ou, pire encore, « l’école privée subventionnée » (note: subventionnée à 40% seulement plutôt qu’à 100% comme dans le cas de l’école publique, le reste – 60% – étant aux frais des parents).
Le « droit » de fréquenter, donc, des établissements d’enseignement financés (en tout ou en partie) par l’État – soit, en pratique, financés par les taxes payées par les parents de ce gros 0,01% de la population (lequel inclut les… bon, vous savez qui…).
Alors, face à ce « problème », vous m’excuserez de trouver tout cet émoi et le remue-méninges s’ensuivant pour y trouver une « solution » comme un exercice plutôt oiseux. Nous avons certainement beaucoup mieux à faire (et autrement plus urgent et utile) que de consacrer ne serait-ce que quelques minutes encore à cette question.
Et cela, quoi qu’en dise ou en pense Louis Bernard ou Thomas Mulcair, ou même tout autre politicien le cas échéant.
@Claude Perrier
À vous lire, la société devrait ne se préoccuper que des problèmes qui se situent au-delà d’un certain pourcentage qui reste à définir au demeurant.
Mais avez-vous réfléchi au fait que si nombre de situations se situent à un niveau plutôt bas, c’est que justement on s’en occupe. Arrêtez d’arrêter les quelques délinquants qui grillent un feu rouge et rapidement vous vous retrouver devant un accroissement de délinquants.
Il me semble que ça saute aux yeux. La société doit édicter des règles, des lois et se doter des moyens pour les faire respecter. Autrement c’est du laxisme ou pire du mépris devant des lois qui n’ont pas de dents.
@Erwan Basque
Dites-vous que vous ne voulez pas vous embêter avec les droits collectifs ? Si c’est le cas que faites vous parmi la société ? Allez vivre en plein désert ou en forêt que diable.
Quand vous écrivez : «[…] un concept fumeux de droits collectifs qui la plupart du temps devient une tyrannie de la majorité contre une infime minorité.», ne devenez-vous pas quelque peu misanthrope ?
Vous avez la fâcheuse tendance, mon petit Erwan, d’affubler de fanatiques tous ceux qui à vos yeux ont le défaut de ne pas partager vos vues égoïstes et égocentriques.
Quant à la société américaine elle ne m’impressionne que par son intolérance et sa capacité à se mettre à dos presque toute la planète. N’oublions pas que sa richesse s’est faite grâce à leur esclavagisme et leur technologie a progressé grâce aux cerveaux des immigrants étrangers. La société américaine m’intéresse particulièrement à cause de son déclin qui semble bien amorcé.
Quant à imposer sa langue, s’il fallait attendre qu’elle soit utilisée d’une façon impeccable par sa population, autant exiger que les poules aient des dents. Votre exigence est ridicule mon petit Erwan.
Monsieur Drouin, vous vous êtes mépris sur mes intentions. J’ai conclu mon intervention en précisant que je m’opposais à la politique des Libéraux, traîtres à la nation.
Dans mon paragraphe facécieux, je le suis souvent, je suggérais une approche qui aurait permis à ces traîtres de mieux paraître.
Je comprends l’école privée anglophone pour les oiseaux de passages, comme des joueurs de hockey ou des hommes d’affaires extraordinaires qui ne veulent pas que leurs petitt(e)s chéris cotoient des gens ordinaires. D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi une famille de passage n’enverrait pas ses enfants dans des écoles anglophones, privées et subventionnées. Sont-elles si infréquentables?
Qu’ont de plus ces écoles privées anglophones, non subventionnées? Y a-t-il des écoles privées francophones non subventionnées? On en parle jamais…
Les autres habitants du Québec, qui ne satisfont pas aux critères de droit de passage pour ces écoles exceptionelles, doivent envoyer leur progéniture là où la Loi 101 les dirigent. Pas de discussion.
Un mot sur l’insignifiance des masses envahissantes ou désertrices, c’est selon. L’effondrement d’un barrage ou d’une digue commence toujours par une goutte qui traverse la structure. Il faut réagir immédiatement, sinon, petite goutte deviendra grande et deviendra un flot envahissant et dévastateur. Le petit nombre n’est pas un argument acceptable. Il faut voir plus loin, et non seulement boucher le trou par où est passé la première goutte, mais il faut aussi renforcer la structure, ce que l’on s’était bien gardé de faire à la Nouvelle-Orléans avec les conséquences que l’on sait.
Ici, au Québec, on a pas le luxe de se permettre une inondation qui balaierait toute la comunauté francophone ad vitam aeternam. Les Libéraux s’en foutent, nous pas.
@
Serge Gingras
Quand vous écrivez : «Un mot sur l’insignifiance des masses envahissantes ou désertrices (sic)», à quoi ou qui faites-vous références ?
Bonsoir,
Dans une confusion totale, qui se ressemble s’assemble, n’est-ce pas ? Et si les péquistes s’entendaient au moins entre eux au lieu de se déchirer en public en s’attaquant mutuellement dans l’Agora. Des exemples flagrants sur ce blogue avec du cannibalisme en prime ! A tout jamais, Monsieur Louis Bernard passera désormais comme un renégat comme plusieurs avant lui qui voulaient simplement nuancer et sera cloué au pilori par ses propres pairs. Quel pays serait le Québec avec ce genre de père fouettard qui se promène la < strappe > à la main en voulant corriger tout ce qui bouge, ne laissant aucune latitude aux impurs ? Pas étonnant que Monsieur Pierre Elliot Trudeau craignait comme la peste un Québec indépendant où tous seraient obligés de marcher au pas sous la férule d’une dictature de la pensée, ce que Monsieur René Daniel Dubois nommait du totalitarisme < soft > pour être poli. Merci, Erwan Basque.
Alerte à tous les légumes, le concombre masqué est de retour.
http://www.leconcombre.com/blog/arc/2004_06_01_archive.html
Vous dites:
»Par contre, la Cour suprême l’ayant invalidée en 2009, il demeure quelques avenues possibles, dont, entre autres:
1. soit adopter à nouveau la section de la Loi 104 sur les écoles passerelles en la protégeant cette fois-ci du bouclier de la clause dérogatoire;
2. soit étendre la Loi 101 aux écoles privées non subventionnées, ce qui, possiblement, nécessiterait aussi la clause dérogatoire. »
Mais sachant que les libéraux ne veulent pas utiliser la clause dérogatoire, car cela nuirait à leur électorat; il reste une étape importante avant de franchir le Rubicon: faire tomber le gouvernement Charest.
@Erwan Basque : 12 sept. 2010, 21:01
Mon cher petit Erwan,
Vous n’êtes sans doute pas de la génération Ritalin. Dommage car nous aurions pu croire que vous avez sauté votre dose.
Vous délirez ! M. Bernard peut s’être perdu dans les méandres de son imagination fertile sans devenir un renégat pour autant. Méfiez-vous de votre pensée manichéenne mon petit Erwan ! Méfiez-vous surtout de votre égocentrisme qui vous amène, aussi sûrement que les fleuves vont à la mer, a croire que les autres obéissent à vos propres lois.
Quant au pays du père fouettard, nous l’avons déjà connu. Auriez-vous déjà oublié l’emprise de l’Église catholique ou celle de Duplessis. En fait, votre grand âge devrait nous inciter a penser que non.
Ce que vous dites craindre ( «la strappe») ne serait-il pas un désir refoulé de vouloir vous-même mettre au pas ceux qui vous défient, particulièrement les plus jeunes.
Pour ce qui est de PET, laissez-le dont dormir en paix. Qu’il admire pour l’éternité son narcissisme dont la société québécoise est désormais immunisée.
Vous embrassez la pensée de Monsieur René Daniel Dubois: fort bien . Mais n’oubliez pas que comme vous l’écriviez vous-même : «qui se ressemble s’assemble, n’est-ce pas ? »
Faites de beaux rêves mon petit Erwan.
Anglicisation systématique des Québecois donc des francophones au Canada et au Québec
1763 : Canada Québec 100% francophone
1863: Canada Québec 50% francophone
1963: Canada Québec 25% et presque tous au Québec
@ M. Drouin
» Serge Gingras
Quand vous écrivez : «Un mot sur l’insignifiance des masses envahissantes ou désertrices (sic)», à quoi ou qui faites-vous références ? »
Je faisais allusion aux masses éventuelles qui vont se ruer dans les écoles passerelles, et à ces mêmes individus, francophones, qui trahiront la cause de l’épanouissement du français au Québec.
On est pas obligé, forcé d’apprendre une langue dans l’enfance. Certes, c’est plus facile, mais ce n’est pas obligatoire. Et apprendre l’anglais à un âge plus avancée, l’adolescence, n’est pas catastrophique. Cela exige plus d’efforts, c’est tout. Je l’ai fait, d’autres peuvent le faire.
Il faut haïr, mépriser le français et sa culture pour ne pas y être attaché. Evidemment, l’ignorance, la non fréquentation de cette culture joue un rôle certain dans cette décision.
J’ai appris l’anglais tard, et j’adore cette langue et sa culture enrichissante. Je plains les unilingues de toute culture. Ils ne savent pas ce qu’ils manquent.
» Pas étonnant que Monsieur Pierre Elliot Trudeau craignait comme la peste un Québec indépendant où tous seraient obligés de marcher au pas sous la férule d’une dictature de la pensée, ce que Monsieur René Daniel Dubois nommait du totalitarisme < soft > pour être poli. Merci, Erwan Basque. »
Cette menace, potentielle, peut facilement être éliminée par un bon système d’éducation qui ouvre l’esprit, tous azimuthes. C’est là où tout commence, l’école, comme l’avaient compris les Jésuites. Si notre système d’éducation valorise l’effort, le savoir, et non le bourrage de crane, la réflexion, la curiosité, le doute, la recherche de la vérité, cette pensée unique sera étouffée dans l’oeuf et seuls les imbéciles, cliniquement certifiés, en seraient victimes. Il y a tellement de potentiel pour la grandeur au Québec qu’il serait criminel de ne pas donner sa chance à notre société.
Evidemment, quand on combat un référendum du potentiel de celui de 1980, où tous les espoirs étaient permis… 🙁 L’ennemi de l’intérieur est puissant, et présentement il empoisonne nos puits où auraient pu s’abreuver les générations montantes. Fini Québec Inc, vive Corpotare America et ses succursales canadiennes. M. Charest! vous faites du bon boulot. Après votre passage dévastateur, on ne reconnaîtra plus le Québec de la Révolution tranquille. Félicitations! Vous les avez bien eu avec la passe du gaz de schiste. Primo les éoliennes, deuxio le gaz et le pétrole. Rien ne vous arrête. Mais je mégare.